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L’errance entre le temps réel et le temps imaginaire

1.1- Les rêveries de l’enfant : une seconde mise au monde

L’enfant siomois qu’on voit dans les romans milletiens vit dans un endroit où « le temps coule plus lentement qu’ailleurs, scandé par de menus et rares événements1

. » Il appartient à un monde rural qui, dans la réalité, est en train de disparaître et qui est peuplé surtout de vieillards, donc de lenteur et de mort. Se comparant lui-même à ses personnages enfants, Millet avoue dans Fenêtre au crépuscule :

Un enfant timide, surtout, entretenant avec autrui des rapports compliqués, préférant observer plutôt que de jouer le jeu social : un rêveur, donc, avec ce qu’il y a de très actif dans la rêverie, sœur aînée de l’action, avec des blessures que je passerais ma vie à sonder, parvenant à cette connaissance noire de soi […]. (FC, 21)

La nature solitaire et timide de l’enfant le pousse à rêver et à se créer un monde à

part : il projette dans ses rêves son désir, son souhait, son imagination ou son espoir ; le rêveur donc, selon Bachelard, « sait que c’est lui qui s’absente – lui, en chair et en os, qui

devient un “esprit2” », afin de se recréer de nouveau avec tout le décor nécessaire suivant

ses propres désirs. Les images ainsi dessinées plaisent au rêveur alors il s’y refugie car

désormais elles le « constituent ». Richard Millet l’enfant est un de ces

observateurs-rêveurs qui se noient dans leur propre être et qui ne savent s’en défaire. Ce caractère

figure chez la plupart des personnages milletiens.

Pascal Bugeaud, entouré par l’affection de ses grands-tantes à Siom, expérimente souvent la projection dans le temps et l’espace, ceux de sa mère absente ou de son père

inconnu. Il est absent à son présent. Son désir de leur présence l’emporte sur tout acte

réel. Fouillant par exemple dans les anciennes caves de la vieille maison des tantes, il s’y

aventure profondément au point de s’imaginer allant à la rencontre de sa mère :

[…] j’imaginais qu’en m’aventurant dans ces lieux souterrains, je marchais sur les pas de ma mère […] qui […] était […] ailleurs […] dans un tombeau de la Vallée des Rois où elle finirait bien […] par se retourner vers moi comme une reine d’Égypte. (VPO, 61)

La scène de la rêverie a lieu dans un domaine souterrain : la solitude, l’obscurité, le besoin d’affection, l’imagination développée, l’intimité du souvenir d’une ancienne

rencontre avec la mère, tout est réuni pour monter une scène digne d’une histoire

mythologique où la mère est élevée au rang des reines et où dans les veines du fils coule un sang royal qui le délivrerait de sa mélancolie solitaire.

1 J.-Y. LAURICHESSE, Richard Millet. L’Invention du pays, op. cit., p.23.

Dans Le Cavalier siomois, Céline Soudeils erre sur le haut plateau de Millevaches en courant tel un chevalier : elle invente son propre monde et sa propre histoire en fuyant le présent douloureux de l’absence de son père, elle est la narratrice qui raconte :

Je lisais, rêvais avec la précision de celles qui savent, chevauchais ce cheval imaginaire que j’avais appelé Pinto […] J’allais chaque après-midi le chercher dans l’ancien fournil, derrière la maison, nouant à ma main gauche un vieux bout de harnais […] tenant dans la droite une baguette de coudrier dont je me fouettais les fesses si fort […] J’en étais réduite à me chevaucher moi-même. (CS, 36-38)

