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L E SECTEUR PRODUCTIF

Dans le document ENTENTE INTERDEPARTEMENTALE (Page 22-31)

Le secteur productif est constitué des sous-secteurs suivants : agriculture, élevage, pêche et aquaculture et agroforesterie. Il représente une part significative dans l’économie de la Région.

6.1 L'agriculture

Elle est la principale activité de la Région, elle occupe 80 % de la population et contribue pour une part importante dans les échanges commerciaux. Plusieurs types de cultures sont pratiqués dans la Région : les cultures vivrières et les cultures de rente.

6.1.1 Les grandes zones agricoles de la Région

La Région de Ziguinchor est une zone à vocation agricole dans son ensemble. Cependant les données actuelles relatives à la situation des superficies emblavées font état d’une zone nord

23 (arrondissement de Sindian), plus agricole que le reste de la Région, suivi de la zone des Kalounayes (Commune de Ouonck). La carte ci-dessous illustre bien cette situation.

Carte 5 : Répartition des superficies cultivées à l’échelle de la Région de Ziguinchor

6.1.2 Analyse de l’évolution des spéculations agricoles

Sur la période 2014-2018, les productions agricoles ont pratiquement toutes enregistré des hausses considérables en liaison avec la bonne pluviométrie et aux importantes mesures prises pour la disponibilité des intrants.

Figure 6 : Evolution des spéculations agricoles

Source : DAPSA 2019 0

50 000 100 000 150 000 200 000 250 000

2014 2015 2016 2017 2018

Evolution des productions agricoles de 2014 à 2018

Productions de riz Productions de maïs Productions de mil Productions de sorgho

24 La production de riz a presque sextuplé passant de 26 310 T en 2014 à 146094 en 2018. Cela a été rendu possible grâce aux importantes actions entreprises dans le cadre de la mise en œuvre du programme d’autosuffisance en riz (l’adoption du système de riziculture intensive, au début du remembrement parcellaire à la motorisation et à la disponibilité de variétés certifiées et des engrais minéraux subventionnés) et à la régularité de la pluviométrie. En 2018, elle a cru de 4 890 T (146 094 T contre 141 204 T en 2017) soit par une hausse de 3,3%.

Pour ce qui est de la production de maïs, elle a été, grâce à la disponibilité des intrants et à la bonne pluviométrie, multipliée par quatre (829 T en 2014 à 3 690 T en 2018) avec un recul en 2017 lié à la baisse des emblavures. En 2018, elle a augmenté de 993 T (3 690 T contre 2 697 T en 2017) soit une croissance de 26,9%.

Concernant la production de Mil, elle a crû sur la période (2014-2018) de 799 T passant de 3 526T à 4 325 T avec un pic de 8669T en 2016. En 2018 elle a enregistré une hausse absolue de 1 036 T, et relative de 23,9%.

Concernant le sorgho qui est cultivé seulement dans les départements de Ziguinchor et de Bignona, sa production est plus ou moins stationnaire et tourne autour de 500T. Une augmentation de 80 T par rapport à 2017 soit un croît de 13,6%.

La production céréalière a presque été multipliée par 5 entre 2014 et 2018 (154 697 T en 2018 contre 31 029 en 2014). Cette tendance est tirée par les bonnes performances obtenues pour le riz et le maïs. Par rapport à 2017, une hausse de 6 998 a été enregistrée soit un taux croissant de 4,5%.

La production arachidière quant à elle a connu une hausse considérable entre 2014 et 2018 (10 154T à 35 886T). Cependant, ces dernières années, en dépit de son développement dans le département de Bignona, elle a moins fortement crû (31516T en 2015 et 35886T en 2018) soit une hausse de moins de 15% contre un triplement entre 2014 et 2015. Par rapport à 2017, on enregistre une augmentation de 4 865 T, soit une hausse de 13,5%.

6.2 Élevage

L’élevage constitue généralement la seconde activité après l’agriculture. Il est de type extensif.

Le cheptel est composé de volailles, de caprins, d’ovins, de bovins, de porcins, d’asins.

