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L'organisation des producteurs de lait

Parler du lait, c'est en même temps parler des produits laitiers. Le même lait peut être valorisé sous des formes très différentes, façonnant des régions et des marchés spécifiques : « La densité du cheptel laitier, le volume de la production, sa répartition saisonnière, le mode d'utilisation du lait trouvent leur fondement dans la nature du sol, les conditions de relief et de climat. Ces facteurs agissent principalement par l'intermédiaire et sous l'influence subséquente de la flore spontanée et cultivée, de la race laitière, du peuplement humain, du régime d'exploitation agricole et des voies de communication »88.

Certaines régions de montagne, comme le Jura, connaissent depuis longtemps une économie des produits laitiers sur laquelle s’est bâtie une industrie fromagère, au XIXe siècle,

liée à de solides pratiques d'organisation des producteurs que sont les fruitières. Dans les régions de plaine, la croissance urbaine va induire et amplifier une demande de produits laitiers, comme le beurre et les fromages, que de nombreux négociants vont tenter de satisfaire par la collecte « ferme à ferme ». Les zones alors les plus dynamiques pour la production fromagère sont celles situées dans un rayon de 150 km autour de Paris (Brie, Normandie, Picardie). A la différence du beurre, il apparaît que les productions fromagères n'ont pu se développer que dans le cadre de domaines ou de fermes d'une certaine importance, associant à leur élevage laitier un atelier fromager 89.

Dès le XIXe siècle, les producteurs, souvent de gros exploitants agricoles, vont

assurer eux-mêmes la commercialisation. Au contraire de la beurrerie et de la fromagerie de montagne, la fromagerie de plaine semble, à l'exception de fromages traditionnels comme le Livarot ou le Langres, rapidement caractérisée par un capitalisme industriel. Si les innovations techniques apparues dès la fin du XIXe siècle rendirent possible une

industrialisation de la beurrerie, le beurre fermier gardera, jusqu'à la seconde guerre mondiale, une part importante du marché. De même, l'industrie du lait de consommation ne se développera dans un premier temps qu’autour des grandes villes.

88 G. BREART, Le Fleuve blanc : essai sur l'économie laitière française, Mazarine, 1954. 89 F. VATIN, L'Industrie du lait : essai d'histoire économique, L'Harmattan, 1990.

Schématiquement, on peut délimiter, durant l’entre-deux-guerres, une France du beurre au nord d'une ligne Bordeaux-Mézières (avec le Calvados aussi fromager), trois zones de production de fromage dans le Jura, les Alpes et le Massif Central (avec, dans une moindre mesure, la zone Nord-Est), et enfin des zones proches des centres urbains et produisant du lait pour la consommation. Cette diversité des zones de production va s’accompagner d’une diversité dans les formes d’organisation des producteurs de lait.

21. Des modes d'action collective variés

L'action collective des producteurs de lait prend des formes différentes selon la structure de l'aval de la production (la présence, ou non, d’une industrie de transformation privée). En gros, les producteurs s’organisent selon deux types de logique. Face à une industrie privée importante, c’est la logique syndicale qui l’emporte, avec parfois des formes interprofessionnelles de concertation, tandis que l’absence d’industrie puissante favorise plutôt le développement d’un mouvement coopératif laitier entretenant des relations complexes avec le syndicalisme laitier.

211. Des syndicalismes laitiers

Le syndicalisme laitier proprement dit se structure d'abord localement, dans le cadre de rapports de force avec les laiteries privées. Dès 1884, des groupements de producteurs laitiers voient le jour. En Seine-et-Marne, en 1908, dans un contexte de pénurie conjoncturelle de lait à destination de Paris, des mouvements de producteurs de lait s'affrontent aux laiteries privées. Le plus souvent, ce sont les fraudes, décelées lors de la collecte et du transport du lait sur Paris, qui déclenchent ces mouvements. Bien relayées par la presse locale, qui s’est déjà fait l’écho d’expériences d'organisation de producteurs de betteraves dans l'Oise90, lesquelles servent alors de « modèles », ces affaires provoquent la plupart du temps, avec le soutien de notables locaux, la création de syndicats de producteurs de lait.

