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L A VAPO - THERMOLYSE D ’A LPHA R ECYCLAGE

En moyenne, la France est toujours dans les trois premières places européennes sur la vente de pneumatiques pour diverses catégories

M ISES SUR LE MARCHE

6.3.1. L A VAPO - THERMOLYSE D ’A LPHA R ECYCLAGE

Un an après le premier entretien avec Alpha Recyclage sur leur projet de vapo-thermolyse qui vise à valoriser les broyats de pneumatiques usagés afin d’obtenir un combustible de remplacement et du noir de carbone, L’Observatoire PU a réalisé, suite aux nombreux travaux menés durant l’année 2016, un point avec Laura Pech, Directrice de Développement, sur les avancées de ce projet.

ENTRETIEN AVEC LAURA PECH, DIRECTRICE DU DEVELOPPEMENT DALPHA RECYCLAGE FRANCHE-COMTE Depuis notre dernier échange qui a conduit au premier focus sur la vapo-thermolyse, présenté dans le rapport annuel 2015 des pneumatiques usagés, quelles ont été les avancées du procédé industriel de votre usine durant l’année 2016 et les grands travaux menés pour perfectionner votre Processus ?

Durant l’année 2016, les travaux d'amélioration ont essentiellement porté sur la partie « noir de carbone », afin d’atteindre la qualité visée. Cela a été fait en décembre 2016. Au 1er semestre 2017 les travaux ont porté sur la partie combustion des gaz. L’objectif est d’accroître sa capacité de 30 % à 60 %, tout en améliorant la stabilité générale du procédé.

L’exploitation a-t-elle atteint 30 % du nominal à l’automne 2016 comme prévue ? Pensez-vous pouvoir dépasser l’objectif final de 15 000 tonnes ?

Les 30 % du capacitaire nominal ont bien été atteint fin 2016 conformément à ce qui avait été annoncé.

L’atteinte d’une capacité de 100 % (correspondant à 15 000 tonnes de pneumatiques traitées/an) est prévue pour début 2018. La capacité pourra être légèrement augmentée en fonction des travaux d’optimisation qui pourront être mis en œuvre dans les prochaines années. Néanmoins, la montée en puissance de cette technologie passera plus vraisemblablement par la création d’une 2nd unité que par l’agrandissement du site actuel.

Vos travaux de recherches réalisés en 2016 ont-ils permis d’améliorer la qualité de vos produits ? Si oui, est-ce-que cela a permis d’augmenter les domaines d’applications visées par cette filière ? L’objectif premier n’est pas d’améliorer sans cesse les produits mais d’obtenir une qualité qui puisse répondre aux attentes des clients. Nous avons défini de nombreux critères de qualité de noir de carbone que nous avons réussi à obtenir fin 2016. Les travaux de reproductivité et de commercialisation vont être conduits durant toute l’année 2017, où les premiers échantillons seront transmis aux clients.

Les travaux de recherches et de développements ont permis de définir et de mettre en place un vrai protocole ainsi que des méthodes d’analyses spécifiquement conçues pour le noir de carbone recyclé. Ce fut un travail de longue haleine du fait que les produits recyclés ne répondent pas de la même manière aux analyses couramment utilisés pour le noir de carbone classique, nous devions donc les adapter pour ce nouveau produit. Ceci est essentiel à la définition de la qualité de notre noir de carbone recyclé, afin qu’il soit stable et régulier dans la durée.

6.3.2. « T

ARAXAGUM

P

ROJECT

»,

LE PNEU FAIT DE PISSENLIT RUSSE IMAGINE PAR

C

ONTINENTAL Continental ambitionne de réduire sa dépendance au caoutchouc et son impact environnemental grâce à l'utilisation du pissenlit russe dans la composition de ses pneus. Grâce à leur partenariat avec l'Institut de recherche Fraunhofer, le projet qui a été initié il y a plus de dix ans, est en plein essor aujourd’hui. Ce programme de recherche & développement a récemment testé ses premiers produits, ce qui a permis de décrocher plusieurs prix d'excellence au salon international Automechanika 2016.

L'Observatoire PU a souhaité en savoir plus sur l'avancé de ce projet innovant.

ALEXANDER BAHLMANN,DIRECTEUR DES RELATIONS PUBLIQUES DE CONTINENTAL

Comment le projet Taraxagum a-t-il vu le jour ? Dans ce projet, quels sont les objectifs de protection de l'environnement de Continental, sur le long terme ?