25 6.2.1 Analyse des performances de la production animale

Source : SRELPA 2019

Les productions animales ont toutes dans l’ensemble connu des hausses entre 2014 et 2018, sans toutefois atteindre les cibles visées. Sur la période, la production de viande et d’abats a été multipliée par 7 (5808 T contre 880,07 T en 2014). Par rapport à 2017, la production a crû de 308T soit une hausse de 5,3%, ce qui s’est traduit par un gap de 192 T par rapport à la cible de 2018 (6000 T). La production de lait a connu une croissance régulière sur la période, passant de 56100 L en 2015 à 71000 L en 2018 soit une hausse de 33,7% sans toutefois atteindre la cible (75000 L). Par rapport à 2017, la production de lait a augmenté de 760 L soit une hausse de 1,02%.

Par contre, la production d’œufs de consommation a connu une baisse forte (165270 tablettes en 2018 contre 183200 tablettes en 2015) à cause de l’apparition de la maladie de Marek, ce qui a abouti à la non atteinte de la cible (180000 tables). Cependant, la production de 2018 a légèrement crû par rapport à celle de 2017 (70 tablettes) soit une croissance faible de 0,04%.

Pour ce qui est de la production de cuirs et peaux, elle a connu une forte fluctuation sur la période atteignant 51430 T en 2015. Depuis 2016, elle est ascendante, sans s’approcher de la valeur de 2015 et passant sous la cible (15000 unités). Par rapport à 2017, elle a crû de 3 563 T soit une croissance de 25,45%.

La quantité de miel produite dans la région tourne autour de 27000 kg. Elle a crû de 1 320 Kg par rapport à 2017 soit une hausse de 4,75% et un écart de 200kg par rapport à la cible (28000Kg).

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Les indicateurs de l’élevage et des productions animales

Production de viandes et d’abats (Tonnes) Production de lait (litres)

Quantité d’œufs de consommation (tablettes) Quantité de cuirs et peaux produites (unité) Quantité de miel (kg)

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6.3 L’agroforesterie

L'exploitation forestière des produits contingentés (charbon de bois, bois d'œuvre) était close dans toute la Région de Ziguinchor de 1991 à 2010, période de mise en œuvre du plan d’aménagement et de gestion de la forêt classée des Kalounayes. Était cependant autorisée, l’exploitation du bois artisanal (Venn mort, palmiers à huile et rôniers morts), du bois mort et des produits de la cueillette. Il faut par ailleurs noter que la situation insécure au niveau de la région a poussé une certaine frange de la population à exploiter de manière illicite les ressources ligueuses protégées de la région.

6.3.1 Analyse des indicateurs

Tableau 7 : Les indicateurs de l’environnement

Indicateurs Réalisations

2014 2015 2016 2017 2018

Surfaces de terres reboisées (ha) 1 658,29 2 041,84 474,73 729,988 562 Superficies mises en défens (ha) 1057 279,97 59,5 234,38 177,585 Nombre de kilomètres de pare feu 1093,37 ha. Toutefois, le retard dans l’acquisition des plants et l’insécurité de certaines zones ont rendu ce travail difficile, ce qui a abouti à une baisse des superficies reboisées en 2018 (562 ha) contre 729,988 ha en 2017 et a empêché l’atteinte de la cible (735ha).

Les superficies mises en défens entre 2014 et 2018 se chiffrent à 1808,44% dont la plus grande partie (1057ha) a été réalisée en 2014. Les mises en défens ont baissé en 2018 (177,585 ha contre 234,38 ha).

La région compte 03 aires marines protégées : Abéné (30 200ha) ; Niamone Kalounaye (63 894 ha) ; Casa Balanta Counda (23 200ha).

Le nombre de kilomètres de pare-feu ouverts entre 2014 et 2018 est de 336,70ha soit une moyenne de 66 ha par an. Entre 2017 et 2018, il a plus que doublé passant 39ha à 88,2 ha en 2018 sans atteindre la cible (130 ha).

Sur la période 2014-2018, une moyenne de 19 ha de terres dégradées a été restaurée. Pour une meilleure gestion des terres, les priorités doivent tourner autour du financement des

27 activités d’inventaire et d’évaluation des superficies de terres dégradées pour préparer leurs restaurations.

6.4 La pêche

De par ses côtes riches en ressources halieutiques sur environ 86 km et un fleuve axial de 300 km avec de nombreux bolongs et marigots très poissonneux, la pêche offre d'énormes potentialités. Cependant, la dégradation de l'écosystème de la mangrove entraîne une réduction de l'aire de développement et de cueillette des huîtres, crevettes et poissons et un accroissement de l'envasement des pêcheries ajouté à une forte pression sur les halieutiques posent la problématique de la diversité et de la durabilité. Le tableau ci-dessous illustre cette pression exercée sur la ressource tout au long de l’année sans la laisser la possibilité de se reproduire à travers un repos biologique de deux à trois mois.