Mais ce n’est qu’après la guerre 1914-1918 que se structure au niveau national la Confédération générale des producteurs de lait (CGL). Créée en mars 1924, elle s'affirme difficilement dans des milieux aussi divers qu’individualistes, aux productions souvent indifférenciées91. « L'idée d'un regroupement national apparaît dans l'Yonne, en novembre

90 Le Briard, 15 janvier 1908, Archives départementales de Seine-et-Marne. 91 P. BARRAL, op. cit.

1920 : c'est la CGL. De 1920 à 1935, elle devient une organisation nationale, regroupant toutes les régions sauf la Bretagne. En 1935, elle compte 231 adhérents : syndicats, laiteries (...) De 1929 à 1935, elle mène des luttes contre la fraude et les « accords commerciaux insensés » (...) Le rôle de la CGL se confondait avec celui de la coopération... Au cours de cette période, nombre de propositions de lois d'origine parlementaire prenaient naissance dans les commissions où siégeait la CGL »92.

La CGL est dirigée durant les années 1920-1930 par un bureau présidé par René Robineau (Yonne) : Marcel Donon (Centre) en est le vice-président, André Moity (Paris) le secrétaire et M. Foucher (Union laitière de l'Eure à Louviers) le trésorier. Pourquoi ne retrouve-t-on pas dans les instances de cette organisation des représentants des grandes régions productrices de lait comme la Manche, le Nord ou le Rhône ? Sans être tout-à-fait en mesure de répondre à cette question, on peut avancer l'hypothèse que la politique du lait, entendue comme l’ensemble des mesures visant à la régulation et au développement de la production laitière, est très liée à l'approvisionnement du marché de Paris en lait et produits laitiers : on retrouverait donc principalement à la tête de la CGL des représentants des producteurs contribuant à approvisionner la capitale. Plus généralement, il semble y avoir eu un lien entre l’existence d’un mouvement syndical des producteurs de lait et la proximité d’une agglomération importante, comme par exemple celle de Lyon93.

Les économies laitières du bassin parisien et de la périphérie des grandes villes paraissent accuser un déclin après la première guerre mondiale. La collecte de lait s’effectue de plus en plus loin, et les départements voisins de la capitale voient leur production laitière chuter. Cette production en périphérie des villes semble surtout le fait de grosses étables, aussi l'augmentation, après-guerre, du coût de la main-d'oeuvre salariée est probablement à l'origine de l’augmentation progressive du rayon de collecte du lait parisien94. La production de lait se développe alors dans les régions de petites structures. Y aurait-il eu difficulté, pour la CGL, qui regroupait surtout de grands producteurs, insérés sur les marchés, à rassembler sous son autorité un ensemble de régions laitières très hétérogènes de par leurs structures, leurs degrés de spécialisation et la nature de leurs débouchés ?

Par ailleurs, les ressources semblent faire défaut à la CGL. S’adressant aux présidents de chambres d’agriculture, le président de la CGL invoque leur soutien : « Demain,

92 A. NAU, op. cit.

93 J. VERCHERAND, op. cit., p. 53.

94 Voir en annexe n°17 le débat sur le secteur du lait dans le compte rendu des sessions de l’APPCA de mars

à la CGL ont été conviés les représentants de certaines régions laitières. Nous leur donnerons les explications sur l'organisation nationale que nous prévoyons, et, en même temps, je ne le cache pas, nous frapperons à leur porte-monnaie (...) Les paysans verbalement, individuellement, nous approuvent, mais si, quand il s'agit de faire le geste de mettre la main à la poche pour fournir leur contribution, ils se dérobent, il est nécessaire que leurs associations fassent le geste opposé lorsqu'il s'agit d'obtenir des résultats susceptibles de profiter aux cultivateurs eux-mêmes »95. La CGL apparaît alors comme une petite organisation96, regroupant des producteurs souvent engagés dans la coopération laitière et dans d’autres organisations agricoles locales.

