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L’équipe volante a pour but de remplacer les postes temporairement dépourvus de leur

CONSIDÉRATIONS MÉTHODOLOGIQUES

12 L’équipe volante a pour but de remplacer les postes temporairement dépourvus de leur

titulaire, de satisfaire aux besoins découlant d’un fardeau temporaire de tâches dans un centre d’activités, d’exécuter des travaux d’une durée limitée ou pour toute autre raison convenues localement entre les parties.

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données de la recherche. Par ailleurs, les résultats de cette recherche pourront être pu- bliés ou communiqués dans un congrès scientifique mais aucune information pouvant identifier les sujets de la recherche ne sera alors dévoilée. Ce qui explique que nous avons utilisé des pseudonymes et modifié, au besoin, certains détails biographiques mineurs, afin de conserver la confidentialité. Toutefois, pour satisfaire aux exigences du Ministère de la santé et des services sociaux, à des fins de protection, le Ministère de la santé et des services sociaux pourrait avoir accès au nom et prénom des sujets de la recherche, leurs coordonnées -adresse et numéro de téléphone -, la date de début et de fin de leur participation au projet jusqu’à un an après la fin du projet.

Ce projet d’étude a été présenté au Comité d’éthique de la recherche du CHU Sainte Justine et approuvé le 11 novembre 2009.

2.4.- Quête de sens et postures ontologiques et épistémologiques. Au moment de

l’analyse du corpus de données, le chercheur qualitatif est en mode de quête de sens

(Mukamurera, Lacourse et Couturier, 2006 p. 115). Abordons d’abord les postures ontologiques et épistémologiques qui ont guidé cette quête de sens.

Le but de la présente recherche est certes une quête de sens et part de l’analyse des données recueillies au sujet des perceptions qu’ont les infirmières. Notre but était de documenter une réalité telle que perçue par les répondantes et donc entièrement sub- jective, relative, et donc à analyser comme construit social en constante évolution.

Sur le plan ontologique, c’est affirmer que la réalité étudiée est multiple, subjective, créée; et parler ainsi, c’est parler un langage constructiviste (Guba et Lincoln, 1989 p. 111). Il faut faire son deuil d’un parfait isomorphisme entre la réalité et les résultats de l’étude qu’on en fait: the determination of such isomorphism is in principle

impossible et, d’ailleurs si on connaissait d’avance quelle est, justement, the precise nature of that reality, pourquoi devrait-on se soucier de l’étudier (Lincoln et Guba,

1985 pp. 294295)?

knowledge examines only that reality it has previously created as knowable and defi- ned as its object (Vasilachis de Gialdino, 2009 p. 2). Le chercheur doit, par consé-

quent, n’utiliser que les moyens et méthodes appropriés, ce qui nous amène au plan méthodologique.

Compte tenu de ces postulats ontologiques et épistémologiques, nous avons voulu aborder le sujet de la présente thèse en optant pour une recherche qualitative, avec la méthodologie propre à la théorisation ancrée empiriquement. Plus précisément, en nous inspirant surtout de la version qu’en ont élaborée Strauss et Corbin avec la précision constructiviste de Charmaz. Ce qui caractérise davantage notre démarche c’est que nous avons voulu de plus utiliser l’interactionnisme symbolique pour nous aider à élaborer un cadre conceptuel, en fait un ensemble de référents interprétatifs initiaux, sur lequel nous nous expliquerons et lequel fera l’objet du chapitre suivant.

Commençons d’abord par nous expliquer sur la question épistémologique sous- jacente: en vue d’assurer la validité des connaissances qui en seront dérivées – ques- tion épistémologique s’il en est une -, une méthodologie particulière va-t-elle nécessairement de pair avec un cadre conceptuel, sinon théorique, et des paradigmes spécifiques?

