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4. L’analyse des métaphores dans les textes journalistiques

4.2. Les journaux d’orientation droite

4.2.1. Le Figaro 4.2.1.1. En 2015

a. « […] [L]a salle de spectacle parisienne a basculé dans l'horreur» (Lutaud, 2015).

- La métaphore ontologique où l’on conceptualise les concepts abstraits comme des contenants. Ainsi, dans cet exemple on conceptualise le fait d’être en état d’horreur comme un contenant dans lequel la salle à basculé.

b. «Trois heures d'enfer au Bataclan» (ibid.).

- Encore un exemple de la métaphore de l’Enfer.

c. « Aujourd'hui, leurs proches évoquent leurs mémoires et leurs vies briséesce 13 novembre 2015. » (« Stéphane », 2015)

- Les deux expressions appartiennent à la métaphore ontologique. Le fait de se souvenir de quelqu’un est conceptualisé comme quelque chose à évoquer. Aussi, la vie est perçue comme une entité.

4.2.1.2. Après 2015

a. « Attentats du 13 novembre 2015 : deux ans après, des zones d'ombres demeurent» (« Attentats du 13 novembre 2015 : deux ans après », 2017).

- Un exemple de la métaphore structurelle L’IGNORANCE EST L’OBSCURITÉ.

b. « […] U]n sondage paru dimanche dansLeJDDmontre que les Français vivent toujours dans la crainte d'un nouvel attentat. » (Ibid.)

- Encore un exemple de la métaphore ontologique du contenant/conceptualisation du concept de la crainte comme un contenant dans lequel on est.

c. «La peurd'un nouvel attentat reste généralisée, mais elle commenceà baisser. » (Ibid.) - La métaphore ontologique LE SENTIMENT FORT EST EN HAUT.

d. « Attentats du 13 novembre : les victimes hantées par leur mémoire» (Feertchak, 2017).

- La métaphore ontologique de la personnification du concept de mémoire qui hante les victimes.

e. « Deux ans après les attentats qui ont ensanglanté la capitale, de nombreuses victimes souffrent encore d'une mémoire traumatique qui transforme leur vie quotidienne en enfer. Des thérapies existent pour que les rescapés puissent se reconstruire. » (Ibid.)

- La première expression est la métaphore structurelle LA VIOLENCE/LE MEURTRE EST LE SANG. Ici on veut esthétiser l’image d’un Paris en sang pour souligner la tragédie.

- La deuxième expression est encore un exemple de la métaphore structurelle LES EXPÉRIENCES NÉGATIVES SONT UN ENFER.

f. « Le stress post-traumatique est un calvaire pour ceux qui en souffrent, obligés de trouver des conduites d'évitement pour ne pas subir cette mémoire infernale.» (Ibid.)

- La première expression est une métaphore structurelle tirée de la Bible, et notamment de la crucifixion du Jésus Christ. C’est une métaphore plutôt conventionnelle, car le mot calvairepeut signifier simplement torture, douleur, etc.

- La deuxième expression est une métaphore ontologique ou l’on perçoit la mémoire comme une entité, et on le lie avec le concept de l’Enfer à travers la métaphore structurelle LES EXPÉRIENCES NÉGATIVES SONT UN ENFER.

g. « ‘Le stress post-traumatique, c'est comme une présence permanente du passé, qui vous envahit’, décrypte l'historien Denis Peschanski […] » (ibid.).

- La personnification, où le concept du passé peut avoir une présencequi envahit.

h. « […] [C]es chercheurs vont étudier à l'aide de témoignages la manière dont la mémoire se construitaprès des événements historiques marquants. » (Ibid.)

- La métaphore structurelle LA MÉMOIRE EST UNE CONSTRUCTION.

i. « ‘Si je pouvais prendre cette partie-là de ma vie et l'effacer, je le ferais’, explique Sophie Parra. » (Ibid.)

- La métaphore ontologique LA VIE EST UNE ENTITÉ EN PARTIES.

j. « La personne traumatisée doit arriver à comprendre le fonctionnement de sa ‘mémoire infernale’, qui agit ‘comme une torture sans fin’[…] » (ibid.).

- La première est la métaphore de l’Enfer, où la mémoire des choses négatives est conceptualisée comme ayant les traits de l’Enfer.

- La deuxième est la métaphore structurelle LES ÉTATS SONT DES VOYAGES, où les états ont leur début et leur destination.

k. « ‘Quand on comprend que l'enfer ne va pas durer toute la vie, on a déjà beaucoup plus de forces’, raconte Muriel Salmona. » (Ibid.)

