Cependant, les performances de Washoe ont été largement dépassées par un singe d’une espèce récemment découverte, le bonobo. Quoiqu’on ait cru qu’il s’agissait d’une race de chimpanzé, le bonobo, qui ne vit que dans une portion de la forêt du Zaïre, semble un très proche cousin de l’homme, plus proche encore que le chimpanzé qui ne marche qu’à quatre pattes ; le bonobo vit dans les arbres et marche debout ; son squelette est très proche de l’australopithèque, l’homme le plus ancien (3 millions d’an-nées).
Des recherches approfondies ont été entreprises au centre du langage de l’université d’Atlanta en Georgie par Sue Savage-Rumbaugh (1993) et montrent les capacités étonnantes d’un bonobo élevé dès son jeune âge comme un enfant. L’équipe avait construit, pour étudier le langage des primates, un lexigramme d’environ deux cent cinquante symboles. Les pri-mates ne pouvant parler, le lexigramme est une tablette informatique per-mettant de synthétiser la parole en appuyant sur un signe (ce dispositif est utilisé pour certains handicapés cérébraux). En observant un autre bonobo (sa mère adoptive) lors de séances d’apprentissage, Kanzi apprit spontané-ment un certain nombre de signes. Plus tard, son apprentissage systéma-tique lui a permis d’associer des mots entendus à des photos d’objets ou de personnages. Kanzi est ainsi capable de comprendre mille mots : des
Le chimpanzé nous ressemble tant (98 % de gènes communs), comment croire qu’il ne pense pas et ne puisse parler ? Jane Lawick-Goodall (1970) est la première à les voir attraper des termites en plongeant une tige d’herbe dans les trous d’une termitière, comme un outil. Ce sont Allen et Beatrice Gardner qui ont eu l’idée d’utiliser un langage des sourds, pour apprendre à Washoe à parler par signes. Washoe est le premier chimpanzé ayant appris un langage.
objets, clé, porte ; des fruits, banane, pomme ; de la nourriture, jus de fruits, bonbons ; des personnes, Sue et les autres membres de l’équipe, sa famille ; d’autres animaux, mulot, serpent ; etc.
Spontanément, il est ainsi capable de comprendre des phrases en faisant l’action correspondante, laver une pomme de terre, allumer un feu avec un briquet, et à l’inverse de s’exprimer grâce au lexigramme. Il est capable d’exécuter les actions correspondant à six cents phrases (donc vraisembla-blement plus), comme de mettre une clé dans le réfrigérateur, de dénouer les lacets et d’enlever la chaussure.
Chez l’homme, les systèmes de représentation vont se développer d’une manière si considérable qu’il pourra coder et communiquer les événements du passé. Le point culminant des niveaux d’apprentissage est atteint, la mémoire. L’animal, avec les singes comme chaînons intermédiaires, est prisonnier du présent. Avec la mémoire, l’homme ne l’est plus ; pour quel-ques instants, il peut s’échapper du temps…
Résumé
Qu’est-ce que
l’apprentissage ? 114 L’apprentissage est une modification durable du comportement en fonction de l’exercice (entraînement, etc.).
Qu’est-ce que le
conditionnement ? 115 Le conditionnement est l’apprentissage pri-mitif dans lequel un stimulus neutre se connecte à un stimulus qui déclenche naturel-lement une réaction.
Qu’est-ce
qu’une phobie ? 127
La phobie est une peur intense, voire incontrô-lable.
Qu’est-ce que la mémoire
procédurale ? 147
La mémoire procédurale regroupe les condi-tionnements et apprentissages sensori-moteurs, dépendant de structures cérébrales spécifiques.
Lectures conseillées
BLANCHETEAU M. (éd. 1982). L’Apprentissage animal, Bruxelles, Mardaga.
DORÉ F., MERCIER P. (1992). Les Fondements de l’apprentissage et de la cognition, Presses univer-sitaires de Lille/Gaëtan Morin Éditeur.
R ÉVISION DU CHAPITRE
EXER CICES ET QCM
1. Qui a découvert le conditionnement ?
Freud Piaget Pavlov Watson
2. L’extinction du conditionnement est produite par :
l’oubli l’interférence la fatigue l’inhibition 3. Le conditionnement opérant a été standardisé par :
Skinner Watson Wiener Köhler
4. Récompense et punition sont des renforcements :
primaires secondaires tertiaires d’ordre supérieur 5. Une des grandes lois de Thorndike est l’apprentissage :
intuitif intelligent par essais et erreurs par intermittence 6. Une des grandes découvertes du cognitiviste Tolman est :
le renforcement le mobile l’apprentissage latent le gradient de but 7. Le langage du chimpanzé Washoe était formé de :
cris gestes dessins sons
8. La facilitation d’un apprentissage grâce à un apprentissage antérieur est :
l’intuition le transfert l’interférence la conductance Mode de correction : + 1 pour les bonnes réponses, et – 1 pour les mauvaises et faire le total algébrique (soustraire les – des +) ; par exemple, s’il y a autant de – 1 que de + 1, cela fait un total de 0 ; dans le doute, il vaut mieux ne pas répondre.
Exercices
De préférence, faites les exercices avec un crayon et une gomme pour les refaire plusieurs fois.
La répétition est la base de l’apprentissage (cf. chap. 3 et 4).
Exercice 1 : Placez, à l’aide d’un schéma en pyramide, au moins trois types importants d’apprentissage.
E XERCICES
ET QCM
QCM (1 point par question)
Cochez la bonne réponse. Attention, les mauvaises réponses sont comptées – 1.
Il n’y a pas de pièges ; dans le doute, ne répondez pas.
EXER CICES ET QCM
Exercice 2 : Si l’on représente schématiquement le conditionnement classique comme
« branchement » d’un nouveau stimulus sur u circuit réflexe, mettez les numéros aux bons endroits du schéma de conditionnement classique.
1 SC = Stimulus conditionnel 2 SI = Stimulus inconditionnel 3 RC = Réponse conditionnelle 4 RI = Réponse inconditionnelle
5 SN = Stimulus neutre (avant conditionnement) Exercice 3 : Deux boîtes de Skinner sont représentées schématiquement, l’une pour le rat, l’autre pour le pigeon. Déduisez quelle est la boîte spécifique pour le conditionnement discriminatif de chaque animal et mettez les bons numéros dans les cases appropriées.
1. Sd
2. R. Opérante 3. Renforcement 4. Levier 5. Bouton 6. Lumière 7. Formes visuelles 8. Mangeoire 9. Pigeon 10. Rat