2.5.- La question des paradigmes. Précisons d’abord la question des paradigmes. Depuis que Thomas Kuhn (1973) a explicité la notion de paradigme, chacun la trouve utile mais pas toujours, semble-t-il, ni dans le même sens que d’autres ni même tout simplement à bon escient. Margaret Masterman (1970) avait relevé pas moins de 21 sens différents de l’utilisation du terme dans l’ouvrage même de Kuhn, ce qui n’aide pas vraiment à échapper à la confusion. Pour leur part, Norman Denzin et Yvonna Lincoln (2005) parlent de la grande polyvalence de la recherche qualitative, son utili- sation de multiples paradigmes ou perspectives. Egon Guba et Yvonna Lincoln en donnent, en ce sens, une définition:

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A paradigm may be viewed as a set of basic beliefs - or metaphysics - that deals with ultimate or first principles. It represents a worldview that defines, for its holder, the nature of the ‘worldÇthe individual’s place in it, and the range of possible relationships to that world and its part (Guba et Lincoln,

1994 p. 107, voir aussi Pires, 1997).

Mais, comme le fait remarquer Léna Soler (2006), un paradigme, pour être une pers- pective, a worldview, est d’abord une tradition de recherche, portée par un groupe - en ce sens qu’on adhère à un paradigme - et il n’est pas réductible à une théorie - en ce sens qu’il excède les théories identifiées à des ensembles d’énoncés explicites.

Guba et Lincoln (1994) retiennent quatre des paradigmes les plus couramment acceptés - et tour à tour contestés - par les chercheurs: le positivisme, le post-positivisme, la théorie critique avec ses différentes options, et le constructivisme. Soit dit en passant, les auteurs affirment d’entrée de jeu leur propre préférence pour le constructivisme – ce qui nous ramènera à Charmaz.

De plus, que la théorie critique fasse, pour eux, partie des paradigmes, soulève la question de la différence entre cadre théorique et paradigmes spécifiques: nous y re- viendrons. On notera que les auteurs, comme le fera Alvaro Pirès (1997) du reste, dis- cutent du tout dans le cadre méthodologique général d’une recherche qualitative, en

opposition à une recherche quantitative. À noter également que, pour beaucoup, les

paradigmes positivistes et postpositivistes sont souvent assignés d’office à la re- cherche quantitative. Ce qui distingue les deux types de recherche, c’est en gros la vision qu’ont, l’une et l’autre, de la nature des données probantes, de l’importance donnée au quantifiable. C’est, au fond, le conflit entre les lettres et les chiffres, rap- pelle Pires; mais c’est aussi l’utilisation que l’on fera ou non d’une hypothèse de dé- part et des moyens mis en œuvre pour la vérifier.

2.6.- Paradigmes et niveaux de référentialité. Sur le plan épistémologique, une dis- cussion au sujet des paradigmes et des niveaux de référentialité est importante, cru- ciale: Paradigm issues are crucial; no inquirer, we maintain, ought to go about the

business of inquiry without being clear about just what paradigm informs and guides his or her approach. (Guba and Lincoln, 1994 p.116).

Patricia Munhall, étudiant les implications philosophiques sur les sciences infirmières, et se référant d’abord à la réflexion de Thomas Kuhn (1973) sur les paradigmes, ajoutera qu’on ne peut surévaluer l’importance de l’influence du paradigme, since it structures the questions to be asked while systematically

eliminating those kinds of questions that cannot be stated within the concepts and tools the specific paradigm supplies (Munhall, 1989 p. 23).

En s’excusant de prêter le flanc à une possible polarisation, Munhall cherche à explorer la dichotomie quantitative-qualitative des traditions traditionnelles de recherche par le biais des systèmes langagiers utilisés. Elle juge que le chercheur se doit de bien juger des implications philosophiques de ses choix méthodologiques:

It remains extremely important to students studying qualitative research at the outset to become familiar with some of the fundamental and basic assump-tions, beliefs and outcomes of these two paradigms. Using the concreteness of placing paradigms in stark relief to one another should be of assistance to our

beginning understanding of various worldviews (Munhall, 2012 pp. 34-35).

Surtout, ainsi que nous le mentionnions, si l’on envisage les paradigmes comme tradi-

tions de recherche et comme belief systems based on ontological, epistemological, and methodological assumptions (Guba et Lincoln, 1994 p. 107).

