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(Joël et le Commissaire)

Dans le document Se souvenir du lendemain, Simon FALCONORAS (Page 46-50)

La salle d’interrogatoire du commissariat : Le Commissaire entre et réveille Joël.

Le commissaire : Debout, Monsieur Moussaillon. Allez debout ! Cette fois, il est vraiment l’heure de se réveiller … Alors, vous êtes décidé à parler maintenant ? Joël (après un temps pour reprendre ses esprits) : Commissaire, je vous le répète, je vous ai dit tout ce que je savais. Il faut me croire.

Le commissaire : Bon, je dois vous relâcher, c’est la loi, mais je garde un œil sur vous. Je suis têtu, vous savez. Si vous êtes coupable je finirais bien par le découvrir.

Joël marque sa lassitude mais ne dit rien. Le Commissaire lui désigne la porte et Joël se dirige vers la sortie. Juste avant de quitter la pièce, il se retourne vers le

Joël : Ah ! Au fait, Commissaire, méfiez-vous, j’ai fait un nouveau rêve : j’ai revu le chef des terroristes. Eh bien, il se débarrassait de votre corps dans le puits de la ferme. Là où je les avais vus la première fois. Et derrière le buisson sur la droite, il y a une cache.

Le Commissaire (las): Eh bien, on peut dire que vous êtes têtu, vous aussi. Vous en faites pas pour moi, le lascar est plutôt mal en point et de toute façon il est sous les verrous, hors d’état de nuire et il n’est pas près d’en sortir.

Joël : N’empêche, j’ai vu ce que j’ai vu…. Prenez garde à vous, Commissaire !

Le commissaire hausse les épaules.

Scène 9 (Joël et Marianne)

Le salon des Moussaillon : Joël est de retour. Le portrait des ancêtres est toujours en place, mais il s’agit maintenant de Célestin et de la belle Angèle aux cheveux si noirs, avec une date : 1900. Marianne et Joël s’embrassent chaleureusement.

Marianne : Ah ! Mon pauvre Joël, te revoilà. Tu as réussi à te sortir des griffes de ce commissaire. J’ai vu Pierre, il nous a tout raconté. Si tu voyais ta fille, elle revit. Mon Joël, mon héros ! Que je suis contente que tout se termine aussi bien !

Ils s’embrassent à nouveau. Puis Marianne va chercher un courrier dans le tiroir.

Joël : Moi aussi je suis soulagé. Mais un peu inquiet pour le commissaire. Je l’ai vu en rêve et il était pas dans sa meilleure forme. Je l’ai mis en garde mais il a pas pris ça au sérieux.

Marianne tend le courrier à Joël.

Marianne : Tiens, Joël, tu as reçu un courrier. C’est signé Mr Dudras.

Joël examine l’enveloppe à son tour.

Joël : Dudras ? Ah, oui, c’est l’employé de l’état civil.

Joël : Oui c’est ça : « Monsieur Célestin Moussaillon épouse Mademoiselle Angèle Michalon le 1er décembre 1900 en la mairie du 16ème arrondissement. » Et il y a toute la description généalogique. Tiens, je suis là. Tu y es aussi, avec la date de notre mariage et celle de la naissance d’Anne. Et pour Pierre, Il y a toute sa famille, les Ventoux. Ils sont nombreux, dit donc ! « Monsieur Charles-Henri Saint-Ventoux épouse Mademoiselle Anicette Michalon le 3 août 1903 toujours en la Mairie du 16ème arrondissement. » et il confirme qu’elles étaient bien sœurs, ou

demi-sœurs, plus exactement … le même père. Il parle aussi de Michèle la troisième sœur, adoptée, elle, par les parents Michalon alors qu’ils désespéraient d’avoir un enfant. Après quoi Angèle est née, peu de temps après. Finalement ils auront eu trois filles. Michèle, elle, est restée célibataire, elle n’a jamais eu d’enfant.

A propos de courrier j’ai retrouvé une lettre de Charles-Henri adressée à Célestin et Angèle. Elle a été expédiée d’Afrique du sud où il s’était enfui suite à ses déboires amoureux. Elle était glissée dans la couverture du journal de Célestin. C’est la lettre d’un repentant, cela explique pas mal de choses.

Il sort la lettre et la lit:

« Mes chers amis, je ne suis plus le même homme. Je suis parti loin, très loin.

Toute cette violence me répugne. Insensé que je suis, comment ai-je pu croire qu’elle résoudrait mes problèmes ?

