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2 ème partie

1. Introduction aux fiches d’inventaire

Il était ambitieux de chercher à établir un inventaire des bâtiments ayant été, soit construits, soit transformés, par Anne Torcapel. Comme cela a déjà été souligné dans l’introduction générale de ce travail, le nombre de ces interventions s’est accru au cours du travail et je me suis néanmoins résolu à une tentative d’inventaire face à la perspective de la disparition progressive des documents et des témoins. Toutes les données signalées ci-après n’auront pas pu être mobilisées dans le cadre du propos général de ce mémoire mais elles pourront servir à d’autres recherches et elles m’ont offert une base pour mieux appréhender la carrière et l’œuvre de l’architecte.

La constitution de ce fichier a bénéficié, bien évidemment, de la liste déjà établie par Evelyne Lang dans sa thèse sur les premières femmes architectes de Suisse. Grâce à des investigations plus poussées, j’ai été en mesure de rectifier certaines erreurs qui s’y étaient glissées, mais surtout d’apporter de riches précisions, en particulier la localisation et l’histoire de presque toutes les interventions. Celles-ci ont également été documentées dans la mesure du possible. En outre, mes recherches m’ont conduit à identifier des interventions de l’architecte restées inconnues. La liste compilée des autorisations de construire accordées par le Département des travaux publics (DTP) au nom de Torcapel a été d’une aide indiscutable et devrait constituer un premier recours pour toute étude portant sur la période qu’elle couvre (1919-1975).

Il est évidemment impossible de garantir que la liste des réalisations d’Anne Torcapel soit désormais exhaustive, ceci pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les interventions hors du canton de Genève, même si leur nombre est limité, n’ont pas pu faire l’objet de recherches poussées. Ensuite, certaines interventions connues, en particulier des transformations, ne figurent pas dans la liste du DTP, malgré le fait qu’elles aient été attestées, ce qui laisse en suspens la question de leur nombre total. Mentionnons toutefois que ce répertoire contient des erreurs dues notamment à la retranscription informatique des données. Enfin, on ne peut exclure que des autorisations aient été demandées au nom d’autres architectes (en particulier Marie-Louise Leclerc) dans le cadre d’une collaboration avec Anne Torcapel.

Je remercie finalement, de nouveau, l’ensemble des propriétaires, locataires et témoins dont les noms figurent au chapitre 9 de ce travail, et qui ont bien voulu me confier leurs souvenirs, leurs documents et leur histoire. J’ai tâché du mieux que j’ai pu de respecter la volonté de ces personnes telle que me l’ont exprimée ; s’il m’est arrivé de méjuger de la ligne de démarcation entre confidence et déclaration, entre vie privée et témoignage, qu’elles veuillent bien me le pardonner, en gardant à l’esprit que ce mémoire n’est pas destiné à une large diffusion publique. Cependant, ces trajectoires humaines disposent d’une valeur plus grande que le simple parcours de vie individuel ; elles permettent, au-delà de la simple carrière d’une architecte, d’embrasser l’histoire sociale et économique d’une région.

* * *

Quelques précisions sont nécessaires, qui clarifieront la lecture de ces fiches.

- La présence d’un astérisque en début de libellé signale un manque de données qui peut induire une incertitude quant à la réalisation effective de l’intervention. Pour les attributions incertaines, voir au chapitre 3 (Note sur les cas non attestés).

- la dénomination des villas : les villas ont été nommées d’après le nom de leur(s) propriétaire(s) d’origine, soit ceux qui ont initié la construction. Ce système pourrait apparaître comme injuste dans certains cas où ceux-ci n’ont passé que quelques années dans les murs qu’ils ont élevés, quand d’autres familles, qui leur ont succédé, y ont vécu des décennies. Mais pour des raisons de clarté de l’inventaire, il était impératif de ne pas changer les noms par rapport aux différentes listes existantes (DTP, Evelyne Lang). Lorsqu’il s’agit d’une transformation, la villa est nommée d’après le nom des propriétaires d’alors, soit ceux qui ont fait intervenir l’architecte étudiée.

- le nom de la construction : lorsqu’il en est mentionné un pour les villas (exemple : « Le Calabry »), ce nom a été donné par les propriétaires lors de l’entretien. Dans les autres cas, au terme « villa » a simplement été accolé le nom des propriétaires d’origine. Pour les immeubles et autres interventions, la dénomination tient du langage commun.

- la datation : celle-ci détermine l’ordre des fiches et se base sur la liste d’E. Lang, mais a parfois été rectifiée. Dans certains cas, les acteurs ou les documents ont permis d’établir une autre chronologie. Il a été décidé de ne pas reproduire la date de l’autorisation, qui reflète mal les travaux préparatoires et le temps de construction, mais de tâcher d’englober ceux-ci.

