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La Ferté-Saint-Aubin (Loiret) Le territoire

Dans le document Vers l’éducation partagée (Page 55-59)

La Ferté-Saint-Aubin est le chef-lieu de canton. Située à proximité de l’agglomération orléa- naise, elle a su garder son authenticité de commune semi-rurale. La ville est souvent citée comme la porte de la Sologne. Elle a une superficie de 8 612 hectares, dont la moitié est com- posée de bois et de terres de culture, et un quart de prés, de landes et d’étangs. Cet espace naturel constitue un domaine de chasse et de pêche.

La population est actuellement d’environ 7 000 habitants : 36 % de la population a moins de 25 ans.

Nombre de jeunes scolarisés sur le territoire : 1 467.

– 1 205 Fertésiens (322 sont en maternelle, 532 en élémentaire, 351 au collège), – 262 collégiens du canton.

Quatre groupes scolaires et un collège accueillent les enfants de 3 à 15 ans. La ville est équi- pée en structures de loisirs pour toutes les tranches d’âge (CLSH, maison de jeunes, PIJ, point cyb, atelier mécanique, atelier d’arts plastiques, installations sportives, ludothèque, bibliothèque…).

Historique

De quand date la mise en place du projet éducatif local ?

Il date du premier semestre 2002, quand le CEL a démarré sur la ville.

Qui en a été à l’initiative ?

Le projet éducatif local a été rédigé par l’adjoint à l’enfance, la jeunesse et la vie scolaire de la ville. Il a ensuite été discuté par les participants (les parents, les partenaires culturels, spor- tifs ou liés à l’école) lors des quatre réunions de concertation organisées pour établir le dia- gnostic et les orientations sur trois ans.

Quels sont les partenaires présents depuis le début ?

Une association culturelle, une halte-garderie parentale associative, les élus du conseil muni- cipal des jeunes.

Quels sont les partenaires actuels ?

Le CEL est dans sa phase de renouvellement. Le diagnostic a débuté le 29 avril 2005 et s’est terminé fin juin. Les partenaires seront amenés à évoluer du fait des nouvelles orientations prévisibles.

Leviers et freins

Qu’est-ce qui a amené la création du projet éducatif ?

Convaincus de l’intérêt de créer une vraie communauté éducative sur la ville, les élus munici- paux se sont engagés dans la démarche du CEL en 2001. Une réunion a été organisée avec chaque communauté éducative : les parents, les acteurs socioculturels, les acteurs sportifs et l’ensemble des usagers de l’Éducation nationale. Ces quatre rencontres ont permis de discu- ter du projet éducatif local, de déterminer des orientations très claires et des actions pouvant être mises en œuvre sur trois ans. La volonté n’était pas d’axer les actions sur des activités spécifiques mais bien d’améliorer la qualité des temps périscolaire et extrascolaire, d’accom- pagner les familles et d’optimiser les moyens en créant plus de cohérence. Le service muni- cipal enfance-jeunesse déjà existant permettait d’avoir les moyens d’envisager des actions. Ces projets ne pouvaient aboutir qu’à deux conditions : la mobilisation et l’investissement complet de l’adjoint à l’enfance, à la jeunesse et à la vie scolaire pour défendre les dossiers, et, dans un même temps, un suivi et une présence sur le terrain de la coordinatrice du CEL chargée de s’assurer de la qualité pédagogique et de la cohérence. Cette synergie a permis au bout de trois années de CEL d’atteindre la quasi-totalité des objectifs fixés, dont voici quelques exemples.

Le comité de pilotage avait choisi d’améliorer l’information à destination des enfants et des adolescents. Dans ce cadre, il avait été décidé de créer un journal municipal d’informations des jeunes avec le conseil municipal des jeunes. Sac’Ados est né, et cinq numéros à 2 500 exemplaires ont été diffusés. Les évaluations intermédiaires ont montré qu’il fallait aller encore plus loin. Des plaquettes ciblées par tranches d’âge ont été réalisées, ainsi qu’un guide enfance-jeunesse (5 000 exemplaires) destiné aux familles.