- Encore une fois la métaphore de l’Enfer, ici liée à la métaphore de l’exemple mentionné au-dessus : LES ÉTATS SONT DES VOYAGES.

l. « Quand l'attentat revient à sa mémoire, celui-ci peut alors ne plus le subir. » (Ibid.)

- La métaphore ontologique de la personnification où l’on perçoit la mémoire comme une personne qui attend les souvenirs.

m. « Les victimes sont certes écoutées au moment de l'événement et lors des commémorations, mais au-delà, elles se sentent souvent démunies, confrontéesparfois à une actualité qui ravive leur douleur. » (Ibid.)

- La métaphore ontologique/personnification : le concept de l’actualité perçu comme une entité à confronter, et en même temps comme une personne qui à la capacité de raviver une autre chose abstraite, notamment la douleur, elle-aussi personnifiée.

n. « Comment se reconstruireaprès le Bataclan? » (Lutaud, 2017)

- La métaphore structurelle UNE PERSONNE/L’ESPRIT EST UNE CONSTRUCTION.

o. « […] [U]n rescapé raconte dans un livre les étapes d'un difficile retour à une vie normale. » (Ibid.)

- La métaphore structurelle LE RÉTABLISSEMENT EST UN TRAJET.

p. « […] [L]a particularité des attentats du Bataclan: un mode de vie qui a été touché. » (Ibid.) - La métaphore ontologique où l’on perçoit le concept de mode de vie comme une entité.

4.2.2. L’Express 4.2.2.1. En 2015

a. « Paris - Vendredi 13. Dans la soirée, la capitale est en plein chaos, brisée par une vague d'attentatsquasi simultanés. » (AFP : « Paris, 13 novembre », 2015)

- La première expression est la métaphore ontologique du contenant où l’état de chaos est perçu comme un contenant par la préposition en.

- La deuxième expression est la métaphore structurelle LES ÉVÉNEMENTS SONT DES FORCES EN MOUVEMENT par laquelle on souligne la violence des événements passés, en particulier en utilisant le verbe briser.

b. « La menace terroriste est là, omniprésentedepuis les attentats de janvier. […] Les alertes à la bombe rythment le quotidien. » (Ibid.)

- La première expression est la métaphore ontologique – le concept de menace conceptualisé comme une entité présente.

- La deuxième expression est la métaphore structurelle LA ROUTINE EST UN RHYTHME. Ici on veut mettre l’accent sur le fait que le terrorisme, sous forme d’alertes à la bombe, fait partie du quotidien des Français.

c. « Le début d'une soirée sanglante. » (Ibid.)

- La métaphore structurelle LA VIOLENCE/LE MEURTRE EST LE SANG, où l’on donne une valeur esthétique à la période où les événements se sont passés.

d. « Au moins sept attaques terroristes sans précédent ontsecoué la capitale vendredi soir […] » (L’EXPRESS.fr et AFP).

- La métaphore structurelle LES ÉVÉNEMENTS SONT DES ACTIONS PHYSIQUES.

e. « Dans une ville calme, au milieu d'habitants hésitant entre dignité et colère. » (Tugdual, 2015)

- La métaphore ontologique par laquelle les concepts de la dignité et de la colère sont conceptualisés comme des entités entre lesquelles on peut choisir, ou entre lesquelles on peut se trouver.

f. «Un parfum d'après 7 janvier flotte : les automobiles accordent la priorité aux deux-roues. » (Ibid.)

- La métaphore structurelle LES SOUVENIRS SONT LES SENS, où l’on conceptualise un souvenir d’un moment au passé comme quelque chose qu’on peut sentir, voir, ouïr, etc.

g. « Plus haut […] s'échappe la rue de la Fontaine au roi, siège de la pizzeria Casa Nostra, autre lieu d'horreur[…] » (Ibid.)

- La première expression est la métaphore structurelle UN ÉVÉNEMENT NÉGATIF EST L’HORREUR.

h. « Beaucoup de gens et peu de journalistes, en ce début de matinée, se serrent pour admirer les petites bougies résister au vent et les bouquet de fleurs s'incliner devant la mémoire des insouciants, des innocents, des disparus. » (Ibid.)

- Les deux expressions sont les exemples de la personnification : les bougies qui résistent, et les bouquets qui s’inclinent. En plus, la mémoire est perçue comme une entité physique (la métaphore ontologique).

