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La « fédéralisation » du marché des joueurs

La création de la Coupe du monde est communément perçue comme une « œuvre » universelle, pacificatrice, fédératrice, etc., dimensions que ses inventeurs et promoteurs français revendiquent au premier chef. Historiquement, elle est simplement considérée comme « le signe d’un double affranchissement : à l’égard de l’olympisme, d’une part, à l’égard de la terre “mythique” du football, l’Angleterre, d’autre part. »2 La genèse de cette compétition internationale est à mettre en relation avec les tensions que connaît le champ footbalistique français au cours des années 1920. Elle est aussi le fruit d’une nouvelle « internationalisation du football français » qui par le passé avait permis, plus ou moins efficacement, à certains dirigeants fédéraux, impuissants à imposer leur point de vue face aux résistances rencontrées sur l’espace national, de contourner ces difficultés par l’instauration d’une instance internationale. Vingt-cinq ans après, il s’agit en l’occurrence d’une compétition mondiale3, nécessitant la mise en jeu et en place de

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Thierry Roland, La fabuleuse histoire de la Coupe du monde, Paris, ODIL, 1978, Préface de Michel Platini, p. 19.

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Georges Vigarello, « Les premières Coupes du monde ou l’installation du sport moderne », in J.-P. Rioux (sous la direction de), op. cit., avril-juin 1990, p. 6.

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Ce qui sera encore le cas en 1954 lorsqu’à l’initiative de G. HANOT et des dirigeants du journal L’Équipe, les grands clubs européens souhaitent s’affronter dans une épreuve autonome. La FFF, par l’intermédiaire d’Henri DELAUNAY, leur répond premièrement par le projet d’un championnat d’Europe des nations (CEN) et par la création de l’Union européenne de football

sélections nationales compétitives1. Or, l’importance accordée à ce type de compétition reste très inégale d’un pays à l’autre. Autrement dit, la Coupe du monde ne va pas de soi pour l’ensemble des footballeurs de la planète et de leurs dirigeants. Les premières édi- tions de cette épreuve suscitent, en effet, peu d’engouement auprès des fédérations eu- ropéennes. Certaines d’entre elles ont déjà professionnalisé leur élite footbalistique. Leurs joueurs sont de moins en moins disponibles et leur participation à la sélection résulte en premier lieu du rapport de force qui existe entre les dirigeants du profession- nalisme de chaque pays et leur pouvoir de tutelle avant de dépendre de la seule volonté de leurs dirigeants fédéraux.

En France, malgré le travail des dirigeants de la Fédération à valoriser l’appel et les sélections en équipe de France auprès de joueurs, la mobilisation des joueurs et de certains de leurs dirigeants ne se fait pas pour autant encore de manière spontanée. L’adhésion des joueurs à la systématisation des sélections commence à être effective à partir du moment où celles-ci prennent plus de sens pour eux, c'est-à-dire lorsqu’elles entreront définitivement dans le cadre d’un échange mutuel de profits, qu’ils soient symboliques et surtout économiques. Avant la Seconde Guerre mondiale, et encore plus avant les premières Coupes du monde, les prestations de l’équipe de France « A » pro- curent aux joueurs davantage de profits symboliques que financiers, pas systématique- ment convertibles économiquement sur le marché des clubs. Inévitablement, la compo- sition de l’équipe nationale est problématique dans le sens où les joueurs qui la consti- tuent habituellement ont officiellement une activité principale en dehors du football et sont donc attachés par leur contrat de travail à leur employeur. Cependant, leur appel en sélection n’est pas seulement tributaire de leur situation professionnelle. Les difficultés

association (UEFA), qui prendra en charge l’organisation de la Coupe d’Europe des clubs champions et du CEN.

