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Les coulisses de la recherche doivent ici être dévoilées. Nous rendrons compte des négociations pour décrocher les entretiens : elles ont demandé de la patience et la mise en œuvre de stratégies d’approches diversifiées. L’accord d’un entretien obtenu, l’essentiel reste à définir. Ainsi, le lieu, la durée, et l’état d’esprit de l’enquêté sont quelques facteurs clés d’un entretien réussi.

2.1. Les techniques d’approches des enquêtés :

le cas des commerçants

Les commerçants sédentaires constituent un public essentiel à la réalisation de notre recherche. Nous avions comme objectif d’accéder à chacun d’entre eux et nous avons obtenu l’exhaustivité en interrogeant en entretien individuel semi-directif au moins un gérant de chacun des vingt-six commerces. Par ailleurs, les commerces sédentaires ont servi de relais pour approcher les commerçants temporaires. En effet, 11 entretiens avec les commerçants temporaires ont été réalisés au sein des commerces sédentaires.

Le temps passé dans les commerces a permis de se familiariser avec le personnel et de participer à quelques discussions avec les consommateurs pendant leurs achats. Chaque visite même si elle n’aboutissait pas à la rencontre du gérant servait à alimenter le projet49. La formule

d’approche privilégiée consistait à se rendre une première fois dans le magasin, s’acclimater et récolter quelques informations depuis l’intérieur de la boutique. Nous avons ciblé dans un premier temps les restaurants. Ils nous ont permis une première immersion en tant que client avant d’établir le premier contact en vue d’obtenir les entretiens semi-directifs50.

Seulement trois entretiens ont été réalisés à la suite d’un premier contact. La plupart du temps, un échange informel s’est opéré avec le commerçant avant la prise de rendez-vous à une date ultérieure. Nombreux sont les rendez-vous repoussés 2, 3, voire 4 fois. Dans l’ensemble, nous avons remarqué que, lorsque nous précisions l’objet de notre travail, l’entretien qui suit démarre rapidement sur un sujet en lien direct avec notre thématique de recherche, à savoir « la revitalisation commerciale dans un quartier de grand ensemble en rénovation ». Obtenir un

49 Voir annexe : une page du carnet.

50 Six entretiens avec des commerçants se sont déroulés dans les locaux du laboratoire RIVES. La plupart des

entretiens réalisés dans le commerce ont eu lieu dans l’arrière-boutique (réserve produits, atelier de fabrication ou bureau du gérant).

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entretien constitue une première étape indispensable. Toutefois, il apparaît important de rester vigilant aux conditions dans lesquelles nous l’avons obtenu. Certains enquêtés se sont montrés sensibles à notre niveau de connaissance et d’information. D’autres ont évalué notre degré d’impartialité au regard de notre parcours et de notre structure de rattachement. Les commerçants sont apparus sensibles à notre approche de la rénovation des quartiers populaires. Certains voyaient là une occasion d’obtenir des informations sur la transformation urbaine des quartiers populaires, même s’ils disposaient la plupart du temps d’une bonne connaissance du projet urbain du Mas du Taureau.

Approcher les commerçants sans leur forcer la main n’a pas été aisé, et cela pour plusieurs raisons. D’abord, le public de commerçants semble fortement pris par le quotidien et nous avons vu des commerçants souhaitant raccourcir l’échange : « personne ne va vous consacrer 1h ou 1h30, en tout cas pas d’un coup. Les autres vous ne les aurez pas » ; « On n’a pas le temps, si vous voulez des informations, il faut aller à la mairie, ils savent tout ». Parfois, le retour sur investissement leur paraissait faible : « quel est mon intérêt ? Pendant que je suis avec vous, ma boutique ne tourne pas ». Par ailleurs, nous nous sommes rapidement rendu compte que les commerçants du Mas du Taureau étaient déjà largement sollicités par des institutions, des chercheurs, des journalistes et des associations. Toutefois, ils avaient jusqu’à ma venue rarement, voire jamais, été sollicités pour une recherche sur le commerce en milieu populaire. Dans l’ensemble, le travail exploratoire et la construction de notre projet de recherche nous ont facilité le premier contact. Ainsi, à l’instar du témoignage suivant, les commerçants nous ont accordé de la crédibilité :

Quand on m’a dit qu’un monsieur veut vous voir. Je me suis dit, houla encore un de plus. Voilà. On va rester deux heures dans le bureau avec toujours les mêmes questions. Voilà, c’est vrai que c’est fatigant.