6.4.1 Analyse des performances du secteur

6.4.1.1 Tableau 4 : Les indicateurs de la pêche et de l’aquaculture

Tableau 8 : Les indicateurs de la pêche et de l’aquaculture Indicateurs

Réalisations

2014 2015 2016 2017 2018

Débarquements de la pêche artisanale (kg) Source : Direction des Pêches Maritimes et ANA 2019

Les captures ont connu de fortes fluctuations sur les périodes 2014-2018 en liaison surtout avec la disponibilité des équipements (moteurs de pêche), de la hausse du nombre de pêcheurs et des conditions météo. Entre 2014 et 2016, les dotations de l’Etat de 758 moteurs et d’engins de pêche d’une part et, d’autre part, le mouvement intense des pêcheurs en provenance du Nord du pays ont permis une hausse 21% des captures qui sont passées de 53421 T (2014) à 69372 T (2016). Par contre entre 2016 et 2018, le respect des alertes météo s’est traduit par la baisse des captures. En 2018, les captures ont accru de 3061,13 T (67490,97T contre 64429,959T en 2017.

Dans un contexte de rareté de la ressource, la mise en place des Conseils Locaux de Pêche Artisanale (CLPA), dont l’action s’est traduite par un plus grand respect de la réglementation est à saluer et à soutenir car contribuant à une gestion plus durable des ressources halieutiques.

28 Pour ce qui est de la pêche industrielle, les débarquements ont dans l’ensemble fortement augmenté (81000T en 2014 à 195913T en 2017).

La production aquacole est sur une trajectoire ascendante, croissant faiblement entre 2014 et 2017 (1,75 T), elle a bondi en 2018 (17,65 T) grâce à une meilleure disponibilité des intrants et au renforcement du personnel d’encadrement. Toutefois, la cible n’a pas été atteinte. En 2018, la production a décuplé grâce à une meilleure disponibilité des intrants.

6.5 Artisanat

Secteur important de la Région de Ziguinchor car générateur de revenus à travers les emplois qu'il crée. Il regroupe 20 000 artisans au niveau de la région de Ziguinchor et compte quelques 8450 entreprises réalisant de la couture, la vannerie, la fabrication de boisson, la menuiserie, la poterie, etc.

6.6 Le Tourisme

Le tourisme est un secteur porteur de développement en Casamance car la région regorge de potentialités socio-culturelles et environnementales importantes. En comparant la situation du tourisme au niveau des trois départements, on constate de fortes disparités. Le dynamisme du secteur est plutôt porté par le Département de Oussouye. La Région présente l’ensemble des offres touristiques existantes au Sénégal, à savoir, le tourisme balnéaire, le tourisme rural intégré, l’écotourisme, le tourisme de découverte culturelle, le tourisme d’affaires et elle présente de nombreux réceptifs avec de bonnes capacités d’accueil et de création d’emplois. Cependant, l’on constate que la crise a entrainé la fermeture de plusieurs réceptifs (12 hôtels, 10 campements villageois et 13 auberges et campements privés) créant ainsi un chômage important.

Par ailleurs, l’insécurité qui a prévalu en Casamance, consécutive au contexte de la crise casamançaise qui a duré plusieurs décennies, a eu comme effet global une baisse drastique des activités touristiques. Le secteur demeure néanmoins un pilier du développement socioéconomique de la région de Ziguinchor.

29 6.6.1 Analyse des performances

Tableau 9 : Les indicateurs du tourisme

indicateurs Réalisation

2014 2015 2016 2017 2018

Nombre d’arrivées de touristes 38 894 42 187 11 295 13 798 7 334 Source : Service régional du Tourisme de Ziguinchor 2019

La région de Ziguinchor possède de grandes potentialités écologiques et culturelles, d’importants sites et une stabilité ces dernières années. Pour valoriser ces atouts et développer le tourisme en Casamance, l’Etat a mis en œuvre un ensemble de mesures portant sur une exonération fiscale et sociale pendant 10ans à tout opérateur qui s’installe dans cette zone et la création d’un fonds pour la réhabilitation des hôtels fermés ou en difficulté et les arrêtés accordant l’agrément et l’autorisation d’ouverture à l’exploitation venant du ministère.

