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L’élaboration d’une identité allemande et ses référents

5.1 : Introduction

En m’inspirant des exemples de processus migratoires des Allemands de l’Ouest canadien documenté par Sauer (2008) et Lieb (2008), ainsi que des affirmations faites par Meune (2003) concernant la communauté allemande du Québec, certains constats sont venus orienter mes analyses. 1) Les propos recueillis par les 17 répondants que j’ai interviewés ainsi que les exemples de la migration allemande dans l’Ouest canadien montrent que la langue est un élément important, sinon peut-être le plus important de l’identité allemande et de sa diffusion. 2) Les exemples des associations allemandes de Québec (la CAQ, le Cercle Goethe et la DSQ), de Montréal (La Société allemande de Montréal et les trois Écoles allemandes) et de l’Ouest canadien (Le Vancouver Alpen Club ou encore le German club in Osoyoos) démontrent que celles-ci ont joué et jouent encore un rôle de premier plan de diffusion culturelle, même si ces associations semblent avoir perdu leur rôle central dans l’intégration des nouveaux arrivants. 3) Il semble y avoir une différence historique notable entre les Reischsdeutsche et les Volksdeutsche. Ces différences sont encore présentes chez les générations de migrants plus jeunes, qui sont nés à l’intérieur des anciennes frontières de la RDA ou de la RFA. De plus, ces différences sont également perceptibles entre le nord et le sud et même à un niveau régional. 4) Les difficultés de la langue seconde (française ou anglaise) ont été un élément important de la formation et de la survie des différentes organisations allemandes, mais semblent aujourd’hui s’estomper au point de ne plus être un élément recherché par les membres de ces associations. 5) La famille apparait avoir un rôle spécial dans la préservation de la langue et de la culture.

Dans ce chapitre, je vais tenter d’établir dans quelle mesure les résultats de mon enquête répondent aux objectifs de recherche tels qu’exprimés dans la première partie de ce mémoire. Ces objectifs sont d’élaborer une définition de l’identité allemande et de relever l’éventail des lieux d’affirmation identitaire de mes répondants afin de comprendre le rôle que possèdent les lieux d’affirmation identitaire sur les définitions qu’ont les Allemands de première génération de Québec de leur propre identité. Guidé par les cinq précédentes affirmations ainsi que par les propos des répondants présentés dans les

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chapitres trois et quatre, je vais diviser ce chapitre en trois parties. La première partie traitera de l’identité allemande telle qu’exprimée et vécue par les Allemands de première génération que j’ai interviewés. Pour ce faire, je vais mobiliser certains concepts déjà introduits comme ceux de l’identité, des phénomènes migratoires ainsi que des stratégies identitaires. La seconde partie traitera des lieux d’affirmations identitaires qui m’ont été proposés par les participants eux-mêmes. Finalement, la troisième partie de ce chapitre fera la jonction entre les deux premiers objectifs, soit de comprendre l’importance des lieux d’affirmation identitaire dans la définition qu’ont les Allemands de leur propre identité. 5.2 : Comment les Allemands de la ville de Québec vivent-ils leur identité au quotidien?

Dans le but d’explorer ce que pourrait être l’identité des Allemands de première génération de la ville de Québec, j’ai effectué une typologie des éléments précédemment introduits comme constitutifs de l’identité, c’est-à-dire l’identité en tant que telle ainsi que ses transformations lors de la migration et les stratégies utilisées afin de garder une identité positive. Étant donné la taille de mon échantillon, je ne prétends nullement définir une identité qui regroupe tous les Allemands de la ville de Québec, mais bien celle de mes répondants basée sur leurs témoignages ainsi que sur la littérature. Prétendre faire davantage ici que de suggérer des pistes de recherche serait hasardeux, considérant, encore une fois, la taille de mon échantillon, mais également les multiples identités qui semblent exister en Allemagne, différenciées selon les régions, les clivages nord/sud et est/ouest et les séparations politiques du XXe siècle entre la RDA et la RFA. La typologie que j’ai créée et qui se trouve à la page suivante (Figure 5) m’aidera à poser certaines balises permettant de cerner à grands traits ce qu’est l’identité pour mes répondants. Cette classification porte sur l’identité que l’on pourrait dire de référence pour les participants, sa transformation à travers les phénomènes migratoires ainsi que les stratégies identitaires qui la reconfigurent.

