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CADRE THEORIQUE ET ETAT DE LA QUESTION

2. THEMATISATION ET NOTION DE REPERAGE/ANCRAGE REFERENTIEL Dans le cadre de la TOEPE16 l’opération de thématisation est intrinsèquement liée

2.3. L’OPÉRATION DE REPÉRAGE DANS LE CADRE DE LA T.O.P.E

2.3.1.LESCONCEPTSDEREPÉRAGE

ETD’ANCRAGE

L’essence même et la valeur distinctive de la notion de repérage notionnel et celle d’ancrage référentielle18 , ainsi que la relation sous-tendue entre les deux concepts, se trouvent au centre même de la théorie des repères, définie ainsi par Culioli que nous citons, ci-après:

Nous avons vu que produire ou reconnaître un énoncé, c’est construire, ou re-construire, des agencements de marqueurs, qui sont la trace d’opérations auxquelles nous n’avons pas accès. […] L’observation minutieuse de langues variées et la théorisation de phénomènes en apparence éloignés, m’a amené à l’opération élémentaire primitive dite opération de repérage. Le concept de repérage est lié à celui de localisation relative et à celui de détermination. […] Lorsque, à l’intérieur d’un système de référence un terme x est repéré par rapport à un terme y, l’opération fournit à x une valeur référentielle (détermination d’une propriété) qu’il ne possédait pas auparavant. […] L’idée fondamentale est qu’un objet n’acquiert de valeur déterminée

17

Leaurendau, P., 1997, p. 422.

que grâce à un système de repérage”. Il découle de tout ceci qu’un terme isolé « ne fait pas sens », bref, que construire et re-construire du sens (des valeurs référentielles, c’est re-construire des relations (et des relations sur des relations [...].19

Au sens de Culioli20, un objet n’acquiert une valeur déterminée que grâce à un système de repérage à l’intérieure de la relation prédicative; la relation de repérage, quant à elle, est toujours binaire, et pour construire une relation binaire on fait recours à un opérateur logique unaire: « est repéré par rapport à » ou « a pour repère ».

L’opérateur de repérage peut s’apparenter à l’une des quatre valeurs suivantes : l’identification, la différenciation, la ruption (ou la rupture) et la valeur fictive21

2.3.2.

REPÉRAGEPARIDENTIFICATION

Culioli définit l’identification comme une:

Opération primitive qui assure la stabilité des représentations à travers les variations et les accidents de notre activité de sujet énonciateur. (…) Identifier signifie que toute notion (qu’il s’agisse de notion lexicale, grammaticale, ou d’une relation prédicative) est appréhendée à travers des occurrences (événements) de cette notion, c’est-à-dire des représentations, liées à des situations énonciatives, réelles ou imaginaires. (…) Par l’identification, le sujet pose qu’une occurrence a est une occurrence de la notion A. (…) L’identification peut être conçue de deux façons : soit comme l’identification de telle occurrence d’une notion à une représentation typique, ce qui nous donne l’indiscernabilité qualitative, soit comme l’abolition de la distance qui sépare des occurrences, chacune déjà identifiée, ce qui produit une identification qualitative à travers

19 Culioli,A. ,1999, p97 . 20 Idem, p98 21 Descles, J.P.- Froidevaux, Ch., 1982, p.73-119

l’altérité situationnelle. Dans ce dernier cas, l’identification a pour base l’élimination des différences dont on décide qu’elles ne sont pas pertinentes ou qu’elles sont provisoirement suspendues. On n’a alors plus construction par voisinage, mais prise en compte de différences qu’on annule. 22

En ce sens, en énonciation dans toutes les langues, nous établissons souvent des relations d’identification entre un terme et un autre, cette identification est bien entendu une opération conçue à l’intérieur d’un domaine référentiel ; de ce fait tout terme est identifié à l’intérieur d’une relation appelée en ce sens opération d’identification qui induit une relation canonique binaire " x Є y" (X est identifié par rapport à Y). L’identification s’établie généralement par rapport au JE énonciateur.

La relation de repérage est constituée à partir d’une opération consistant à repérer un objet par rapport à un repère déterminé en prenant en charge les propriétés de réflexivité : si les propriétés de réflexivité et de symétrie sont vérifiées, nous avons là un repérage par identification ; si la propriété de non symétrie est vérifiée ; nous avons, à ce moment-là, un repérage par différentiation. Pour ces deux types de repérage, A. Culioli propose la notation suivante :

"x Є y" signifiant : soit x = y soit x ⊆ y soit x Є y

Un repérage par identification ou différenciation est associé à une opération duale dite opération de détermination.

A l’opérateur de repérage noté Є est associé le dual Э tel que si " x Є y" = "y Є x", nous avons une relation d’identification (x = y) ; si" x Є y" = "y Э x", nous avons une relation de localisation abstraite qui suppose que (x ≠ y), où y est le repère et x est le repéré.23

2.3.3..REPÉRAGEPARDIFFÉRENCIATION

Dans opération de repérage, un objet est repéré par rapport à un repère déterminé. Si les propriétés de non symétrie sont validées nous avons à ce moment-là un repérage par différentiation. La différentiation induit une relation canonique binaire "X ≠Y" qui se lit (X est différencié de Y).

2.3.4.REPÉRAGEPARRUPTURE(RUPTION)

Dans cette opération nous avons une relation de repérage qui n’est ni identification, ni différenciation. La ruption induit une relation canonique "X ω Y" qui suppose que la relation de repérage est irréflexive.

La ruption apparaît dans l’analyse de l’aspect dans l’opposition

énonciatif/aoristique représentée dans la catégorie des personne par le IL différents du JE (énonciateur) et du TU (co-énonciateur).

2.3.5.REPÉRAGEPARVALEURFICTIVE

Dans cette opération nous avons une relation de repérage qui est soit une identification, soit une différenciation, soit une ruption. La valeur fictive induit une

relation canonique notée "X*Y" qui se lit ( ou X= Y, ou X ≠Y, ou X ω Y") représentée dans la catégorie des personne par le ON

Il est très important pour la suite de noter qu’une relation de repérage étant établie entre un terme x et un terme y, quatre cas se présentent :

-Soit l’on pose une valeur pour y, sans se demander s’il y en a d’autres. On a une valeur dite faiblement unique, une valeur « sans plus ».

- Soit l’on pose une valeur pour y, mais en se demandant s’il y en a d’autres. On a alors trois possibilités :

- Soit on a une valeur donnée, et il n’y en a pas d’autres : on a une valeur dite fortement unique (« une valeur et une seule ») ;

- Soit on a une valeur donnée, et il y en a d’autres : on une valeur « entre autres» ;

- Soit on a une valeur donnée, et il y en a peut-être d’autres : on a une valeur « en tout cas».