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Castillon-Pujols (Gironde) Le territoire

Dans le document Vers l’éducation partagée (Page 41-43)

La communauté de communes de Castillon-Pujols a été créée le 1erjanvier 2003 après déli-

bération de 19 communes concernées et avis favorable de la préfecture. Elle est située en Gironde (Aquitaine), entre Libourne et Sainte-Foy-la-Grande, sur la route de Bergerac. Elle compte 12 395 habitants et s’étend sur 13 982 hectares.

Les jeunes de 18 à 25 ans sont au nombre de 990. 400 jeunes de 20 à 24 ans ont été consi- dérés comme actifs en 1999 et, parmi eux, 27 % sont à la recherche d’un emploi. Seuls 37 % des jeunes de 20 à 24 ans suivent des études. Sur les 400 actifs, on compte 184 ouvriers, 124 employés, 48 professions intermédiaires, 24 artisans et commerçants, 8 cadres et pro- fessions intellectuelles supérieures.

C’est un territoire à dominante rurale. En ce qui concerne la petite enfance, il existe une halte- garderie à Castillon-Pujols, ainsi que quatre CLSH. Toutes les communes ont un accueil péris- colaire et des clubs multisports : centres équestres, karaté, canoë-kayak. Sur le plan culturel, la maison des arts, l’école de musique ont un rôle actif. La résidence d’artistes accueille des des- sinateurs et photographes qui sont en lien avec le monde scolaire. Le territoire compte des bibliothèques bien réparties, dont une médiathèque à Castillon-Pujols, où exerce un agent du patrimoine. Le territoire est riche et homogène du point de vue associatif, comme les associa- tions intercommunales pour le développement du tourisme rural, par exemple. Une éducatrice spécialisée exerce dans le club de prévention et suit individuellement des jeunes de 12 à 24 ans. Au sein de la mission locale, une structure d’aide au logement pour les jeunes a été créée.

La politique en faveur de l’enfance et la petite enfance s’articule autour de trois axes : – la gestion d’un CEL, d’un CTL jeunes, d’un contrat petite enfance,

– la construction et l’aménagement des équipements d’aide et de loisirs destinés à la jeunesse (petite enfance, adolescence, CLSH, crèche, haltes-garderies, école de musique),

– l’adhésion à la mission locale du Libournais.

Historique

De quand date la mise en place du projet éducatif local ?

Le projet éducatif local a été mis en place en 2003.

Qui en a été à l’initiative ?

Les élus communautaires et notamment le vice-président chargé de l’enfance-jeunesse. Lorsque j’ai été recrutée, j’ai insisté sur le bien-fondé d’un projet local avant la signature du CEL pour faire basculer la logique de guichet existante vers une logique de projet.

Quels sont les partenaires présents depuis le début ?

Ce sont les élus locaux et intercommunaux, les familles et leurs représentants, les ensei- gnants, les associations locales de type socio-éducatif et/ou socioculturel, les représentants techniques des institutions (Jeunesse et Sports, CAF, conseil général, inspecteur départe- mental de l’Éducation nationale [IDEN], délégué départemental de l’Éducation nationale, Protection maternelle et infantile).

Quels sont les partenaires actuels ?

Ce sont les mêmes partenaires auxquels s’ajoutent les associations sportives ; elles ont été invitées au comité de pilotage local, mais jusqu’à présent leur représentation était faible.

Leviers et freins

Qu’est-ce qui a amené la création du projet éducatif ?

Le projet éducatif local communautaire est le fruit d’une volonté politique indéniable. Ce ter- ritoire est vaste et à dominante rurale : 19 communes constituent la communauté de com- munes, ainsi qu’une ville qui, depuis 1995, travaille aux côtés de la communauté de communes. Au total, 12 764 habitants sont concernés.

Sa réalité, comme l’a montré le diagnostic, est contrastée. On note des difficultés certaines : un niveau de vie bas, beaucoup de familles monoparentales, un très grand nombre de familles en difficulté, un fort taux de chômage, une mono-activité dominante (l’agriculture), un manque d’« irrigation » en matière de services à la population, un accès aux services difficile à cause d’un réseau de transport en commun inexistant.