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Figure 5 : Classification de l’évolution de l’identité allemande des répondants selon les stratégies identitaires utilisées

Identité & Stratégies identitaires Identité Définition : « [...] ce en quoi l'individu se reconnaît et est reconnu par

les autres » (Van Campenhoudt 2001: 251) Origine : L'identité est construite pendant les phases de socialisation et par les interactions avec l'autre. Fonctions sociales : Caractérise l'individu par l’ensemble de ses appartenance s dans le système social Caractéristiques Existe par le rapport à l’autre et à son environnement Est dynamique et issue d'un processus Est le produit de la socialisation Existent sous différentes formes : individuelle, collective, culturelle et sociale Phénomène migratoire et stratégies d'acculturation Transformat ion de l'identité d'origine et évolution de celle-ci selon les stratégies adoptées Maintien de la culture d'origine ou non : Intégration : Maintien de sa culture et ouverture à celle de l'autre Assimilation : Perte de sa culture d'origine pour celle

de l'autre Ségrégation : Maintien de sa culture d'origine seulement sans ouverture à celle de l'autre Marginalisation : Perte de sa culture d'origine sans ouverture à celle de l'autre Finalités identitaires Notion de « stratégie » c.- à-d. : « [...] un projet délibéré engageant [l’individu ou le groupe] sur le long terme [en supposant] à la fois un but fixé

et un plan d’action » (Dortier 2013 : 340). Définition : « résultat de l'élaboration individuelle et collective des acteurs

et expriment, dans leur mouvance, des ajustements opérés, au jour le jour, en fonction de la variation des situations et des enjeux qu'elles suscitent, c'est-à-dire des finalités exprimées par les

acteurs- et des ressources de ceux- ci » But : Avoir une identité sociale positive. (Tajfel 1981) Les stratégies identitaires de J. Kastersztein (1990) La conformisation L'anonymat L'assimilation La différenciation La visibilité sociale La singularisation/l'in dividualisation

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5.2.1 : L’identité allemande à travers les vagues migratoires à Québec

Un aspect intéressant qui est ressorti des entrevues est que beaucoup de répondants semblaient posséder une identité négative en Allemagne avant leur arrivée au Québec. Cette identité négative apparait d’autant plus présente chez les Allemands de l’Est. Elle semble liée aux nombreuses pressions sociales ressenties par les répondants. Une Allemande de l’Est me racontait qu’elle se sentait extrêmement étouffée en Allemagne: « je… je me sentais plus étouffée en Allemagne qu’au Québec… qu’à Québec en tout cas. […] j’ai arrêté de comparer, mais si je le compare maintenant avec l’Allemagne c’est comme… c’est vraiment grave, c’est vraiment plus lourd, les gens ne savent plus comment la vie va continuer. Ouais, par rapport aussi à l’identité […] » (Susanne). Les autres pressions qui affectent négativement leur identité sont la pression à la réussite et, encore une fois, le fardeau historique. Dans le premier cas, la pression à la réussite se vit aussi bien dans le milieu scolaire et universitaire qu’au travail et même dans le milieu familial. La compétition qu’il semble y avoir aux études graduées tant au niveau du contingentement pour y entrer que l’accès au marché du travail après les études sont les exemples les plus souvent utilisés par les répondants : « Beaucoup moins de jugement [(au Québec)], oui… mais en Europe ou en Allemagne particulièrement peut-être, la compétition est énorme. Admettons quelqu’un qui a fait un doctorat à l’université, il y en a 1000 autres avec la même qualification qui sont en ligne et qui veulent la même chose que toi […] » (Margarete). En ce qui concerne directement le milieu du travail, il semble que ce ne soit pas une pression, mais plutôt une crainte de ne pas pouvoir se placer dans un emploi en lien avec son champ d’études. L’autre pression qui m’a été décrite lors des entrevues est principalement liée au rapport à l’autre. En effet, il semble que le jugement de l’autre, que ce soit au niveau individuel ou sociétal, engendre une pression à la réussite très grande. L’un des exemples expliquant bien cette pression individuelle et sociale qui m’a été donnée par une Allemande est celui de la faillite. Elle me confiait que si quelqu’un fait faillite au Québec « […] tu n’es pas déclaré comme « looser » de la société alors qu’en Allemagne la personne se ferait juger, et cela, même par ses amis et connaissances » (Mariele). Il semble également exister une pression sur les femmes pour qu’elles restent à la maison lorsqu’elles ont des enfants. Il apparait que le fait de retourner travailler lorsqu’il y a des