Le projet a débuté en 2007, lorsque Continental a envisagé de nouveaux moyens d'accéder à d'autres sources de caoutchouc naturel. L'objectif était d'obtenir un matériau capable d'assurer un avenir durable pour le développement de nos produits, sans trop dépendre du caoutchouc naturel disponible sur les marchés. L'Institut Fraunhofer de biologie moléculaire et d'écologie appliquée (IME) menait alors des recherches sur les propriétés des plantes contenant de la sève de latex, comme le pissenlit russe. L'Institut est alors devenu notre meilleur allié, grâce à ses recherches déjà bien avancées sur les différentes options de sélection végétale. En 2010 et 2011, l'augmentation rapide des prix du caoutchouc naturel nous a motivés à poursuivre le projet ; à cette époque, déjà, le potentiel de Taraxagum était évalué comme étant plutôt positif.

Aujourd'hui, le projet n'est pas encore entièrement industrialisé et nous optimisons actuellement notre façon d'extraire le caoutchouc naturel à partir des racines de pissenlit, ce qui constitue une tâche très complexe.

Il nous faut avant tout disposer d'une grande quantité de sève de latex pour atteindre l'objectif de produire du caoutchouc Taraxagum à partir de pissenlits russes ; celui-ci pourrait représenter jusqu'à 10 % de la totalité du caoutchouc naturel que nous utilisons dans notre production. En 2016, Continental a vendu 150 millions de pneumatiques pour voitures et poids lourds.

Quelles sont particularités des plants de pissenlit russe, par rapport aux autres pissenlits ? Combien de caoutchouc naturel contient-il ? Quels sont les moyens employés pour extraire le caoutchouc nécessaire de la plante, pour la fabrication de pneumatiques ?

Le pissenlit russe est très robuste, plus résistant et il contient une plus grande quantité de sève de latex que les autres plantes envisagées. Nous avons donc décidé, avec Fraunhofer IME, de nous concentrer sur l'extraction et l'industrialisation du caoutchouc naturel à partir des racines de ce pissenlit. Pour Fraunhofer IME, la sélection végétale était menée de manière classique au début, afin de s'assurer que les retours des consommateurs ne seraient pas négatifs, en raison des contraintes liées à l'approche génétique alternative.

Comment l'intégration du pissenlit peut-elle modifier la production et la composition d'un pneumatique ? Quels sont les avantages environnementaux et scientifiques d'un pneumatique à base de pissenlit, par rapport à un pneumatique ordinaire ?

Le poids d'un pneumatique sera le même s'il est fabriqué à partir de caoutchouc Taraxagum. On n'éliminera pas non plus le besoin en caoutchouc naturel d'hévéa ni en caoutchouc synthétique. La nature du caoutchouc et la part nécessaire pour produire une certaine ligne de produits dépendront toujours du type du pneumatique et de ses critères de fabrication.

Ce qui nous pousse à industrialiser le caoutchouc naturel Taraxagum, c'est la possibilité de le semer, le cultiver et le récolter à proximité de nos usines de fabrication de pneumatiques, en Europe. Le premier et principal avantage environnemental sera la réduction des émissions de CO2, qui sont dues aux longues distances de transport du caoutchouc naturel utilisé pour les pneumatiques, celui-ci étant originaire de pays du Sud-Est asiatique. Grâce aux recherches menées par l'Institut Fraunhofer IME, nous espérons comprendre toutes les caractéristiques scientifiques des plants de Taraxagum, qui seront optimisées dans les futurs champs de Taraxagum, pour le compte de Continental.

Comment Continental pourra-t-il industrialiser la production de pissenlit russe ? Les processus de récolte et les machines sont-ils d'ores et déjà adaptés à ces plantes ?

La première étape nécessaire pour industrialiser le caoutchouc naturel à partir des racines de pissenlit consiste à assurer un approvisionnement en quantités suffisantes. Pour cela, Continental tente actuellement de convaincre les agriculteurs afin qu'ils rejoignent le programme, en vue d'augmenter la quantité annuelle de Taraxagum dans la région d'Anklam, où le Taraxagum Lab doit être construit ; nous continuons bien sûr à surveiller l'évolution des prix du caoutchouc naturel sur les marchés boursiers. Ainsi, à l'avenir, les agriculteurs impliqués dans le projet Taraxagum pourront gagner un revenu supplémentaire et réduire leur dépendance aux plantations actuelles.

ALEXANDER BAHLMANN,DIRECTEUR DES RELATIONS PUBLIQUES DE CONTINENTAL

Traditionnellement, la communauté agricole de la région d'Anklam est très importante et elle tirera également d'importants avantages de notre projet. Si tout se déroule comme prévu au cours des cinq à dix prochaines années, nous pourrons bien sûr imaginer de créer des infrastructures de production à Anklam.