Ces différents efforts ont permis de faire croitre le nombre d’entrées de 11295 en 2016 à 13798 en 2017. Ce nombre est toutefois encore assez faible au vu des potentialités et des objectifs (3 millions de touristes) visés.

6.7 Les industries et les mines

La Région dispose de ressources minières sous-exploitées et peu connues. En dehors des carrières de sable peu organisées et souvent contributives à la dégradation de l’environnement, le secteur minier de la région est assez varié mais très peu exploité.

On peut noter cependant, parmi les ressources minières à forte valeur ajoutée et des plus convoitées, la présence d’un gros potentiel de minéraux lourds, dont le zircon, le long de la façade atlantique et du pétrole lourd découvert au large des côtes de la Commune de Diembéring et dont les projets d’exploitation continuent de susciter des passions.

La Région est caractérisée par une faible capacité de transformation au regard des volumes de production qu’elle génère chaque année en matière de produits agroforestiers. Dans le secteur des oléagineux à Ziguinchor on peut noter la présence de SUNEOR pour la transformation d’arachide et le conditionnement de diverses huiles végétales, de Guirassi Agro-Industrie et Rythmic Energy Africa pour la transformation des noix de palmistes en savon ménagers et de toilettes. Le tissu industriel de la région de Ziguinchor relatif à la transformation ou au conditionnement de produits halieutiques s’est fortement dégradé au fil du temps. On peut cependant noter la présence de Senefand, Dakar Export, le Complexe frigorifique du Port

30 (Omais) et Frigo Zig qui fonctionnent de manière plus ou moins efficace en dehors de Senefand.

A ces unités on peut noter 05 fabriques de glaces à Kafountine et Ziguinchor. La transformation de produits agricoles et forestiers est caractérisée, dans la Région, par des unités de moindre envergure spécialisées dans les fruits, les légumes, les céréales, le lait, le miel…

6.8 Les établissements classés

Dans la Région de Ziguinchor les établissements classés sont pratiquement de deuxième classe avec un nombre total de 89 installations dont 28 boulangeries, 05 dépôts de Gaz, 22 stations-services, 09 scieries, 13 fabriques de glace, O6 entreprises. Globalement, le nombre total des établissements classés a augmenté de 9 points par rapport à l’année 2014. Le département de Ziguinchor renferme plus de la moitié des établissements classés pour la protection de l’environnement.

En effet, la pollution générée par ces établissements classés est multiforme (sonore, gazeuse et liquide). En plus, et à l’endroit des ressources forestières, les scieries contribuent à la déforestation entrainant ainsi des perturbations sur les différentes fonctions de la forêt (approvisionnement, régulation et soutien des autres éco systèmes avec le crédit carbone, purification de l’air à travers la photosynthèse, fonction socio culturelle avec les bois sacrés).

Les autres établissements classés représentent de fait un risque compte tenu de leurs dispositions au milieu des établissements humains.

6.9 Analyse de la disposition des activités économiques dans l’espace Régional

L’analyse de la disposition des activités économiques dans l’espace régional nous permet de constater que celles-ci sont illégalement réparties, car mis à part les activités touristique développées au niveau de la Côte (Station Balnéaire de Cap Skirring et le site de Kafountine) l’essentiel des activités économiques de la Région sont développées entre les deux plus grandes villes de la Région, à savoir Ziguinchor et Bignona qui concentre à elles deux plus la quasi-totalité des activités tertiaires telles que le commerce, les entreprises, de services de transport (terrestres, maritime et aériens). La carte ci-dessous illustre cet état de fait.

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Carte 6 : la disposition des activités économiques dans l’espace régional

L’analyse de la carte nous révèle que les activités économiques de la Région de Ziguinchor sont dominées essentiellement par l'agriculture, l'élevage, la pêche, l’artisanat et le commerce qui sont développées sur l’étende de territoire. Avec une prédominance des deux premières citées et l’ensemble est essentiellement informel. L’agriculture et l’élevage occupent la majeure partie de la population active. Toutefois des contraintes subsistes liées à la dégradation très avancée des ressources naturelles (sol et couvert végétal), à l'enclavement de certaines zones de grande production, à la non maîtrise de l’eau, à la faible utilisation des intrants agricoles, à la vétusté du matériel agricole, à la gestion peu judicieuse du cheptel et aux faibles mesures promotionnelles du secteur informel, au déplacement des populations.

7. Les Secteurs d’appui à la production

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