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TITRE V: Les conditions de succès de la reconversion des vergers en variétés floridiennes et de leur diffusion

Annexe 1 Korhogo (Côte d’Ivoire)

1. Acteurs internes à l’IRFA, IDEFOR/DFA

a. Anciens salariés de l’IRFA, IDEFOR/DFA devenus exportateurs

Exportateur Lieu Fonctions depuis le temps de l’IRFA, IDEFOR/DFA

Olivier BAMBARA (BAMBARA Sarl)

Korhogo Olivier BAMBARA chef des récolteurs IDEFOR/DFA depuis 1998

Dahouido OUATARA (Ouattara trading)

Korhogo

Oumar TOURE

(KALAO)

Korhogo Observateur à l’IRFA

Karim BANSE (Elmarex) Korhogo Pascal SANOU (Elmarex) Korhogo

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b. Travailleurs permanents de l’IRFA, IDEFOR/DFA à la station de Lataha

Date de questionnaire Lieu Fonctions

Jules BAMBARA Lataha Pépiniériste depuis 1977 à Azaguié puis jusqu’à aujourd’hui à Lataha

Silue YALAMISSA Lataha transporteur de mangue pendant la campagne

Emile ZONGO (00226 72 99 35 09) Niangologo Burkina piquetage

Fofana DAOUDA 44 70 27 29

Achille N’DA ADOPO Korhogo Chercheur IDEFOR/DFA

Hala KLO

c. Producteurs ayant travaillé avec l’IRFA, IDEFOR/DFA pendant la campagne de mangue

Date de questionnaire -Producteur Lieu Date début production manguiers

superficie Langue

Yeo NABAN

Yeo OUETERIBAN (plus 70 ans) 08/06/2012

Lataha Environ 1980 Un champ de 21 hectares et un deuxième de 23 hectares

Traduction Sénoufo par Sana Daouda

Yeo NIELE (69 ans) 08/06/2012

Lataha Environ 1970 1,5 hectare au début, puis + 0,5 hectare après les 3 premières années

3h de coton, 1 h d’igname

Traduction Sénoufo par Sana Daouda

Yeo YASSUNGO

Chef du village, activité à côté : location d’un tracteur (40 000FCFA/jour) traduction Sénoufo : Amara Coulibaly

Nahoua COULIBALY

Avant son activité de production, employé dans une pharmacie (4 ans)

M.

Autres activités : Riz (autoconsommation). A arrêté le maïs et coton.

Propriétaire d’un bar, locations.

Mon père cultivateur de : maïs, sorgho, mil, arachide. J’ai acquis le terrain de mon oncle paternel (matriarcat Sénoufo)

Abdoulaye COULIBALY

Chauffeur 1971 pour le KAFOB. Au départ de M. Rey, j’ai travaillé avec KALAO (3 ans) et il m’a confié à M. Ouattara. Aujourd’hui en retraite Ouranéné Souleymane COULIBALY (Zonguitakaha)

Producteur de maïs et riz (autoconsommation) Membre coopérative : cowfleci

Moussa COULIBALY (12 hectares). Traduction Dioula : Djakrija

Dognigon DAGNOGO « Donanon » 72 ans, producteur d’arachide, maçon.

Dans les années 70s a planté 3 hectares de vergers.

Ouranéné

Adama DAGNOGO Waranéné père : producteur de mangue (7h)

Je ne cultive pas autre chose à côté des manguiers Agent d’hygiène depuis 1979

Salif COULIBALY

Grand verger avec une partie pour les animaux, maïs, vivrier

Djégué

Alassane COULIBALY

Soro DONAFE, Soro CHOMAGO, Diary COULIBALY sont des producteurs qui travaillaient avec

l’IRFA, que je n’ai pas eu le temps d’interroger.

