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4.1 L’A NALYSE DES ENTRETIENS

4.1.5 L’entretien avec Pierre

Après des études d’économie dans lesquelles il s’est orienté en raison d’un conseil de l’un de ses professeurs, mais sans avoir de véritable projet professionnel, il intègre d’abord à Paris une entreprise de formation en finance. Le développement rapide de cette petite entreprise l’amène à se spécialiser dans le développement informatique alors même que sa formation ne l’y disposait pas. Grâce à cette première expérience il est ensuite recruté comme project manager77 dans une grosse entreprise qui fournit des systèmes d’information

financière. Il est alors chargé de faire le lien entre les développeurs informatiques et les utilisateurs (financiers, économistes, et gérants). Au sein de la même entreprise il devient data manager et travaille ainsi à l’amélioration de la gestion de banques de données utilisées par les systèmes informatiques des organismes financiers. Cette fonction qu’il assure pendant près de cinq ans le met en relation avec de nombreux homologues étrangers. Son travail a ainsi une

152 dimension internationale importante et est lié aux grandes places financières mondiales. Il y devient très compétent et en même temps très spécialisé. Ses revenus sont très confortables.

En 2010, Pierre et son épouse adoptent une première fille.

Fin 2010, Pierre décide de rejoindre son beau-frère qui travaille seul dans la rénovation de bâtiments, avec le projet de s’associer pour créer une entreprise. L’expérience étant probante, Pierre et son beau-frère créent début 2012 une entreprise de rénovation pour particuliers, entreprise qui se développe bien et compte aujourd’hui 11 salariés dans plusieurs corps d'état : des menuisiers, des plaquistes, des carreleurs, des peintres. Ce développement entraîne une modification du travail de Pierre. Alors que dans les premiers temps, il s’investit beaucoup sur les chantiers, il se concentre aujourd’hui essentiellement sur la gestion administrative et financière de l’entreprise et sur la gestion des ressources humaines, alors que son associé se concentre sur la dimension commerciale.

Au moment de l’entretien, Pierre est père de deux petites filles adoptées.

4.1.5.2 Ce qui a amené Pierre à changer d’orientation

Ce changement radical d’orientation professionnelle bien qu’assez brusque, a été mûri pendant plusieurs années.

Pierre et son épouse rêvent de quitter Paris. Mais la spécificité de son métier ne lui permet pas de travailler en province.

[…] à un moment donné, on s'est rendu compte, quand on s'est mariés avec mon épouse, on rêvait que d'une chose c'était de quitter Paris. Et là, je me retrouvais dans un métier dans lequel je ne pouvais vivre qu'à Paris ou dans une grande place internationale.

Il pourrait éventuellement s’expatrier, mais ne le souhaite pas, surtout familialement, mais aussi personnellement.

[…] je pouvais éventuellement bouger, aller à Londres, aller en Allemagne. […]. Mais ce n'était pas du tout ce qu'on avait trop envie de faire familialement. Et ce n'est pas trop ce dont j'avais envie d'un point de vue personnel.

Pierre n’a donc pas réellement de perspective d’évolution dans une fonction très spécialisée. Même si le travail lui plaît et son salaire est confortable, il est conscient qu’il ne peut guère évoluer. Il se sent dans une « impasse », ce qui est source de tension pour lui, d’autant qu’il constate beaucoup de suppressions de postes et de restructurations dans son

153 environnement professionnel. Il en vient alors à se poser un certain nombre de questions : « Qu'est-ce que je fais dans 10 ans ? Est-ce que je serai encore là ? Est-ce que mon poste existera encore ? Dans quoi je vais pouvoir évoluer ? ».

Bref, cela se traduit par des états intérieurs que l’on peut qualifier de négatifs : « j'avais cette espèce de mal-être, de tension, d'insatisfaction liée à ce que je faisais ».

