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lui demandant de rebattre le jeu. D’après les observations des auteurs du présent ouvrage, les joueurs superstitieux sont souvent les moins habiles.

Un bon joueur de Poker peut s’attendre à réaliser un profit à long terme s’il affronte des joueurs moins chevronnés (Turner et Fritz, 2002). La majorité des joueurs s’adonnent aux jeux de hasard comme activité ludique, mais Hayano (1982) estime qu’un plus petit nombre de personnes jouent purement pour s’assurer un revenu. Hayano, un anthropologue qui a été pendant dix ans participant-observateur dans une salle de cartes en Californie, a pu identifier quatre types de joueurs professionnels : 1) ceux qui s’adonnent aux jeux de hasard pour augmenter leur revenu provenant d’un emploi régulier ; 2) ceux qui possèdent une source de revenu extérieure comme une pension ou un compte en fiducie ; 3) ceux qui ne tirent qu’un revenu de subsistance de leurs activités de jeu et qui ont du mal à boucler leur budget ; et 4) ceux qui sont joueurs de carrière, dont le revenu entier provient du Poker et qui s’identifient fortement au Poker en tant que choix de profession. Seulement un très petit pourcentage de joueurs arrivent à tirer plus qu’un revenu de subsistance en jouant au Poker.

Dans les paris sportifs, en règle générale le bookmaker suit un processus similaire en

établissant la cote puis en l’ajustant selon la demande. Au départ, un bookmaker établit la cote en se basant sur certains renseignements à propos des équipes concurrentes. Ce n’est pas pour pouvoir tromper le parieur qu’il établit une cote, mais bien pour s’assurer que la maison, qu’il s’agisse de lui-même, de l’hippodrome ou du casino, encaissera des paris de chaque côté du match ou de la course. Si le bookmaker sous-estime la force d’une certaine équipe, il peut perdre de l’argent. S’il dresse ses comptes avec justesse, il gagnera plus d’argent peu importe l’identité du gagnant. Le résultat de ce processus est que la valeur différentielle d’un pari est retirée de la compétition (p. ex., de la course de chevaux ou du match de football), de telle manière que le résultat de ce pari se rapproche davantage de celui d’un pari sur un événement aléatoire.

Dans le cas de la Bourse, la demande pour une action et sa valeur sous-jacente (le potentiel de profit d’une entreprise) fonctionnent comme dans le cas d’une cote de pari mutuel. Lorsque des investisseurs achètent les actions d’une entreprise qu’ils croient avoir un certain potentiel de profit, le cours de ces actions monte, réduisant ainsi la cote de gain potentiel pour les autres personnes qui songent à investir dans ces mêmes actions. Les dernières nouvelles à propos d’une entreprise, telles que des bénéfices record ou l’annonce d'une baisse des prévisions par rapport aux résultats escomptés, sont rapidement prises en compte dans le cours de l’action. Les cours des actions diffèrent du pari mutuel en ce sens qu’ils oscillent indépendamment les uns des autres. C’est-à-dire qu’à un moment donné, tous les titres du marché pourraient être surévalués, phénomène qui s’est produit par exemple lors du boom dans le secteur technologique de la fin des années 1990, ou bien ils pourraient tous être sous-évalués, comme lors de la Crise de 1929. Une autre différence clé entre la Bourse et le pari mutuel est que l’achat d’une action n’est pas un pari ponctuel ayant une fin précise, mais bien une entité qui existe à long terme et qui fluctue avec le temps. En tant que tel, l’achat d’une certaine action qui au départ peut sembler un mauvais pari pourrait, un an plus tard, s’avérer un bon pari.

Il est possible pour un joueur de gagner aux jeux de probabilité subjective s’il est capable d’estimer la cote, l’écart des points ou certaines valeurs avec plus de justesse que ne le font les bookmakers ou les autres joueurs. La difficulté dans tous ces types de jeux de hasard est de vaincre l’efficience du marché, c.-à-d. la vitesse à laquelle les nouvelles ou autres données sont prises en compte dans le cours des actions. Le temps que le joueur moyen ait pris connaissance d’un facteur qui pourrait influencer le cours du marché ou le résultat d’une course, ce facteur aura déjà été pris en compte dans le calcul du cours d’une action ou de la cote des gains dans une course de chevaux. L’information n’étant toutefois jamais disséminée

de façon régulière, un parieur peut, en étudiant soigneusement la situation, obtenir un avantage.