E. : Je vous ai posé les mêmes questions ?

Alors vous avez eu cette approche plus précise, la chambre de commerce et la mairie sont toujours venues en nous disant des généralités, des banalités. Vous apportez quelque chose de nouveau... On sent qu’ils ne savent pas de quoi il parle, on sent cet amateurisme chez eux. Il y a une distance entre vous et le reste. C’est différent de tout ce qu’on a vu. Vous avez une approche plus globale que ce que nous propose la mairie d’habitude, on sent que vous avez cogité.

Nous étions certes crédibles, mais le climat de confiance s’est toutefois instauré progressivement. Au départ, une majorité des commerçants ont manifesté une très grande méfiance à notre égard. Les quelques témoignages suivants de commerçants en attestent :

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On nous envoie les RG [renseignements généraux] sous forme d’anonymat pour nous soutirer des informations. C’est fatigant. Qui êtes-vous ?

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C’est le lieu de certains commerces illicites. Et les gens qui sont dans ce truc, ils ont des antennes. Ils savent que vous êtes là. Ils veulent savoir si vous êtes un agent de police, un civil. C’est ça, d’où venez-vous ?

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Ça va être dur pour vous. Une personne de l’opérateur Lebara51 me disait

qu’il n’arrivait jamais à joindre les gérants, ils pouvaient trouver quatre personnes dans le magasin sans que personne ne le renseigne, et personne ne savait quand le vrai patron revenait. Ils disaient juste que le patron n’était pas là. Il y a trop de méfiance. Il me disait que ce sont des commerces avec trop de trafic.

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Les commerçants sont durs, très durs. Tu n’auras personne au Nord. XXXX est bien, tu l’auras peut-être. Je leur dis que je suis commerçant comme eux et je leur parlais pendant qu’ils servaient leurs clients. Et les clients intervenaient et ils étaient remontés contre moi, il me prenait pour un espion. Et le commerçant s’éclatait de rire et il me disait de répondre à son client. Je lui ai dit que je ne réponds rien et je suis parti. C’était très dur.

E. : Pourquoi c’est dur d’établir le contact ? Car ils ont été baladés. Oui de fond en comble. ---

Vous savez, parfois on est un peu fermé à cause de toutes les conneries qu’on nous dit. Vous avez vu comment je vous ai mal accueilli.

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Ce dernier témoignage provient d’une commerçante qui, lors de notre première visite, nous a assimilé à un journaliste, et nous a demandé de quitter son commerce. Après avoir insisté et précisé la raison de notre présence, la tension est redescendue. Cette situation, où lors des premiers échanges le ton du commerçant monte rapidement pour redescendre par la suite, s’est reproduite à trois reprises. En outre, la méfiance initiale s’est manifestée de différentes manières. Prenons l’exemple d’un restaurateur qui, au départ, a refusé l’enregistrement. Nous expliquions alors l’importance de ce dispositif qui permet, dans le cadre d’une recherche de plusieurs années, de rester au plus près du message délivré. Il finit par accepter le magnétophone. La méfiance du commerçant provenait d’une mauvaise expérience vécue lors

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d’un entretien réalisé avec un agent de la CAF. Ce dernier aurait déformé ses propos. Le commerçant s’est ainsi vu refuser la nationalité française pour avoir, selon l’agent de la CAF, tenu des propos critiques envers le système éducatif de la France.