Par ailleurs, Pierre a le sentiment de ne pas voir les résultats concrets dans son activité. Les décisions prises ne permettent pas d’améliorer l’organisation et n’engendrent pas de changements tangibles. Cela le conduit à remettre en cause le sens même de son travail, et cela montre que le sens du travail pour Pierre est lié à la possibilité de constater concrètement l’efficience de son activité :

[…] les problématiques d'organisation au niveau de mon boulot, des choses qu'il fallait faire bouger... en fait, ça ne bougeait pas assez vite. […] Et, du coup, cette insatisfaction de se dire : "Ça sert à quoi le travail ?" Je rentrais certains soirs en me disant : « Qu'est-ce que j'éprouve ? Ça sert à quoi ce que j'ai fait aujourd'hui ? »

Pierre demande alors à son entreprise de faire un bilan professionnel, ce qui lui est accordé. A la faveur de ce bilan, Pierre envisage de créer son entreprise, mais ne sait pas encore dans quel domaine. Surtout son épouse et lui espèrent avant tout adopter un enfant, ce qui, vu la lourdeur des démarches administratives, requiert de ne pas déménager pour le moment. L’adoption est le projet prioritaire qui passe avant un changement professionnel. Pierre met ainsi provisoirement de côté son projet de création ou de reprise d’entreprise : « J'étais un peu en mode : " Je fais mon job, j'attends. J'ai des projets personnels plus importants." »

Quand l’adoption leur est accordée, Pierre peut préciser son projet de création d’entreprise et saisir une opportunité. Mais il s’agit d’abord d’examiner ce qui a permis à Pierre d’envisager cette nouvelle orientation professionnelle.

4.1.5.3 Les points d’attention identifiés par Pierre pour discerner sa nouvelle orientation

On retrouve ici les super-thèmes et les thèmes qui ont émergé de l’analyse des verbatim. Par souci de clarté, une définition de chacun des super-thèmes est d’abord proposée, puis des thèmes. Mais c’est à partir des analyses des verbatim qu’a d’abord émergé des thèmes qui ont pu alors être regroupés en super-thèmes. Ce qui est premier dans l’ordre d’exposition a été en réalité dernier dans l’ordre de la découverte.

154 Pierre n’avait pas imaginé devenir chef d’entreprise avant d’avoir fait un bilan professionnel avec un consultant. Ce bilan lui a permis de l’identifier.

L’objet du souhait professionnel

L’objet du souhait désigne ce que Pierre cherche à identifier comme ce qui peut orienter son activité professionnelle future.

Cet objet est découvert par Pierre par l’identification de goûts et de besoins. Le goût désigne une accointance ou une convenance entre Pierre et un aspect visé dans l’objet ; le besoin ajoute une idée de nécessité eu égard à une satisfaction, c’est-à-dire ici ce qui est quasiment nécessaire de faire pour engendrer une satisfaction.

Le goût pour l’autonomie

Pierre identifie avec le consultant son souhait d’être autonome dans son travail. Il le comprend en revenant sur sa précédente activité professionnelle où il fait l’expérience de pouvoir mener son activité comme il l’entend. Il peut de lui-même décider sans avoir à demander à une autorité.

Et pour moi, ça été une vraie découverte de me rendre compte que ce que j'aimais dans mon job, c'est finalement le côté " je suis tout seul, je suis seul à faire mon truc. Donc, finalement, personne ne me dit ce que j'ai à faire parce que, voilà ! " Le côté autonomie, j'étais tranquille de ce point de vue-là.

Le besoin de relations

Cette autonomie n’implique pas à ses yeux une solitude dans le travail. Au contraire, il regrette l’absence de relations. L’expérience du manque de relation dans sa précédente activité professionnelle lui révèle en creux son besoin de ne pas être seul dans son travail. Il éprouve le désir de travailler en équipe.

Par contre, je n'avais pas d'équipe, personne avec qui vraiment travailler. Et ça c'est quelque chose qui me manquait.