Quoi qu’il en soit, les paradigmes ne seront toujours que des constructions de l’esprit, (Guba et Lincoln, 1994 p. 108) et donc un acte de foi, et donc une croyance - capable de fondamentalisme comme bien d’autres croyances - . Mais puisque les paradigmes reflètent le système de postulats ontologiques, épistémologiques et méthodologiques avec lequel nous nous sentons le plus en accord, le plus à l’aise, il est évident que nous avons nécessairement à avoir une idée claire de la vision qui nous est propre. Étant ce

on ontological, epistemological, and methodological assumptions (Guba and Lincoln,

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que nous sommes, croyant en ce que nous croyons, c’est dans les dispositions qui sont nôtres que nous avons abordé cette recherche.

Michael Quinn Patton, un spécialiste de l’évaluation en recherche qualitative, remar- quait, au sujet de l’importance des paradigmes, qu’en tant que perspectives sur le monde, ils précisent, pour qui y adhère, ce qui sera important, légitime et raisonnable d’étudier:

A world view, a general perspective, a way of breaking down complexity of the real world. As such, paradigms are deeply embedded in the socialization of adherents and practitioners: paradigms tell them what is important, legitimate, and reasonable. Paradigms are also normative, telling the practitioner what to do without the necessity of long existential or epistemological consideration

(Patton, 2002 p. 1206)

Et s’il est vrai qu’un paradigme est porté par un groupe et qu’on y adhère, à moins que notre recherche ne nous ait conduite à en créer un autre, un nouveau, notre démarche se devait de ressembler de bien des façons à celle de quelqu’un d’autre et s’en sera inspirée, pour établir ce qui est important, légitime et raisonnable.

2.7.- Querelles Quantivore vs Qualivore. Avec un certain humour, Thierry Pelaccia et Pierre Paillé décrivent l’opposition irréductible entre les approches qualitatives et quantitatives, ou, dans leur langage imagé, la querelle entre Julien Qualivore et Jérôme Quantivore, pour refuser toute tentative de conciliation de deux visions opposées de la

démarche de recherche, qui viserait à tendre vers un compromis de mixité méthodolo- gique, remettant d’emblée en cause l’idée que les approches qualitatives puissent sur- vivre seules ... la sollicitation des deux méthodes au sein d’un même travail peut cons- tituer une aventure hasardeuse et intellectuellement délicate, voire contre-productive

(Pelaccia et Paillé, 2009 p. 294).

Teddlie, 2008).

1994 p. 107). Dès lors, on cesse de parler de la même chose quand on prétend conserver des perspectives opposées sur le plan des présupposés ontologiques et épistémologiques. On comprendra que Pelaccia et Paillé, comme beaucoup d’autres, déconseillent le recours aux méthodes mixtes voire à la triangulation laquelle est pour- tant prônée par les tenants de la mixité méthodologique, approche défendue depuis plus d’une vingtaine d’années (Klassen, Creswell, Plano Clark et collab., 2012, Östlund, Kidd, Wengström et collab., 2011, Andrew et Halcomb, 2009) 13. Dans un

article sur les paradigms wars que les discussions autour des Mixed Methods ont pu déclencher, Lois-ellin Datta en vient à répondre par la négative à sa question: Is either

paradigm the Mary Poppins of evaluation, practically perfect in every way? (Datta,

1994 p. 60). Mais, dans son cas, c’est pour mieux défendre sa position en faveur de l‘utilisation de méthodes mixtes. Notre position est différente.

Le litige entre les approches quantitatives et qualitatives est plus que d’intérêt anecdo- tique; il recouvre des enjeux épistémologiques de taille ce qui justifie qu’il faille en parler. C’est un débat épistémologique portant sur la validité des connaissances ac- quises et des théories basées sur autre chose que des données mathématiquement véri- fiables. Avant même la querelle de Glaser envers Strauss et Corbin, puis envers beau- coup d’autres de leurs élèves et même des siens propres (Heath et Cowley, 2004 ), il faut rappeler que la théorisation ancrée empiriquement était née au milieu de la con- troverse: celle opposant Columbia à Chicago, celle opposant les tenants de la re- cherche quantitative à ceux de la recherche qualitative.

