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3.5 Modelisation exponentielle a taux de defaillance markoviens

3.5.1 Introduction et hypotheses du modele

On a vu dans la section precedente que le contexte general de la Fiabilite des Logiciels justi e le choix d'une hypothese a priori markovienne pour les v.a.r. i.

En restant dans un cadre tres general on aboutit ainsi a la modelisation suivante :

De nition { 3.13

On appelle

modelisation bayesienne exponentielle a taux de

defaillance markoviens

(BEM) la modelisation generale ou :

 les v.a.r. X

i sont de lois exponentielles de parametres i

aleatoires

:

8i1 , X i Exp(i) H BEM1  conditionnellement a fi g

i1, les v.a.r. X

i sont independantes entre elles.

H BEM2

 Le processus fi g

i1 est un processus de

Markov

, sa loi a priori est donnee par la suite des densites : i(

i j

i,1).

H BEM3

Remarque {

Un certain nombre de modeles bayesiens peuvent ^etre consideres comme

cas particuliers de la modelisationBEM de nie ci-dessus.

On peut par exemple citer le modele de Littlewood et Verrall [67], le modele de Becker et Camaranipoulos [8] ainsi que la version bayesienne du modele Jelinski-Moranda [66]. On a montre dans la section precedente que les hypotheses H

BEM1,H

BEM2 etH

BEM3 de la de nition ci-dessus sont des hypotheses naturelles dans le contexte de la Fiabilite des Logiciels.

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En se placant dans le cadre de la modelisation Pro l Operationnel Poissonnien Homo-gene de la sous-section 1.4.3, on peut donner une autre justi cation aux trois hypotheses precedentes. Ceci est explique ci-dessous.

L'approche Filtrage Optimal

Les hypotheses H

BEM1,H

BEM2 et H

BEM3 peuvent ^etre obtenues en considerant une ap-proche tout a fait di erente de l'apap-proche adoptee ici.

On peut en e et se placer dans le cadre de la modelisation proposee par Gaudoin et Soler [39] (cf. sous-section 1.4.3) ou le pro l operationnel est modelise par unPro l Operationnel Poissonnien Homogene(POPH).

Soler [94] montre alors (cf. theoreme 1.19) que si l'on suppose que les corrections sont de durees negligeables et qu'elles suivent immediatement les defaillances, on aboutit exacte-ment aux trois hypotheses H

BEM1,H

BEM2 et H BEM3.

L'approche POPH conduit alors, non pas a une analyse bayesienne, mais a un

modele

de Filtrage Optimal

discret non lineaire ou le vecteur des observations est constitue

des v.a.r. X

i. Les variables d'etat sont les v.a.r. taux de defaillance i. Dans ce modele de Filtrage, les equations des observations sont :

8in , conditionnellement a i=

i on a X i

Exp(

i): (3.20) Les equations decrivant l'evolution du systeme sont :

8in , conditionnellement a i,1= i,1 , i i( i j i,1): (3.21) Comme dans l'approche bayesienne, i(

i j

i,1) designe ici aussi la densite de la loi de probabilite de la v.a.r. i conditionnellement a i,1=

i,1.

L'estimation ou la prediction des variables d'etat au vu des observations se fait ensuite par l'utilisation de la formule de Bayes (cf. par exemple Jazwinski [46]).

L'estimation des parametres

i dans la modelisation bayesienne exponentielle, et le ltrage et la prediction des variables i au vu des observations des v.a.r. X

i dans l'approche Filtrage s'e ectuent en utilisant les m^emes outils.

On a en e et deux justi cations et deux terminologies di erentes pour un m^eme modele. On se placera dans la suite de ce chapitre dans le cadre de la modelisation bayesienne exponentielle.

Remarque {

Notons que la theorie du Filtrage Optimal a deja ete utilisee pour

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Singpurwalla et Soyer [89] supposent par exemple que les temps inter-defaillances sont des v.a.r. de lois log-normales, ils obtiennent ainsi un modele de ltrage gaussien.

Chen et Singpurwalla [16] choisissent des lois Gamma pour les v.a.r. Xi et des lois Beta

pour les variables d'etat i. Ils obtiennent ainsi un modele de ltrage non gaussien pour lequel les estimateurs a posteriori ont des expressions explicites.

3.5.2 Evaluation bayesienne de la abilite

Les expressions des estimateurs bayesiens des di erents attributs de la abilite donnees dans la sous-section 3.4.3 se simpli ent lorsqu'on ajoute l'hypothese markovienneHBEM3. Ces simpli cations sont decrites ci-dessous.

Estimation des taux de defaillance

Sous l'hypothese HBEM3 la densite de la loi a priori du vecteur (n) s'ecrit n(1;:::;n) = n(n

jn,1) :::2(2

j1)1(1): (3.22)

Notation {

Par abus de notation, la densite de la loi a priori de la v.a.r. 1 sera notee

1(1

j0), c'est-a-dire :

1(1

j0)1(1):

La formule (3.6) de la densite de la loi a posteriori de (n) se reecrit :

f (n) jx (n)(1;:::;n) = Q n i=1[ie, i x ii(i ji,1)] R IR n + Q n i=1[ie,ixii(i ji,1)]d1:::dn : (3.23) Les densites des lois a posteriori marginales des v.a.r. j sont donnees pour tout j  n

par : f j jx (n)(j) =Z IR n,1 + f (n) jx (n)(1;:::;n) d1:::dj,1dj+1:::dn: (3.24) On en deduit les expressions des estimateurs de Bayes des parametres taux de defaillances