Paris sur courses de chevaux

Parier sur les résultats d’une course est l’une des formes les plus anciennes de jeux de hasard.

Avant la course, un joueur place son pari sur un cheval quelconque. Le joueur peut placer un pari gagnant (qu’un cheval terminera en première place), un pari placé (qu’un cheval terminera premier ou deuxième) ou un pari classé (qu’un cheval terminera parmi les trois premiers). Un pari gagnant rapporte davantage qu’un pari placé ou qu’un pari classé. Un pari exacta est un pari sur les deux premiers chevaux de la course ; le joueur ne gagne ce genre de pari que si les deux chevaux qu’il a choisis terminent la course exactement dans l’ordre indiqué. Il existe également d’autres types de paris, par exemple, parier sur le gagnant d’au moins deux courses consécutives. Au Canada le pari minimum sur un cheval est généralement de 2 $. Si la cote est à 2 contre 1, un parieur gagnant recouvre environ 6 $ (un gain de 4 $ plus le montant du pari originel de 2 $). Le paiement est toutefois fonction de la cote au départ de la course, et non pas de la cote qui figure au Daily Racing Form. Si trop de gens parient sur le même cheval, la valeur du paiement diminue.

Comme nous l’avons expliqué plus haut, dans la section intitulée Comment fonctionne l’avantage de la maison de jeu?, la cote affichée est généralement le résultat d’une

surestimation des chances qu’un cheval gagne, ce qui entraîne une cote des gains inférieure aux probabilités véritables que ce cheval ne gagne pas. En surestimant les chances de gagner de chaque cheval, le bookmaker ou l’hippodrome sous-paie le parieur gagnant.

Aux courses de chevaux, la cote dépend directement du comportement collectif des parieurs.

Selon la méthode du pari mutuel, la cote des gains est inversement proportionnelle au montant d’argent parié sur chaque cheval. L’hippodrome soustrait environ 17 % du montant gagé sur chaque course et distribue le reste parmi les parieurs gagnants (Stern, 1998). Les exploitants d’un hippodrome peuvent passer un certain temps à calculer exactement combien ils doivent à chaque gagnant.

Aux courses de chevaux, l’art d’établir des pronostics est le processus selon lequel un parieur essaie de calculer la cote véritable d’un cheval et d’identifier les chevaux sous-évalués dans la cote affichée. Les résultats passés d’un cheval sont généralement fournis dans le Daily Racing Form, qu’un joueur peut se procurer à l’hippodrome contre une somme modique. Les

capacités d’un cheval étant toutefois prises en compte dans le calcul du paiement, le seul moyen qu’a un parieur de gagner de l’argent est de prédire les résultats avec plus de justesse que ne font le bookmaker et la majorité des autres parieurs. Par exemple, si beaucoup de gens

parient sur un cheval très populaire parce qu’il est le descendant d’un autre cheval qui a connu beaucoup de succès, la cote affichée peut être différente de la cote véritable.

Les variables que l’on peut utiliser pour prédire les résultats d’une course sont très

nombreuses et comprennent, entre autres : les résultats passés d’un cheval (victoires contre pertes) ; son pedigree ; sa classe ; sa vitesse dans les courses précédentes, ajustée ; son tempérament ; son éleveur ; son entraîneur ; les conditions météorologiques et de la piste ; et l’assortiment des autres chevaux engagés dans la course.

Andrew Beyer (1983), chroniqueur de courses au Washington Post et auteur de quatre ouvrages qui expliquent comment choisir les chevaux gagnants, se base sur ses études de la vitesse des chevaux pour formuler la plupart de ses paris. Avant la publication de sa méthode, le facteur de la vitesse était sous-utilisé dans les calculs des parieurs car ils ne disposaient alors que du temps brut (le temps qu’il faut pour qu’un cheval termine une course), donnée qui ne reflétait pas avec justesse le potentiel des chevaux sur des pistes de longueurs

différentes et dans des conditions différentes. Avec sa méthode, Beyer a inventé une unité de mesure qui prend en compte la distance et les conditions d’une piste de course. Une fois popularisés, ces chiffres de vitesse sont devenus l’une des variables sur lesquelles se basent les parieurs pour placer leurs paris et ils sont, par conséquent, pris en compte dans le calcul de la cote (voir Greenhouse, 1998, pages 48–51 ; et Beyer, 1983). Ainsi, les pronostics qui se basent sur la vitesse des chevaux ne sont désormais plus une méthode fiable pour gagner parce que le « marché » incorpore efficacement ces données dans la cote des gains.