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d. Les salariés temporaires qui organisaient les exportations de l’IRFA, puis IDEFOR/DFA :

Récolteurs, conditionneurs, calibreurs… devenus souvent techniciens de récolte aujourd’hui

Nom, Date de questionnaire Fonctions à la station Lataha (partenariat IRFA-IDEFOR/DFA) Fonctions actuelles

Sana DAOUDA, 45 ans Coupeur de mangue 1993-1996 Technicien de récolte à BAMBARA Sarl

Diara MORY calibreur, coupeur, conditionneur 1986-1993, 48 ans et M. Saolio Coulibaly pisteur 1983-1993, 48 ans

Soro KOULOUPARGA LAZENI

technicien de récolte à la station de Lataha. Technicien de récolte à Bambara Saril

Traore BRAHIMA, 43 ans technicien de récolte à la station de Lataha Technicien de récolte à BAMBARA Sarl

Cissé SIRIKI, 17/05/2012 Chef de coupeurs Technicien de récolte à BAMBARA Sarl

2. Partenaires extérieurs du partenariat IRFA CIRAD-IDEFOR/DFA

a. Acteurs publics

Nom, date de questionnaire

Fonctions Actuelles liées à la filière mangue

Position de la personne/de l’organisme vis-à-vis de l’IRFA puis IDEFOR/DFA (1982-1998)

Quels impacts pensez vous que l’IRFA, IDEFOR/DFA a eu sur la filière mangue ? Adolfe OUYA

(Abidjan) 29/05/2012

Responsable de la filière mangue au FIRCA (Fonds Interprofessionnel de la Recherche et du Conseil Agricole)

FIRCA n’existait pas

Drissa OUATARA

Directeur Départemental du Ministère de l’Agriculture, Korhogo

Pépinière administrative donnait des conseils techniques et vendait des plants greffés.

N’était pas à Korhogo 1982-1998

Abbé PHILIPPE

Représentant de la filière mangue, papaye à l’OCAB CFA exportateur de mangue

Responsable à l’IRFA

M. NAVIGUE producteur Agent à la Direction Régionale de l’Agriculture de Korhogo du temps de l’IRFA, IDEFOR/DFA – Département Productions Animales et Végétales (1975-2000) et Producteur vendent ses mangues à

l’IRFA

b. Acteurs privés : exportateurs, organisations professionnelles, COLEACP, Banque Mondiale

Nom, date du questionnaire Fonctions Position de la personne/de l’organisme vis-à-vis de l’IRFA puis IDEFOR/DFA (1982-1998) Interventions dans la filière mangue aujourd’hui

Quels impacts pensez vous que l’IRFA, IDEFOR/DFA a eu sur la filière mangue ?

Madame Vallier Exportatrice ananas, mangue

Exportatrice (Katope)

M. Michel Exportateur présent après l’IRFA, collabore avec Ouattara Trading pour l’exportation

Exportateur

Abou Donasso (Ranch

du Koba), (ancien Gournay), présent avant l’IRFA Entreprise exportatrice avant (M.Gournay), UCONAKO (Union des Coopératives Neargadenin de Korhogo) 10/05/2012

Sous traite une chaîne de conditionnemet à des exportateurs qui n’en ont pas. 5 exportateurs environ utilisent ce service : la coopérative

GNIMMAGNON, Cofexy, Selep-ci, Elmarex

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GNIMMAGNON, M.

Ouattara. gérante et M. Tuo Nahora adjoint du

secrétaire général

Coopérative de producteurs de mangues,

280 producteurs

Abbé Philippe Responsable à la station de Lataha

Exportateur CFA

Virginie Sakho Stagiaire COLEACP Représentante de la filière mangue, papaye du temps à l’OCAB

Exportatrice (Soleil d’Afrique)

Joseph Sekongo secrétaire général de l’ATERMACI (Association des Techniciens de Récolte de Mangues de Côte d’Ivoire) crée le 7 janvier 2011

N’a pas travaillé avec le partenariat IRFA, Cirad/IDEFOR

technicien de récolte (Ouattara Trading)

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B. Retranscriptions de certaines discussions

1. Acteurs internes à l’IRFA, IDEFOR/DFA

a.

