• Aucun résultat trouvé

2-L’HYPOXIE CORNEENNE :[42]

Groupe I ne contient ni silicone, ni fluorine

2-L’HYPOXIE CORNEENNE :[42]

Le respect du métabolisme oculaire exige un apport minimum d’oxygène à la cornée. Une lentille de contact, quel que soit son matériau, constitue une barrière à cet apport d’oxygène.

Lors du port de lentilles de contact, l’oxygène peut transiter de deux façons au niveau de la cornée :

 Soit par le renouvellement des larmes sous la lentille, à chaque clignement de paupières.

 Soit l’apport d’oxygène se fait par diffusion à travers le matériau : à l’état gazeux, dans le cas des matériaux non hydrophiles (PMMA, silicone) ou à l’état liquide dans le cas des matériaux hydrophiles.

La lentille de contact entrave les échanges gazeux, entraînant des modifications physiopathologiques. Elle soumet l’épithélium cornéen à un degré plus ou moins important d’hypoxie à l’origine d’une douleur et d’un larmoiement.

La dette en oxygène est plus importante avec :

 Les lentilles souples dont la perméabilité à l’oxygène est inférieure à celle des lentilles rigides,

 Le port permanent, moins physiologique que le port diurne. L’apport en oxygène est réduit pendant le sommeil, les paupières étant closes.

 L’encrassement des lentilles, les dépôts entravant la circulation de l’oxygène. L’une des manifestations sévères de l’hypoxie est la néovascularisation : l’œil réagit à l’absence d’oxygénation par la création de petits vaisseaux oculaires qui lui permettront de subvenir à ses besoins en oxygène. Ces vaisseaux anormaux se

De nombreux facteurs participent à la formation de néovaisseaux mais un rôle important est accordé aux chimiokines notamment les stromal derived factors ( SDF-1) qui sont sécrétées sous l’effet de signaux pro-inflammatoires ( IL1, TNF, bactéries et virus) et interviennent , en coopération avec d’autres facteurs , par chimiotactisme et prolifération des cellules endothéliales vasculaires.

Les autres systémes sont : IL4 et le TGF- , et les métalloprotéinases avec certains effets inhibiteurs et d’autres potentialisateurs.

En réduisant l’apport d’oxygène, on fragilise la cornée et l’hypoxie devient alors un facteur aggravant de l’infection microbienne.

3- DEPOTS :

La présence de dépôts est un phénomène très courant sur les lentilles en hydrogel, moins fréquent avec les lentilles rigides. Les dépôts sont pour la plupart constitués des différents composants du film lacrymal, adsorbés par la lentille.

Nature des dépôts et origine [43] [44]:  Dépôts organiques :

Ce sont les plus fréquemment rencontrés. Ils regroupent les protéines, mucopolysaccharides et lipides provenant des larmes.

 Dépôts inorganiques :

Ce sont essentiellement des sels de calcium (phosphates et carbonates). On trouve parfois des dépôts de rouille ou « red spots » issus de l’infiltration de particules métalliques qui s’oxydent et des phénomènes de pigmentation aux causes multiples : pigments mélaniques souvent observés chez les grands fumeurs, pigmentation dus aux produits de maquillage, à certains collyres ou médicaments.

Facteurs favorisants les dépôts :  L’insuffisance lacrymale.

 Le matériau de la lentille : plus il est hydrophile, plus il absorbe les composants du film lacrymal et fixe les dépôts,

 L’état de la lentille : rayures, abrasions favorisent les dépôts,

 L’environnement : atmosphère déshydratée, pollution, fumée, variations de température, air conditionné,

 Un mauvais entretien. Conséquences :

 Une diminution de la transparence des lentilles.  Un inconfort, une sensation de flou,

 Des réactions allergiques : conjonctivite giganto-papillaire,

 Les dépôts facilitent l’adhérence bactérienne et la colonisation des lentilles.  Ils réduisent l’action des désinfectants.

Les dépôts, qu’elles que soient leurs natures, entraînent des perturbations du métabolisme cornéen, favorisant ainsi les réactions inflammatoires allergiques et les infections.

Le remplacement hebdomadaire des lentilles de contact permet une moindre accumulation de dépôts sur les lentilles. Cependant, les cas de kératite ulcéreuse observés chez les porteurs de lentilles jetables montrent que les facteurs favorisants sont d’installation très rapide et qu’une ulcération peut aisément survenir en l’espace

Le traumatisme épithélial, l’hypoxie cornéenne et l’accumulation des dépôts sont souvent à l’origine des complications oculaires dues au port de lentilles de contact. 4-LA CONTAMINATION MICROBIENNE :[44]

Physiologiquement, le clignement palpébral et le film lacrymal garantissent l’elimination mécanique et chimioque (lysosome) des germes et des débris protéiques.

Les deux peuvent tre altérés par le port de LC : les agents pathogénes adhérent alors mieux à la surface de la lentille gr ce aux dépots protéiques hydrophiles. Ils colonisent l’epithelium cornéen fragilisé pour secreter leurs toxines, et atteignent ainsi le stroma cornéen.certains germes peuvent coloniser la cornée sans altération de la barriére epithéliale (neisseria gonorrhoeae, cornybacterium diphteriae, haemophilus aegyptius et listeria ) mais ils ne sont pas les principaux responsables des kératites microbiennes sous LC.

Si on compare la flore conjonctivale du sujet sain non porteur de lentilles contact et celle du sujet sain porteur de lentilles de contact, on constate une inversion de la flore bactérienne au profit des bactéries à gram négatif comme lPseudomonas sp..

Chez le sujet non porteur de lentilles de contact on retrouve à l’état physiologique une flore saprophyte composée essentiellement de Staphylococcus epidermidis et de corynebacterium. Les bactéries pathogènes sont dans ce cas en large majorité des bactéries à gram positif représentées principalement par staphylococcus aureus et différentes espèces de Streptococcus.

Puis lors du port de lentilles, la flore bactérienne s’inverse. On observe alors chez le sujet porteur de lentilles de contact, une augmentation de la proportion des bactéries à gram négatif ( 73 %) et une diminution des bactéries à gram positif ( 27 %).

Les bactéries à gram positif sont toujours représentées par Staphylococcus aureus et le genre Streptococcus, les bactéries à gram négatif par Pseudomonas,

Serratia, Acinetobacter, Klebsiella et Branhamella catarrhalis. Ces cinq bactéries sont à l’origine de plus de 80 % des kératites bactériennes du porteur de lentilles de contact.

Le port de lentilles de contact diminue les moyens de défense de l’œil (moindre efficacité du mouvement palpébral et réduction de l’activité lysozymale) voire favorisent l’infection en modifiant la flore bactérienne physiologique.

Abcès de