S’ajoutent au climat de méfiance d’autres difficultés dans l’approche des commerçants. Nous nous sommes rendu compte que les commerçants entretenaient, entre eux, des relations complexes. Nous avons, notamment à l’aide de personnes-ressources, dressé une représentation des affinités et des oppositions des commerçants du Mas du Taureau.

E. : A, vous le connaissez ?

Je le trouve faux. Il ne m’aime pas, je ne l’aime pas. C’est vite vu. Il y a tous les profils ici, on est dans un quartier. Je ne vais pas vous cacher, il y a des petits clans. Je m’entends bien avec, B et C, avec D, avec E, F d’en face. B est un de mes clients et je suis client chez lui. Après C et D, ils sont un peu à part. D c’est un grand timide. Il a beaucoup de timidité, après A c’est un gros connard. C’est tout en sous-marin. Il aime bien avoir une bonne image, faut voir ce qu’il a fait pour avoir une bonne image. Il a ramé.

Nous décidons ainsi d’approcher les commerçants par groupe d’affinité. Quatre groupes de commerçants seront identifiés. Quelques commerçants appartiennent à plusieurs groupes et d’autres apparaissent isolés. Le risque d’une enquête dans un espace local d’interconnaissance est de se couper de certains réseaux ou de sous-groupes rivaux ou concurrents (Beaud et Weber 2010, p. 126). C’est pourquoi la représentation des affinités que nous avons établies s’est avérée très utile.

En effet, sans ce niveau d’information dans un tel espace interconnecté, les risques de se voir refuser l’accès à certains groupes de personnes paraissaient réels. L’erreur consistait à réactiver maladroitement une parole d’un commerçant en tension avec celui qu’on interroge. Par ailleurs, nous nous sommes rendu compte que la neutralité s’avérait un moyen de ne pas se mettre en difficulté en valorisant par exemple une parole. Le premier commerçant interrogé dans chaque groupe s’est révélé particulièrement important. Il a souvent permis de faciliter l’entretien qui suit. Nous avons réalisé les entretiens de commerçants du même groupe de manière rapprochée pour éviter que le contenu des discussions circule.

E. : Vous connaissez tous les commerçants ? Lesquels sont les plus proches de vous ?

Je connais le snack, le tabac, l’épicier, le boulanger, je les connais dans le cadre de l’association. Mais disons qu’avec mes deux voisins, on est beaucoup plus proche. Pour mes deux voisins, on a créé l’association ensemble, surtout A.

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A et E, oui je pense. C ça va être plus difficile. Nous, on n’arrive même pas à le voir tellement il est occupé.

Enfin, pour les commerçants qui nous sont apparus isolés et difficiles d’accès, nous avons utilisé notre réseau de connaissances qui s’est constitué au cours de l’enquête. Par exemple, nous avons approché un commerçant qui dirige une vingtaine d’employés et est réputé peu disponible à l’aide d’un intermédiaire. Ainsi, nous avons accompagné l’un des fondateurs du livre Médina52

lors d’une de ses tournées auprès des commerçants. Il nous présente à ce commerçant sur le parking et un rendez-vous est pris pour l’entretien. Plusieurs fois reporté, l’entretien finira par avoir lieu un samedi après-midi.

Notons que deux autres commerçants ont été particulièrement difficiles d’accès. Les commerçants interrogés nous avaient mis en garde : « Vu l’entretien qu’on vient d’avoir, tu ne l’auras jamais, c’est impossible ». Quelques clients confirment le précédent discours : « B, ça va être dur, il ne vous recevra pas, il se fout de ces histoires, ça ne l’intéresse pas. » N’arrivant pas à rencontrer le commerçant sur place, le premier contact se réalise au téléphone et nous obtenons un rendez-vous : « Pas plus de 30 minutes, car on m’a parlé de toi. » Je négocie ni la durée, ni le lieu, seulement l’heure et le jour qui correspond à un moment de faible fréquentation du magasin. L’entretien a lieu dans le commerce et dans de bonnes conditions au regard du peu de clients qui le fréquentent à ce moment. L’entretien durera plus de 2h30. Nous avons pu l’obtenir à l’aide d’un employé repéré et approché lors de l’observation flottante (Pétonnet 1982) et sur recommandations d’autres commerçants.