1;:::;n : ^ j(X1;:::;Xn) = R IR n + j Q n i=1[ie, i X ii(i ji,1)]d1:::dn R IR n + Q n i=1[ie, i X ii(i ji,1)]d1:::dn : (3.25)

Prediction du taux de defaillance  n+1

Pour predire le taux de defaillance futur 

n+1 on doit reecrire la formule (3.12) de la densite de la loi a posteriori de n+1. Pour ce faire on utilise le resultat suivant :

Proposition { 3.14 Dans une modelisation bayesienne exponentielle markovienne, la v.a.r.n+1 est, conditionnellement a n, independante des v.a.r.X

1 ;:::;X n. On a donc : f  n+1 j n ;x (n)( n+1) = n+1( n+1 j n): (3.26)

Preuve { Ce resultat resulte directement des hypotheses H

BEM1 et H BEM3. En e et si on pose : Y 1 (1 ;:::;n,1),Y 2 n, Y 3 n+1 etZ X (n) ; les hypotheses H BEM1 et H BEM3 impliquent que :  conditionnellement a Y 2,Y 3 est independante de Y 1,  conditionnellement a (Y 1 ;Y 2),Z est independante de Y 3. En considerant les densites des variables aleatoiresY

1,Y 2,Y

3 etZ par rapport aux mesures de Lebesgue associees, il resulte des deux hypotheses precedentes que :

f Y1;Y2;Y3;Z(y 1 ;y 2 ;y 3 ;z) =f Y1;Y2(y 1 ;y 2)f Y3jy2(y 3)f Zjy1;y2(z) en integrant les deux termes de l'equation precedente par rapport a y

1 on obtient : f Y 2 ;Y 3 ;Z(y 2 ;y 3 ;z) =f Y 3 jy 2(y 3) Z IR n,1 + f Y 1 ;Y 2(y 1 ;y 2)f Zjy 1 ;y 2(z)dy 1

et en integrant par rapport a y 3 : f Y 2 ;Z(y 2 ;z) =Z IR n,1 + f Y 1 ;Y 2(y 1 ;y 2)f Zjy 1 ;y 2(z)dy 1 : Finalement on a : f Y3jy2;z(y 3) = f Y 2 ;Y 3 ;Z(y 2 ;y 3 ;z) f Y2;Z(y 2 ;z) = f Y 3 jy 2(y 3)

d'ou le resultat enonce. tu

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Proposition { 3.15

La loi a posteriori du taux de defaillance n+1 est donnee par sa

densite : f  n+1 jx(n)(n+1) = R IR n + n+1(n+1 jn) Q ni=1[ie ,ixii(iji,1)]d 1 :::dn R IR n + Q ni=1[ie ,ixii(iji,1)]d 1 :::dn (3.27)

Preuve {

Le resultat decoule directement de l'ecriture de la densite de la loi a posteriori

de n+1 sous la forme suivante :

f  n+1 jx(n)(n+1) =Z IR + f  n+1 jx(n);n(n+1)f  n jx(n)(n)dn tu

On peut alors predire le taux de defaillancen+1 apres lan 

eme correction en prenant par exemple l'esperance a posteriori de n+1 :

^ n+1(x 1 ;:::;xn) = Z IR+ n+1 f  n+1 jx(n)(n+1)dn+1 :

Loi predictive du prochain temps inter-defaillances

Comme on l'a vu dans la sous-section 3.4.3, l'approche bayesienne permet de predire le prochain temps inter-defaillances en utilisant la loi predictive de Xn+1, c'est-a-dire sa loi de probabilite conditionnellement a X

(n)=x (n).

Proposition { 3.16

Lorsqu'on suppose que les taux de defaillance sont markoviens, la

densite de la loi predicitive de Xn+1 s'ecrit :

fXn+1jx(n)(xn+1) = R IR n+1 + Qn+1 i=1 [ie ,ixii(iji,1)]d 1 :::dn+1 R IR n + Q ni=1[ie ,ixii(iji,1)]d 1 :::dn : (3.28)

Preuve {

Cette densite est donnee par :

fXn+1jx(n)(xn+1) =Z IR + fXn+1jx(n);n+1(xn+1)f n+1jx(n)(n+1)dn+1 :

Les hypotheses HBEM1 et HBEM2 permettent d'ecrire :

fXn+1

jx(n);n+1(xn+1) =n+1 e

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on utilise en n la formule (3.27) de la densite de la loi a posteriori de n+1 pour obtenir le resultat enonce.

tu

A partir de la densite de la loi predictive on obtient l'expression du MTTF a posteriori :

Proposition { 3.17

Dans la modelisation bayesienne exponentielle a taux de defaillance

markoviens, le MTTF a posteriori est donne par : E(Xn+1 jx(n)) = R IR n+1 + ,1 n+1n+1(n+1 jn)Q n i=1[ie, i x ii(i ji,1)]d1:::dn+1 R IR n + Q n i=1[ie, i x ii(i ji,1)]d1:::dn : (3.29) Avant de presenter quelques methodes numeriques permettant de calculer les di erentes estimations bayesiennes presentees ci-dessus, on donne dans les deux sous-sections sui-vantes des exemples d'a priori markoviens particuliers permettant d'aner l'analyse ge-nerale precedente.