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L’évolution du statut de la femme algérienne

Chapitre III : théorie du genre et changement social

II- La femme et changement sociale

2- L’évolution du statut de la femme algérienne

Dans le patriarcale les femmes étaient plus vues comme des mères ou des épouses dont le rôle de protéger leurs maris et fils, « Dans ces Etats, les capacités des femmes ne sont pas reconnues, utilisées surtout pour la procréation, elles sont avant tout au service de leurs maris et reléguées à l’éducation des enfants. Cela réduit à néant l’espoir d’une activité professionnelle, les femmes ne sont tenues capables d’aucune vertu humaine. Il arrive souvent qu’elles ressemblent à des plantes. Le fait que, dans ces Etats, elles sont un fardeau pour les hommes est des raisons de la pauvreté de ces Etat ».103

Donc le travail domestique c’est un travail qui est destiné à la femme depuis sa naissance.

La mise en évidence de cette oppression l’avait transposée de l’état de fait à celui d’objet d’analyse.

Le produit de leur travail et de leur corps était contrôlé par le mari, le père, le tuteur ou le patron. En général, les hommes se chargeaient de la gestion et de l’administration des affaires familiales, grâce

100 Laurent OTT, Les enfants seuls : approche éducative, Paris : Francis Lefebvre, 2ème édition, 2003, p.34.

101 François SINGLY, Sociologie de la famille contemporaine, Paris, édition Nathan, 2ème édition, 1993, p.87.

102 Mercier NAST et al, La femme dans le monde contemporain, Paris, édition Fernand, 1971, p.143.

103 Ghaouti BENMELHA, Eléments du droit algérien de famille, édition O.P.U publisud, 1985, p.17-22.

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au lien matériel, parental ou de dépendances, renforcées par leur position publique et politique. Qui veut dire le travail féminin n’est pas une nouveauté, elle a toujours travaillé dans les exploitations agricoles dans les boutiques ou les ateliers des artisans. Donc les femmes ont de tout temps constitué une source de main-d’œuvre abandonne dans laquelle le patronat puise allègrement : «la nature des taches dévolues à la domestique dépend du statut social et de l’activité de la famille : fille de ferme, fille de boutique, domestique des grandes maisons ou bonne à tout faire des ménages petit-bourgeois ».104

En effet, la révolution industrielle met l’accent sur la séparation entre foyer et travail, les employeurs établissaient une distinction sexuelle bien précise quant aux capacités de travail et voyaient ainsi dans la femme un moyen de réaliser des économies au niveau de la main-d’œuvre ; à travers le recrutement des femmes, il s’agissait alors d’acquérir une main-d’œuvre bon marché et non réglementée. L’usine appelle les femmes à travailler, alors qu’en parallèle les employeurs se mettent à sexualiser les emplois. Cette segmentation des taches va progressivement faire émerger une conception du travail féminin : les taches nécessitant des doigts délicats et de la patience étaient qualifiés de féminines, tandis que la force musculaire et la vitesse étaient synonymes de masculinité. Cette détermination à employer les femmes sur quelques postes seulement pour conséquence de créer la catégorie de travail féminin. Par la suite les femmes travaillent dans les usines avec un salaire plus bas que celui de leurs homologues masculins. Par contre, pour celle qui étaient mariées, leur salaire était introduit dans le salaire de leurs maris, et ce n’est qu’au début des années 1907 que les choses ont commencées à échanger « en 1907, les femmes mariées obtiennent le droit de disposer librement de leur salaire, en 1920 celui d’adhérer à un syndicat sans autorisation maritale. Mais il faudra attendre 1965 pour qu’elles aient le droit d’exercer une activité professionnelle sans le consentement du mari ».105

Elles réussissent à se libérer des contraintes qui veulent réduire leur vocation aux seuls travaux de ménage. La participation des femmes à la lutte de libération et leur présence aux cotés des hommes, leur a fait prendre conscience de leurs personnalités et leurs possibilité, cela les a poussé à lutter contre leur situation de l’image de la femme au foyer et la tradition, ce qui les a encouragé à participer à la vie sociale et politique. Les femmes ont beaucoup plus souvent travaillées sur l’exploitation agricole, dans l’échoppe de l’artisan, dans la boutique de commerce et enfin à l’usine.106

104 Françoise BATTAGLIOLA, Op.cit, p.38.

105 Marguerite MARUANI, Op.cit, p.33.

106 Martine SEGALEN, Op.cit, p.228.

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Mais la recherche sur le travail féminin rémunère sont multipliées durant ces vingt dernière années inspirées par l’idée la complémentaire entre les deux sphères celui de travail rémunère et celui de travail au foyer, car elle joue le double rôle de la femme au foyer et femme au travail. son émergence dans le marché du travail était silencieuse et discrète, son ampleur demeure en sa scolarisation qui se concédera l’élément préliminaire en faveur pour acquérir le statut qu’elle occupe actuellement dans le monde professionnel tout en lui permettant ainsi de confronter deux mondes opposés et de se libérer « du carcan social dans lequel elles étaient condamnées à suivre ».107 Autrement dit, le facteur qui l’a demeure en effet, son doute scolaire, comme disait BATTAGLIOLA Françoise, dans son ouvrage « histoire du travail des femmes », 2004, c’est grâce au développement de la scolarisation, ce qui introduit la féminisation massive des métiers sur le marché du travail et facilitait leur accès à des professions qualifiantes.

Souad KHODJA rajoute : «le travail de la femme devenu aujourd’hui, incontestablement, une réalité vivante, doit s’accompagner de règles strictes destinées à assurer la protection de la maternité, à garantir la sécurité de la famille, à opérer les adaptations nécessaires à l’élargissement du travail féminin ».108

Brièvement, les besoins grandissent de la famille d’un coté, et la baisse du pouvoir d’achat de l’autre coté ont été à la faveur du travail des femmes à la maison au départ comme couturières, coiffeuses et plus tard avec le niveau d’instruction de plus en plus élevé, les femmes trouvent leur sortie vers l’extérieur qui s’impose comme une réalité indispensable, n’ont pas pour remplacer l’homme mais pour partager avec lui les contraintes de la vie économico-sociale. Michèle FERRAND 1993, adage : « à chaque pas vers la mixité de la société, à chaque étape vers une plus grande égalité entre les sexes, se mettent simultanément en place des processus sociaux visant à reconstruire la différence ».109

Finalement, les femmes algériennes se multiplient dans le milieu professionnel jusqu’à rivaliser avec d’autre espaces réservés à l’homme, cela grâce à leur courage et leur défet aux mentalités rétrogrades, ainsi elles sont arrivées à briser sans complexe les tabous qui jusque là étaient sacrés, elles se prennent en charge tout en modifiant leur statut dans lequel on voulait les confirmer.110

107 Ahlam MOSTAGHANMI, Algérie femme et écriture, Paris, édition l’Harmattan, 1985, p.222.

108 Souad KHODJA, A comme algérienne, Op.cit, p.95.

109 Françoise .BATTAGLIOLA, Op.cit, p.95.

110 Farouk BENATIA, Le travail de femme en Algérie, Alger, édition SNED, 1970, p.34.

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Donc, l’évolution du statut de la femme Algérienne et sa fréquentation du monde extérieur par la scolarisation et l’accès au travail salaire, est la conséquence du changement social introduit dans la société algérienne.