En mars 2017, Continental a présenté les plans de son « Taraxagum Lab » au Conseil municipal d'Anklam et la présentation a reçu un accord de principe et a fait l'objet d'un large soutien sur tous les plans. Dans les prochaines étapes, Continental souhaiterait acquérir un terrain d'environ 3 hectares, situé dans le parc d'activités de Lilienthalring, afin d'obtenir un permis de construire auprès de la ville d'Anklam et d'y édifier un premier bâtiment.

De nouvelles machines doivent aussi être conçues pour récolter les plants de Taraxagum, puis pour améliorer les processus d'industrialisation nécessaires pour un tel projet. Continental évalue actuellement des solutions potentielles, auprès de différents fournisseurs, dans le but de trouver les machines de récolte et les processus les mieux adaptés. À cet effet, Continental est responsable de l'évaluation des différents types de machines. En ce qui concerne la culture et les processus de traitement des plants, les chefs de file sont nos partenaires Eskusa et l'Institut Julius Kuehn.

De nouveaux outils et de nouveaux processus doivent être mis au point pour extraire le caoutchouc à partir des racines de Taraxagum ; cela représente une étape à la fois majeure et contraignante pour l'industrialisation de ces processus à Anklam.

Quel est le rôle de votre partenaire, l'Institut Fraunhofer de biologie moléculaire et d'écologie appliquée, au sein de votre projet ? En quoi consiste votre partenariat ?

L'institut Fraunhofer IME possède une grande expérience en biologie moléculaire et il fournit des services essentiels de recherche en matière de sélection végétale classique, afin d'atteindre les caractéristiques attendues du caoutchouc issu du pissenlit russe et d'optimiser les quantités extraites, nécessaires pour atteindre la phase d'industrialisation.

Quelles sont les conclusions tirées des premiers tests de performance, pour les premiers prototypes de Taraxagum (résistance, adhérence sur la neige, maniabilité, tests de freinage de sécurité) ?

Les premiers tests de performance constituaient une partie tout à fait décisive du projet ; ils ont permis d'évaluer les potentielles performances de notre caoutchouc Taraxagum. Le premier ensemble de pneumatiques dont la bande de roulement est entièrement à base de caoutchouc Taraxagum a été testé en conditions de sol sec, mouillé, enneigé et gelé. Les résultats indiquent des niveaux de performance très similaires à ceux de nos pneumatiques de série les plus récents, fabriqués à partir de caoutchouc issu de l'hévéa.

Quelles sont les prochaines étapes dans le calendrier du Taraxagum, afin que ce projet soit parfaitement intégré à la ligne de production industrielle ? Quand pourrons-nous trouver ces pneumatiques sur le marché ?

Les prochaines étapes ont pour but d'augmenter l’extraction et de développer de nouvelles machines pour les phases de culture et d'extraction. L’objectif de Continental est de proposer les premiers pneumatiques de série en caoutchouc Taraxagum dans les cinq à dix prochaines années.

Outre ce rapport annuel, l’ADEME met à disposition des données en téléchargement sur le site de www.SINOE.org : il suffit de cliquer dans la rubrique « historique des actualités » puis sur l’actualité « Données Filières REP à destination des régions » (27/06/2017).

Figure 38 : Données des filières REP disponibles sur SINOE

ANNEXES

Les données de mise sur le marché, de collecte et de traitement des pneumatiques sont analysées, afin de vérifier leur fiabilité. La fiabilité dépend, d’une part, de la qualité des données transmises par les producteurs, les organismes collectifs et les collecteurs dans l’Observatoire, et, d’autre part, de la qualité du traitement de ces données par l’application informatique et les outils d’exploitation mis en place.

La qualité des données des producteurs déclarées directement sur l’application, ou de manière indirecte via les organismes collectifs, relève bien sûr de la responsabilité des producteurs. Toutefois, un contrôle de la cohérence de ces données est effectué par l’ADEME, ainsi que par les organismes collectifs eux-mêmes lorsque les producteurs délèguent leurs déclarations aux organismes collectifs auxquels ils adhèrent. Un grand nombre de données est ainsi corrigé à chaque campagne de déclaration (par exemple, il existe un contrôle systématique des déclarations dont les tonnages mentionnés sont supérieurs ou égaux à 100 tonnes).

Afin de s’assurer de la fiabilité des déclarations de mise sur le marché et de traitement, des entretiens ont été menés auprès de chaque organisme collectif. Avant ces entretiens, un contrôle de cohérence de leurs déclarations a été effectué par l’ADEME, à partir d’une analyse comparative avec l’année précédente, permettant ainsi la correction des données s’avérant erronées.

Concernant le traitement des données, un ensemble de tests et de vérifications continus sur les outils informatiques et bureautiques mis en place permet de garantir des données consolidées par rapport aux données brutes fournies. Le travail effectué permet de garantir une bonne fiabilité des données finalement exploitées.