Le gain pour un cheval quelconque est inversement proportionnel à la valeur des paris que placent les joueurs sur ce cheval. Pour placer leur pari, les joueurs se fondent sur leur estimation de la capacité d’un cheval d’après ses résultats passés. Ainsi, la seule façon pour un joueur de gagner à long terme est de savoir quelque chose qu’ignorent les autres joueurs.

Selon Beyers (1983), établir des pronostics en se basant sur le parcours est une façon

d’acquérir des renseignements qui ne sont pas à la portée de tous. Le pronostiqueur se livre à une étude détaillée du parcours, des courses antérieures et des autres chevaux, puis il utilise ces résultats pour ajuster son interprétation des chiffres de vitesse. Supposons que lors de sa dernière course, le cheval X était relégué à l’extérieur de la piste, soit la distance la plus longue, ou bien qu’il était « pris dans le panier » (entouré d'adversaires qui l’empêchaient de se dégager) durant le premier quart de la course, mais que par la suite il a surmonté ces problèmes et a terminé en quatrième place. Ce cheval pourrait être coté à 10 contre 1, mais sa cote véritable serait plus près de 8 contre 1. Par contraste, supposons que lors de sa dernière course, le cheval Y a commencé en première position puis a gagné sans grand effort parce que ses concurrents très forts étaient « pris dans le panier » par d’autres chevaux plus faibles.

Dans une nouvelle course, le cheval Y pourrait bien être le favori des joueurs, mais du point

de vue du pronostiqueur, c’est le cheval X qui représente un meilleur pari car il est sous-évalué, tandis que le cheval Y pourrait être surévalué.

En recherchant ce genre de renseignement sur le parcours d’une course, un parieur peut en théorie obtenir un avantage sur ses semblables. Comme au comptage de cartes, un tel système exige non seulement énormément de temps et de patience, mais aussi la capacité de maîtriser l’excitation et les émotions instinctives qu’a tendance à ressentir le parieur lorsqu’il s’attend à une victoire.

Paris sportifs

Bien que les sports soient des jeux d’adresse, les paris sur des résultats d’événements sportifs impliquent un degré important de hasard. Les paris sportifs ressemblent beaucoup aux paris sur courses de chevaux : le parieur doit étudier les résultats passés des équipes qui s’affrontent en prenant en compte leur condition physique actuelle pour déterminer laquelle des équipes à l’avantage. Les paris sur équipes sportives ne dépendent pas de la cote, car le plus souvent ils sont équilibrés par une estimation de l’écart qu’il y aura entre l’équipe gagnante et l’équipe perdante ; cela s’appelle parier sur l’écart de points. Supposons que les Maple Leafs de Toronto jouent contrent les Canadiens de Montréal et que les Canadiens ont déjà gagné beaucoup plus de matchs que les Leafs. Un bookmaker peut estimer, par exemple, que les Canadiens gagneront ce match par un écart de trois buts. Dans un tel cas, un pari sur les Canadiens ne sera gagnant qui si les Canadiens remportent le match par trois buts ou plus, tandis qu’un pari sur les Leafs sera gagnant si les Canadiens remportent le match par deux buts ou moins ; on dira alors que les Leafs auront « couvert l’écart de points ». Utilisée correctement, la méthode de l’écart de points transforme les résultats d’un pari en valeurs essentiellement aléatoires. Dans certains événements sportifs, les joueurs font leurs paris de la même manière qu’aux courses de chevaux. Dans d’autres jeux comme le baseball, ils parient sur une ligne d’argent plutôt que sur l’écart de points, mais le but reste essentiellement le même : mieux répartir les paris des deux côtés d’un match.

En règle générale, dans la plupart des paris sur l’écart de points, un parieur doit risquer 110 $ pour chaque tranche de 100 $ qu’il veut gagner. La différence entre le pari et le rendement (10 $) représente la commission du bookmaker (vigorish), autrement dit l’avantage de la maison (4,55 %), soit un pourcentage de gain de 95,4 % pour le parieur.

Comme l’écart de points est le résultat d’un calcul subjectif, il n’est jamais parfait et donc le parieur a des chances de gagner s’il arrive à calculer la cote véritable avec plus de justesse que le bookmaker ou que le public. De nombreuses méthodes lui sont disponibles pour prédire qui sera le gagnant le plus probable d’un événement sportif, et il peut d’ailleurs se procurer des statistiques de sports dans les journaux ou en ligne.