Anciens salariés de l’IRFA, IDEFOR/DFA devenus exportateurs

08/05/2011, Olivier Bambara, chef de la station de Lataha, aujourd’hui exportateur

D’abord, nous cherchions à localiser les terres pour l’installation de la station. J’ai été chargé de rencontrer les autorités coutumières et civiles, qui ont cédé les terres gratuitement, pour trouver un emplacement de la station, nous avons trouvé Lataha à 20 km de Korhogo. C’était un terrain à proximité d’un barrage aménagé pour la culture du riz. J’ai été responsable du personnel, responsable de la production, puis responsable de la campagne mangue, j’étais l’ « homme orchestre ».

Nous avons fait de la recherche sur plus de 240 variétés, sur des mangues qui pouvaient répondre aux exigences du marché. Dès 1983, on apprend sur le terrain le surgreffage en bonne variété, les essais ont été mis en place avec C. Didier. En 1984, on s’est rendu compte qu’il y avait 6 variétés intéressantes. 3 variétés ont été choisies : Kent, Keitt, Amélie. La Tommy Atkins beaucoup développée en Afrique du Sud donne de gros fruits n’est pas conseillé pour l’exportation. On s’est rendu compte que la Kent était la meilleure, les producteurs ont commencé alors à tout sur-greffer une deuxième fois leurs champs qu’ils avaient greffés en Amélie, en Kent. Les Amélies étaient très bonnes mais pas colorées. Les gens voulaient vendre plus, car le prix à l’achat de l’Amélie est moins cher que la Kent, car cette dernière est plus prisée sur le marché européen. L’objectif de la station était la recherche sur les variétés d’export, de développement. Les travaux de physiologie de Thierry Goguey ont permis d’améliorer nos connaissances sur la conservation à 8,9°, sur la croissance et la taille du manguier pour faire fructifier, faire colorer les fruits. Par exemple, les arbres trop touffus ne laissent pas le soleil pénétrer et empêchent la coloration. Tous ces éléments résultent d’essais. Je fus chargé de mettre en place la première station de conditionnement, sous le financement du FED.

Toute l’organisation en 100 arbres par hectares les paysans ont adopté ça pour la productivité, ça vient de l’IRFA. Tous les plants de pépinières des vergers qui continuent à se créer aujourd’hui viennent de la station de Lataha. Les meilleurs pisteurs, récolteurs aujourd’hui étaient ceux de la station de Lataha.

Quels sont vos besoins en recherche aujourd’hui ? C’est de la recherche sur la mouche des fruits, l’anthracnose, la bactériose, car c’est ces principales maladies qui nous font arrêter très tôt la campagne et qui nous font perdre des revenus.

L’Arexma est une toute jeune association, nous voulons nous rassembler ensemble pour lutter contre la bactériose, nous faire entendre vis-à-vis de l’Union Européenne, qui ne verra plus dans longtemps les fruits qu’elle souhaite, si elle ne nous aide pas à lutter contre la bactériose. L’Arexma nous permettra d’être plus revendicatifs aussi envers l’Etat, car le secteur de la banane, de l’ananas, du café sont des secteurs aidés par l’Etat, tandis que la mangue, fruit périssable, n’a aucune aide de l’Etat. L’Etat n’a rien à y gagner car les volumes exportés de mangues ne correspondent pas encore aux énormes volumes que représentent l’ananas ou la banane. Avec l’Arexma, les exportateurs essaient de regarder dans la même direction, nous sommes les porte-voix des producteurs, nous cherchons des moyens pour commercialiser les mangues des producteurs. Cela nous permettra de mieux discuter du prix avec les producteurs, des problèmes avec les autorités, des problèmes de subventions de traitements, mais chaque exportateur doit s’occuper de ses propres affaires.

Depuis l’année dernière, au cours d’une séance plénière, le comité de gestion dirigé par le préfet de région, le ministère de l’agriculture, l’ANADER, les producteurs discutent du prix pour trouver un juste milieu.

