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Applications spécifiques 5

CRÉATION DUN OBSERVATOIRE URBAIN. En réponse au manque d’information sur la ville, la Communauté Urbaine a développé un système d’informa-tions intégré avec l’appui de l’aide bi-latérale française et de l’IGN. Un

« Observatoire urbain » a été créé au sein des services de la Communauté urbaine. Il s’agit d’une structure qui collecte, traite et diffuse de l’informa-tion. L’atelier d’infographie au sein de l’Observatoire prend systématique-ment part aux projets et études de la CUN et en assure la cartographie : mode d’occupation du sol (MOS), projets de quartiers, lignes de bus, réseau du distribution d’eau, grands projets de voirie financés par les divers bailleurs de fonds, circuits des ordures ménagères… Il est d’une activité remarquable, en mesure de fournir de nombreuses informations (plans thématiques, données diverses...) sur la ville grâce :

• au développement du Logiciel d’Adressage (LAD) ;

• à l’utilisation d’un SIG, utilisé pour la cartographie informatique (voirie, hydrographie, bâtiments, espaces verts…) ;

• au développement d’un logiciel de gestion de la voirie, qui permet d’éva-luer le niveau de dégradation et le coût de réhabilitation des voiries (Camvoirie).

Des campagnes annuelles de collecte de données urbaines sont organi-sées, au cours desquelles sont recueillies des informations sur les réseaux, en particulier : voirie, éclairage public, mobilier urbain. Un « centre d’information et de documentation urbain » a été créé et assure la conser-vation des informations collectées sur le terrain grâce à l’adressage. Ce centre, relié au Secrétariat Général de la Communauté Urbaine, est ouvert et accessible au public alors que l’Observatoire est un instrument utilisé et exploité par les services techniques et les différents partenaires (conces-sionnaires des réseaux, organismes institutionnels, en particulier les aménageurs et les services étatiques).

GESTION DE LA VOIRIE. L’objectif est de suivre l’état de dégradation de la voirie et, sur la base d’un inventaire visuel, d’estimer les besoins pour l’entretien courant et périodique. La Communauté Urbaine s’était dotée, au cours de la décennie 90, d’une application spécifique, fonctionnant sur tableur et utilisant les codifications d’adressage des voies (Urbavia, Camvoirie). Cette application a été reprise et développée sur un support plus performant avec l’appui de la coopération bilatérale. Elle a pour but en particulier de fournir des renseignements utiles pour le « Compte d’entretien voirie », mis en place par la Communauté Urbaine en 2001.

Mais le contexte particulièrement difficile des années 90 a limité si drasti-quement les financements, que l’ensemble de la voirie primaire est vite devenu quasiment impraticable : la première priorité n’est plus l’entretien mais une nécessaire réhabilitation lourde des voiries, qui a fait en 2002 l’objet d’un projet de la Banque mondiale.

LES CONCESSIONNAIRES ET LA POSTE. Le fichier d’adresses a été transmis aux services des eaux et de l’électricité, ainsi qu’aux services postaux. Pour ces derniers, la distribution des factures se fait sur la base de l’adressage.

Quant aux services des eaux et de l’électricité, ils sont parties prenantes d’une opération où l’index d’identification de leurs consommateurs correspondra à l’adressage et sera leur instrument essentiel d’identifica-tion des clients et de mobilisad’identifica-tion des ressources.

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Contexte et objectifs

En Guinée, la fin des années 80 a mis un terme à une période de planifi-cation et a marqué l’instauration de réformes importantes. La politique de décentralisation s’est traduite en particulier par la création de cinq communes à Conakry. Toutefois, ces communes disposaient de moyens très réduits, de peu d’informations sur leur territoire et d’un grand manque d’expérience. Le potentiel fiscal était très mal évalué, les moyens d’action étaient quasi inexistants et le recouvrement des taxes n’atteignait pas 40 % des émissions. Pour aider ces nouvelles communes à faire face à leurs difficultés et contribuer à renforcer leurs capacités, il fut décidé d’engager une composante d’adressage à l’occasion du deuxième projet de développement urbain (PDU 2). Le contexte était particulièrement contraignant, mais grâce à la ténacité et au sérieux de la Cellule d’adres-sage, les résultats attendus furent atteints :

• Etablir un plan actualisé de la ville ;

• Définir un système facilitant le repérage dans une ville où l’habitat s’était développé de façon totalement désordonnée au cours des décennies pré-cédentes ;

• Contribuer à une meilleure identification de la matière imposable.