212. D’autres formes de structuration des producteurs de lait

Les pionniers de la coopération laitière moderne sont issus de la région des Charentes et du Poitou, où s’est structuré un puissant mouvement coopératif97. Le mouvement coopératif laitier se développe aussi dans les régions grandes productrices de lait : dans la Manche, en réaction à la crise de 1880, la noblesse foncière s’investit dans le syndicalisme et la coopération afin de court-circuiter la bourgeoisie marchande au niveau économique, et de raffermir sont contrôle sur la base paysanne98. Le véritable développement des coopératives laitières se produit dans les années 1920-1930 mais reste circonscrit à quelques départements. En 1931, sur près de 7 000 laiteries, 1 737 sont des coopératives : 121 dans les départements de Charente-Inférieure, Charente, Deux-Sèvres et Vendée, 27 dans l'Indre-et-Loire et le Maine-et-Loire et 1 285 dans le Jura, le Doubs, l'Ain, la Savoie et la Haute-Savoie (surtout des fromages). Dans ces cinq départements, les coopératives transforment près de 70 % du lait produit. Le reste de la France ne compte à cette époque que 304 coopératives, qui ne travaillent que 5 % de la production nationale de lait99.

Les coopératives laitières se structurent progressivement au niveau régional (région lyonnaise, région de Paris, Massif central, etc.) et national : la Fédération nationale des

95 Extrait d'une intervention de M. Robineau à la session de l'APCA de novembre 1931.

96 Le budget de la CGL est d’environ 100 000 F au début des années 1930 alors que celui de l’AGPB atteint 300

000 F en 1932 (voir en annexe n°18 les recettes des cotisations de la CGL de 1933 à 1937 et les statuts de la CGL).

97 Voir en annexe n°19 le témoignage du secrétaire général de l’Association centrale des laiteries coopératives

des Charentes et du Poitou (ACLCCP), M. Chaudruc de Crazannes, également président de la FNCL, dans son rapport sur la coopération laitière présenté, lors du 15ème Congrès national des syndicats agricoles à Lille, en

novembre 1931. Voir aussi la brochure éditée à l’occasion du centenaire de l’ACLCCP en 1993.

98 Y. DUPONT, Propriétaires fonciers contre exploitants modernistes dans le syndicalisme agricole de la

Manche, INRA ESR - CORDES, 1977, p. 44-45 et 62-63.

coopératives laitières (FNCL) est créée en décembre 1930. Basée sur le dynamisme des quelques pôles coopératifs, elle se place d'emblée en complémentarité avec la CGL. Une forte imbrication s’observe entre les deux organisations comme en témoigne la composition de leurs instances : présidée par M. Chaudruc de Crazannes, la FNCL a pour vice-président Marcel Donon, par ailleurs président de la Fédération des coopératives laitières de la région de Paris et vice-président de la CGL ; René Robineau est, lui, en même temps président de la CGL et du Comité technique de la FNCL (en tant que président de la Coopérative laitière centrale de Paris). Enfin, en 1934, ces deux structures mettent en commun leurs locaux et partagent, en la personne de Jean Achard, le même secrétaire général. Jean Achard (secrétaire de la CGL, de la FNCL mais aussi de la CGB), Pierre Hallé et Charles du Fretay (secrétaire de l’Association des producteurs de pomme de terre et de l’Association des producteurs de fruits et légumes) sont des personnages clés des premières associations spécialisées. Tous les trois occuperont des postes de responsabilité sous le régime de Vichy, puis au sein de la FNSEA dans les années 1950, où ils animeront le puissant Comité de coordination des associations spécialisées.

La FNCL a deux vocations principales : coordonner l'action des coopératives laitières et accompagner la naissance et le développement de nouvelles structures, en particulier par l'apport d'informations et de conseils techniques. En parallèle, se créé, en septembre 1930, l’Office central de vente des coopératives laitières avec à sa tête, les mêmes personnages. Cette structure regroupe 65 coopératives et joue un rôle commercial de recherche de débouchés sur le marché de Paris.

