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Chapitre 5 : L’influence du sentiment d’auto-efficacité informatique, le sentiment de

6.4. Méthode d’analyse des données

6.6.3. L’analyse du modèle 2 : Impact de l’ennui, le découragement et le stress sur

Ci-dessous figure la seconde partie du modèle de notre recherche. Cette partie illustre l’impact testée des éléments de la frustration ; l’ennui, le stress et le découragement sur l’utilité, l’utilisabilité et l’intention d’usage des progiciels de gestion intégrés.

Figure 17 : Liens testés au niveau du modèle 2 : impact des différentes formes de frustration sur l’acceptabilité des PGI

Lien entre l’ennui et l’utilité hypothèse Variables indépendantes Variables dépendantes Coefficient r de pearson Béta T de Student p ajusté Stress Ennui Découragement Utilisabilité perçue Utilité perçue Intention d’usage d’un PGI

H9 ennui utilité -.102 -.102 -1.448 .149 .005

Tableau XXXVIII : Analyse de la régression entre l’ennui et l’utilité

Nous constatons que l’ennui n’a pas d’effet sur l’utilité perçue (β= -.102 ; p=.149), nous rejetons alors H9. L’ennui résulte généralement d’une activité monotone et répétitive (Mayo, 1933). Dans ce sens, la codification et l’abstraction imposées par l’utilisation d’un PGI (Davenport, 1998 ; Duval & Jacot, 2000) sont susceptibles de provoquer un sentiment d’ennui. Selon Loriol (2003), l’ennui est une évaluation subjective qui se traduit par une perte d’intérêt et une perte de sens de travail. Or, les résultats ci-dessus affirment qu’il n’ya pas de lien significatif entre l’ennui et les perceptions d’utilité d’un progiciel de gestion intégré.

Lien entre le découragement, le stress et l’utilisabilité hypothèse Variables indépendantes Variables dépendantes Coefficient r de pearson Béta T de Student p ajusté H11 découragement utilisabilité -.504 -.504** -8.239 .000 .251 H13 Stress utilisabilité -.373 -.373** -5.679 .000 .135

**La corrélation est significative au niveau 0.01 bilatéral

Tableau XXXIX : Analyse de la régression entre le découragement, le stress et l’utilisabilité

Nous constatons que le découragement ainsi que le stress affectent négativement et de façon significative l’utilisabilité perçue d’un progiciel de gestion intégré, d’où l’acceptation des hypothèses H11 et H13. Il convient de préciser que le découragement affecte plus l’utilisabilité que le stress ; le découragement explique 25.1% de la variance observée de la variable utilisabilité contre 13.5% relative à la variable stress. En effet, d’après Légeron (2004), le sentiment de découragement accompagne le niveau maximal de stress ce qui caractérise une forte pression. Cela pourrait expliquer l’effet assez prononcé du découragement par rapport au stress sur l’utilisabilité perçue.

Lien entre l’ennui, le découragement, le stress et l’intention d’usage hypothèse Variables indépendantes Variables dépendantes Coefficient r de pearson Béta T de Student p ajusté H17 Ennui Intention d’usage -.021 -.021 -.295 .768 .005 H18 Découragement Intention d’usage -.419** -.419 -6.505 .000 .171 H19 Stress Intention d’usage -.266** -.266 -3.886 .000 .066

**La corrélation est significative au niveau 0.01 bilatéral

Tableau XL : Analyse de la régression entre l’ennui, le découragement, le stress et l’intention d’usage d’un PGI

Nous confirmons les hypothèses H18 et H19 selon lesquelles le découragement et le stress ont un impact significatif sur l’intention d’usage. Nous rappelons qu’il a été déméontré que les affects ont un impact significatif sur l’intention d’usage des nouvelles technologies Les émotions peuvent également orienter et déterminer l’action (Frijda, Manstead, & Bem, 2000 ; Lazarus, Kanner, & Folkman, 1980 ; Jenkins & Oatley, 1996). Lorsqu’il s’agit d’affect positif, le sujet a tendance à adopter la technologie ce qui n’est pas le cas lorsqu’il s’agit d’un affect désagréable (Heerink & al., 2009 ; Triandis, 1980 ; Phan & Daim, 2011). Les résultats relatifs aux liens du découragement et du stress avec l’intention d’usage sont cohérents avec les études sur l’acceptabilité émotionnelle. Or, le sentiment d’ennui perçu qui est également à valence négative n’a pas d’impact sur l’intention d’usage d’un PGI. En effet, l’ennui est un sentiment qui prend compte de la variable du temps. En ce sens, il n’est pas évident qu’un sujet s’aperçoit s’ennuyer suite à l’implémentation d’un nouveau système d’information qui exige des efforts et de l’attention. Il convient de préciser que la moyenne du score relatif aux échelles renseignant sur l’ennui est égale à 3.71>3.5. Ce qui dénote d’un niveau assez élevé d’ennui mais qui n’impacte pas l’intention d’usage. Ces analyses suggèrent que le sentiment d’ennui perçu après l’implémentation de l’outil pourrait ne pas être causé par le progiciel en lui-même mais plutôt par d’autres variables comme le climat organisationnel et la politique de l’entreprise.