D’autres actions, comme celle de faire découvrir aux enfants et aux jeunes les pratiques artis- tiques et culturelles, n’ont pas été totalement atteintes. Ainsi, le « Pass Loisirs », petite carte permettant de bénéficier de tarifs préférentiels pour les animations organisées par la ville ou des associations, ne s’est pas étendu au monde associatif.

La création du projet éducatif était la première étape de la politique que l’adjoint à l’enfance, la jeunesse et la vie scolaire souhaitait mettre en œuvre. Comme il avait participé à différents mouvements d’éducation populaire et avait travaillé très longtemps dans l’animation, cette étape a été facilitée. Le but était de donner les grands axes et l’état d’esprit dans lequel les actions devaient se dérouler (laïcité, égalité, respect de l’enfant et du jeune, temps libre, cohé- rence, partenariat…)

Quels moyens ont été mis en place au départ ?

Il n’y a pas eu de moyens nouveaux liés au CEL, car la ville investissait déjà de manière impor- tante. Il y a eu réorganisation et optimisation des moyens existants.

Qu’en est-il de l’évolution des moyens ?

Devant les résultats positifs de ces trois années de contractualisation, tous les partenaires éducatifs viennent d’être resollicités pour fixer de nouvelles orientations jusqu’en 2008. Le projet éducatif local n’a pas été modifié car il demeure pertinent. Quelques actions vont être centrées sur le métier pour améliorer la cohérence éducative des restaurations scolaires ou le partenariat avec les associations volontaires. De nouveaux objectifs viennent d’être fixés et ils sont ambitieux. L’éducation à la santé ressort comme prioritaire avec pour effet la mise en place d’un collectif chargé de déterminer un thème, qui sera ensuite décliné auprès de toutes les populations, dont celles relevant du CEL. Les adolescents et les jeunes adultes seront

soutenus dans leurs projets : une aide leur sera allouée par une commission représentant les partenaires éducatifs.

Depuis 2001, toutes les actions du CEL sont réalisées avec les moyens humains existants qu’ils soient municipaux ou associatifs. Chacun (bénévole, animateur, personnel administra- tif, éducateur sportif…) œuvre à son niveau avec les compétences qu’il possède. La forma- tion des animateurs a fait partie intégrante du CEL. L’implication et le soutien de la DRDJS du Loiret dans ce domaine ont été un atout par son apport de compétences autour des anima- tions scientifiques ou de la lecture.

L’efficience ne peut être atteinte que par une réelle volonté de tous les intervenants d’amélio- rer le quotidien des enfants et des jeunes sur la ville de La Ferté-Saint-Aubin. Si chacun est suffisamment humble pour mettre au premier plan l’intérêt de l’enfant ou du jeune, un réel partenariat peut se mettre en place. Ce respect entre les adultes et les missions de chacun est une valeur indispensable pour aboutir à une réelle éducation partagée.

Les CEL ont entraîné une modification certaine des pratiques éducatives. Cependant, le coût engendré pour les collectivités est très largement sous-estimé par les différents ministères signataires. Malgré tout, les collectivités s’engagent dans ce dispositif, alors que la charge de travail qu’il nécessite n’est jamais couverte par la subvention versée. Cela démontre bien que l’intérêt va au-delà de l’aspect financier. Grâce à ce dispositif et aux actions qui lui sont liées, la quasi-totalité des jeunes fertésiens jusqu’à leur sortie du collège sont à un moment ou un autre concernés par le CEL.

Tous les moyens existants ont donc été conservés, mais le développement de la dynamique partenariale a garanti une meilleure efficacité avec des actions plus variées.

Quelles sont les réussites ?

La principale réussite est la mise en réseau des divers acteurs éducatifs et une réelle identifi- cation de toutes les actions à destination des enfants et des jeunes sur le territoire, ainsi qu’une amélioration de leur qualité. Presque tous les objectifs ont été atteints au bout des trois ans, ce qui devrait permettre lors du renouvellement de partir sur de nouveaux chantiers. Le rôle du coordinateur est primordial dans cette dynamique. Il doit être à l’affût de tout ce qui peut être créé par les acteurs du territoire et, surtout, être le diffuseur de ces informations auprès de l’ensemble des partenaires effectifs ou éventuels.