En Normandie, grande région productrice de lait, les producteurs de lait s’organisent de manière particulière. Sous l'impulsion de Henri Babeur, riche agriculteur du Bessin, une coopérative est créée en 1932 dans la région d'Isigny, deux ans après la naissance d'un syndicat de producteurs. La particularité de ce mouvement réside en ce qu’il se mettra sous la tutelle du syndicat départemental engagé dans des relations interprofessionnelles avec les industriels. La coopérative laitière est vue par H. Babeur comme soumise à une « direction trop individualiste et à tendance libérale » si elle est indépendante du syndicat100. Pour ces

dirigeants agricoles, le syndicat est seul capable d’imposer la discipline professionnelle nécessaire à la revalorisation de la production laitière : H. Babeur sera un des théoriciens de la corporation101.

100 Extrait d'une intervention de Henri Babeur au Congrès de l'UNSA de Caen en 1937.

101 H. BABEUR, Le Corporatisme, cadre de l'organisation économique et sociale : son application à la richesse

22. La crise agricole et les prémices d'une politique laitière

Même si le marché des produits laitiers subit moins violemment les effets de la crise des années 1930 que celui des productions végétales, la chute des cours entraîne, comme pour les principaux produits agricoles, une intervention de l'Etat. Le prix moyen de lait à la production baisse de 60 % de 1930 à 1935102. Les conséquences de cette crise sont différentes selon les régions. Dans la Meuse, des coopératives de vente se constituent face à une industrie privée toute puissante. Elles se regroupent au sein de la Défense laitière du Nord-Est (DLNE)103. Cette forme originale d'organisation permet aux producteurs de lait de passer des contrats avec les industriels au niveau local. Cette initiative inspirera, après 1945, un mouvement similaire en région Rhône-Alpes avec l'Union France-lait. La crise des années 1930 renforce donc le mouvement coopératif qui reste cependant limité à quelques régions.

La loi du 2 juillet 1935 tendant à l'organisation et à l'assainissement du marché du lait met en place un Comité central du lait et cherche à stimuler les exportations et la consommation intérieure. Ce Comité est une première expérience de travail en commun entre l'administration, des parlementaires, des représentants des producteurs de lait et des transformateurs. Il travaille en liaison avec des comités départementaux composés sur la même base. Sans moyens propres, ce Comité interprofessionnel jouera surtout un rôle d'orientation de la politique suivie. Outre les mesures concernant le contrôle des importations et le soutien aux exportations, l'originalité de cette loi est d'aborder le problème de la qualité du lait et de jeter les bases d'une réglementation laitière. Si les représentants des producteurs de l'époque approuvent et encouragent cet effort sur l'aspect qualité, ils revendiquent des compensations financières : « le projet en discussion se base sur des idées générales que je résumerais ainsi : tout d'abord collaboration du producteur à l'amélioration de la qualité du produit ; contrôle obligatoire de cette qualité jusqu'à la livraison au consommateur. Et, d'autre part, compensation pour le producteur de résultats financiers justifiant le surcroît d'efforts qu'on lui demande pour l'amélioration de la qualité »104. Cette compensation financière ne sera jamais mise en place, ce qui soulève de nombreuses critiques dans les milieux agricoles.

Les syndicats de contrôle laitier sont sollicités pour jouer un rôle central dans la mise

102 La plupart des informations factuelles concernant la politique laitière des années 1930 sont issues de l'ouvrage

de G. BREART, op. cit. Nous ne citerons que les autres sources si nécessaire.