Le terme « cogito » utilisé dans le concept de la rêverie par Bachelard est clair et applicable à la rêverie de Céline Soudeils : elle « rêve » et le mot « imaginaire » est employé pour désigner le cheval qui n’était qu’elle-même et l’expression « se

chevaucher soi-même » explique qu’elle est tout à fait consciente de son jeu. Elle est

donc active dans sa rêverie, elle la met en scène et y participe en tant qu’actrice dans la

réalité. Elle a effacé l’enfant qu’elle était pour s’oublier dans le paysage qu’elle a

elle-même créé : elle est devenue le cheval et le chevalier, les deux étant des symboles héroïques. Le cheval symbolise « l’inconscient, le désir, la force, la puissance, la virilité

et la liberté » et le chevalier « la bravoure, le courage et l’héroïsme1

» et l’un ne va pas sans l’autre, il n’y a pas de chevalier sans cheval. Si le cheval incarne les pulsions, les

passions et les instincts, le chevalier est celui qui les dompte et les contrôle. La fille a créé

l’image « dans l’absolue liberté de la rêverie2

» et elle vit consciemment. Dans sa création, elle s’est transformée en son propre père qui traverse monts et vallées, qui s’éloigne et qui ne revient pas, elle désire le revoir et elle le cherche partout. Tous les

jours, elle part dans sa longue promenade en quête non seulement de son père mais

d’elle-même, du cheval qu’elle est et du chevalier qui vient à son secours, elle veut se sauver de

sa maison, de son âge, de son existence, elle veut tuer le temps de ses journées. Comme selon Gilbert Durand le cheval est « le symbole de la fuite du temps3 » et appartient aux symboles thériomorphes du régime diurne de l’image, le cheval de Céline Soudeils l’emporte hors du temps réel, sa chevauchée fantastique est une fuite vers l’avant et les illusions qu’elle a produites sont une manière de ne pas chuter dans le temps mais de se

sauver du poids du réel difficile à supporter.

Le rêveur milletien se trouve ainsi souvent enfermé dans son rêve ou plutôt protégé ; restituer le présent est, pour lui, naître dans un nouveau décor et dans de

1 C. MOREL, Dictionnaire des symboles, mythes et croyances, op. cit., p.228-229.

2

G. BACHELARD, La Poétique de la rêverie, op. cit.,p. 130.

3 G. DURAND, Les Structures anthropologiques de l’imaginaire, Paris, Bordas, « Dunod », 1969 (éd. 1992), p.82.

nouvelles circonstances. À travers la souffrance, l’angoisse et surtout la solitude, la

progression de la vie du rêveur se réalise afin d’arriver au seuil de la seconde naissance

mais le chemin est très difficile et l’enfant milletien se noie longuement dans un état de

triste hébétude sans savoir trop s’en débarrasser.

André Pythre, par exemple, le jeune garçon qui, allant pour récupérer son héritage, va de Prunde à Veix en compagnie de la femme enceinte Aimée Grandchamp.

Le chœur, narrateur omniscient dit d'André que s’il ne s’était pas déplacé, il « rêverait

jusqu'à la fin à des maisons recouvertes de vigne vierge, des dames en blanc allongées dans des chaises longues, des livres aux reliures dorées et des horloges sonnant sur des odeurs inouïes » (GP, 76). Le décor est celui d’un paradis : la vigne est le symbole d’une

boisson divine, la couleur blanche désigne la virginité et la pureté originelle, les reliures dorées marquent la richesse et les livres la sagesse, les horloges symbolisent le temps. Tous ces éléments se marient ensemble dans la tête du jeune garçon qui ne pourrait rester à Prunde, dans la misère de ses fades souvenirs d’enfance. Il devrait se déplacer, s’éloigner, voire errer sur les hauteurs siomoises pour ne pas continuer à rêver jusqu'à la

fin « du paradis perdu » qui ne ressemble point à tout ce qu’il avait vu sur les hautes terres limousines ni à tout ce qu’il verra plus tard. Mais la rêverie est développée par

rapport à son expérience. Le narrateur omniscient joue un rôle essentiel dans la rêverie du héros milletien. Dans La Gloire des Pythre, c’est le chœur constitué de Siomois qui relate l’histoire des Pythre et c’est le même chœur qui explique la rêverie d’André. On

remarque ainsi la généralisation du rêve, ce n’est pas seulement le personnage qui est en

train de rêvasser mais c’est tout Prunde qui l’accompagne dans ses rêves. L’ensemble des

paysans est en état de rêverie et tout le monde essaie de se créer une image différente de la réalité. Le monde rural, enfermé sur les hauteurs, désire renaître dans un cadre différent du réel.