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enfants en bas âge dans la famille ne soit pas encouragé, voire même soit jugé avec sévérité. L’exemple suivant démontre bien les pressions subies dans le milieu familial :

Oui. Une pression, mais une pression… comment dire… toujours un certain prestige. Les classes [sociales] veulent parfois se donner… c’est toujours des conceptions, je veux dire comment le valider vraiment statistiquement… mais je trouve, j’ai quand même l’impression que la valeur de la maison, de la voiture, il y a plus de pression à ce niveau-là dans mon pays natal. […] Oui la pression à la réussite, c’est d’avoir la belle maison, d’avoir la belle voiture et que ces apparences-là sont plus, sont plus, plus encombrant… on doit le vivre dans certaines classes au Québec aussi, mais je le ressens moins. […]. Il n’y a pas la pression sociale dans le sens que quand moi j’avais mon premier en Allemagne et que j’ai travaillé quand il [(son fils)] avait deux ans. Il fallait quasiment que je me justifie pourquoi j’allais travailler parce que la bonne maman allemande elle reste encore quand même à la maison ou travaille à temps partiel, au moins les premières années. (Käthe)

Il semble par ailleurs que le poids des évènements de la Seconde Guerre mondiale et des atrocités commises par le IIIe Reich ait toujours un effet négatif sur l’identité des générations nées dans les années suivant la fin de la guerre. Si les Allemands un peu plus jeunes (moins de 40 ans) que j’ai rencontrés ne m’ont pas particulièrement parlé d’un tel effet négatif sur leur identité, les générations qui les précèdent semblent en avoir beaucoup souffert lorsqu’elles étaient en Allemagne et en souffrent quelquefois encore aujourd’hui : « Ma génération, je pense qu’elle a un traumatisme d’après-guerre. On nous a tellement inculqué que les Allemands sont des gens coupables, que ces gens sont méchants, ils ont fait de mauvaises choses […] quelqu’un qui est le moindrement sensible, un petit peu sensible, il va porter ça avec lui toute sa vie » (Roswitha). De plus, comme il a été expliqué dans le dernier chapitre, l’identification patriotique à une entité fédérale forte et unie n’a pas été encouragée durant la période de l’après-guerre. Ceci peut avoir un effet négatif sur le sentiment d’appartenance et d’identité de ces générations : « Des fois les Länder sont un peu les régions, mais souvent […] c’est une construction un peu artificielle, politique d’après la Deuxième Guerre mondiale. Et bien l’Allemagne ça remonte à 1871 et ses 300, 400 États indépendants et villes libres, principautés et monarchies, tout le kit. Et le patriotisme n’est pas tellement valorisé, en tout cas pas pour ma génération » (Erwin).

Contrairement aux propos tenus par les Allemands de l’Est que j’ai rencontrés, les Allemands de l’Ouest et du Sud et principalement du Land de Bavière semblaient posséder une identité primaire positive et un sentiment d’appartenance fort avant leur arrivée au