Le Mali, le Burkina, le Sénégal étaient profanes en matière d’exportation, beaucoup de pisteurs au Mali ont bénéficié de l’expérience ivoirienne, ils n’avaient pas les techniques. Au début nous envoyions des Valencia, des Kent, des Smith, des Keitt, des Miamy late, des Palmer, des Zill, Irwin, Amélie, Julie, Haden, c’était un mélange qu’on exportait. L’Amélie coûtait environ 25F du kilo avant la dévaluation. Avant, on commençait avec l’Amélie le premier mars, on commençait les Kent le 25 mars. Aujourd’hui, on commence les Amélie le 15 mars, les Kent le 1er, 10 avril. Plus personne n’a besoin des Amélie car elles ne sont pas colorées, les producteurs préfèrent sur-greffer en Kent, les variétés se sont éliminées toutes seules. Les Zill, petites, étaient en même temps que les Amélie précoces. Les exportateurs préfèrent envoyer la Kent que la Keitt, plus sensible aux petits chocs. Les Palmer et les Valencia, ont une belle couleur, mais elles ont plus d’eau et donc se conservent moins bien que les Kent.

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Beaucoup de producteurs disent que du temps de l’IRFA, ils vendaient plus cher leur mangue, qu’en pensez-vous ? Avec la dévaluation, les mangues n’étaient pas cher, mais l’argent avait plus de valeur, ainsi quand un producteur gagnait du temps de l’IRFA 100 000FCFA, cela équivaut à environ 1 million aujourd’hui, les matériaux de construction étaient 3 fois moins cher.

L’IRFA payait tout de suite et faisait des ristournes. L’IRFA, l’IDEFOR/DFA, ont l’avantage de leurs donner des conseils, ils étaient une épaule sur laquelle les producteurs pouvaient s’appuyer. Nous faisons beaucoup d’essais dans les vergers. On prenait un contact direct avec les producteurs, on traitait directement avec eux. Tous les techniciens, les producteurs on les payait, il y avait un contrat entre les producteurs et nous. En échange de l’encadrement des producteurs, ils s’engageaient à travailler uniquement pour tous. On fixait un prix de récolte bord champ et un prix rendu à l’usine (une fois qu’on a payé le producteur). La différence entre le prix de récolte bord champ et le prix rendu à l’usine, représente : le personnel, camion, la main d’œuvre, le matériel, l’appareil à traitement, le carburant. Nous ne payions pas les écarts de tri, ils appartenaient au producteur, qui pouvait les vendre aux femmes. S’il y a des problèmes techniques, phytosanitaires, le producteur se réfère à l’exportateur, nous sommes un peu leur papa. Par exemple, nous aidons certains producteurs à préfinancer le labour, le nettoyage, bœufs attelés, le financement des plants. Les producteurs trouvaient tout de suite une épaule, dès qu’il y avait un problème phytosanitaire ou un problème de famille. L’IRFA évaluait la quantité de mangues susceptible d’entrer en production, et en fonction du résultat, le prêt était plus ou moins grand. Nous réglions leurs problème car ils étaient nécessiteux, on a appris à comprendre leurs problèmes.

En 2000, les techniciens de récolte ont commencé à se détacher, devenir autonome, ils nous aident à encadrer les producteurs. Nous avons fait beaucoup pour les former, ils gagnent mieux, certains qui font du bon travail peuvent gagner jusqu’à 5 millions de FCFA, d’autres peuvent se retrouver endetter à la fin de la campagne. Le producteur prend pas de risque, les producteurs après vont devenir récolteurs. Certains s’organisent déjà, amènent les mangues directement à l’usine. Ils vont bénéficier directement du prix usine. Cela permet à l’exportateur de gérer moins de problèmes.

