CHAPITRE 4 : INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS DE L’ÉTUDE 1 ET 2
4.6 Investigations futures
Il apparaît essentiel de poursuivre les recherches dans le domaine de la pornographie chez les adolescents. En effet, Russell (1998) propose qu’il y a une recrudescence de violence dans le matériel pornographique à travers les années dans les médias autres que les vidéos (ex. : Internet, revues, etc.). De plus, le matériel pornographique est de plus en plus disponible (Becker & Stein, 1991 ; Cramer & McFarlane, 1994). Comme les jeunes ont énormément recours aux médias pour s’informer à propos de la sexualité (Cowan & Campbell, 1995 ; Duncan, 1990), il est essentiel d’intervenir dans ce domaine.
IL serait également important de prendre des mesures nécessaires en matière de prévention. Il peut s’agir de réglementation plus stricte en ce qui a trait plus particulièrement à
la pornographie interactive et à l’accessibilité de celle-ci par les jeunes adolescents. La sensibilisation peut également se faire par le biais des programmes d’éducation sexuelle au secondaire. Selon Fisher & Barak (1991), ces cours permettent de rendre compte des effets néfastes possibles de la pornographie sur les attitudes et les comportements.
Enfin, il serait intéressant, pour des recherches futures, d’investiguer davantage le rôle de la pornographie interactive ainsi que ses effets auprès de populations adultes et adolescentes. Aucune étude, à ce jour, ne semble avoir étudié ce type de pornographie. Les recherches actuelles ont plutôt mis l’emphase sur la pornographie virtuelle. Il serait également pertinent de vérifier l’effet de la pornographie interactive violente et non violente.
CONCLUSION GÉNÉRALE
La présente recherche s’est penchée sur les effets du recours à des activités à caractère pornographique sur les attitudes envers les jeunes filles et la sexualité, sur l’exercice de la violence vis-à-vis une partenaire et sur les comportements de harcèlement sexuel envers les jeunes filles rencontrées en milieu scolaire. Les hypothèses ne sont pas toutes confirmées comme en témoignent les analyses de corrélation et de régression. En ce qui concerne les hypothèses de recherche confirmées, le pourcentage de variance expliquée pour les variables dépendantes s’avère faible à l’exception du harcèlement par les gestes. Ce qui sous-tend que d’autres facteurs, autres que le recours à des activités pornographiques, expliquent les attitudes négatives envers les jeunes filles et la sexualité, les comportements de violence physique, psychologique et sexuelle dans les fréquentations ainsi que les comportements de harcèlement sexuel envers les jeunes filles rencontrées en milieu scolaire. Les adolescents qui entretiennent des attitudes négatives envers les jeunes filles et la sexualité et qui manifestent des comportements de violence et de harcèlement sexuel ont possiblement des prédispositions antérieures à la consommation de pornographie. À ce sujet, Roe (1995) avance qu’un faible rendement scolaire est associé négativement à une utilisation de films à contenu violent dont la pornographie. Les consommateurs de vidéos violents proviennent généralement de milieux défavorisés et sont pour la plupart composés de garçons (Roe, 1995). Une théorie expliquant !’utilisation de médias violents en lien avec le rendement scolaire suggère que les jeunes tentent de compenser pour leur faible estime de soi en s’associant à des groupes ou des sous- cultures délinquantes. Il est donc possible que d’autres phénomènes, tels qu’un faible rendement scolaire ainsi qu’un milieu défavorisé et les problèmes en découlant s’avèrent de meilleures variables prédictives de la violence dans les fréquentations.
Aussi, bien que l’étude de Lavoie et Hébert (1999) révèle quatre principaux facteurs de risque en matière de violence dans les fréquentations dans lesquels figure la consommation de pornographie, certaines études ne mentionnent pas ce dernier facteur (Wolfe, Wekerle, Reitzel & Lefebvre, 1998). Il faudrait donc répliquer une telle étude et vérifier l’impact de la consommation de pornographie sur le comportement violent. Il est, par conséquent, possible que des facteurs autres que la consommation de pornographie tels que l’âge de la première
expérience sexuelle, une histoire d’abus, des problèmes d’alcool et de drogues, la colère, l’influence des pairs ainsi que le nombre de partenaires sexuels expliquent mieux la violence dans les fréquentations. On peut émettre l’hypothèse que ces facteurs peuvent également mieux expliquer les attitudes négatives envers les jeunes filles et la sexualité.
Enfin, malgré le fait que le pourcentage de variance s’avère faible pour la plupart des variables, les analyses de corrélation et de régression se révèlent presque toutes significatives entre le recours à des activités à caractère pornographique, les attitudes et les comportements de violence et de harcèlement sexuel. Il est donc nécessaire de réaliser des projets de prévention touchant plus particulièrement à la sexualité. À ce sujet, Kurth, Spiller et Travis (2000) proposent trois changements en matière de sexualité. Tout d’abord, la relation établie entre la sexualité et la domination devrait être brisée. L’emphase devrait plutôt être mise sur les comportements appropriés sexuellement, soit des comportements basés sur l’égalité et le consentement des personnes. En second lieu, une éducation devrait se faire auprès de la population afin de fournir plusieurs alternatives dans les comportements sexuels à adopter (scripts sexuels). Finalement, tenter d’être plus ouvert à propos de la sexualité permettrait !’introduction de nouveaux scripts sexuels basés sur le respect des personnes.