Le goût pour le leadership

En cohérence avec ce besoin d’autonomie et de relation, Pierre repère en même temps son goût pour le leadership. D’une part, être « leader » suppose une autonomie de décision ; celui qui conduit un groupe décide de la direction à prendre. D’autre part, le leader est en relation avec les personnes qu’il entraîne. Il n’est ainsi pas étonnant que Pierre apprécie

155 d’avoir le leadership. Il a pu l’expérimenter très vite dans son premier emploi, ce qu’il ne peut guère vivre dans sa précédente activité puisqu’il travaille alors de façon isolée :

[…] ce que j'aimais effectivement, c'est avoir le leadership, de pouvoir avoir les mains libres pour prendre des décisions, ce qui n'était, en fait, absolument pas le cas dans mon travail ! Je ne pouvais pas prendre de décision. Je pouvais conseiller des choses, dire. Leadership, j'étais tout seul, donc voilà...

Le goût pour le management

Lors de cette première expérience, Pierre découvre aussi le management. Celui-ci est assez proche du leadership, mais il est instructif de considérer comment Pierre le définit, ce qui révèle comment il envisage son rôle. Pour Pierre, le management suppose d’être au service des personnes managées.

[…] c'était une super expérience. J'en ai gardé le goût d'avoir la responsabilité d'équipe et le fait d'aider les gens à donner le meilleur d'eux-mêmes, c'était vraiment ça. C'est d'aider les personnes à donner le meilleur d'elles-mêmes.

Au moment de s’engager avec son beau-frère, Pierre manifeste ainsi son désir d’avoir affaire à des salariés : « et moi, j’avais envie d’avoir des salariés ». Il souhaite donc manager une équipe.

Cette prise de conscience de l’importance de l’autonomie, de la relation avec autrui, du leadership et du management, amène Pierre à identifier qu’il pourrait être à la tête d’une petite entreprise. La petite taille de l’entreprise permet des relations avec les salariés, et être chef d’entreprise suppose l’autonomie de la décision et le souhait d’entraîner les salariés. Etre chef d’une petite entreprise lui apparaît ainsi, pour la première fois, comme ce qui permettrait de lier des aspirations variées.

Et j'en suis venu à me rendre compte que moi, j'étais plutôt un profil pour avoir une petite boîte, avoir des employés, avoir des gens avec qui je travaille au quotidien. Et finalement, je me suis dit, c'est la première fois que je me suis dit : " Peut-être qu'il faut que je monte une entreprise. "

Le besoin de rendre service

Par ailleurs, le consultant qui aide Pierre à cheminer lui fait remarquer l’importance qu’il accorde au service. Des tests de personnalités ont eu beau nommer que Pierre n’est que peu empathique, il n’en reste pas moins qu’il est fortement motivé par le service du client. Pierre semble avoir besoin de rendre service pour que son travail ait du sens et pour avoir l’énergie d’agir. La notion de besoin semble ici pertinente vu l’importance attachée au

156 service. Ceci amène le consultant à suggérer quel type de chef d’entreprise Pierre aimerait probablement être. Voici ses propos dans lesquels se retrouve Pierre :

C'est étonnant, vous avez un truc, pas beaucoup dans l'empathie. En même temps, vous êtes à fond dans le service du client […]. Il faut que vous ayez des clients en face, il faut que vous ne soyez pas, que vous ne travailliez pas directement pour du business, que vous travailliez pour des clients, parce que c'est ça, en fait qui vous donne envie de vous lever le matin, c'est de dire : "Tiens, je vais aller rendre service à untel."

Pierre reconnaît la justesse du propos de consultant et se sent rejoint. La métaphore sonore employée semble signifier d’une part que le propos entre en résonnance avec ses aspirations, et d’autre part, qu’il saisit intuitivement, dans un acte bref de jugement, que cela le rejoint lui-même :

Et ça, ça m'a fait tilt parce qu'en fait c'est vrai quand je réfléchis, je me dis : "C'est comme ça que je veux me donner pour tout."