Dans Lauve le pur, Thomas Lauve dont l’origine est siomoise est un de ceux qui

ont beaucoup rêvé aussi. Adulte, il est resté l’enfant qui voudrait vivre ailleurs, dans un

lieu et un temps légendaires ; le chœur qui, tantôt prend en charge la narration et tantôt

écoute les récits de Lauve, rapporte ses propos et ses rêveries comme lorsqu’il compare

les immeubles (aux lumières éteintes) de la banlieue parisienne « aux tours funéraires de Palmyre » et il dit de Thomas Lauve :

Il rêvait. Il n’était jamais allé à Palmyre ni en Orient, ni même hors de France ; et voilà qu’il nous parlait d’une cité de légende comme s’il avait erré le long de la grande colonnade parmi les tombeaux et les bergers syriens accroupis près de leurs troupeaux. (LP, 107)

Palmyre est un site archéologique syrien reconnu pour son histoire depuis des siècles avant Jésus-Christ et il est mentionné plusieurs fois dans les livres de Millet, surtout dans L’Orient désert où le narrateur-auteur voyage à Alep, en Syrie ; il précise :

« Je ne vais pas au désert, à Palmyre ou sur l’Euphrate » (OD, 130) et avant de quitter la

Syrie, il rêve d’une femme dont la forme ressemblerait au « buste funèbre d’une

patricienne de Palmyre » (209). Cette ville figure dans les songes de l’auteur et des

différents narrateurs, on croirait qu’elle se situe hors du temps tellement les civilisations

ont envahi son histoire : elle est mentionnée dans la Bible, appartient aux sources gréco-romaines, devient une ville islamique puis peuplée par les Ottomans, et après elle sera occupée par les Français dans le cadre d’un long mandat.

En outre, le songe que le chœur raconte à la place de Thomas Lauve est aussi un

songe partagé avec les habitants qui, eux-mêmes, n’étaient jamais sortis de la France ni

même du plateau limousin et qui rêvent ensemble, mêlant, par leur omniscience, leur rêve

à celui de Lauve. L’enfant, le jeune et même l’adulte siomois ne vivent pas dans le temps

qui leur est imposé, ils fuient le présent et s’accrochent à leur rêve comme à leur seule

liberté. Même le narrateur de L’Orient désert fuit son présent et erre dans une enfance

inaccessible :

Je chercherai à jamais les neiges de l’enfance. (OD, 88)

Il fuit le chagrin d’amour en se réfugiant dans l’errance, l’éloignement et les

songes : « Les rêves nous rongent comme des os » (174). Même dans la rêverie qu’est ce voyage en Orient et qu’il est en train de réaliser, il rêve loin de son présent, loin du voyage qu’il fait, il songe à l’enfance, aux femmes, au plateau de Millevaches, à son passé et aux histoires mythologiques. Il est vrai qu’on n’arrête pas de songer mais les narrateurs de Millet s’oublient dans leur rêverie consciente et s’enfuient spirituellement

de leur monde mais aussi parfois physiquement. Ils vivent leur rêverie en chair et en os et

quand ils n’y arrivent pas ainsi, ils ont une autre forme de refuge ou de fuite : la lecture.

1.2- Les lectures de l’enfance : tendance vers une non-existence voulue

L’enfant milletien est un être affamé de lecture et cet acte se réalise souvent dans des conditions difficiles puisque l’adulte qui élève l’enfant ressemble souvent au pays

graniteux de la Corrèze c’est-à-dire dur et incapable de comprendre les désirs enfantins.