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Annexe A
Tableaux présentant les différentes données socio-démographiques pour T ensemble des participants de l’étude 1 (N = 449) et de l’étude 2 (N = 798)
Tableau 1
Fréquences et pourcentages associés au type de famille de T ensemble des participants de l’étude 1 (N = 449) et de l'étude 2 (N = 7981 Famille N = 449 N = 798 Fréquences % Fréquences % Père et mère 268 59,7 479 60,0 Garde partagée 27 6,0 57 7,1 Père seulement 30 6,7 38 4,8 Mère seulement 69 15,4 128 16,0 Père et conjointe 20 4,5 29 3,6 Mère et conjointe 31 6,9 52 6,5 Autre 4 ,9 15 1,9 Tableau 2
Fréquences et pourcentages associés à Tannées scolaire en cours de l’ensemble des participants de l’étude 1 (N = 4491 et de l’étude 2 fN = 798)
N = 449 N = 798
Année scolaire % Fréquences %
Sec 1
Fréquences
1 ,2 1 ,1
Sec 4 238 53,0 436 55,1
Tableau 3
Fréquences et pourcentages associés à la ville de !,ensemble des participants de l’étude 1 (N = 4491 et de l’étude 2 (TSf = 798)
N = 449 N = 798
Ville Fréquences % Fréquences %
Montréal 259 57,7 496 62,2
Québec 190 42,3 302 37,8
Tableau 4
Fréquences et pourcentages d’adolescents affirmant avoir repris ou non une année chez F ensemble des participants de F étude 1(N = 449) et de T étude 2 (N = 798)
N = 449 N = 798
Reprise année Fréquences % Fréquences %
Oui 127 28,3 214 26,8
Tableau 5
Fréquences et pourcentages associés à Tâge de T ensemble des participants de l’étude 1 (N = 449) et de F étude 2 (N = 798) Age N = 449 N = 798 Fréquences % Fréquences % 14 — — 2 ,3 15 56 12,5 109 13,7 16 206 45,9 368 46,1 17 145 32,3 246 30,8 18 34 7,6 60 7,5 19 5 U 9 U 20 1 ,2 2 ,3 Tableau 6
Fréquences et nourcentaees associés à la culture de l’ensemble des oarticinants selon la de l’étude 1 ÍN = 449) et de l’étude 2 fN = 798)
N = 449 N == 798
Culture Fréquences % Fréquences %
Québ-cana. 363 81,8 606 77,1
Tableau 7
Fréquences et pourcentages associés au degré de scolarité des pères de !,ensemble des participants de l’étude 1 (N = 449) et de F étude 2 (N = 798)
Scolarité N == 449 N = 798 Fréquences % Fréquences % Primaire 18 4,0 43 5,5 Secondaire 188 42,1 293 37,3 Collégial 117 26,2 156 19,9 Universitaire 89 19,9 193 24,6 Je ne sais pas 35 7,8 100 12,7 Tableau 8
Fréquences et pourcentages associés au degré de scolarité des mères de F ensemble des participants de l’étude 1 ÍN = 449) et de l’étude 2 ÍN = 798)
N = 449 N = 798
Scolarité Fréquences % Fréquences %
Primaire 21 4,8 38 4,8
Secondaire 176 39,9 318 40,0
Collégial 104 23,6 205 25,8
Universitaire 100 22,7 157 19,7
Questionnaire évaluant la consommation de pornographie Tiré du questionnaire de Lavoie, Hébert, Vézina et Dufort (2001)
SECTION 15
1- Voici une liste d'activités associées à la pornographie. Indique pour chacune, combien de fois il t'est arrivé de faire l'activité au cours des douze derniers mois.
jamais 1 ou 2 fois 3à5 fois 6 à 10 fois 11 fois et plus a Regarder une revue pornographique (comme
Playboy) ou un journal à scandales (avec
photos et contenu pornographiques)... 0 1 2 3 4 b Lire un livre à contenu érotique ou
pornographique... 0 1 2 3 4 c Entrer dans un site pornographique à
l'ordinateur pour regarder des photos ou pour
correspondre sur le sujet... 0 1 2 3 4 d Regarder un film pornographique (TV, cinéma
ou vidéo)... 0 1 2 3 4 e Jouer à un jeu pornographique à l'ordinateur.... 0 1 2 3 4 f Appeler à une ligne téléphonique érotique... 0 1 2 3 4 g Payer une personne pour échanger des faveurs
sexuelles... 0 1 2 3 4 h Se procurer (en achetant, échangeant, pariant,
etc.) des objets qui ont des images ou des photos pornographiques, érotiques ou de nus (calendriers, jeu de cartes, cassettes, revues,
etc.)... 0 1 2 3 4 i Aller dans un club de danseurs/danseuses ou
dans un établissement où les
Si tu as répondu jamais à toutes ces activités ne réponds pas aux dernières questions.