Avant tout, ce qui compte, c’est vous. Mes très chers amis, il faut que vous viviez votre vie comme vous l’entendez, ne tenez pas compte de ce qui s’est passé, oubliez tout, oubliez moi.

Toi, Angèle, si tu aimes Célestin, épouse-le, il t’aime sincèrement et il te mérite, c’est un homme de bien. Ce n’est pas pour rien qu’il a été si longtemps mon meilleur ami. Et toi, Célestin, épouse Angèle sans remord, si je suis parti ce n’est pas par sacrifice, c’est que je sais que c’est le mieux que je puisse faire, pour vous et pour moi aussi. Je vais voyager et prendre le temps nécessaire pour comprendre ce qu’il s’est passé. Si je reviens un jour, c’est que je serais définitivement apaisé et que je pourrais alors reprendre le cours d’une vie sur d’autres rails, vers une meilleure destination. Ne soyez pas reconnaissants, vous ne me devez rien, c’est moi qui vous dois des excuses.

Croyez en ma sincérité et pardonnez-moi pour tout le mal que j’ai pu vous faire. Et rendez-moi un service : aller voir Anicette et racontez lui ce qu’il s’est passé et montrez lui cette lettre. Je sais qu’elle aussi a été très affectée par cette affaire. Transmettez-lui mes sincères excuses, à elle aussi, pour le mal que j’aurais pu lui faire.

Je confis cette lettre à un jeune journaliste britannique que j’ai croisé, ici, en Afrique du Sud, un certain Winston Churchill. Il rentre chez lui. Il m’a assuré qu’il avait prévu de faire un détour par Paris, il vous la remettra»

Winston Churchill tu te rends compte, Charles-Henri a rencontré Winston Churchill en Afrique du Sud, et il lui a confié son courrier.

Il ajoute :

« Le monde est vraiment petit, j’ai rencontré un certain Justin Garrigole, qui habite Paris dans le XVIème et justement il rentrait en France, j’aurais pu lui confier ce courrier, mais je me suis souvenu de ta mise en garde Célestin : « méfie-toi de Monsieur Garrigole ! ». Sur le coup je n’ai pas compris, mais quand j’ai rencontré Justin Garrigole je me suis dit qu’il s’agissait plus que d’une simple coïncidence. Alors j’ai préféré la confier à ce journaliste qui me semble digne de confiance et avec qui j’ai tout de suite sympathisé. »

Marianne : Eh bien c’est incroyable tout ça ! Je n’en reviens pas. Je ne préfère pas y penser, je vais avoir mal au crâne, c’est incroyable … Bon, moi ça me donne le tournis, j’arrête d’y penser … on en reparlera plus tard … peut-être ... Je te laisse, il y a un mariage à préparer. J’ai du boulot. Ça vaudra mieux que de se tordre le cerveau. A côté des Saint-Ventoux, nous sommes vraiment pas très nombreux, un véritable clan ces Saint-Ventoux. Ce ne doit pas être uniquement leur fête à eux, il faut que ce soit aussi la nôtre. Il va falloir nous imposer un peu.

3

ème

Intermède (Chronodège)

Le convoi du Temps : Chronodège se masse la tête, les épaules et les côtes comme pour se soulager de violents coups qu’il aurait reçus.

« Et voilà, le tour est joué. Vous, naturellement, vous n’avez rien ressenti, Tout juste un petit coup de tonnerre, peut-être ? Et pourtant pour moi, qui suis à la tête du

convoi, je vous assure que ces changements d’aiguillages ont été un véritable séisme. Un tremblement de temps comme je n’en avais encore jamais subi auparavant. Un véritable cataclysme qui m’a projeté à l’autre bout de la motrice. J’en suis encore tout contusionné. Mais il fallait en passer par là. J’ai pu reprendre le contrôle du convoi avant qu’il ne verse.

Maintenant le passé est devenu conforme à un futur acceptable pour nous tous. Le convoi a repris sa course folle mais sur une voie nouvelle et, de là, j’entrevois, devant nous, un avenir plus serein.

Il reste à conclure. Le temps s’est encore écoulé, apportant son lot partagé de

bonheurs et de malheurs. Nous allons retrouver notre héros encore quelques années plus tard, Joël, qui est bien entouré. Joël grâce à qui nous allons pouvoir célébrer l’union du destin des deux familles que le passé avait si gravement menacé. Entre-temps, un petit-fils nous a rejoints à bord, pour perpétuer la légende. Par lui, notre victoire sera encore plus belle et vous allez en être vous-même les témoins. »

Dans le document Se souvenir du lendemain, Simon FALCONORAS (Page 46-50)

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