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L A PROMOTION DE LA SANTE ET LA PREVENTION

3.3 L

A PROMOTION DE LA SANTE ET LA PREVENTION

3.3.1 LA PROMOTION DE LA SANTE

La charte d’Ottawa (OMS, 1986) a introduit le concept de promotion de la santé. Elle l’explique comme étant «un processus qui confère aux populations les moyens d’assurer un plus grand contrôle sur leur propre santé et de l’améliorer». Elle aide ainsi chacun à avoir davantage de possibilités à contrôler sa propre santé et son environnement, en lui apportant de l’information et de l’éducation sur la santé afin qu’il soit plus apte à faire des choix judicieux. Par conséquent, la promotion à la santé dépasse les modes de vie sains, tendant vers le bien-être personnel. Il s'agit donc d'un concept positif qui met en valeur les ressources sociales, individuelles et physiques de la personne. L’approche holistique et environnementale est indispensable pour parfaire la promotion de la santé.

Selon Bury (2001), l’égalité en matière de santé est la base de ce concept. Ainsi, en offrant les mêmes ressources et possibilités de soins, elle réduit les écarts entre les individus. Pour cela, tous les intervenants, que ce soient le gouvernement, les professionnels de la santé et du social, et les organismes bénévoles, doivent tendre vers une même action. En revanche, chacun est responsable de sa propre intervention.

Bury (2001), considère que cette intervention implique cinq axes :

• Elaborer une politique publique saine qui inscrit la santé comme une des priorités des responsables politiques.

• Créer des milieux favorables pour avoir des biens et services plus sains.

• Renforcer l’action communautaire pouratteindre un meilleur niveau de santé.

• Acquérir des aptitudes individuelles en soutenant le développement individuel et social, permettant à chacun d’exercer un plus grand contrôle sur sa propre santé.

• Réorienter les services de santé, pour soutenir l’expression des besoins en santé des individus et les encourager dans l’adoption de modes de vie sains (p 92).

L’engagement pour la promotion de la santé des femmes et des familles fait partie de la compétence 6 du référentiel de compétences Bachelor sage-femme : «s’engager pour la promotion et la prévention de la santé des femmes et des familles». De ce fait, en apportant des informations pour favoriser le choix éclairé de chaque femme, la sage-femme exerce un de ses rôles principaux. En effet, au vu des complications liées à un accouchement avec une

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présentation postérieure, la sage-femme doit tendre au maximum vers des actions de promotion de la santé visant à diminuer ses complications. C’est pourquoi, ce concept englobe notre thématique.

Toutefois, l’utilisation courante du concept de promotion de la santé peut se superposer avec celui de la prévention primaire.

3.3.2 LA PREVENTION

La prévention en matière de santé se définit selon l’OMS par «l’ensemble des mesures visant à éviter ou réduire le nombre ou la gravité des maladies ou accidents». (Bourdillon, 2005).On peut l’expliquer en fonction du moment où elle se situe par rapport à la survenue de la maladie. Ainsi l’OMS la décline en trois catégories :

La prévention primaire : l’ensemble des actes destinés à diminuer l’incidence d’une maladie dans une population, et donc à réduire l’apparition de nouveaux cas. Elle fait appel à des mesures de prévention individuelles (hygiène corporelle, alimentation, activité physique…) et/ou collectives (distribution d’eau potable, vaccination…).

• La prévention secondaire : tous les actes destinés à réduire la prévalence d’une maladie en réduisant sa durée d’évolution. Elle comprend le dépistage et le traitement des premières atteintes.

La prévention tertiaire : la totalité des actes destinés à diminuer la prévalence des incapacités chroniques ou des récidives dans la population, en somme à réduire les invalidités fonctionnelles dues à la maladie. Elle a ainsi pour objectif de favoriser la réinsertion sociale et professionnelle après la maladie.

Toutefois, la population étant de plus en plus active, les personnels de santé assurent une responsabilité partagée, chacun prenant aussi sa santé en main. Ils doivent ainsi accepter que le succès de la prévention qu’ils mènent ne soit ni total, ni permanent.

Selon Burnier (2002), la prévention médicale aspire à protéger la santé de chacun et empêcher la survenue de maladies par divers moyens, alors que la promotion de la santé s’attache aux mesures utiles à la santé d’une collectivité. Le sujet de ce travail entre complètement dans les actions de la prévention médicale secondaire. En effet, que ce soit la rotation manuelle/digitale ou la prise de de positions maternelles spécifiques, ces actions sont entreprises pour corriger la présentation postérieure déjà prise par l’enfant in utero. De ce fait, elles ont pour objectif de réduire la prévalence des naissances en présentation postérieure.

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De plus, Peretti-Watel, et Moatti, (2009), résument le principe de prévention contemporaine par une relation entre les conduites individuelles et les problèmes de santé. Le comportement des individus est alors nommé «risque» et la prévention incite chaque personne à changer ses pratiques. Etre maître de sa propre santé devient le but principal.

Par ailleurs, Gutzwiller et Paccaud (2009), différencient encore la prévention individuelle et structurelle. La première «utilise l’information et les conseils transmis lors d’un contact personnel ou par des campagnes d’information. Cette stratégie de communication vise la modification du comportement, suivant une modification des connaissances et des croyances» La seconde «utilise l’influence indirecte de l’environnement sur l’individu» (pp. 183-184).

Les auteurs détaillent les niveaux d’application de la prévention et de la promotion de la santé. dans un tableau:

Perspective individuelle : la personne comme cible

Perspective structurelle :

l’environnement sociale et physique comme cible

Promotion de la santé Renforcer la capacité d’agir Améliorer les conditions de vie

Prévention des maladies et accidents

Information, motivation, choix d’actions spécifiques

Incitation, directive, législation

(pp.183-184)

Comme décrit dans le chapitre 3.1.6, l’accouchement avec une présentation postérieure est classé par la majorité des auteurs comme un accouchement dystocique. En somme, les actions de rotation manuelle/digitale et de prise de positions maternelles spécifiques sont des éléments relevant de la prévention secondaire.

En revanche, compte tenu des complications décrites au chapitre 3.1.5, il est aussi important que les sages-femmes aient des actions de prévention primaire. Comme cité précédemment, l’efficacité de la prévention primaire pour éviter la présentation OIP est discordante selon les auteurs.

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4 DIMENSION ETHIQUE

4.1 D

ÉFINITION

Selon le petit Larousse (Merlet, 2004), le mot éthique, vient du grec ethikos, qui signifie moral. L’éthique étudie les fondements de la morale ainsi que l’ensemble des règles de conduite à suivre (p. 435).