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On a vu dans le premier chapitre que le terme de « sélection » en France était associé jusqu’en 1919, non pas à une équipe représentant la nation mais à plusieurs formations représentant avant tout leur fédération de tutelle. Même si après la guerre ces clivages s’estompent progressive- ment, le système compétitif fédéral à deux niveaux, régional et national, suscite de nouveaux enjeux autour des compositions de la sélection nationale française et de ce pôle central de la structuration de l’espace du football français. Il ne faut donc pas seulement penser la « sélection nationale » comme la somme des joueurs les plus performants à leur poste à un moment donné, mais comme un outil de « fédéralisation » des individus qui y évoluent ou sont susceptibles d’y être appelés.

que rencontrent J. RIMET et H. DELAUNAY pour trouver, dès le 20 mai 1930 — c'est-à-

dire au lendemain du vote favorable par le bureau fédéral de la participation de la sélec- tion française à la première Coupe du monde —, une quinzaine de footballeurs suscep- tibles d’être sélectionnés, sont là pour rappeler que tous ne sont pas convaincus d’avoir plus à gagner qu’à perdre en acceptant de partir pour Montevideo où elle doit se dérou- ler. En effet, avant que la Coupe du monde ne devienne gratifiante avec le temps et ses palmarès successifs, certains joueurs sont dans une position où ils ont encore les moyens de refuser de jouer le jeu de l’internationalisation du football même si le comité français de sélection avait pourtant prévu et préparé cette échéance depuis quelques an- nées déjà.

Juste avant le premier conflit mondial, le Comité français interfédéral avait « délégué » ses pouvoirs à Paul BARNOLL pour rassembler les joueurs les plus en vue du

moment au sein de sa sélection française. La partialité du « sélectionneur » et les contre- performances des équipes qu’il forme exclusivement avec des joueurs de la capitale avaient rapidement été dénoncées par les médias, et notamment par la presse régionale qui souhaite s’en remettre aux pouvoirs publics pour installer un ordre sportif moins arbitraire dans les choix des joueurs et en rationaliser leur préparation. Dès novembre 1919, en vue des Jeux olympiques qui se déroulent l’année suivante à Anvers, la direc- tion fédérale met en place un nouveau comité de sélection pour constituer les trois ni- veaux des équipes de France « A », « B » et « militaire ». Il est composé de cinq super- viseurs dont le journaliste Achille DUCHENNE et de deux techniciens, les entraîneurs et

préparateurs physique Gaston BARREAU1 et l’Anglais Fred PENTLAND. Malgré cela, le

comité n’arrive pas à imposer aux footballeurs, sinon par l’autorité administrative et/ou contre rétributions financières, la sélection en équipe de France comme un simple hon- neur enviable et incontournable. Et pour cause, les matches en sélection nationale n’ont pas encore le caractère distinctif d’une Coupe de France ou d’un championnat régional et, par conséquent, ne dégagent pas encore du point de vue purement compétitif des profits symboliques et surtout économiques suffisamment importants pour que les joueurs s’y consacrent pleinement. Ainsi, en refusant de se soumettre au système fédéral

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Secrétaire au Conservatoire national de musique de Paris, G. BARREAU s’investira à titre bé- névole pendant plus de 35 ans dans les différentes missions que va lui confier la FFF.

du « jeu pour le jeu », nombreux sont les joueurs à entrer en conflit avec leur instance de tutelle et à être suspendus ou relégués en équipe de France réserve sans que cela in- fléchisse d’une manière significative leurs exigences et leurs carrières. Déjà avant la Grande Guerre, les mêmes joueurs seront déclarés forfaits et seront suspendus : E. MAES, G. HANOT, A. GINDRAT, P. CHAYRIGUÈS, L. GAMBLIN et H. BARD. Après 1918,

les trois derniers connaîtront encore fréquemment l’exclusion de la sélection jusqu’en 1930, année de la première Coupe du monde, tout comme P. NICOLAS, J. DEWAQUEZ,

M. COTTENET, M. DOMERGUE, qui constituent les footballeurs les plus mobiles sur le

marché1.

On retrouve pourtant un certain nombre de ces joueurs au sein des comités de sélection de l’équipe de France qui vont se succéder jusqu’en 19592. La distribution des postes dans la division du travail de repérage et de préparation, et la chronologie de l’entrée de chacun d’eux au comité ne sont pas uniquement révélatrices des stratégies de logiques compétitives appliquées à la sélection française comme à n’importe quel grand club de l’époque. Elles décrivent les directives de l’administration fédérale qui entend contrôler le marché footbalistique en limitant les contacts des anciens internationaux du comité ayant le plus circulé, mais en revanche qui sont très compétents, avec les nou- veaux joueurs sélectionnés. Avant novembre 1924, la composition du comité s’est foca- lisée sur ceux qui n’ont connu qu’un seul club dans leur carrière. Après cette date, H. BARD est le premier permanent du comité à avoir évolué dans quatre clubs différents. Limité à un rôle de sélectionneur, il ne restera que deux ans et demi à ce poste. Par comparaison, Maurice BIGUÉ qui compte presque trois fois moins de sélections