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Québec : « Il n’y a jamais eu d’identité assez forte [chez moi à l’Est] … quand tu demandes à [(nom d’une Allemande de l’Ouest)] cette question-là, elle va te dire : « oui je suis Allemande, je viens de la Bavière », elle est toute fière. Moi, il n’y a aucune chose de tout ça. Donc ça, c’est vraiment la force de l’Allemagne de l’Ouest je dirais » (Margarete). Fait intéressant, les propos recueillis concernant l’identité plus forte des Allemands de l’Ouest, du Sud et plus particulièrement de la Bavière, proviennent des répondants qui ont habité et grandi à l’intérieur de ces régions, mais également de ceux qui sont originaires d’autres régions en Allemagne comme le démontre le dernier entretien. Si ces premiers semblent fiers de leur identité, de leur culture et de leur appartenance, certains répondants semblent trouver que la Bavière, qui a un sentiment d’appartenance plus fort que bien des régions, prend une place trop importante dans la représentation de l’Allemagne et qu’ils ne s’y identifient pas ou très peu :

Ah oui, les régionalismes sont très, très forts en Allemagne. […], mais le folklore allemand me tanne un peu par exemple, mais bon. […]. Ça revient toujours… je pense surtout aux Bavarois et puis les Bavarois sont comme trop folklorique, c’est quasiment caricatural. […] ils sont représentés, par les Allemands du Nord duquel je suis un peu plus proche culturellement, que les Allemands du Sud, ils sont représentés de façon caricaturale beaucoup, beaucoup. (Roswitha)

L’identité est un processus dynamique et en constante évolution (Cuche 2001, Dorais 2004, Simon 1999) selon les relations qu’entretient l’individu avec son environnement social. La migration va avoir pour effet de transformer l’identité d’origine de l’individu selon les stratégies identitaires qu’il choisira d’adopter. Contrairement aux propos de certains répondants qui me laissent croire à une identité primaire plutôt négative en Allemagne, la situation semble tout autre au Québec. Les pressions que j’ai décrites précédemment et qui semblaient induire une identité plutôt négative chez mes répondants lorsqu’ils étaient en Allemagne, ne semblent pas ou peu présentes au Québec. Si je prends l’exemple des pressions sociales en Allemagne qui m’ont été rapportées, elles ne semblent pas exister au Québec ou, du moins, pas autant que dans le pays d’origine. Les répondants qui possédaient une identité primaire positive en Allemagne l’ont, quant à eux, conservée :

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[…] le manque de pression sociale. Moi, ce que j’ai vraiment apprécié dès le départ… c’est que ça l’existe ici au Québec, mais c’est beaucoup moins prononcé que tout ce que j’ai vécu ailleurs. C’est que personne t’écœure ou te juges ouvertement ou en tout cas je ne l’ai jamais senti du moins, sur ce que tu fais dans la vie. […] il y a moins d’attentes ici socialement envers les personnes que j’ai senties en Allemagne. Beaucoup moins. (Susanne)

5.2.2 : Les dynamiques interculturelles des Allemands de la ville de Québec

Pour traiter des changements dans l’identité culturelle qui surviennent lors de la migration, j’ai choisi d’utiliser la typologie des stratégies d’acculturation élaborée par J. Berry et D. Sam (Tableau 1). Le but ici n’est pas d’enfermer mes répondants à l’intérieur de cette typologie, mais bien de baliser ou d’encadrer les différentes dynamiques identitaires dans lesquelles les Allemands de mon échantillon évoluent. Ces quatre catégories, déjà présentées dans le dernier chapitre, sont l’intégration, l’assimilation, la séparation/ségrégation et la marginalisation. L’intégration55 est possible lorsque l’individu, dans ce cas-ci le migrant, veut maintenir sa culture d’origine tout en établissant des relations avec la société d’accueil. Il est certain que l’intégration est plus facile lorsque la culture d’origine et celle de la société d’accueil sont proches et que leurs divergences sont moindres (Kanouté 2002 : 177). L’assimilation56 survient, quant à elle, lorsque le migrant ne conserve pas ou très peu sa culture d’origine. Ce phénomène est appelé déculturation et peut être partiel ou complet (reniement) et se traduit par une « resocialisation active » dans la société d’accueil suivi par l’intégration de sa culture (Kanouté 2002 : 177). La séparation57 ou la ségrégation se produit lorsque le migrant choisit de ne conserver que sa

