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Évolution et perspectives

Dans le document Vers l’éducation partagée (Page 65-67)

Quels sont les points forts de votre PEL aujourd’hui ?

La coordination repose sur une base pérenne, élément essentiel dans une optique de durée et de continuité de service. L’évaluation des dispositifs mis en œuvre et les propositions relati- ves à leurs évolutions dans le temps, issues du comité local de pilotage nous amènent à pro- longer environ 90 % des actions développées depuis septembre 1999, en les adaptant. Cela nous laisse penser que la réflexion initiale reposait sur une démarche saine et constructive. La mise en réseau des partenaires semble être un autre point fort de notre PEL. Il repose de plus sur une politique de formation nous permettant d’envisager l’avenir avec sérénité.

Quels sont les points faibles de votre PEL aujourd’hui ?

Je ne parlerai pas ici de point faible mais de points à améliorer : limiter le turn-over dans les équipes d’animation en fidélisant les équipes sur plusieurs années et en accroissant le temps de travail administratif affecté au secrétariat.

Si vous étiez seul décideur, que garderiez-vous ? Que changeriez-vous ?

Je garderais l’ensemble des dispositifs validés par le dernier comité local de pilotage. Néanmoins, j’accentuerais nos interventions dans le domaine des bourses à projets, et plus particulièrement autour de thèmes tels que l’environnement, les nouvelles techniques de l’in- formation et de la communication.

Je recenserais les attentes des lycéens et je leur proposerais à eux aussi des formules de ministages cohérentes. J’orienterais ma démarche vers la mise en œuvre de cyberespaces et de points information jeunesse. Je reconduirais différemment une démarche auprès des ado- lescents, relative aux conduites addictives.

Quelles évolutions souhaiteriez-vous ?

En termes de partenariats

Il est évident qu’en termes d’aide directe on souhaiterait un renversement de la tendance actuelle relative à l’engagement financier de l’État sur le dispositif du CEL. Force est de cons- tater que, même si tout le monde reconnaît que ce dispositif a permis la mise en réseau de nombreux partenaires, l’aspect motivant de l’aide financière de l’État était un excellent appui pour le coordonnateur dans le montage de projet et leur défense auprès des élus locaux. Cette année, notre PEL connaîtra une baisse de l’aide directe de l’État de 50 %.

Je souhaiterais que le dispositif du contrat temps libre de la CAF soit aussi pérenne que le contrat enfance, et que le conseil général (mais il semble que le transfert de compétence soit déjà suffisamment lourd comme ça !) puisse nous octroyer une aide directe, au titre des conventions passées dans le cadre d’une amélioration de l’accueil sur la pause méridienne.

En termes de publics ciblés

Il est difficile d’imaginer avoir bâti pendant six ans un projet éducatif local pour des tranches d’âge allant de 6 à 16 ans, pour ensuite les élargir aux 17-18 ans et, tout d’un coup, ne plus s’orienter que vers les 11-17 ans. En effet, on ne peut que souhaiter pérenniser ce qui a été initié et renforcer notre action en élargissant le public, et non en le restreignant à cette tranche d’âge, comme proposé dans les dernières instructions de notre direction départementale.

En termes d’activités ciblées

Développer l’utilisation des activités sans contraintes pour le respect des règles de vie et l’ap- prentissage de la citoyenneté et de la vie en collectivité, le montage de projets, la sensibilisa- tion à l’environnement, les activités physiques et sportives.

En termes de territoires ciblés

Il semble important qu’une réflexion soit engagée sur le choix du territoire de l’intercommu- nalité pour mettre en œuvre des politiques éducatives. Mais, avant d’aboutir à cette orienta- tion, il serait nécessaire d’obtenir au niveau local un produit cohérent pérenne et étendu à tous les enfants et les jeunes de 6 à 20 ans.

Avez-vous construit des outils d’évaluation ?

Nous nous sommes basés sur les outils transmis par la Direction départementale de la jeu- nesse, des sports et de la vie associative. À la suite d’une journée sur l’évaluation pour les coordonnateurs organisée par la direction départementale, nous avons retenu les cinq axes proposés par l’intervenant : efficience, efficacité, conformité, pertinence et cohérence. Enfin, notre principale et dernière méthode repose sur l’adhésion de tout le comité de pilotage à un langage commun : un mot a un seul et unique sens pour tous.

Si l’on vous dit que tout ce qui se passe en dehors de l’école va prendre

de plus en plus de place dans l’éducation des jeunes, qu’en pensez-vous ?

Il paraît évident que le temps passé en dehors de l’école aura de plus en plus d’importance en termes d’éducation. Non pas d’une manière directe, mais par le biais de la richesse et la diver- sité de l’environnement familial, amical, associatif, libre, etc., interagissant avec l’éducation. La valorisation passe par la reconnaissance, y compris aussi de l’extrascolaire. Cela dit, il sera important de maintenir et de développer les passerelles-réseaux pour que les acteurs de l’éducation ne travaillent pas isolément et prennent connaissance des valeurs remarquées par

Questions et réflexions

Qu’évoque pour vous la notion d’éducation partagée ?

J’ai participé récemment à une journée baptisée pour l’occasion « Journée de l’éducation par- tagée » à Carmaux. J’ai exprimé le souhait lors de mon dernier comité de pilotage que les acteurs parlent le même langage : il semblerait en effet judicieux que l’on donne tous le même sens à ce mot. Alors lançons-nous dans un essai de définition du terme « éducation ». Lorsque l’État parle d’éducation, le premier sens donné à ce mot, c’est l’éducation au sens « Éducation nationale ». L’éducation est une mission régalienne. Il ne fait donc pas de doute que l’éducation n’est pas une mission des collectivités locales. Pourtant, on avance le terme d’éducation partagée. Si cette mission de l’État devait être partagée et élargie aux collectivités territoriales, ne serait-il pas alors judicieux de considérer cela comme un semi-transfert de compétence (et de préférence obligatoire) afin de donner les moyens nécessaires aux niveaux de décentralisation retenus pour cette nouvelle mission ?

Si vous avez envie de dire autre chose, c’est le moment…

La principale force du contrat éducatif local réside dans son côté fédérateur. Il a réuni autour de la table ceux qui, auparavant, travaillaient isolément, au risque parfois de proposer les mêmes actions sur des périodes identiques, à des tarifs différents, visant le même public. Mais il a été aussi un élément moteur par son aide financière directe dans l’adhésion des déci- deurs locaux. La crainte de l’arrêt de l’implication de l’État est en train de se concrétiser. Après l’arrêt des contrats bleus, des ARVEJ, des ARS, des CATE, voici venir la fin du CEL.

Laurent Belot est directeur du service sport et jeunesse

Dans le document Vers l’éducation partagée (Page 65-67)