Le seul moyen qu’un parieur peut battre la cote est de découvrir un facteur sous-évalué par le bookmaker ou par le collectif des parieurs. Pour ce faire, le parieur doit malheureusement se mesurer à l’efficience du marché. Tout renseignement sur une équipe qui n’est pas de

l’information provenant d’initiés et qu’un parieur pourrait utiliser pour augmenter ses chances de gagner serait également à la portée des autres parieurs et serait donc pris en compte dans le calcul de l’écart final de points (Stern, 1998). L’efficience du marché n’étant toutefois jamais parfaite, tant qu’un nombre suffisant de joueurs non-professionnels miseront sur leur équipe préférée, le joueur professionnel, lui, se verra offrir des occasions de gagner.

Spéculation boursière : actions, options et marchés de produits de base

Techniquement parlant, les marchés d’actions, d’options, de devises et de produits de base ne sont pas des établissements de jeu. L’offre d’actions et d’options est un moyen pour les entreprises de lever des fonds en vue de financer leur exploitation. En échange pour son achat de titres d’une entreprise, un investisseur reçoit un pourcentage des bénéfices de l’entreprise sous forme de dividendes, ainsi que des gains en capital sur ses investissements. Les produits de base sont simplement des produits bruts comme le blé, le café, le nickel et l’électricité, échangés sur des marchés réglementés. Les devises sont elles aussi échangées sur des marchés réglementés. En règle générale, un portefeuille diversifié d’investissements en actions est un investissement relativement sûr offrant un rendement attendu positif à long terme.

Ces dernières années, les marchés donnent toutefois l’impression d’être de plus en plus axés sur le jeu plutôt que sur l’investissement. Les investisseurs tentent d’acheter des titres sous-évalués ou des titres nouveaux et inconnus ayant un potentiel, puis de les revendre pour réaliser un profit.

Il n’existe pas d’avantage de la maison à la Bourse, mais un investisseur doit payer une commission à son courtier pour chaque achat d’actions. Le montant de cette commission varie selon la taille de l’investissement, la valeur du compte, le client et le volume des mouvements d’actions du client (consulter les communications personnelles de Schneider, 1997).3 Les petits investisseurs doivent souvent payer une commission assez importante. Mais les

spéculateurs qui sont en mesure de négocier en grandes quantités peuvent ne payer qu’un très petit pourcentage de commission. Les investisseurs à long terme peuvent généralement

3 Interviewé en 1997 par le premier auteur du présent ouvrage, Jim Schneider a travaillé à la Bourse et était un temps propriétaire d’une maison de courtage. Il a fourni une grande part des renseignements sur le jeu à la Bourse qui figurent dans la présente section.

s’attendre à un rendement positif pouvant atteindre 10 % par an (un gain de 110 %) et même plus. Par contre, à cause du coût des commissions, les investisseurs à court terme doivent souvent travailler contre un rendement négatif.

Comme le joueur à la Bourse cherche à réaliser un gros gain, il placera probablement davantage d’investissements spéculatifs, en visant par exemple de petites entreprises ou des entreprises nouvelles, ou encore des contrats à terme de marchandises. Investir dans une nouvelle entreprise est un projet risqué mais qui présente également un potentiel

extraordinaire de croissance.

L’expression « jouer à long terme » (going long) désigne le fait d’acheter et de retenir longtemps des actions. En plus d’acheter des actions, un investisseur peut choisir d’acheter une option d’achat d’actions à un prix convenu qui arrivera à échéance dans quelques mois, par exemple. Si entre temps le cours de l’action monte, l’investisseur peut lever son option et acheter l’action sous option au prix convenu pour réaliser un profit. Si le cours de l’action a chuté, l’investisseur ne perd que le prix de l’action. Bien qu’il soit moins coûteux et risqué d’acheter des options que d’acheter des actions, le coût des options réduit quelque peu la marge bénéficiaire.

L’expression « vendre à découvert » désigne le fait de vendre, à un prix convenu, des actions que l’on ne possède pas encore en tant que vendeur (on dit du vendeur qu'il est dans une position non couverte). À un moment donné, le vendeur doit remplir ses obligations

d’investissement en achetant réellement l’action pour pouvoir ensuite la rendre à l’acheteur.

