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Le but du jeu de cartes Blackjack est d’obtenir une main dont la valeur s'approche le plus d’un total de 21, sans dépasser ce chiffre. Les joueurs jouent contre le casino. Si la main d’un joueur est plus près de 21 que celle du croupier, le joueur gagne ; si celle du croupier

s'approche le plus de 21, le croupier gagne. Si le joueur et le croupier ont les mêmes points, ils sont à égalité (push), et le joueur est ni gagnant ni perdant. Si le croupier et le joueur dépassent tous deux 21, ils « sautent » (« crèvent » ou bust), et c’est le croupier qui gagne.

L’avantage de la maison au Blackjack provient du fait que si le croupier et le joueur sautent

tous deux, le croupier gagne. Les figures (Valets, Dames, Rois) et les dix valent 10 points, les as valent 1 ou 11 points, et toutes les autres cartes gardent leur valeur nominale. On dit qu’il y a « un blackjack » ou « un naturel » lorsqu’un joueur parvient à n’importe quelle combinaison des cartes suivantes : as, dix, Valet, Dame et Roi.

Le croupier distribue deux cartes à chaque joueur ainsi qu’à lui-même. D’habitude toutes les cartes des joueurs sont visibles, mais parfois elles peuvent être distribuées face cachée. Le croupier distribue d’abord une carte face ouverte, puis une autre face cachée. Si le croupier a un blackjack, tous les joueurs perdent automatiquement à moins d’avoir eux aussi un

blackjack, auquel cas il y a égalité entre un joueur et le croupier (push), autrement dit le joueur n’a ni gagné ni perdu la partie.

Si le croupier n’a pas de blackjack, il demande alors à chaque joueur, en procédant dans le sens des aiguilles d’une montre, s’il veut tirer une nouvelle carte (hit) ou décliner une autre carte (stand). Si le joueur a un blackjack et que le croupier n’en a pas, le joueur gagne automatiquement. Sinon, le joueur demande à tirer une nouvelle carte en le disant à haute voix ou en grattant la table vers lui. Le joueur peut alors continuer à tirer des cartes jusqu’à ce que son total dépasse 21, auquel cas il perd la partie.

Si un joueur est satisfait de la valeur de sa main, il peut décliner, ou bien il peut doubler sa mise mais en tirant une seule carte de plus, ou encore il peut séparer deux cartes de valeur égale (p. ex. deux 8) pour en faire deux mains différentes. Certaines variantes du Blackjack comme Spanish 21 (Blackjack espagnol) permettent au joueur d’abandonner (de rendre deux unités de son pari, puis abandonner sa main). Une fois que le croupier a distribué des cartes supplémentaires à chaque joueur, le croupier tire ses propres cartes. Le croupier doit décliner lorsque sa main est à 17 ou plus et doit tirer une autre carte lorsqu’il a moins de 17. Un gain rapporte généralement un montant de 1:1 ; si toutefois un joueur gagne avec un naturel, son gain lui rapportera 3:2, soit 1,5 fois le montant du pari.

Il existe de nombreux systèmes de jeu au Blackjack, et beaucoup d’entre eux sont efficaces.

Ils fonctionnent tous sur le principe que le croupier est obligé de jouer en respectant des règles strictes, tandis qu’un joueur a plusieurs options. Par exemple, un joueur peut tirer ou décliner en se basant sur la probabilité que le croupier « saute » avec sa carte visible, ou en se basant sur les cartes qui restent dans le jeu.

Stratégie de base

Dans The Basic Strategy (1966), Thorpe élabore un système très complexe qui fournit aux joueurs de Blackjack une série de règles pour les aider à mieux jouer avec diverses

combinaisons de cartes tout en tenant compte de la carte visible du croupier. Par exemple, si

un joueur a une main d’une valeur de 16 et que la carte visible du croupier est un 10, le joueur devrait tirer une nouvelle carte ; si toutefois la carte du croupier est un 6, le joueur devrait décliner. Ces règles, fondées sur certaines probabilités, sont le résultat de simulations par ordinateur (pour obtenir une explication plus détaillée de cette stratégie, consulter The Basic Strategy par Thorpe, 1966 ; Wong et Spector, 1996 ; Patterson, 1990 ; et Ortiz, 1986). Le joueur n’a qu’à mémoriser cette stratégie de base et s’y tenir.

Dans des circonstances idéales, lorsqu’il n’y a qu’un seul jeu de cartes, un joueur qui suit la stratégie de base n’a pas à composer avec l’avantage de la maison (voir Thorpe, 1966). Avec de multiples jeux de cartes, dans des circonstances idéales il est possible pour un joueur qui suit méticuleusement les règles de la stratégie de base d’obtenir un pourcentage de gain pouvant atteindre 99,5 %. Le chiffre exact dépend du nombre de jeux de cartes sur la table de jeu, des règles particulières au casino et du niveau d’adresse du joueur qui suit la stratégie.