Qu’est ce qui a été moteur dans le développement de vos exportations ? En 2001 nous faisons 300T, puis 450 T, 800T, 1200, nous sommes restés longtemps dans une fourchette entre 1400 et 1600, avec la nouvelle chaine de conditionnement nous faisons plus de 2000. Mais notre objectif n’était pas de faire toujours plus, après la campagne, nous ferons le bilan pour voir si nous avons fait toujours de la qualité. Nous pouvons faire plus et gagner moins si nous n’avons pas fait de la qualité. Nous essaierons de rester avec ce même tonnage, tout en maintenant la qualité. Le temps est de plus en plus réduit pour la campagne.

Avant beaucoup de fruits arrivaient pourris, on faisait tout pour vendre au maximum, avant la demande était supérieure à l’offre, aujourd’hui c’est le contraire, on était moins exigeant sur la qualité. Notre objectif, c’est d’abord de payer tout le monde, après nous verrons les investissements possibles.

Quelles sont vos principales difficultés aujourd’hui ? Il y a une nouvelle génération d’exportateur qui sont amateurs, qui n’ont pa de certification, qui veulent se lancer dans la mangue, qui saturent le marché, et qui n’exportent pas de la mangue de qualité, qui font du tord à la qualité de l’origine Côte d’Ivoire, qui font baisser le cours de la mangue ivoirienne. Ils font du négoce, sont opportunistes, puis repartent, sans payer les producteurs, il serait bien que tout le monde ait les mêmes référentiels.

Qu’est ce que vous avez appris à l’IRFA ? Lorsque je suis arrivé en Côte d’ivoire, on m’a dit que la station de Lataha avait besoin d’un observateur, j’ai passé un concours, j’ai fait un stage, j’ai travaillé dans les laboratoires, j’ai fait de la physiologie, de la podologie, de l’agronomie pendant 1 an. Les chercheurs prenaient en compte la croissance des arbres, les insectes ravageurs, nous avons découvert qu’il y avait des insectes ravageurs qui ne sortaient qu’entre 2h et 4h du matin, nous avons travaillé sur les fruits de la passion, sur la croissance, la maturation, coléoptères. Nous travaillions aussi sur la commercialisation des produits à Abidjan. Je dirigeais les pépinières, puis chef de culture, chef de la campagne de mangue. Nous avions beaucoup d’ananas, mangue, avocat.

Nous avons pris à bras le corps le problème de la cochenille, nous avons lutter avec du pyréforce, nous avons fait des tests, nous avons traité beaucoup beaucop, l’IRFA ne pouvait pas aller partout, nous avons lutter contre les principaux foyers. Lutte biologique : se nourrissent de la cochenille, prédateurs sont là, ne plus traiter contre les mouches oecophyles, nous sommse aller à un symposium à Dakar por lutter contre les prédateurs, les males ne sont pas ailé. élevage dans la nature

09/05/2012, Karim BANSE, ancien salarié de l’IRFA, aujourd’hui exportateur

« J’ai travaillé dès 1986 avec l’IRFA en tant que récolteur jusqu’en 1994, date à laquelle on conditionnait encore au champs. La calibreuse est venue en 1994, puis je suis devenu chef de station sous l’IDEFOR/DFA –CNRA. J’étais prestataire de service (récolteurs) au Burkina depuis 1997 pour le Ranch du Koba et au Mali. En 1999, nous créons la

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société Kalao avec Américain, Oumar Touré, Daz. Depuis 2006, je suis fournisseur de mangue à Fruitex au Burkina jusqu’en 2010. Création d’Elmarex en 2012, travaille avec Saga Bolloré.

Je n’ai pas les moyens d’entretenir les vergers des producteurs avec qui je travaille (traitements), après la rébellion nous avons encore moins les moyens. L’IDEFOR/DFA, l’IRFA aidait beaucoup les producteurs, elle finançait les traitements, formait beaucoup. Avant la fin juin, septembre, on commençait les traitements pour préparer les champs, enlever les mauvaises herbes, les exportateurs prêtaient de l’argent aux producteurs pour entretenir les vergers et préparer la campagne prochaine. Entretenir son verger signifie : un nettoyage propre, un traitement qui respecte Globalgap, une formation des récolteurs, avoir un véhicule en bon état.