2- À quel âge as-tu fait une de ces activités pour la première fois? ________ ans
3- Combien de matériel pornographique as-tu en ta possession (revues, cassettes, photos, etc.)? Compte le nombre d'objets total.
4- Conseillerais-tu à quelqu’un qui est peu informé sur la sexualité d'utiliser du matériel pornographique pour en apprendre davantage?
1. Oui 2. Non
5- Certaines activités pornographiques décrivent des situations où il y a aussi de la violence, comme un viol, des échanges sado masochistes, des scènes avec brutalité, etc. Est-ce que pour les activités que tu as dit avoir faites dans la dernière année, la
pornographie était présentée:
1. toujours avec de la violence
2. la plupart du temps avec de la violence
3. moitié du temps avec de la violence, moitié du temps sans violence
4. rarement avec de la violence 5. jamais avec de la violence
Annexe C
Questionnaire évaluant les attitudes envers la violence sexuelle Tiré du questionnaire de Lavoie, Hébert, Vézina et Dufort (2001)
SECTION 4
Les sections 4 à 6 s'adressent uniquement à ceux qui ont eu une relation amoureuse (hétérosexuelle ou homosexuelle) au cours des 12 derniers mois. Si tu n'as pas fréquenté ,,,,1״^ t.,« λ ״״ λ 1״ «״»tí1 ״* דη
■■:;,ï-Sî:;: ■
״ill quelqu'un depuis 1 an, passe à la section 7, p. 10.
Les questions qui suivent servent à recueillir tes opinions et jugements à propos de la violence dans les relations amoureuses hétérosexuelles à l'adolescence. Indique ton degré d’accord ou de désaccord avec l'énoncé en encerclant le chiffre qui correspond le mieux à ton opinion.
L'échelle est la suivante: 1 - Tout à fait en accord
2 - Plutôt en accord 3 - Plutôt en désaccord 4 - Tout à fait en désaccord
12 3 4
Plusieurs filles font accroire à un gars qu'elles désirent un rapport sexuel, tandis qu'elles ne le veulent pas vraiment.
12 3 4
Quand on accepte d'avoir une relation sexuelle avec son-sa partenaire et qu'on change d'idée à la dernière minute, ce n'est pas vraiment un viol si l'autre nous oblige à aller quand même jusqu'au bout.
12 3 4
Si un gars dépense beaucoup d'argent pour une fille lors d'une sortie, il est normal qu'il s'attende à ce qu'elle ait une relation sexuelle avec lui.
12 3 4
Quand les filles se promènent sans brassière (soutien-gorge) ou portent des shorts très courts et un haut ajusté, elles cherchent seulement à attirer le trouble.
5 Si une fille fait du "necking" (embrasser l'autre en échangeant 12 3 4 des caresses) et qu'elle laisse la situation hors de contrôle, c'est
de sa propre faute si le gars la force à avoir une relation sexuelle.
6 La plupart du temps les filles rapportent faussement un viol afin 12 3 4 d'attirer !'attention.
7 Si elle le veut vraiment, n'importe quelle fille en santé peut 12 3 4 résister à un gars qui essaie de la forcer à une relation sexuelle.
8 Une fille peut éviter le viol si elle reste hors des situations 1 2 3 4 dangereuses
9 La tentative de meurtre et l'enlèvement sont des crimes 12 3 4 beaucoup plus graves que le viol.
10 La plupart des filles qui ont des relations sexuelles par la force 12 3 4 physique sont des filles "agaces" et provocantes.
11 Une personne a raison d'exiger d'avoir un rapport sexuel lorsque 12 3 4 ça fait longtemps qu'elle fréquente son ou sa partenaire.
12 Peu importe les agissements de la fille, elle ne mérite jamais 12 3 4 que quelqu'un utilise la force pour l'obliger à avoir une relation
sexuelle.
13 La majorité des filles veulent secrètement que certains gars 12 3 4 utilisent la force pour les obliger à la relation sexuelle.
Annexe D
Questionnaire évaluant les comportements de violence dans les fréquentations (VIFFA) Tiré du questionnaire de Lavoie, Hébert, Vézina et Dufort (2001)
SECTION 6
Voici une liste de choses qu'il arrive que des partenaires fassent lorsqu'ils sont en colère l'un contre l'autre, lorsqu'il y a un conflit dans le couple, ou parce que ça va mal. En te référant à la blonde que tu as identifiée à la page précédente, indique la fréquence à laquelle tu t'es comporté de cette façon avec elle sur le plan émotif, sexuel et physique. Si tu es sorti plus d'un an avec elle, pense seulement aux 12 derniers