En pratique, la plupart des joueurs de Blackjack ne suivent la stratégie de base qu’en partie (Wagenaar, 1988) et donc obtiennent un pourcentage de gain qui se situe plutôt entre 94 % et 99 %. D’ailleurs beaucoup de joueurs imitent le croupier en déclinant à 17 et en tirant à moins de 17. D’autres joueurs évitent de « sauter » car ils savent que lorsqu’un joueur et le croupier

« sautent » tous deux, la maison gagne toujours. Ils croient ainsi qu’en évitant de sauter, même s’ils déclinent avec un total de cartes très faible comme 12 ou 13, ils pourront battre l’avantage de la maison ; mais en réalité, dans certains cas le fait de décliner avec un total de 12 réduit leur pourcentage de gain. Certaines personnes jouent en suivant leurs instincts. Lors de discussions avec des joueurs, certains d’entre eux se sont plaints que les règles de la stratégie de base étaient en fait fausses, puisqu’ils avaient parfois perdu de l’argent même en suivant ces règles ou parfois gagné sans même suivre la stratégie. Certains joueurs disent aussi que suivre des règles est une façon ennuyeuse de jouer.

Comptage de cartes

Le comptage de cartes est un système de jeu selon lequel un joueur note le nombre relatif des différentes cartes qui sortent d’un jeu (grosses cartes contre petites cartes) dans le but de pouvoir prédire lesquelles restent dans le jeu. Ce système profite du fait que les probabilités relatives qu’une carte sortira d’un jeu (ou de multiples jeux) changent à mesure que davantage de cartes sont distribuées. La méthode du comptage de cartes remonte au XVIIIe siècle, époque où l’on s’en servait pour prédire les meilleurs paris au jeu de Faro (voir Turner, Howard et Spence, 2006). Il a toutefois fallu attendre l’année 1962 pour que Thorpe conçoive et mette à l’essai son système complet pour le Blackjack en utilisant des simulations de comptage de cartes par ordinateur (voir Thorpe, 1966).

À mesure que les cartes sont distribuées, le nombre relatif de grosses cartes et de petites cartes qui restent dans le jeu change parfois. Par hasard, il se peut qu’il y ait plus de petites cartes dans la moitié supérieure du jeu et plus de grosses cartes dans la moitié inférieure du jeu. S’il reste beaucoup de grosses cartes dans le jeu, un joueur avec une main qui a peu de chance de gagner (stiff hand), p. ex., un 10 et un 6, « sautera » très probablement s’il tire une autre carte.

Lorsqu’il reste beaucoup de figures (dix, Valets, Dames et Rois) dans le jeu, un joueur possède un avantage sur le croupier parce qu’il est libre de tirer ou de décliner, tandis que le croupier doit obligatoirement tirer s’il a un total de 16 ou moins. Par contre, si beaucoup de figures ont déjà été distribuées, il en restera relativement moins dans le jeu, et donc un joueur aura moins de chances de gagner. De plus, s’il reste beaucoup d’as dans le jeu, un joueur aura l’avantage car c’est le joueur qui rapporte le plus lorsqu’il tient un blackjack.

D’habitude, le joueur qui utilise la méthode du comptage de cartes doit suivre le nombre relatif de figures et de petites cartes (2, 3, 4, 5 et 6). Le joueur commence par marquer des points en se basant sur les cartes qui ont été distribuées. Les figures et les as sont marqués –1, les cartes plus petites sont marquées +1. Le joueur parie ensuite le montant minimal en suivant la stratégie de base, mais si le comptage de cartes lui est favorable (p. ex., +5), il augmente son pari. De plus, il peut choisir de tirer, de décliner, de séparer des cartes ou de doubler sa mise selon les résultats du comptage de cartes.

Il est important de souligner qu’un joueur doit pouvoir utiliser ce système sans être pris au fait, puisque le comptage de cartes est considéré comme de la tricherie par les casinos. Il est arrivé que des joueurs ayant réussi grâce au comptage de cartes soient exclus à vie d’un casino.

Le comptage de cartes demande beaucoup d’adresse et de patience. Un joueur doit également avoir sur lui une somme assez importante pour pouvoir parer aux suites de pertes

occasionnelles éventuelles. Un grand nombre de compteurs de cartes travaillent en équipes et s’entreaident pour pouvoir saisir les occasions de gain, augmenter leurs réserves d’argent et réduire l’impact à court terme de la variabilité d’un jeu. Pour beaucoup de joueurs ordinaires, le comptage de cartes est une façon ennuyeuse de jouer pour de l’argent. Un des auteurs du présent ouvrage a entendu parler d’une personne atteinte d’un problème de jeu, jadis

compteur de cartes hors pair, qui finissait par perdre parce qu’elle se laissait trop envahir par la fièvre du jeu, ou encore parce qu’elle sentait qu’elle avait de la chance et en oubliait les règles. En outre, les maisons de jeu prennent certaines mesures pour empêcher le comptage de cartes, comme d’exclure les joueurs soupçonnés d’être compteurs de cartes, d’utiliser

davantage de jeux de cartes, ou encore de rebattre les cartes chaque fois qu’un compteur de cartes augmente sa mise (Patterson, 1990). Certains casinos trichent pour s’assurer que les compteurs de cartes perdront (Thorpe, 1966). Des modifications aux règles du jeu ont

d’ailleurs rendu plus difficile le comptage de cartes (Patterson, 1990), et certains progrès récents en technologie des jeux, tels que les batteurs de cartes automatisés et les croupiers électroniques, pourraient même totalement éliminer le comptage de cartes.

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