4.2.2.2. Après 2015

a. « La France vient de plonger dans l'horreur. (AFP : « Vendredi le 13 novembre », 2016) - La métaphore double : on a la métaphore structurelle UN ÉVÉNEMENT NÉGATIF EST L’HORREUR, qui est en combinaison avec la métaphore ontologique du contenant – l’horreur est un contenant dans lequel on peut plonger.

b. «Le concert devient carnage». (Ibid.)

- La métaphore ontologique où les concepts de concert et de carnage sont conceptualisés comme des entités – une entité devient une autre entité.

c. «Règne alors ‘un silence glacial’, rompu seulement par les sonneries des téléphones portables qui retentissent dans les poches des morts. » (Ibid.)

- Deux métaphores : la métaphore ontologique LES ÉTATS NÉGATIFS SONT FROIDS, où le terme glacial se réfère à l’atmosphère générale de l’endroit ; et la personnification (la métaphore ontologique) du silence qui règne.

d. « A 00H18, l'assaut des forces d'élite est donné. […] C'est la fin. Les enquêteurs découvrent une ‘boucherie’. (Ibid.)

- La métaphore structurelle LES HOMMES SONT DES ANIMAUX où le concept d’une boucherie (par rapport à la viande) et projeté sur le concept d’assaut et de meurtre.

e. « Malgré 'la peine' et la difficulté de 'passer à autre chose', les Parisiens ont trouvé[…] la forcede lancer des appelsà 'l'intelligence' et à la 'tolérance'. » (AFP : « 13-novembre », 2016)

- La première expression est la métaphore ontologique UNE ACTION EST UN VOYAGE où l’on conceptualise le concept de faire autre chosecomme étant une destination à laquelle on peut passer.

- La deuxième expression est aussi une métaphore ontologique où l’on conceptualise le concept de force comme une entité qu’on peut trouver.

- La troisième expression est la métaphore ontologique LA COMMUNICATION EST UNE ACTION PHYSIQUE, dans laquelle ce que l’on communique est perçu comme un

« paquet » d’un appel que l’on lanceaux autres.

f. « Devant le stade de France, près de Paris, les bars et les restaurants endeuillés de la capitaleou la salle de concert du Bataclan […] » (Ibid.)

- La personnification des restaurants comme étant en deuil à cause des événements passés.

g. « ‘Il est important de comprendre comment on en est arrivé là, pourquoi il y a une cassure entre deux jeunesses’ […] » (ibid.)

- La métaphore ontologique où l’on conceptualise les deux groupes des jeunes comme des entités physiques entre lesquelles il y a une cassure.

h. « Dimanche, les habitants du quartier ont affiché leur volonté de ne pas céder à la peur et à l'intolérance croissantedans la société française. » (Ibid.)

- Double métaphore : la métaphore structurelle LES ÉMOTIONS SONT LA GUERRE ; et la métaphore ontologique où l’on perçoit le concept de l’intolérance comme une forme ayant des dimensions physiques.

i. « […] 'ils ont essayé de nous enterrer, ils ne savaient pas que nous étions des graines.' » (Ibid.)

- La métaphore structurelle LES HOMMES SONT DES PLANTES.

j. « Les attentats ont ‘marqué la vie du quartier’ […] » (ibid.).

- La personnification des attentats et de la vie du quartier.

k. « 'Comment continuer à vivre après avoir été frappé par le terrorisme, comment ne pas se nourrir de ressentiments, ni de haine' […] » (ibid.).

- La métaphore ontologique LES ÉVÉNEMENTS SONT DES ACTIONS PHYSIQUES, ainsi que la personnification du terrorisme.

l. « […] appelant à ‘combattre la stigmatisation et la division’. » (Ibid.)

- La métaphore structurelle LES CONCEPTS NÉGATIFS SONT DES ENNEMIS.

m. « "Vive la tolérance, vive l'intelligence et vive la France !". » (Ibid.)

- La personnification des concepts abstraits, conventionnellement utilisée pour exprimer les pensées liées au patriotisme.

4.2.3. Le Point 4.2.3.1. En 2015

a. « Alors que les attaques se sont enchaînées tout au long de la soirée dans la capitale, les témoignages et les hommages se multiplient. » (LePoint.fr, 2015)

- La première expression est la métaphore ontologique LES ÉVÉNEMENTS SONT DES ACTIONS PHYSIQUES.