55 « Selon Berry et al. (1989), l’intégration est perçue comme synthèse des deux codes culturels : celui de la société d’accueil et celui de la société d’origine. Au-delà de la synthèse, il y a la conciliation, voire la réconciliation de deux pôles d’allégeance culturelle. Nous ajoutons que dans certains cas, surtout chez les jeunes, il y a une multiplicité des appartenances. Ils deviennent des mediating persons (Furnham et Bochner, 1986). La synthèse est d’autant plus facile que les divergences sont moindres entre les valeurs des deux cultures revendiquées par la personne ». (Kanouté 2002 : 177)

56 « Contrairement à l’intégration qui est à la croisée des cultures d’origine et d’accueil, l’assimilation procède par une déculturation plutôt complète de la culture d’origine, ou par son reniement, jumelée à une resocialisation active dans celle de la société d’accueil. Différents facteurs peuvent expliquer un tel processus : le parachèvement d’une intégration qui a commencé avec la génération immigrante précédente, la perception de sa différence comme non significative par rapport à la culture du pays d’accueil ou comme un handicap lourd qui empêche de se réaliser, etc ». (Kanouté 2002 : 177)

57 « Lorsque la séparation est choisie comme mode d’acculturation, il y a un repli total sur la culture d’origine et un rejet de celle de la société d’accueil (Berry et al., 1989). L’attitude de séparation s’apparente à du chauvinisme (Furnham et Bochner, 1986) ou à de l’ethnocentrisme. L’ethnocentrisme de ceux qui ont une attitude de repli sur la culture d’origine est vu, par certains auteurs, comme une sorte de résistance, une réponse anticipée à des politiques assimilationnistes. Les hypothèses explicatives d’un tel choix peuvent être

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culture tout en rejetant celle de la société d’accueil. Finalement, la marginalisation58 définit

les migrants qui ne conservent pas ou très peu leur culture d’origine sans revêtir celle de la société d’accueil.

Tableau 1 : Les stratégies d’acculturation selon Berry et Sam

(Berry & Sam 1997 : 296)

Alors que la plupart de mes répondants qui possédaient une identité négative en Allemagne m’ont affirmé qu’ils se sentaient bien intégrés au Québec, la définition qu’ils m’ont donnée de cette intégration se rapprochait de celle de l’assimilation. Il semble que plus l’identité allemande était effacée, fragilisée ou négative, plus le répondant a la volonté de s’adapter rapidement à la société québécoise : « Non, c’est ça et même là, comme je t’ai dit, au début je n’avais pas une grosse identité allemande alors… même mon identité allemande était un peu fragile en général… la plupart du temps, je me sens plutôt Québécoise. […] je suis Québécoise d’origine allemande, moi ma nationalité c’est

une incompatibilité perçue entre valeurs du pays d’origine assumées et valeurs du pays d’accueil, des expériences d’exclusion dans le pays d’accueil, une culture d’origine très prescriptive, etc ». (Kanouté 2002 : 178)

58 « La marginalisation désigne l’attitude des immigrants qui adoptent une distance d’avec leur culture d’origine sans pour autant investir celle du pays d’accueil (Berry et al., 1989). Les raisons qui poussent à la marginalisation sont diverses et peuvent être expliquées simultanément par rapport à la culture ou pays d’origine (ancrage socioéconomique dévalorisant dans la culture d’origine) et par rapport à la culture ou pays d’accueil (expériences d’exclusion). La marginalisation pourrait également traduire, non pas un rejet, mais la difficulté à concilier les deux codes culturels en présence (Furnham et Bochner, 1986) ». (Kanouté 2002 : 177)

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canadienne. Je suis Québécoise et puis... même quand je suis ailleurs » (Lili). En effet, il semble y avoir une volonté, pour certains, de vraiment s’investir des valeurs, des comportements, des façons de faire, etc. perçus comme proprement québécois au détriment de ce qui est perçu comme proprement allemand. « Mais premièrement c’est ma job de m’adapter ici, de respecter les règles de vie d’une certaine manière, de parler la langue et d’essayer aussi d’avoir des interactions avec les gens d’ici et pas chercher des Allemands

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