Si le cours de l’action diminue avant que le vendeur à découvert ne doive la remettre à l’acheteur, le vendeur à découvert réalise alors un profit car l’action vaut désormais moins que le montant auquel il l’avait vendue au départ. Supposons qu’une action est actuellement cotée à 110 $ et que Samuel s’arrange pour que Jacques l’achète à 100 $, mais que Samuel ne possède pas encore l’action. La semaine d’après, le prix de l’action a baissé à 50 $ ; Samuel l’achète sur le marché public puis il la remet à Jacques. Les 50 $ de plus que Jacques lui avait payés sont la marge de profit de Samuel. Si Samuel effectue toutefois un faux calcul, il pourrait perdre un montant d’argent potentiellement illimité parce qu’il n’existe pas de limite à l’augmentation du cours d’une action. Comme précaution, avant de vendre à Jacques son action à découvert, Samuel pourrait acheter une option d’achat de la même action à un prix raisonnable, ce qui diminuerait quelque peu sa marge de profit (soit le coût de l’option) mais lui permettrait de se couvrir pour éviter de se ruiner.

Dans les marchés de produits de base ou de devises, un investisseur achète ou vend des contrats à terme normalisé pour un produit de base ou une devise étrangère. Un « contrat à terme normalisé » est un contrat d’achat d’un produit de base, caractérisé par un prix et une

échéance standardisés. L’investisseur qui achète des contrats à terme normalisé réalise un profit si le prix des produits de base augmente, et il enregistre une perte si le prix des produits de base diminue. Il peut également vendre des produits de base « à découvert », auquel cas il réalise un profit si le prix diminue.

Grâce à certains progrès récents en technologie, les petits investisseurs peuvent désormais acheter et vendre instantanément des actions, des obligations et des produits de base sur Internet. Auparavant, ce genre de négociation instantanée n’était possible que par téléphone et seulement pour les gros investisseurs. Ainsi, on assiste à l’émergence d’une nouvelle espèce de joueur de Bourse connu sous le nom de spéculateur sur séance ou spéculateur à très court terme. Ce genre de spéculateur essaie d’imiter les négociateurs du parquet de la bourse dont la position de place est généralement fermée à la fin d’une séance. Ils essaient de gagner de l’argent en exploitant les oscillations transitoires du cours d’une action.

Le spéculateur à très court terme décide d’acheter ou de vendre en se fondant sur les tendances à la hausse ou à la baisse du prix des actions et en cherchant un écart plus grand que la moyenne entre le cours acheteur (prix auquel un courtier est disposé à acheter un titre pour son client) et le cours vendeur (prix auquel un courtier vend un titre), ou encore il suit le cours de la valeur de l’action en essayant de prédire de moment en moment jusqu’où ira son prix. Ce genre de prédiction est en grande partie fonction de l’intuition, mais le négociateur expérimenté est censé être capable de « lire » le marché (prédire son comportement).

Une autre stratégie de spéculation sur séance consiste à prendre une position à la fois à long terme et à court terme sur le même titre pour pouvoir se couvrir. Si le cours du titre est à la hausse, le spéculateur sur séance abandonne sa position à court terme dans l’espoir que sa position à long terme lui permettra de réaliser un profit, ou vice versa. Les profits que réalise un investisseur proviennent des fluctuations à court terme dans le prix d’une action—un spéculateur sur séance retient souvent une action pendant seulement quelques minutes. La valeur à long terme d’une action ne figure pas dans l’analyse d’un spéculateur sur séance, et il arrive d’ailleurs souvent qu’un spéculateur ne sache rien d’autre à propos d’une entreprise que son symbole à la Bourse. Le prix des actions peut osciller énormément au cours d’une seule journée, et en théorie un investisseur peut réaliser un profit important en achetant une action lorsque son cours est au plus bas et en la revendant lorsque son cours est au plus haut.

Pendant certaines séances, un spéculateur tient compte de ceux qui achètent et qui vendent un titre quelconque en suivant leur exemple. Le problème du petit investisseur est que les grandes maisons de courtage qui achètent et vendent des actions par grosses tranches ont la capacité réelle de faire osciller le marché. Si elles achètent une action, son prix grimpe parce que l’offre diminue. Si le marché entier, tel un troupeau de moutons, suit l’exemple du chef de file, un seul achat de taille pourrait déclencher une frénésie d’achats. Les petits

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