Le discernement que Pierre a mené avec l’aide d’un consultant a consisté à relier les différents points d’attention évoqués (goût pour l’autonomie, besoins de relation et de rendre service) dans un même objet : être chef d’entreprise. Plus précisément, Pierre envisage de créer une entreprise et non d’en reprendre une, déjà existante. L’important, semble-t-il, est que cette entreprise permette à Pierre d’être en relation avec des clients et de ne pas être éloigné du résultat concret visé par l’activité de l’entreprise.

Et du coup, c'est un peu des éléments que j'ai retenus. Finalement de dire : "Oui, peut-être qu'il faut que je monte une entreprise mais, du coup, plutôt une entreprise avec des clients finaux en particulier plus que des grosses entreprises, des grosses structures avec lesquelles il faut aller discuter, faire un peu de politique..." Donc, c'est ce que j'ai retenu de ce bilan professionnel et c'est là que je me suis dit : "En fait, il faut que je monte ma boîte."

L’identification du domaine

Une fois l’objet du souhait professionnel identifié, Pierre recherche dans quel domaine il pourrait l’incarner, le rendre concret. Si l’objet identifié devient sa fin, il ne sait pas encore par quel moyen y arriver :

Et moi, j'étais dans une réflexion : "Je veux monter une entreprise." Je cherchais, je ne savais pas trop encore dans quel domaine.

C’est ainsi que Pierre commence à rechercher un domaine qui pourrait lui convenir. Spontanément Pierre envisage de créer une entreprise dans le domaine dans lequel il travaille alors, le domaine informatique. Mais après enquête, il se rend compte qu’il n’aurait pas les

157 atouts pour mener à bien son projet. Pierre ne précise pas ce qui pourrait lui manquer, mais il évalue en prudence si le choix du domaine informatique lui permettrait en fait de monter une entreprise viable. Sa réponse est négative.

J'ai commencé à réfléchir et au début, j'étais plus orienté par rapport à ce que j'avais fait, le profil de ce que j'avais fait jusque-là. Je me suis dit : "Peut-être une boîte de conseil sur les aspects informatique, base de données." J'ai creusé auprès de quelques personnes et je me suis rendu compte que c'était un monde pas tout à fait... Je n'avais pas forcément... toutes les billes pour me lancer là-dedans.

Il convient d’abord de rappeler que le projet prioritaire de Pierre et de son épouse était d’adopter un enfant. Une fois ce projet réalisé, Pierre est alors disponible pour envisager une reconversion professionnelle, ce qui lui demande concrètement d’identifier le domaine de l’entreprise qu’il souhaite monter. A ce moment Pierre est « un peu en mode veille », selon ses propres mots, ce qui le dispose à saisir les opportunités qui se présenteraient. Cette opportunité se présente par son beau-frère artisan dans la rénovation de bâtiments. Pierre envisage ainsi de monter une entreprise dans le bâtiment avec son beau-frère. S’il n’a pas spontanément choisi ce domaine, il reste que ce dernier lui convient bien. Il a pu par le passé expérimenter son goût pour le bricolage.

Et puis aussi, même si c'est un domaine que je ne connaissais pas, j'ai toujours aimé bricoler, j'ai toujours été le bricoleur de la famille. Plus que bricoler, c'est moi qui ai un peu tout fait.

Bref, le domaine des travaux en bâtiment lui convenant, Pierre est à même d’envisager la création d’une entreprise avec son beau-frère. Après une rencontre familiale, le projet se précise : « Et, en fait, à la fin du week-end, on s'est dit : "Pourquoi pas essayer de travailler ensemble et d'essayer de développer une entreprise ensemble ?" ».