Conakry

Nombre d’habitants (1993) 1 100 000

Superficie de la zone urbanisée 4 500 ha

Nombre de rues 3100

Nombre de carrefours 6 000

Rues dénommées 35

Nombre de portes adressées 87 000

Coût total de l’opération 500 000 $ EU

Estimation coût/porte adressée 5 $ EU

Mise en place de la Cellule d’adressage 1993

Numérotation et enquêtes 1994-1995

Pose des panneaux de rue 1996

Confection du fichier d’adresses 1997

Impression du Plan d’adressage 1997

Guinée

Financement et mise en œuvre

Dans le cadre de l’exécution du PDU 2, la Banque mondiale a financé l’essentiel de l’opération. En 2003, le nouveau projet (PDU3) a financé l’acquisition de nouvelles plaques de rue pour les quartiers d’extension, ainsi que l’actualisation du plan d’adressage. La mise en œuvre a été assurée par une « Cellule d’adressage ». Rattachée aux services techniques de la Ville, elle bénéficia d’une marge de manœuvre, qui lui permit de mener à bien l’opération dans les délais voulus et dans des conditions de transparence vérifiées par un auditeur.

Choix techniques

Découpage. Il se conforme à celui des cinq communes : Kaloum, Dixinn, Matam, Ratoma, Matoto.

Codification des voies. Chaque numéro de rue est précédé d’un code repre-nant les initiales du quartier (ex : KA.23 correspond à la 23èmerue de la commune de Kaloum).

Numérotation des portes et enquêtes. La numérotation est métrique et alter-née (paire et impaire, de part et d’autre de la voie). Enquêtes et numé-rotation ont été effectuées par la Cellule d’adressage. L’enquête portait sur les relevés suivants : adresse, nom de l’occupant, mode d’occupa-tion de la parcelle, numéros des compteurs d’eau et d’électricité.

Panneautage des rues. La fabrication des plaques a été assurée par une entreprise locale sélectionnée après appel d’offres. La pose a été effec-tuée par la Cellule d’adressage et les services techniques municipaux.

Le fichier d’adresses. Les adresses saisies par la Cellule d’Adressage, sur un logiciel spécifique (LAC) écrit pour Macintosh, ont été trans-férées en 2002 vers une nouvelle version du logiciel développé sous PC (Urbadresse).

Plan d’adressage. Le plan d’adressage a été dessiné par la Cellule d’adres-sage sur support informatique, imprimé avec l’index des voies et mis en vente chez un libraire de la place.

Résultats

Avant l’opération d’adressage, les informations sur la ville étaient éparses, perdues ou inexistantes, les services techniques eux-mêmes avaient des difficultés pour identifier une rue. Un des impacts les plus importants de l’adressage a été la production d’un plan d’ensemble de la ville : en effet, pendant des années, la ville s’était anarchiquement développée dans un site contraignant. Seule la commune de Kaloum, aménagée sous la coloni-sation, disposait de cartographie à peu près à jour.

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Une prise de vue aérienne, la compilation de divers documents, la mise en œuvre rigoureuse des enquêtes permirent à la Cellule d’établir, après quelques formations « sur le tas », un plan d’adressage sur support informatique. Ce document regroupait une quantité importante d’infor-mations sur la ville, recueillies pendant les enquêtes d’adressage et, en particulier, celles qui concernaient la voirie. Sa diffusion et son exploita-tion par les différents services techniques a permis de développer d’autres