La lecture se fait souvent la nuit, après que tout le monde est endormi, à la faible lueur

tante, une mère ou un père qui interdisent à l’enfant de lire pendant la nuit ou même pendant le jour, à l’heure où il faudrait travailler au lieu de se perdre dans des fictions

étranges ; l’enfant s’attache ainsi de plus en plus au monde irréel où il oublie la réalité qui

le fait souffrir. À Siom, Pascal Bugeaud, qui vivait avec ses grands-tantes, en particulier avec Marie qui s’occupait de lui comme sa mère, déclare : « […] pas de livre qui m’aurait

aidé à entrer avec plus de calme dans la nuit […] dans les chambres où il n’y avait nulle

lampe de chevet » (VPO, 49). La solitude et la peur de la nuit accablent l’enfant incapable

de dormir. Il le répète un peu plus tard : « […] ces contes que je commençais à être en âge

de lire mais que je ne pouvais ouvrir ni dans cette chambre ni dans celle de Jeanne, puisque aucune ne possédait de lampe de chevet […] » (147).

On remarque le manque d’intérêt des adultes pour la lecture et la faim de l’enfant

pour une compagnie nocturne, ne serait-ce qu’un livre. Le froid, le noir, l’éloignement des chambres, l’atmosphère campagnarde nocturne et l’absence de la mère, tout ce qui

constitue le cadre spatial de la vie de l’enfant ne lui permet pas d’accepter le présent tel qu’il est. La peur envahit ses nuits. Avant qu’il quitte Siom à la mort de Marie, pour aller

vivre avec sa grand-mère à Villevaleix où il va se procurer des livres anciens oubliés dans

les greniers, le petit Pascal s’invente une façon de lire sans avoir besoin de livres : il se

raconte lui-même des histoires dans le noir de sa chambre, ce qui a été un des premiers signes de son métier de futur écrivain. Il explique :

[…] aussitôt plongé dans l’obscurité ou par une nuit de pleine lune, dans cette étrange semi-clarté entrée par les volets, et obligé de me raconter à moi-même, une main en conque sur l’oreille, à la façon d’un chanteur sarde, les histoires lues ou entendues dans la journée – les réinventant, en inventant d’autres, aussi, puisque j’eus vite épuisé la matière publiée […]. (147)

Se parler dans la nuit efface en partie le sentiment de peur et de solitude et avec une imagination développée d’un enfant qui n’a rien vu dans sa vie sauf l’hôtel de sa

tante mais qui a entendu, il est sans doute apaisant de pouvoir se retirer, d’une façon ou d’une autre, de cette existence à laquelle manquent l’affection et la présence du père et de

la mère, en ajoutant aux histoires de la vie quotidienne des scènes rêvées et souhaitées tel le retour de la mère et l’apparition du père.

Une autre forme de lecture a été découverte par Pascal, autre que les livres que sa mère lui cherchait et qu’il désignait par : « […] ces autres sortes de caves, de greniers ou de tombeaux que sont les livres que m’apportait ma mère […] » (172), étaient les lectures

que lui faisaient quelques femmes qui le gardaient pendant que les tantes étaient occupées à l’hôtel ; comme par exemple cette Michèle Rivière qui lui lisait « des contes chinois de

la dynastie des Tang » (173) lesquels ont été gravés dans sa mémoire et qu’il considère, à l’âge où il est devenu écrivain plus « enchanteurs » que ses propres écrits.