L’implication de l’élu dans cette dynamique est aussi facteur de réussite. En effet, cela se tra- duit pour les partenaires par une réelle écoute et une prise en compte de leurs propositions.

Quels sont les échecs ?

Le principal échec est l’implication des représentants de l’Éducation nationale sur le territoire. Les relations sont cordiales mais il n’y a pas eu de souhait d’implication.

Les associations sportives ne se sont pas impliquées, car la pratique sportive est très déve- loppée et les associations sont dans l’incapacité d’accueillir davantage.

Les parents d’élèves sont aussi absents, car ils ne conçoivent pas le rôle qu’ils peuvent avoir. Il serait nécessaire que les fédérations de parents d’élèves sensibilisent leurs représentants sur le fait qu’ils ont un rôle à jouer dans tous les temps de l’enfant sans se limiter à l’école.

D’où sont venues les principales difficultés ?

Il a été difficile de réaliser les évaluations des actions associatives. Il a manqué une instance technique à côté du comité de pilotage pour que les responsables des actions se rencontrent réellement.

Évolutions et perspectives

Quels sont les points forts de votre PEL aujourd’hui ?

Il est réellement mis en œuvre et s’est traduit par une évolution qualitative des loisirs propo- sés aux enfants et aux jeunes du territoire. Tous les partenaires semblent s’y retrouver.

Quels sont les points faibles de votre PEL ?

Il manque une ouverture sur la citoyenneté européenne mais ce sera peut-être un aspect du prochain contrat.

Si vous étiez seul décideur, que garderiez-vous ? Que changeriez-vous ?

Le PEL de notre ville est à conserver. Il reste encore des objectifs à travailler : par exemple, la cohérence éducative n’est pas atteinte sur les temps de restauration.

Quelles évolutions souhaiteriez-vous ?

En termes de partenariats

Je souhaite que le CEL en cours d’élaboration puisse nous ouvrir sur de nouveaux partenai- res comme ceux liés à la santé et que les parents, principaux acteurs concernés par l’éduca- tion, trouvent leur place dans ce projet.

En termes de publics ciblés

Le premier CEL a été ciblé surtout sur les primaires et les pré-adolescents. Le prochain s’oriente vers les adolescents et les jeunes adultes et, peut-être, sur les maternelles.

En termes d’activités ciblées

Le CEL de notre ville n’a pas d’activités ciblées. Chaque orientation est travaillée par différents partenaires sous des formes diverses.

En termes de territoires ciblés

Le positionnement de petite ville (7 000 habitants) légèrement excentrée en fait un territoire central pour le canton. Une dimension cantonale pourrait être judicieuse notamment pour les adolescents, mais elle n’est pas à l’ordre du jour.

Avez-vous construit des outils d’évaluation ?

Chaque action possédait des objectifs précis liés au PEL et aux orientations du CEL, et ses cri- tères d’évaluation. Ces outils avaient été créés pour ce CEL mais ils n’étaient pas ceux de la préfecture. Ils ont servi à mener l’évaluation, cependant ils n’ont pas été transmis sous cette forme aux instances.

Si l’on vous dit que tout ce qui se passe en dehors de l’école va prendre

de plus en plus de place dans l’éducation des jeunes, qu’en pensez-vous ?

C’est déjà le cas. Les collectivités locales prennent très largement leurs responsabilités dans ce domaine et sont de plus en plus vigilantes quant au contenu et au professionnalisme de ce qui est proposé en termes de loisirs.

Questions et réflexions

Que vous évoque la notion d’éducation partagée ?

Cette notion prend petit à petit forme sur les territoires. Sa réalité dépend des acteurs locaux et de leur bonne volonté. Et dans ce domaine, il y a par moments du travail à faire…

Si vous avez envie de dire autre chose, c’est le moment…

Les projets éducatifs locaux avec les CEL sont de très bons leviers si les acteurs des territoi- res savent les utiliser de manière correcte. Ils ont abouti à une réelle modification des pra- tiques éducatives.

Sandra Longin, coordonnatrice du CEL, a un DUT carrières sociales,

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