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L’adressage dans une perspective de développement municipal

L’adressage s’inscrit dans un contexte d’appui au développement munici-pal dont on peut rappeler les cinq caractéristiques ou tendances princi-pales :

• Une approche tournée de plus en plus vers la fourniture des services prioritaires : dans un contexte de pression démographique et de res-sources limitées, la tendance est de cibler les besoins prioritaires en matière d’équipements de base et d’infrastructures et de prêter une atten-tion particulière aux quartiers précaires ;

• Une dimension municipale importante : des interlocuteurs privilégiés sont devenus les collectivités locales et les gestionnaires municipaux ; cette tendance soutient le processus de décentralisation entamé de manière plus ou moins efficace dans la totalité des pays de la région et qui rassemble la communauté des bailleurs de fonds éprise de démo-cratisation ;

15 QUEST CE QUE LADRESSAGE ET POURQUOI LADRESSAGE?

• Une approche binôme : finances et urbanisme doivent être abordés paral-lèlement. C’est l’objectif sous-jacent des « audits financiers et urbains » mis en place dans un certain nombre de pays (Sénégal, Guinée, Mauritanie, Niger, Madagascar, Rwanda, Cameroun …), qui permettent de hiérarchiser les priorités et de les dimensionner par rapport aux capa-cités financières des municipalités ;

• Un financement partagé avec contrepartie locale exigée. Si embryon-naire soit-elle, cette contrepartie locale est devenue une incontournable règle de jeu et une marque de l’adhésion des bénéficiaires au principe de co-financement ;

• Un montage institutionnel et financier tentant de responsabiliser les dif-férents partenaires : approche contractuelle. L’exemple du Sénégal est le plus illustrateur du mécanisme et du montage des contrats de ville qui consignent à la fois le contenu des Programmes d’Investissements Prioritaires et les engagements pris par les municipalités dans le cadre de leur Programme d’Ajustement Municipal.

Notes

1. Lavedan P. (Préface de) : « Les numérotages des maisons de Paris du XVe siècle à nos jours » de J. Pronteau.

2. Paris avait environ 300 rues en 1300, 650 en 1700, 1100 en 1800, 4300 en 1900, 5200 en 1960.

3. Numérotation et numérotage : voir glossaire

4. Les premiers noms des rues de Paris furent dus, le plus souvent, à une habitude provenant d’un lieu traversé, d’un notable, du voisinage d’un édifice (rue du Temple), d’un ensemble de métiers (rue de la verrerie…), d’une particula-rité (rue de l’Abreuvoir) et surtout d’une enseigne (rue de la Huchette…). Aucune plaque n’indiquait le nom des rues. Et, comme il n’y avait pas de plans, il fallait souvent marcher longtemps avant de trouver la rue que l’on cherchait….

5. Des appellations officielles furent toutefois données à certaines rues, à partir du XVIIesiècle, en hommage à la famille royale ou à de grands personnages (Colbert). Plus tard, on vit apparaître les noms des marchands, des échevins, de fonctionnaires de l’Hôtel de Ville et, en 1782, ceux de personnages illustres mais morts (Molière). Sous la Révolution, les noms de rue commémorèrent les grandes idées et les grands hommes de l’époque. Beaucoup de voies furent rebaptisées : rue de la Raison (ex-rue Notre-Dame), place de la Liberté (de l’Oratoire). L’Empire célébra ses victoires… Depuis lors, les rues ont presque toujours porté des noms de personnes. D’après J.Hillairet ; op.cit.

6. Marc Voelckel (2002). L’inscription des noms de rues à Paris. Ruavista.

7. Marcel Granet (1929). La civilisation chinoise. Albin Michel.

8. Exemple d’adresse : « Teramachi 3-2-97, soit « quartier des temples », troisième partie, bâtiment 2-97.

16 ADRESSAGE ET GESTION DES VILLES

9. Cette particularité serait, dit-on, la conséquence d’un principe plus profond, celui qui fait que les jeux de plateau traditionnel, comme le « go » ou le « shôgi », se jouent en plaçant les pions non pas sur les cases, mais sur les intersections.

10. J. Pronteau. 1966. Les numérotages des maisons de Paris du XVesiécle à nos jours.

11. Dès 1548, la monarchie se préoccupe de limiter la croissance de Paris et l’extension de ses faubourgs. En 1724, défense est faite dans les faubourgs « de construire aucune maison à porte cochère » et, en 1726, pour faciliter le recense-ment de ces maisons, un numéro est gravé sur un de leurs pieds-droits. A partir de 1778, il est proposé d’étendre le système aux maisons de la ville.

12. L’engouement pour l’opération est tel que sa mise en œuvre est disputée entre le préfet de la Seine et le préfet de police.

13. Leblond, l’inventeur du mètre, imagine une numérotation métrique, qui indiquerait du même coup la longueur des voies (1800). Huvé propose une numérotation décamétrique (1801). Garros a le premier l’idée du numérotage alterné, pair d’un côté, impair de l’autre (1799). Mathieu et Belu suggèrent de

« réunir le moyen d’éclairage des rues à celui du numérotage des maisons » (1802) ; Choderlos de Laclos imagine pour Paris un curieux projet d’adressage, dont on retiendra surtout l’idée de déterminer le sens de la numérotation d’après l’orientation des rues par rapport au fleuve. Enfin, les projets les plus fous concer-nent le numérotage révolutionnaire par sections…

14. Rapport Merruau, 1862.

15. Cette proposition de numérotation alternée est due au citoyen Garros (1799), mais elle fut, dans un premier temps, refusée par le Préfet qui la jugea

« peu utile, mais très vicieuse en soi et très incommode dans l’usage…. »

16. On notera l’introduction, pendant la colonisation, du système décamé-trique dans un quartier de Bobo-Dioulasso.

17. Il existe souvent de nombreux numéros peints sur les murs, tantôt par les concessionnaires, tantôt par les agents du recensement, mais leur disparité ne constitue un repère que pour les services qui les ont inscrits.

17 QUEST CE QUE LADRESSAGE ET POURQUOI LADRESSAGE?

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