Les déclarations de collecte sont basées pour l’ensemble des pneumatiques sur les données déclarées par les collecteurs.

Cette année, les écarts ont été faibles suite aux contrôles. Les collecteurs ont déclaré 449 522 tonnes avant vérification. Après vérification, le tonnage est de 460 923 tonnes, soit un écart de 2,5 %.

Des entretiens avec des experts de la filière des pneumatiques au niveau français et européen ont été réalisés pour permettre une validation et confrontation des données et analyses effectuées dans le rapport, ainsi que pour collecter des données complémentaires.

NOM DE LENTITE ACTIVITE

Syndicat des Professionnels du Pneu (SPP) Organisation représentative des entreprises assurant la distribution et la commercialisation de pneumatiques en France

Ardag Association pour le recyclage des déchets automobiles en

Guyane

Alpha-Recyclage Société qui est un des principaux acteurs dans la collecte et la valorisation des pneus usagés

Continental Équipementier automobile allemand

Tableau 34 : Entretiens d’experts réalisés

Tous les pneumatiques mis sur le marché français doivent être déclarés. Néanmoins, certains producteurs ne sont pas encore détectés par l’Observatoire PU, notamment les entreprises recensées par les plateformes en ligne qui ne soumettent pas leur déclaration. La part des producteurs adhérents à un organisme collectif a augmenté par rapport à 2015. Chaque année, l’Observatoire identifie de nouveaux acteurs afin d’avoir un panorama le plus complet possible de la filière des pneumatiques. Cela concerne majoritairement les producteurs avec de faibles tonnages comme les garages et les ateliers de montage.

Concernant le traitement des pneumatiques usagés, les producteurs et OC effectuent également cette déclaration. Certains producteurs ont des difficultés à trouver des informations sur la fin de vie des pneumatiques. En effet, ils ne trouvent pas l’information sur certains bordereaux issus des entreprises de traitement. Néanmoins, la complétude est assurée puisque les producteurs les appellent afin d’avoir plus de précisions.

Les collecteurs ont l’obligation d’avoir un agrément de collecte par département afin de récolter des pneumatiques usagés. La complétude globale des données collectées est ainsi assurée puisque les collecteurs peuvent déclarer uniquement s’ils disposent bien d’un agrément de collecte. Cela fait d’ailleurs l’objet d’un e-mailing de relance spécifique afin que les données récoltées couvrent effectivement tous les départements.

Outre ce rapport annuel, l’ADEME met à disposition des données en téléchargement sur le site de www.SINOE.org : il suffit de cliquer dans la rubrique « historique des actualités » puis sur l’actualité « Données Filières REP à destination des régions » (27/06/2017).

Actuellement, il existe 1 061 producteurs ayant déclaré (tonnage de mise sur le marché supérieur à 0 ou tonnage mis sur le marché à 0 mais tonnage traité supérieur à 0) sur SYDEREP :

 687 membres d’un organisme collectif (OC) ;

 374 en système individuel, dont 26 qui ont déclaré que les tonnages traités ;

 17 en système mixte (déclarant en système individuel et membres d’un OC)

 16 membres de plusieurs OC

Concernant les collecteurs, il en existe 46 qui ont effectué leur déclaration sur SYDEREP.

Le tableau suivant présente l’évolution des tonnages de pneumatiques mis sur le marché entre 2014 et 2016 par catégorie de pneumatiques.

CATEGORIE DE

PNEUMATIQUES 2014 2015 2016

POURCENTAGE DEVOLUTION PAR RAPPORT A 2015

SC 2 142 2 128 2 204 +3,6 %

VL 339 147 357 830 368 990 +3,1 %

PL 87 197 93 582 101 061 +8,0 %

AGRI-C1 17 315 22 084 21 862 -1,0 %

GC2 13 977 8 629 8 269 -4,2 %

AV 743 678 1 639 +141 %

Total 460 520 484 931 504 025 +3,9 %

Tableau 35 : Évolution de la mise sur le marché entre 2014 et 2016 par catégorie de pneumatiques Le tableau ci-dessous présente les tonnages déclarés (fabrication et importation) par les OC par catégorie de pneumatiques :

OC ANNEE SC VL PL AGRI-C1 GC2 AV TOTAL

Aliapur

2015 570 242 181 76 424 11 400 4 020 512 335 107 2016 623 257 027 83 421 11 397 3 967 1 516 357 950

FRP

2015 1 347 20 547 11 140 10 175 4 263 0 47 473

2016 1 259 64 910 13 318 10 018 3 917 0 93 422

ARDAG

2015 0 482 151 143 32 0 808

2016 3 676 163 71 50 0 963

AVPUR

2015 73 4 992 1 366 163 99 0 6 693

2016 61 5 294 1 545 189 146 0 7 235

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