103 D. HAIRY et D. PERRAUD, Problèmes d'organisation de l'économie laitière, fascicule 1 : études

régionales des bassins laitiers du nord-est et de l'est-central, INRA, 1976.

en place effective de cette politique de qualité auprès des producteurs. Mais le contrôle laitier touche à l'époque très peu de producteurs parmi ceux qui constituent une référence de l'excellence professionnelle dans ce secteur. Dans la Manche, par exemple, seule une cinquantaine d'exploitations sont régulièrement suivies par le contrôle laitier dans le cadre de la politique d'amélioration génétique du Herd Book normand105. Une directive du ministre de l'Agriculture aux directeurs de Services agricoles encourageait ceux-ci à stimuler le travail des syndicats de contrôle laitier en s’inspirant des méthodes utilisées dans les « bonnes étables » et en organisant des concours106. L'absence de moyens et la brève durée de mise en œuvre de cette politique rendent difficile l'appréciation de ses résultats (certains décrets ne seront signés qu'en 1939).

Cette première expérience est aussi le résultat de la confrontation entre différents points de vue et conceptions de la régulation d'un marché. Les pouvoirs publics recherchent l'avis des représentants des producteurs et les associent à la préparation des lois et règlements. Les représentants agricoles sont à l'époque très imprégnés des conceptions corporatistes de l'organisation des marchés. En 1936, un projet de loi, visant à instaurer une organisation interprofessionnelle obligatoire pour gérer le marché du lait, sera déposé par certains parlementaires. Une vision centralisatrice et autoritaire préside à la conception de ce projet où « l'organisme central de l'organisation professionnelle obligatoire des producteurs » est le passage obligé des relations entre les producteurs et les différents agents en aval du secteur. On retrouvera ces éléments dans les différents projets corporatistes et lors de leur mise en œuvre partielle ou modulée, pendant la période vichyssoise.

C’est durant cette période des années 1930 qu’est donné une première impulsion vers un mode de gestion interprofessionnel du secteur laitier, en particulier en ce qui concerne les aspects qualité et propagande pour les produits laitiers, ceci afin d’élargir la consommation intérieure. La crise et la réglementation croissante des produits laitiers vont, chacune à sa manière, indirectement favoriser le développement de l'industrie laitière. Entre les deux guerres, le système laitier français se caractérise par une structure duale : quelques firmes industrielles importantes côtoient de nombreuses entreprises de petite taille. La production fermière reste importante pour le beurre et l'approvisionnement en lait de consommation. A la fin des années 1930, la production fermière de beurre reste majoritaire (53 %) mais décline depuis 1931 : les laiteries traitent 141 millions d'hectolitres de lait en 1936 contre 95 millions

105 Y. DUPONT, op. cit.

en 1932107. Cette période marque aussi le début d’une progressive intégration au marché de nombreux producteurs de lait, installés sur de petites structures. Ce phénomène prendra une large amplitude à partir de la fin des années 1950.

Conclusion

En une quinzaine d’années, les associations spécialisées sont nées et se sont développées, mais de manière inégale, dans la plupart des secteurs de la production agricole. Conduites par de grands exploitants épaulés par quelques cadres formés dans les écoles d’agronomie, ces organisations centrent leur action sur la structuration des marchés des produits agricoles. Dans le contexte économique difficile des années 1930, cette action se conjugue parfois avec celle des pouvoirs publics qui cherchent à résoudre la crise agricole. Les relations entre pouvoirs publics et dirigeants des associations spécialisées s’inscrivent dans le cadre plus large des relations entre les organisations agricoles et l’Etat républicain. Selon la coloration politique des gouvernements, ces relations sont plus ou moins tendues, mais toujours dominées par la volonté des dirigeants des associations spécialisées de structurer et de contrôler l’organisation des marchés agricoles, avec le soutien bienveillant de l’administration.

En initiant et en favorisant une participation directe des producteurs à la structuration des marchés des produits agricoles, les associations spécialisées ouvrent aux organisations agricoles la voie de nouveaux modes d’action reposant sur une légitimité spécifique liée à leurs compétences propres dans ce domaine. Leur action n’est pas pour autant totalement indépendante des autres organisations agricoles, dont elles dépendent encore beaucoup pour

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