qu’Henri BARD y siègera pendant quatre ans et demi, Jean RIGAL environ huit ans et

demi et Gaston BARREAU, seul encadrant français de cette période à cumuler les fonc-

tions de sélectionneur et d’entraîneur, presque trente-sept ans. Lorsque celui-ci aban- donne la partie technique de sa fonction en mai 1936, il est remplacé par Maurice

COTTENET qui, comme H. BARD et L. GAMBLIN, quittera rapidement son poste après la

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De nombreuses interruptions ou arrêts de carrières en sélection nationale sont aussi dues à la licence « B » qui, détenu lors de la première année de mutation dans un nouveau club, empê- chent les joueurs d’être appelés sous le maillot tricolore.

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Sur la stabilité et la structure des comités de sélections de l’équipe de France de 1919 à 1959, voir le Tableau F en fin de chapitre.

troisième Coupe du monde de 1938 pour laquelle il avait été spécialement engagé en tant que préparateur physique. Après lui, les entraîneurs de l’équipe de France qui vont se succéder répondent au critère de fidélité à leur club puisque Paul BARON, Jules BIGOT

et Albert BATTEUX, qui a eux trois comptabilisent seulement une quinzaine de sélec-

tions, ont fait l’essentiel de leur carrière au sein d’un seul et même club. À l’inverse, Gabriel HANOT, mais surtout Alex THÉPOT et Paul NICOLAS qui ont été des agents actifs

du marché footbalistique au cours des années 1920 et ont une plus grande expérience internationale, seront cantonnés à une mission de repérage des meilleurs joueurs et non à leur formation aux confrontations mondiales.

Cette distribution hiérarchique des postes d’encadrement est nécessaire à la di- rection fédérale pour pouvoir imposer sa conception du football aux nouveaux interna- tionaux, mais son autorité demeure insuffisante pour contenir leurs exigences. De plus, la FFF ne traite pas équitablement les joueurs qui réclament des indemnités. À l’instar de Paul BLOCH, chaque revendication n’est pas systématiquement entendue, au contraire, parfois elle est même punie. À 26 ans, ce joueur du FC Mulhouse doit sa première et unique sélection en équipe « A », au mois de février 1921 contre l’Irlande (amateur), au refus du capitaine H. BARD de participer à ce match. De nouveau sélec- tionné pour le match de l’équipe de France « B » contre le Luxembourg en début d’année 1922, P. BLOCH souhaite logiquement être remboursé du « manque à gagner »

de sa participation à cette rencontre. Les dirigeants fédéraux rejettent sa demande et, dans le mouvement, le suspendent sans autre forme de procès. L’annulation quasi si- multanée de cette sanction démontre à elle seule l’arbitraire de cette décision. À l’inverse, le traitement des internationaux confirmés est largement moins expéditif. En janvier 1924, François HUGUES (18 sélections), Jules DEWAQUEZ (18), Paul NICOLAS

(14), de nouveau H. BARD (18), et M. COTTENET (5) négocient leur présence à la ren-

contre face à la Belgique qu’à la condition de se voir remettre préalablement les frais de déplacement consécutifs au dernier match les ayant opposé à la Norvège le 28 octobre 1923 à Paris. Devant le rejet catégorique de la Fédération, seuls trois joueurs sur onze, dont Raymond DUBLY (25 sélections), Jean BOYER (7) et Marcel DOMERGUE (2), ces

deux derniers commençant juste leur carrière internationale, participeront au France- Belgique du 13 janvier 1924. Suspendus pour cette rencontre, mais déclarés « forfaits »

par un énième euphémisme du jargon fédéral, ces footballeurs retrouveront tous leur place en sélection « A », sinon en équipe réserve, au cours des matches suivants.