Nous avons ainsi construit la stratégie d’approche des commerçants dont nous venons de rendre compte d’abord à partir de lectures d’ouvrages et d’articles méthodologiques, puis nous l’avons ajusté dès les premières semaines de l’enquête. Malgré la préparation, nous avons parfois commis des erreurs d’appréciation. Par exemple, nous avons consacré du temps et de l’énergie à développer une relation avec un commerçant que nous pensions capable de nous permettre un accès à d’autres commerçants. Or ce dernier s’est avéré finalement très isolé. Enfin, certains commerçants identifiés comme inaccessibles et expéditifs se sont avérés finalement plutôt accessibles.

De la même manière que pour les commerçants, l’approche des jeunes trafiquants de drogue, des associations du Mas du Taureau ou des acteurs institutionnels s’est avérée énergivore et elle a fait l’objet de diverses stratégies d’approches. À chaque fois, nous avons diversifié les profils des personnes-ressources pour éviter une seule entrée. Nous avons mobilisé les données

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récoltées lors des observations flottantes. Enfin, tout en nous efforçant de conserver une neutralité, nous avons réduit la distance sociale qui nous séparait de chaque public. Par exemple, à l’instar de Ma Mung qui utilisait le mandarin chinois lors de certains entretiens (Ma Mung et Li 2015, p. 84), nous avons réalisé quelques entretiens avec des consommateurs en arabe ou en anglais53. Au final, nous avons pu interroger toutes les personnes que nous avions ciblées.

2.2. Les coulisses de l’entretien compréhensif

Il convient désormais de proposer une immersion dans les entretiens individuels54 et collectifs,

afin de rendre compte de la manière dont les entretiens se sont déroulés : ceci permettra d’appréhender la scène de l’entretien comme une source d’informations complémentaires, et ainsi de mesurer les effets de certains facteurs sur la production du discours. Parmi ces principaux facteurs se trouvent le lieu de réalisation des entretiens, et la posture de l’enquêteur et/ou de l’enquêté. En outre, certaines situations ont demandé des réactions particulières de la part de l’enquêteur. Ainsi, la description des techniques mises en œuvre rendra compte des conditions dans lesquelles nous avons réceptionné une partie du discours. Dans certains cas, nous avons vécu des moments de tensions voire de rupture de l’entretien, et à d’autres moments, une proximité et une confiance se sont installées avec l’enquêté.

Les entretiens ont été conduits dans divers environnements. Nous aborderons trois cas de figure : les entretiens qui se sont réalisés dans un logement, dans un bureau et dans un commerce. Dans chacun de ces lieux, les entretiens ont permis de récolter des informations complémentaires, en contrepartie ils se sont avérés parfois difficiles à réaliser. Prenons l’exemple d’un entretien avec une consommatrice et habitante du Mas du Taureau. Nous la rencontrons dans les locaux de la CNL55, elle est concernée par le relogement lié aux opérations

de rénovation urbaine. L’habitante participe à la réunion pour évoquer des infiltrations d’eau dans son salon qui durent depuis plusieurs mois. En fin de réunion, nous la sollicitons pour un entretien. En effet, son expertise d’usage nous intéresse. En quarante ans, elle a connu un parcours résidentiel qui l’a conduite à quitter le quartier pour habiter quelques années à Vaulx- Village. Elle se réinstalle au Mas du Taureau dans le seul immeuble neuf du quartier. Infirmière,

53 Deux entretiens ont été réalisés en anglais et trois en arabe. Ces enquêtés font partie des consommateurs du

centre commercial parmi les plus démunis que nous avons rencontrés, deux d’entre eux sont des réfugiés provenant du Moyen-Orient.