Mais il y a des atouts certains : une population jeune importante, un repeuplement de nos campagnes par ceux qu’on appelle les « rurbains », un tissu associatif dynamique, une expé- rience de l’intercommunalité en matière d’enfance et de jeunesse, des dispositifs institution- nels qui ont consolidé techniquement et financièrement cette politique, une volonté des élus de la communauté de communes de soutenir une politique enfance et jeunesse à l’échelle du territoire.

Pourquoi les élus de ce territoire ont-ils décidé, dès la création de cette communauté de com- munes, de mener une politique éducative active et ambitieuse ? Parce qu’ils savent bien qu’il s’agit d’un enjeu important, d’un enjeu de société, que la société d’aujourd’hui est fragilisée, des familles sont trop souvent déstructurées, des jeunes sont en manque de repères, des jeu- nes ont des conduites addictives et à risques… Ils ont conscience que nos enfants, nos jeu- nes, constitueront la société de demain, que cette société que nous préparons sera ce que nous la ferons, que l’éducation est un domaine partagé, et, enfin, que l’éducation est le seul moyen de donner à nos enfants et nos jeunes les outils de leur épanouissement, de leur auto- nomisation, de leur responsabilisation, de leur bonne insertion dans la société, bref, d’en faire des citoyens à part entière, libres et responsables.

Le PEL répond aussi à un souci de mise en cohérence : jusqu’alors, chacun travaillait dans son domaine, sur des objectifs souvent similaires. Aussi s’agit-il d’harmoniser les pratiques. Chaque professionnel, parent ou bénévole, est avant tout un adulte porteur de sens et de valeurs éducatives. La cohérence doit s’installer de manière à transmettre à chaque enfant et chaque jeune des valeurs de vie en société, du « vivre-ensemble ». Elle est le défi lancé et écrit dans ce projet éducatif local communautaire afin de construire un véritable territoire éducatif où l’enfant et le jeune, qu’il soit bénéficiaire d’une action de loisirs, de prise d’initiative ou d’in- sertion, qu’il soit accueilli dans n’importe quelle structure de garde ou de loisirs, retrouve un cadre similaire quant aux valeurs défendues.

Les orientations tournent autour de deux axes :

– la citoyenneté : améliorer la qualité des liens sociaux en adoptant une démarche de facilita- tion à l’expression et à l’implication,

Les objectifs généraux sont les suivants : améliorer le « vivre-ensemble » ; lutter contre l’illet- trisme ; promouvoir l’acte citoyen ; agir pour le développement durable et l’écocitoyenneté ; appréhender de façon positive le multiculturalisme ; lutter contre les comportements déviants par une véritable éducation à la santé cohérente sur le territoire communautaire ; favoriser l’accès aux pratiques culturelles, sportives, aux nouvelles technologies pour le plus grand nombre ; favoriser l’insertion des enfants et jeunes handicapés dans la société ; placer l’inter- générationalité au cœur du « vivre-ensemble ».

Quels moyens ont été mis en place au départ ?

Mon poste à temps plein (cadre A contractuel de la fonction publique territoriale) a été créé. Des financements ont été sollicités : les fonds propres de la communauté de communes, les partenariats avec Jeunesse et Sports (CEL et Fonds départemental initiatives jeunes), la CAF (contrats enfance et temps libres jeunes), le conseil général (contrat objectifs opérationnels), le conseil régional (contrat de plan État-Région).

Sur le plan matériel, les élus locaux apportent un concours précieux dans la réalisation des actions émanant du PEL (logistique technique, salles, transports…).

Qu’en est-il de l’évolution des moyens ?

Les moyens de départ sont les mêmes et se sont améliorés : il y a davantage de mises à dispo- sition technique et matérielle de la part des communes.

Quelles sont les réussites ?

Même si j’ai été testée à mon arrivée, car l’enfance-jeunesse reste un concept abstrait pour certains (aujourd’hui encore !), le travail mené au fur et à mesure témoigne de la confiance qui s’est installée. Les élus me font confiance, et mon rôle d’interface rend plus facile la mise en lien des actions, des moyens. Je suis garante que chaque opération s’inscrit bien dans les orientations définies par l’ensemble des partenaires.

Dans le document Vers l’éducation partagée (Page 41-43)