La diversification du recrutement de la Fédération et l’ouverture des portes de l’équipe de France à un plus grand nombre de joueurs entre 1919 et 1930 (de 331 à 393) s’accélèrent à partir de 19261. En même temps, la reconnaissance de la nationalisation du marché des joueurs par un « ratissage » géographique beaucoup plus large est aussi une façon détournée de contrôler, voire de réduire, leurs mutations en les dissuadant par leur sélection de changer trop fréquemment de club. Déjà au début des années 1920, suite aux critiques de la presse spécialisée par rapport à des sélections nationales trop « parisiennes », la Fédération avait commencé à faire appel aux joueurs des grands clubs de province. La sur-représentation des clubs provinciaux à fournir l’équipe de France « A » est déjà significative de 1919 à 1925 (deux clubs sur trois) et s’amplifie à la période suivante (trois clubs sur quatre). Cependant, pour un nombre de clubs supé- rieurs, les joueurs de province ne constituent pas la moitié de l’ensemble des internatio- naux avant 1926 (45,5 %). Ils en représentent presque les deux tiers après cette date (62,9 %). En outre, quelle que soit la période, le « turn-over » au sein de l’équipe natio- nale touche plus souvent les footballeurs qui n’appartiennent pas à un club de la capi- tale. Rapportée au nombre de joueurs sélectionnés, la proportion de ceux qui ne connaî- tront pas plus de cinq sélections est plus fréquente chez les « provinciaux » que chez les « parisiens » : 93,3 % pour 79,6 % de 1919 à 1925 et 76,8 % pour 57,6 % de 1926 à 1930. Ainsi, dès le milieu des années 1920, on voit apparaître furtivement en sélection des joueurs quasiment aussi anonymes que les clubs dans lesquels ils évoluent comme par exemple Charles BARDOT du RC Philippevillois, André LIMINANA du SC Bel Abbé-

sien, André HURTEVENT du SC Abbeville ou encore Désiré GOSSELIN du Stade Olym-

pique de l’Est.

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Tableau G – Comparaison chiffrée des caractéristiques concernant les clubs et les joueurs des équipes de France « A » de 1919 à 1925 et de 1926 à 1930.

1919-1925 1926-1930 Total

Nbr de clubs parisiens fournisseurs de l'équipe de France 13 9 22

Nbr de clubs provinciaux fournisseurs de l'équipe de France 22 27 49

Nbr total de clubs fournisseurs de l'équipe de France 35 36 71

Nbr de clubs parisiens ayant fourni au plus 2 joueurs 6 5 11

Nbr de clubs provinciaux ayant fourni au plus 2 joueurs 16 21 37

Nbr de total de clubs ayant fourni au plus 2 joueurs 22 26 48

Nbr de joueurs parisiens sélectionnés 54 33 87

Nbr de joueurs provinciaux sélectionnés 45 56 101

Nbr total de joueurs sélectionnés 99 89 188

Nbr de joueurs parisiens sélectionnés au plus 5 fois 43 19 62

Nbr de joueurs provinciaux sélectionnés au plus 5 fois 42 43 85

Nbr total de joueurs sélectionnés au plus 5 fois 85 62 147

Nbr total de sélections parisiennes 210 153 363

Nbr total de sélections provinciales 121 240 361

Nbr de sélections total 331 393 724

Source : Tableau construit par nos soins à partir de J.-M. Cazal & alii., op. cit., 1992.

Le contrôle des effets du marché footbalistique et le respect de l’ordre fédéral n’ont de chance d’aboutir qu’à la condition de répondre aux demandes des footballeurs dans les limites que la Fédération s’est fixée, autrement dit en dehors de tous rapports marchands explicites. J. RIMET, pour avoir été un membre influent du Red Star et de la

Ligue de football association, connaît bien les conditions d’exercice du football de haut niveau auxquelles sont sensibles les joueurs. Afin d’obtenir l’adhésion du plus grand nombre d’entre eux, il n’a d’autre solution que de leur proposer, en échange de leur participation active en sélection nationale, des compensations autrement plus attractives que celles proposées depuis 1908 par le Comité international olympique avec le tournoi de football que celui-ci organise pendant les Jeux. Seule la création d’une compétition à caractère universel et au pouvoir de consécration supérieure, sinon équivalent, à celui des JO, peut sensibiliser durablement la totalité des joueurs français aux conceptions fédérales du football. En même temps, cette épreuve doit pouvoir leur offrir, de manière décalée dans le temps, les moyens de convertir le capital footbalistique acquis au niveau

international, leur permettant de dégager des profits de toutes natures. Ainsi, pour l’ensemble des footballeurs français, la Coupe du monde va devenir le vecteur par ex- cellence de transactions et de négociations qui, selon la volonté fédérale, ne s’apparentent pas objectivement à des rapports brutalement économiques mais qui en détermineront au fil du temps une part de plus en plus importante.