L’IDEFOR/DFA finançait les producteurs avant le début de la campagne avec des ristournes, ce qui permettait de payer l’école plus tôt. En octobre, alors qu’il n’y avait pas de mangue, les producteurs se jettaient dans le bureau de l’IDEFOR/DFA déjà pour demander des avances. Maintenant, le producteur doit se prendre en charge tout seul. Depuis la rébellion, la majorité des traitements contre la cochenille n’ont pas été fait. Les exportateurs n’arrivent plus à s’occuper des pisteurs. Depuis l’année dernière avec l’anthracnose et la rébellion, beaucoup d’exportateurs n’ont pas payé. Les exportateurs n’arrivent pas bien à s’occuper des pisteurs (problèmes de véhicules).

Avec la rébellion, les producteurs sont dispersés, les exportateurs paient beaucoup de taxes, les mangues restent à Abidjan. Le port d’Abidjan était sous embargo pendant un moment, personne ne savait comme faire, certains ont pensé à exporter dans l’Est de la Côte d’ivoire, au Ghana, au Burkina, moi personnellement j’avais pensé à exporter via le Sénégal. Puis après l’arrestation de Gbagbo, une semaine après le port a été ré-ouvert. Avant que le container ne sorte, le camp militaire prend au moins 60000FCFA, par container. Bolloré Africa logistique. Avant les évènements, la caisse était à 3500 FCFA environ. Avec la rébellion, le prix de la caisse de mangue ont diminué : la caisse était à 1500 FCFA en 2011 bord champ, puis à 2000FCFA aujourd’hui.

UCONAKO assure la qualité du conditionnement jusqu’au chargement, le contrôle phytosanitaire se fait à Korhogo. L’objectif d’Elmarex, c’est d’avoir des clients fidèles, car en ce moment nous avons trop de clients différents qui nous imposent des conditions qui ne nous satisfont pas toujours : Free market (hollande) 8 conteners, Freebox (4), Cesarina (avion), Primouest-import, Valdise, JVC (avion)…J’ai une capacité de 3 containers, mais ce n’est pas la moitié de mes potentialités.

JYR nous a beaucoup formé. Sans l’IRFA, il n’y aurait pas eu de mangue. Ils nous ont donné une meilleure connaissance de la mangue, ils nous ont appris à conditionner. Avant ont faisait un tas en brousse, on nettoyait, calibrait dans les vergers.

Qu’est ce qui vous a permis de vous développer en tant qu’exportateur ? En 2007, j’ai exporté chez Dahouido Ouattara 3 containers avec Ivoire Agréage, ça a été financé par Sanepro 2008 j’ai exporté que par avions (Sanepro a financé les cartons, l’achat de mangues aux producteurs). En 2009, j’ai fait environ 4 containers, en 2010 j’ai tout fait par avion, puis en 2011 j’ai envoyé 16 containers en tant qu’associé à GPE (avant Sanepro). Entre 2002 et 2011, Sanepro Gpe me paie mes frais, je suis chef de production, chef de qualité, je forme les récolteurs, je donne des conseils pendant toute la campagne sénégalaise chez eux. Chaque année je vais au Sénégal en fin de ce mois en tant que chef de production et chef qualité. Environ 10% de ma production est exportée par avion. L’avantage de l’avion, c’est que l’importateur paie plus rapidement, comme la marchandise arrive plus vite.

M. Pascal SANOU, pdg d’Elmarex, ancien récolteur à l’IRFA

On a regretté le départ de l’IRFA, puis IDEFOR/DFA, CNRA. Aujourd’hui, tout ce qui est dans cette filière vient de l’IRFA, système maison en place : production déjà payée à la base aux producteurs directement, employés payés par la maison, on allait chez chaque producteur récolter : avoir quelqu’un à qui tu as confiance, c’est surtout ça, le plus important dans la filière. Aucun producteur ne te dira que l’IRFA a fermé ses portes, ils ont tout payé leurs dettes. On