Diane Walker et Florence Myrick, après avoir comparé Strauss et Glaser, expliquent les enjeux et concluent:

In terms of data analysis, there is no doubt that coding is at the core of both

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Glaser’s and Strauss’s method. However, there is also no doubt they approach this task from very different perspectives. Data analysis, especially coding, is both the potency of the method and the substance of difference, difference that, for some, is quite relevant and, for others, only an interesting bump on the evo- lutionary road ... In the final analysis, under the shade of these differences, it has been said, “Analysis is the interplay between researchers and data. It is both science and art” (Strauss et Corbin, 1998 p. 13) Perhaps, it is simply more a science with Strauss and more an art with Glaser. Again, it is not the differences that matter so much as the understanding of these differences and the making of informed and knowledgeable choices about what one will do in their research. Perhaps it is more about the researcher and less about the method. The value of this discussion might not reside in picking sides but exist in the discourse itself

(Walker et Myrick, 2006 pp. 557-558).

Pour les positivistes de toute allégeance, seule la connaissance scientifique des faits peut prétendre à la vérité; ce qui serait incontestable, n’était que l’on précise que le seul modèle de certitude scientifique imposé est celui des sciences expérimentales et ce, en autant qu’elles effectuent une mathématisation de l’expérience.

Il est loin d’être sûr que la justesse des calculs statistiques puisse se substituer au rai-

sonnement sociologique: les mathématiques n’ont pas de pouvoir explicatif ou com- préhensif (Martin, 2006 p. 741). Mais un tel constat ne fut pas toujours évident. Dès

1930, on prétendait avoir démontré que si les deux approches - qualitative et

quantitative - pouvaient arriver rigoureusement aux mêmes résultats...la méthode statistique s’appliquait plus rapidement et plus facilement (Pires, 1982 p. 17).

On jugea péremptoirement: les données qualitatives ne pouvaient acquérir de valeur

scientifique qu’après un traitement quantitatif (Pires, 1982 p. 19). Il devenait dogme

établi que la sociologie et, avec elle, l’ensemble des sciences humaines, ne devenait scientifique que dans l’usage des techniques statistiques. Il nous semblerait plus juste

de dire que ces méthodes, qualitative et quantitative, ne visent pas les mêmes objectifs de connaissance.

William Thomas et Florian Znaniecki, de Chicago, avant 1920, avaient clamé qu’on

ne s’adonnait pas à la recherche qualitative faute de pouvoir quantifier, mais plutôt l’inverse ... et que c’était un défaut, non un avantage, d’y renoncer (Pires, 1982 p.

18).

2.8.- Le constructivisme. Pour l’analyse des données, nous nous sommes inspirée de la théorisation ancrée empiriquement dans une version qui mettait davantage l’accent sur l’interactionnisme symbolique et le constructivisme interprétatif remis en valeur par Charmaz (2005, 2006, 2008).

Nous reprenons la définition que donne Charmaz de la perspective constructiviste et qui nous a guidée au long de notre recherche: This perspective assumes that people,

including researchers, construct the realities in which they participate. Constructivist inquiry starts with the experience and asks how members construct it (Charmaz, 2006

p. 187).

La précision qu’apporte Charmaz: constructivists study how – and sometimes why -

participants construct meanings and actions in specific situations (Charmaz, 2006 p.

130), est pleinement cohérente avec l’interactionnisme symbolique qui sera présent dans notre inventaire des référents interprétatifs initiaux.

C’est peut-être aussi chez Charmaz que l’on peut retrouver dans les termes les plus clairs l’importance à donner à ce que Herbert Blumer (1954 p. 7) appelait sensitizing

concepts: Consistent with Blumer’s depiction of sensitizing concepts, grounded theo- rists often begin their studies with certain research interests and a set of general concepts. These concepts give you ideas to pursue and sensitize you to ask particular kinds of questions about your topic (Charmaz, 2006 p. 16).

Nous aborderons également plus loin ces sensitizing concepts une fois de plus dans le chapitre portant sur l’inventaire des référents interprétatifs.