Pour cela, J. RIMET s’est donné très tôt le pouvoir d’imposer sa vision du monde

footbalistique par l’intermédiaire du Conseil national des sports, et de s’approprier l’assurance du renouveau du football français et de son rayonnement à travers le monde. C’est lui qui demande expressément à Carl Anton Wilhem HIRSCHMANN, co-fondateur

de la FIFA en 1904, membre actif à divers postes de la Netherland football association et du Comité olympique des Pays-Bas, de réunir à Bruxelles en 1919 tous les membres adhérents de la Fédération internationale1. De nombreux délégués des fédérations natio- nales, dont les Anglais, ont refusé d’y participer jugeant cette réunion quelque peu pré- cipitée, car faisant trop rapidement table rase des contentieux, légitimement encore très présents, liés au premier conflit mondial qui vient juste de se terminer. Une autre as- semblée est alors organisée à Anvers l’année suivante, juste avant que ne s’y déroulent les Jeux olympiques, au terme de laquelle un nouveau bureau est élu. Soutenu par H. DELAUNAY et H. JOORIS, J. RIMET en est le président et C.A.W. HIRSCHMANN le secré- taire honoraire. Cette élection a, semble-t-il, pris des allures d’auto-désignation lorsque l’on sait que le président de la FFF en était le candidat unique et que ce « scrutin » a été entériné par courrier par la majorité des associations affiliées, absentes et n’en contes- tant ni la légalité, ni la légitimité. À croire que la plupart des fédérations ayant participé à ce vote à distance se désintéressent totalement de la présidence de la FIFA et que celle-ci était uniquement convoitée par les Français, officiellement entérinée au 1er mars 1921.

Depuis 1906, D. B. WOOLFALL, dirigeant émérite de la Fédération anglaise aux

commandes de la Fédération internationale, avait consacré l’essentiel de son temps à

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Certaines données historiques brutes concernant cette période ont été collectées sur internet, site officiel de la FIFA, http://www.fifa2.com, rubrique « About FIFA. Brief History. Where it all began », pp. 1 à 7.

imposer l’uniformisation des règles du jeu, notamment à travers l’adhésion officielle de la FIFA à l’International board en 1913 et l’application stricte de la définition légale des matches internationaux qui interdit aux sélections nationales et aux clubs non affiliés de disputer des rencontres dans un but lucratif1. Jusqu’en 1918, c'est-à-dire à la mort du président WOOLFALL, le comité de direction de la FIFA n’a jamais entrepris de déve-

lopper le premier projet datant de 1904 faisant état d’une épreuve opposant les clubs européens, ou de créer dans les années qui suivirent une nouvelle compétition d’envergure identique entre sélections nationales. Depuis 1908, c’est le tournoi olympi- que qui fait office de compétition internationale et l’équipe nationale anglaise l’a déjà remporté deux fois de suite (1908 et 1912)2. L’organisation de cette épreuve était jus- qu’à présent confiée au Comité national olympique du pays organisateur des Jeux. En 1914, le congrès FIFA de Christiania (Oslo à partir de 1924), auquel participe J. RIMET, met un terme à cet accord olympique et décide qu’ « à condition que le Tournoi olympi- que respecte les règles de la FIFA, cette dernière le reconnaîtra comme un championnat mondial de football pour amateurs. »3 L’entrée de la FIFA au CIO permet d’une part à l’AFA de rallier la Fédération anglaise. D’autre part, la FA conserve un cadre compétitif favorable aux performances de sa sélection amateur, n’incitant guère D. B. WOOLFALL à bouleverser cette configuration sportive internationale qui entretient et garantit institu-