- La deuxième expression est la métaphore ontologique où les concepts de témoignage et d’hommage sont perçus comme des entités qui existent en nombres.

b. « Je suis passé par tous les sentiments, l'espoir, puis l'acceptation de la mort même si je fermais les yeux pour ne pas la voir[…] » (6Medias, 2015).

- La première expression est la métaphore structurelle LES SENTIMENTS SONT DES VOYAGES où les concepts abstraits sont perçus comme des étapes qu’on passe sur le chemin.

- La deuxième expression est la personnification du concept de la mort (on ne peut pas la voir avec nos yeux dans la vie réelle).

c. « Près de trois heures, une éternité en enfer. » (AFP : « Dans le charnier », 2015)

- La métaphore ontologique LES ÉVÉNEMENTS NÉGATIFS DURENT LONGTEMPS. Ici, la période limité de trois heures et présentée comme n’ayant pas de fin.

- La métaphore structurelle UN ÉVÉNEMENT NÉGATIF EST L’ENFER.

d. « […] les Eagles of death metal […] jouent depuis trois quarts d'heure devant une foule jeune et compacte […] quand surgit l'horreur. » (Ibid.)

- La métaphore ontologique où l’on conceptualise le concept d’horreur comme une entité qui surgit.

e. « ‘Je sentais le sang qui coulait par terre’, relate Loïc Wiels, 33 ans, ‘l'onde de choc des gens qui tombaientautour de moi’. » (Ibid.)

- La métaphore structurelle UN ÉTAT EST UN MOUVEMENT ÉLÉCTRIQUE.

f. « ‘Y'en a qui craquaient[…]’ » (ibid.).

- La métaphore structurelle UNE PERSONNE EST UNE CONSTRUCTION.

g. « D'autres, pris au piège, font le mort […] » (ibid.).

- La métaphore structurelle LES HOMMES SONT DES ANIMAUX, car on projette le concept d’attraper un animal avec un piège sur le concept d’hommes étant dans une situation sans sortie.

h. « Dans la fosse, ‘une marée humaine’, ‘l'Enfer de Dante’. ‘Une boucherie’, dit un autre policier. » (Ibid.)

- La première expression est la métaphore structurelle LES HOMMES SONT DES FORCES DE LA NATURE.

- La deuxième expression est la métaphore structurelle UN ÉVÉNEMENT NÉGATIF EST L’ENFER, ici spécifié comme l’Enfer de Dante afin de peintre une image très concrète du lieux.

4.2.3.2. Après 2015

a. « […] cette soirée cauchemardesque restera à jamais ancrée dans la mémoiredes Français.

(« 13 novembre, retour en images », 2016)

- La métaphore structurelle L’ESPRIT EST UN PLAN D’EAU.

b. « Brahim Abdeslam a voulu mourir en martyr, mais n'a su emporter aucun mort avec lui.

Pire que cela : ce soir-là, des hommes et des femmes qu'il voulait tuer ont tenté de le ramener à la vie. » (Leplongeon, 2016)

- Les deux expressions sont des métaphores ontologiques. La première conceptualise le concept de mort comme un objet à prendre avec soi, et la deuxième conceptualise la vie comme un contenant.

c. « Leurs trois fils étaient au Bataclan: vivre le deuil, accompagner les survivants. » (AFP :

« Leurs trois fils », 2017)

- La métaphore ontologique où l’on conceptualise le deuil comme un mode de vie.

d. « L'aîné de 29 ans n'a pas réchappé à la tuerie. » (Ibid.) - La personnification du concept de tuerie.

e. « […] le chagrinde l'absence de Jean qui enveloppe le quotidien[…] » (ibid.).

- La métaphore ontologique où le concept de chagrin est perçu comme une enveloppe de tout ce qu’on fait pendant une journée.

f. «Taire la douleur. » (Ibid.).

- La personnification du concept de la douleur.

g. « ‘Je n'arrive pas à en parler à Marilyne: je sais qu'elle est dans le même état d'esprit’[…] » (ibid.).

- La métaphore ontologique du contenant : l’esprit humain est conceptualisé comme un contenant dans lequel on se trouve.

h. « […] les portes du Bataclan se sont enfin rouvertes samedi, pour un concert de Sting:

"C'est ce soir que je reprends ma vie comme elle était avant", a confié un survivant avant d'entrer dans la salle parisienne. » (AFP : « Réouverture du Bataclan », 2016)

- La métaphore ontologique où la vie est perçue comme une entité qu’on peut reprendre.

i. « […] l'émotion était particulièrement viveavant de retrouver la salle […] (ibid.).

- La personnification du concept de l’émotion en général.

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