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Alex Mucchielli décrit fort bien la pertinence du constructivisme pour décrire les

processus d’interprétation nécessaires pour comprendre les phénomènes sociaux à l’intérieur des contextes construits (Mucchielli, 2005 p.7).

Il existe de nombreuses et valides méthodes de recherche qualitative (Mucchielli, 2009, Denzin, 2009, Denzin et Lincoln, 2005, Miles et Huberman, 2003) et Chantal Royer, qui a tenté d’en fixer une typologie, en parle comme d’un univers méthodolo-

gique quelque peu confus où les pensées se croisent sans parvenir à un consensus

(Royer, Baribeau et Duchesne, 2009 p.68, voir également Royer, 2007).

Parce qu’ils disent rejeter le positivisme, Strauss et Corbin ont dit ne pas croire qu’il puisse exister une ... pre-existing reality ‘out there’. To think otherwise is to take a

positivistic position that ... we reject... Our position is that truth is enacted (Strauss

et Corbin, 1994 p.279). C’est là aussi défendre l’interactionnisme symbolique et le constructivisme dont Guba et Lincoln disaient qu’il nie une réalité objective

uniformément accessible à tous ...

Realities are social constructions of the mind and there exist as many con- structions as there are individuals - although clearly many constructions will be shared - ...Constructions are, quite literally, created realities. They do not exist outside of the persons who create and hold them; they are not part of some 'objective' world that exists apart from their constructors (Guba et

Lincoln, 1989 pp. 43 et 143).

Pour Guba et Lincoln (1994 p. 111), il n'y a pas de constructions de la réalité plus ou moins vraies, mais seulement des constructions de la réalité qui seraient plus ou moins informées et sophistiquées.

De même, le philosophe William James qui, de par son pragmatisme, a une grande influence sur les interactionnistes symboliques en général et les constructivistes en particulier. Avec lui, le pragmatisme prend une orientation particulièrement subjecti- viste. Les croyances, qui sont au fondement de toute connaissance ou action, ne sont

properties but the vocabularies in whose terms we know them that are socially con-

soumises à aucun critère général et universel de vérité, mais sont l'expression des intérêts pratiques du sujet. On mesure leur authenticité en se demandant si elles sont vivantes pour l'individu, si l’on peut les assimiler, valider, corroborer et vérifier, c’est-à-dire si elles sont véritablement déterminantes, incontournables et significatives pour sa vie (James, 2010 p. 214). Le critère de la vérité est une confirmation dans la pratique qui prend en compte le profit obtenu, à savoir le fait que l'individu ait noué un commerce satisfaisant avec la réalité. Ainsi, par exemple, pour James, l’hypothèse de Dieu est vraie si elle marche de façon satisfaisante pour l'accomplissement de la vie individuelle (ibid., p. 289).

En résumé, pour James, le vrai se réduit à ce qui est opportun en matière de pensée,

tout comme le bien se réduit à ce qui est opportun en matière de conduite (ibid., p.

230). Importante remarque puisque notre analyse portera sur les perceptions qu’ont les participantes de situations où des valeurs éthiques peuvent entrer en conflits. Mais, et nous en rediscuterons, le pragmatisme de William James ou de John Dewey, s’accommodera davantage à un pluralisme éthique culturel qu’à un relativisme moral. Comme le dit Michael Slater (2007 p. 118): in addition to being pragmatic, James’s account of the highest good is also pluralistic.

Étant donné que nous avons tous des intérêts et des conditions de vie différents, plu- sieurs vérités peuvent donc coexister l'une à côté de l'autre. Et comme les conditions de vie évoluent, il faut aussi considérer la vérité de façon dynamique. Notre analyse fera souvent voir plusieurs vérités coexister en divers contextes et cherchant chacune à s’imposer: notre but ne sera pas de départager mais d’en constater la présence et d’analyser les dynamismes en présence.

Le constructivisme sera, on l’a dit, défendu par Kathy Charmaz qui affirmait: Data do

not provide a window on reality. Rather, the ‘discovered’ reality arises from the