Liens entre les éléments du TAM : utilité, utilisabilité et intention d’usage

hypothèse Variables indépendantes Variables dépendantes Coefficient r de pearson Béta T de Student p ajusté H14 utilité intention .04 .04 2.04 .545 .003 H15 utilisabilité intention .725** .72 14.86 .000 .524 H16 utilisabilité utilité .07 .07 1.08 .278 .001

**. La corrélation est significative au niveau 0.01 (bilatéral).

Tableau XLI : Analyse de la régression entre l’utilité, l’utilisabilité et l’intention d’usage

Le lien entre l’utilisabilité perçue et l’intention d’usage est significatif et explique 52.4% de la variance observée. Ce résultat est cohérent avec les études de Kositanurit et al. (2006) ; Chang et al. (2011), Bueno & Salmeron (2008), Aladwani, (2001); Chang et al. (2008); Grandon & Pearson (2004); Hawari & Heeks (2010); Kennerley & Neely, 2001 ; Seymour et

al. (2007) et Garača (2011). Par contre l’utilisabilité n’a pas d’effet sur l’utilité perçue comme le suppose le TAM. Nous constatons aussi que l’utilité perçue n’a pas d’effet sur l’intention d’usage. Ce résultat est cohérent avec l’étude de Kanthawongs (2012) sur le rôle de la fiabilité sur l’intention d’usage des PGI. Cette étude n’a pas décelé de liens significatifs entre l’utilité et l’attitude envers le choix d’étudier les PGI. Ces résultats nous permettent d’accepter H15 et de rejeter H14 et H 16.

6.7. Impact des variables sociodémographiques

Nous avons testé l’impact du nombre d’année d’ancienneté, l’âge, le niveau d’étude, le genre et l’expérience utilisateur sur les trois formes de frustration étudiées au niveau de notre seconde étude. A cet objectif, nous avons adopté la même méthode que celle au niveau de l’étude 1, (voir chapitre 5).

Ensemble ces variables expliquent .01% de la variance observée au niveau de l’ennui perçu, 9.3% du découragement perçu, .03% du stress perçu, 61.7% de la demande en performance, 3.2% de la charge temporelle, 0.7% de la charge mentale, 1.3% de l’utilité, 6.5% de l’utilisabilité et de 2.9% de l’intention d’usage.

Nous remarquons que ces variables ne présentent un poids considérablement important que sur la demande en performance perçue. Les résultats témoignent que plus la personne avance dans l’âge, plus la demande en performance s’accroit. L’âge seul explique 56.6% de la demande en performance perçue (β= .754 avec p<.001). Le nombre d’années validées après le bac permet quant à lui permet d’expliquer 11% de la variance des observations avec (β= .338 avec p<.001). En outre le nombre d’année d’ancienneté au travail 53.2% avec (β= .731 avec p<.001). Cette variable est en effet un fort prédicteur de la demande en performance perçue.

Ces résultats nous renseignent que plus le nombre d’années validées après le baccalauréat augmente, et plus le nombre d’années d’ancienneté est important, moins l’utilisation d’un PGI est perçue comme exigeante de point de vue performance.

En effet, d’une part ces deux critères (le niveau d’étude et l’ancienneté) permettent à l’individu d’acquérir une certaine confiance en ses capacités (soit par le succès des études ou par l’acquisition d’une expérience professionnelle). Cette confiance atténue les perceptions

capacités (étude et travail) il a tendance à généraliser son succès. C’est par le processus de généralisation que cela s’opère. D’autres part, l’effet de l’âge entrave l’acceptabilité de différentes technologies (Ouadéhi & Guérin, 2005 ; Arning & Ziefle (2006), Venkatesh, 2003). L’avancée en âge engendre un sentiment de lassitude et d’usure qui appauvrissent les perceptions de compétences.

6.8. Synthèse des résultats et discussion de l’étude 2