Tableau 11

Récapitulatif des points d’attention et des thèmes émergents : Entretien avec Pierre Super-thème Objet du souhait professionnel

Thèmes Goût - Pour l’autonomie - Pour leadership - Pour le management - Pour le bricolage Besoin - De relations - De rendre service

158 4.1.5.4 Du discernement à l’engagement

L’identification par Pierre de son orientation professionnelle ne suffit pas à l’engagement concret dans le projet, et ce sont d’abord des circonstances liées à son activité professionnelle présente qui l’incitent à franchir le pas. Son chef lui apprend qu’une réorganisation de l’activité est prévue, ce qui pourrait entraîner sa mutation à l’étranger ou son licenciement. Pierre préfère prendre les devants.

[…] du coup, j'ai rappelé mon beau-frère et je lui ai dit : "Banco ! Quand est-ce que je peux démarrer avec toi ? - Écoute, on laisse passer l'été parce qu'il va y avoir les machins, les trucs, mais si tu veux, on essaie à la rentrée en septembre. "

Pierre prend alors des dispositions pour minimiser les risques inhérents à une reconversion professionnelle et à une création d’entreprise. Son employeur accepte que Pierre prenne un congé sabbatique d’une année, ce qui permet à Pierre d’éprouver la fiabilité de son projet tout en gardant la possibilité de retrouver son emploi dans le cas contraire. Pierre peut ainsi s’engager l’esprit plus libre dans le projet : « Je me suis dit : "J'ai un an devant moi. J'ai le filet de sécurité. J'ai un an devant moi pour aller tester complètement autre chose" ».

Par ailleurs, son épouse étant en congé parental, n’a pas besoin de trouver un nouveau travail et pourrait-elle aussi retrouver le sien si d’aventure la création d’entreprise avortait. L’année sabbatique permet ainsi de lancer la nouvelle activité et d’expérimenter si celle-ci lui convient bien, sans que cela représente un risque pour la sécurité matérielle de la famille. Il se trouve que l’expérience est très concluante.

J'ai commencé à travailler avec mon beau-frère et au bout de trois mois, on a embauché une personne. Au bout de six mois, on était quatre ! Donc, ça a pris très vite et on s'est dit : "Ben oui ! Ça marche ! Ça se développe !" Moi, j'étais super heureux. Et du coup, on a dit : "On continue !" Donc là, j'ai rappelé l'entreprise en disant : "Je ne reprendrai pas après l'année sabbatique."

Pierre, ayant confirmé par l’expérience que sa nouvelle orientation lui donnerait satisfaction donne alors sa démission et s’engage résolument dans sa nouvelle activité de chef d’entreprise.

Il est particulièrement clair que le choix d’orientation professionnelle de Pierre s’insère dans un choix plus large de vie, et particulièrement de sa vie familiale. Notamment, la baisse de niveau de vie, au moins temporaire, est décidée d’un commun accord. La confiance accordée par son épouse est cruciale pour Pierre.

159 […] de manière concrète, je divisais mon salaire par 2,5. […] on a fait le calcul, on s'est dit : "Bon ! On verra. On n'a pas les loyers qu'on a en région parisienne." On a fait notre budget. On a vu que ça pouvait tenir. Et après, elle a dit : "Vas-y !". Et donc du coup, après, je me suis dit : "Oui, je peux y aller." Et ça, c'était un critère vraiment déterminant qui a fait que j'ai continué.

Il reste que cette confiance accordée par son épouse ne constitue pas un point d’attention de l’orientation professionnelle. Cela n’a pas aidé directement à l’identification de l’activité de chef d’entreprise comme convenant personnellement à Pierre. En revanche, cette confiance a été déterminante pour la mise en œuvre de ce projet et d’abord de sa cohérence avec un projet plus large de vie.

Il convient enfin d’examiner ce qui est source de satisfaction dans la nouvelle activité de Pierre et de comparer avec ce qui avait été anticipé au moment du discernement.

4.1.5.5 Satisfaction de Pierre dans son activité professionnelle