- la source « E. Lang » : dans sa thèse sur les premières femmes architectes de Suisse, Evelyne Lang (Jakob) a établi une liste des réalisations d’Anne Torcapel sur la base de documents fournis par son bureau. Je reproduis fidèlement le libellé de celle-ci pour pouvoir établir aisément les liens entre mes fiches et sa liste. Dans mes intitulés, des rectifications ont été apportées sur la nature de l’intervention de l’architecte et sur l’orthographe.

- l’adresse actuelle : après un travail minutieux de localisation des bâtiments, l’adresse donnée est certaine, sauf précision contraire. Les anciennes références (voie de communication renommée, renumérotation) sont mentionnées lorsqu’elles sont connues.

- les propriétaires : cette information est de nature publique puisque le cadastre fournit, y compris sur internet, le nom des propriétaires de tout bâtiment dans le canton de Genève.

J’ai systématiquement précisé la relation qui pouvait unir propriétaire actuel-le et propriétaire d’origine s’il en existait une. Certains cas sont rendus complexes par des héritages, des rachats de part ou des usufruits, j’ai globalement considéré comme propriétaire la personne la plus indiquée (par exemple la veuve qui vit dans la maison construite avec son mari).

- l’entretien : cette mention vise à signaler l’origine des informations données, complétées le cas échéant par la documentation.

- la visite : cette mention permet d’établir la date de la visite (et donc celle des photographies de l’auteur). Elle inscrit également le propos dans une perspective historique.

- les photographies : toutes les photographies sont originales, sauf mention contraire dans la liste des légendes (en fin de travail). Lorsqu’elles n’ont pas pu être prises (impossibilité topographique, refus des propriétaires, destructions), elles ont été remplacées autant que possible par des vues tirées de sites de cartographie satellitaire (www.google.ch/maps ; www.bing.com/maps), des photographies d’archives familiales ou des élévations.

- les propriétaires d’origine : dans une perspective sociale, l’histoire de l’architecture ne peut faire l’économie d’un commentaire le plus poussé possible sur les propriétaires d’origine qui, par leur personne et leur milieu social, fournissent des éléments d’explication du bâti. Le terme a été préféré à celui de client ou de cliente pour insister sur le caractère résidentiel du logement et la notion de parcours de vie, plutôt que sur la relation commerciale à l’architecte.

- la situation : outre un propos sur l’acquisition du terrain (quand des informations existaient à ce sujet), l’évolution du périmètre dans lequel les constructions ont pris place a été explicitée ici. On soulignera l’urbanisation importante de la plupart des secteurs.

- hauteur / surface / niveaux : ces éléments, qui permettent d’apprécier les dimensions du bâtiment, et donc son standing, ont été fournis par le cadastre genevois et sont accessibles en ligne : etat.geneve.ch/geoportail/geocadastre/

- la description : l’objectif de ces lignes est d’analyser le programme du bâtiment et d’en rendre l’esprit. Le propos se base sur les informations obtenues en entretien (décoration, transformation, particularités), sur la documentation (plans, photographies) et mes observations personnelles. Les éléments les plus pertinents ont bien sûr été mis en avant.

- les transformations ultérieures : lorsque les témoins ont pu préciser quels étaient les éléments postérieurs à l’intervention de l’architecte, ils ont été décrits dans cette rubrique, ceci afin de les distinguer, bien sûr, du travail d’Anne Torcapel.

- la documentation : on trouvera ici les documents utilisés effectivement, et non ceux existants, bien qu’on se soit efforcé d’explorer un maximum de pistes. Toutefois, les archives du Département des travaux publics (DTP) n’ont pas été consultées systématiquement, en particulier si des archives familiales existaient, au vu du nombre de dossiers (plus d’une centaine). La mention « non renseigné » pour les archives familiales renvoie au fait que les témoins n’ont pas fourni de documentation (l’ayant égarée ou promise sans la communiquer finalement), bien qu’ils la possèdent probablement.

- Intervention d’Anne Torcapel : lorsque l’architecte n’a pas construit le bâtiment mais a opéré un travail plus « léger » (rénovation, transformation, constructions mineures), cette mention a été préférée dans la mesure où les éléments contextuels apparaissaient comme plus limités et moins essentiels. De manière générale, on n’a pas cherché à classifier les opérations de transformation selon leur nature (rénovation, réhabilitation, restauration, etc.).

- Informations : dans les quelques cas où les éléments disponibles étaient très lacunaires, cette simple mention a été préférée à tous les autres détails.

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