54 Nous n’aborderons que les entretiens de l’enquête principale. On n’évoquera pas ici les entretiens

complémentaires plus courts (entre 15 et 30 minutes). Par exemple, sur le sujet des boucheries halal turques et maghrébines, nous avons interrogé quelques commerçants installés au nord de la ville.

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elle a élevé ses sept enfants au Mas du Taureau. Le rendez-vous est pris pour un entretien dans son appartement. Lors de notre visite, trois de ses fils et quelques petits enfants se trouvent dans l’appartement. L’accueil est chaleureux, l’entretien enregistré commence dans le salon. Au départ, nous sommes inquiets du nombre important de personnes dans l’appartement, mais chacun semble occupé et ignorer notre entretien. La venue d’une belle-fille bouleverse la situation, elle s’installe à la table et intervient entre deux questions. Elle semble méfiante et demande à mon enquêté si elle est consciente que j’enregistre. Par la suite, cette personne remet systématiquement en cause l’intérêt de l’entretien. La situation devient de plus en plus délicate, la belle-fille finissant par nous prendre à partie à chacune de nos questions, jugées tantôt trop personnelles, tantôt inintéressante. La belle-fille demande à alors l’enquêté d’interrompre l’entretien.

E. : Je comprends que je bouscule votre emploi du temps, mais vous détruisez le témoignage de votre belle-mère.

Belle-fille : Des gens comme vous ça ne sert à rien. Qui me dit que vous n’êtes pas journaliste ?

E. : Voici ma carte. J’ai besoin d’être seul avec votre belle-mère sinon ça ne sert à rien.

E. : Madame, je peux revenir à un autre moment ? Enquêtée : Non, non.

Enquêtée : Sors-toi, prends le petit et sors. Quand je finis, je viens.

Cette situation a semblé mettre l’enquêtée dans l’embarras, mais finalement l’entretien se poursuivra dans de bonnes conditions. À la suite de ce moment de forte tension, une proximité s’installe et l’enquêtée me fait visiter les parties communes de l’immeuble (voir photos en annexe). Nous avons ainsi pu accéder au seul immeuble du Mas du Taureau construit dans le cadre de la rénovation urbaine. Par ailleurs, nous obtenons également le numéro d’un de ses fils de passage durant l’entretien. Ce dernier a grandi dans le quartier et dirige désormais une société de transports.

Dans un environnement susceptible d’accueillir du public, des sources de perturbations peuvent apparaître et mettre en difficulté l’échange durant l’entretien. Toutefois, dans l’ensemble, les entretiens réalisés dans le milieu de l’enquêté sont apparus particulièrement riches. Par exemple, réaliser les entretiens dans les commerces a permis de capter des scènes qui peuvent alimenter la recherche. Dans les commerces, nous avons rencontré deux cas de figure, soit l’entretien a eu lieu dans l’espace de vente au contact des clients, soit dans l’arrière-boutique.

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Ainsi, dans une boucherie, un individu entre, il explique qu’il loge dans l’hôtel Formule 1 voisin. Nous apprenons ainsi que le Formule 1 le moins cher de l’agglomération se trouve dans le quartier et que sa reconversion en foyer Adoma spécialisé dans l’accueil de réfugiés a été récemment actée par les pouvoirs publics. Le Mas du Taureau continue de recevoir des publics en grande difficulté, nous le constatons lors de cet entretien.

Alors que nous réalisons un entretien dans une boulangerie, il se produit en l’espace de quelques minutes un enchainement d’évènements. Une dame âgée prend une bouteille d’eau de 33 cl et le commerçant lui offre l’article. Un jeune client d’une dizaine d’années tout au plus entre et commande un sandwich, il lui manque 1 €. « Pourquoi tu me demandes un sandwich si tu n’as pas l’argent ? », lui demande le commerçant. Le garçon rétorque : « Je ne sais pas ». La cliente suivante complète la somme et le garçon quitte le commerce avec son sandwich. Deux autres