Habitué à la lecture secrète et à l’isolement pendant cet acte « glorieux » où le

récit devient l’état du lecteur même et la réalité n’existant presque plus que dans le bruit

et la lumière, Pascal décrit le décor nécessaire à ses lectures du jour, dans sa chambre de Villevaleix chez sa grand-mère :

[…] s’il m’arrivait dans la journée de lire dans ma chambre, au lieu de rester au salon, je fermais les persiennes, la lecture ne me paraissant souffrir le plein jour ni le bruit du monde, mais la seule lumière de la lampe, assis en tailleur, tel un scribe de Sumer, ou un lecteur de texte sacré, tournant le dos à la fenêtre, parmi les taches de lumière entrant par les ouïes des persiennes. (330)

L’éloignement du bruit et de la lumière, le sérieux dans la posture, le détachement

du monde extérieur, font émerger l’univers du livre à la surface de l’existence de l’enfant.

Il est enlevé, oublié de son entourage et il oublie le monde, soumis aux forces du livre qui, avant lui, ont influencé la vie de sa mère dont les lectures irritaient la grand-mère qui « n’aim[ait] peut-être guère la présence de ces livres qui avaient éloigné d’elle sa fille et

qui faisaient de son petit-fils une sorte de rongeur nocturne […] » (345). S’instruire pour les habitants de ce monde rural presque oublié est une des causes de l’affranchissement

des frontières donc du départ. La grand-mère Louise aurait préféré que sa fille n’aille pas

à Vichy pour son métier d’enseignante mais qu’elle continue à appartenir à sa famille

comme la plupart des filles du plateau de Millevaches qui, pourtant, finissent par partir. Les livres ont ainsi détourné Solange Sarroux de sa vie paysanne et ils ont fait, comme plus tard le petit-fils, rêver la jeune fille à un monde autre, plus ouvert et plus vivant. Elle se délivrait de sa jeunesse, paraît-il, solitaire, pour exister plus dans l’imaginaire des

contes. Pascal, qui recevait de sa mère absente des livres qu’il lisait souvent en cachette et

qui finit par en découvrir un tas dans l’armoire de la chambre de sa grand-mère, est

affamé de ces récits qu’on lit plusieurs fois ainsi que le mentionne dans son article sur les

récits d’enfance Véronique Leroux-Hugon : « Dans ces milieux modestes, le peu de livres

cent fois relus à la maison incitent à toutes les ruses pour s’en procurer d’autres, divers […]1

. »

Pascal vit dans les livres qu’il trouve et qu’il lit malgré toutes les difficultés et ne

cesse pas de le faire. Sa mère, une fois rentrée à Villevaleix et connaissant son goût pour

1

V. LEROUX-HUGON, « Contes de fées, comptes d’enfance » dans Le récit d’enfance et ses modèles

(Actes du colloque de Cerisy-la-Salle publiés sous la direction de Anne Chevalier et Carole Dornier), Caen, Presses universitaires de Caen, 2003, p.180.

la lecture, le trouve chétif et maigre et se plaint que les livres soient la cause de sa mauvaise santé :

Voyant que je ne sortais plus le nez des livres, que je ne quittais presque plus les murs sombres de la maison Sarroux, elle voulut m’arracher à moi-même, comme elle me le dit, ce matin-là, […]

« Les livres te dévorent », ajouta-t-elle d’un ton plus doux […]. (VPO, 348)

Se plaindre de l’acte de lecture se répète de mère en fille mais celle-ci est consciente du pouvoir des livres sur le lecteur, c’est pourquoi elle utilise l’expression

« l’arracher à lui-même » pour montrer qu’elle veut le sauver, ce fils qui ne se donne pas

la peine de manger mais qui laisse les livres le « manger », voire le « dévorer ». Pascal qui suit, sans le savoir, une quête de soi spirituelle à travers la lecture, rentre au plus profond de lui-même pour découvrir ce que personne ne peut lui apprendre : l’univers. Le

terme de « dévoration » est inversé : on est « dévoreur de livres1 » comme le petit Lauve en train de « dévorer » ses livres dans Lauve le pur mais ici les livres désignent la férocité du temps qui ronge la vie du lecteur sans que celui-ci s’en aperçoive. C’est vrai que le