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A.1.1 La démarche de l’Open Data dans les infrastructures routières

En 2017, le gouvernement français a lancé une démarche d’ouverture des données appelée l’Open Data. Les objectifs principaux de cette démarche étant : informer en toute transparence les décideurs et le citoyen sur l’état du patrimoine et l’utilisation des deniers publics, fournir des données aux entreprises du secteur numérique qui développent des services à l’usager et renforcer le rôle de l’État comme fournisseur de services dans certains domaines.

Dans le domaine des infrastructures routières non concédées, une importante base de données est disponible sur le site du Ministère de l’Écologie et de la Transition Énergé-tique. Afin de faciliter la collecte de données et l’étude des infrastructures, le Ministère alimente et publie une dizaine de sous-bases. Chacune renseigne une information précise par infrastructure. Par exemple, la base "Liaisons du Réseau routier national" localise (en coordonnée Lambert 93) l’ensemble des Point de Repère (PR) et indique la distance en mètre de chaque PR consécutif tandis que la base "Nature des routes du Réseau routier national" décrit les voies de circulation entre deux PR. Les bases sont actualisées année après année et permet un suivi dans le temps.

A l’échelle de la RN4, une base de suivi de la ligne axiale de la RN4 fut constituée au cours de cette thèse. Le CEREMA Est inspecte également la Bande d’Arrêt d’Urgence (BAU) ainsi que la ligne de Terre-Plein Centrale (TPC) et la DIR Est effectue un suivi de la couche de roulement. Un objectif naturel est de constituer une base d’étude de la RN4 la plus complète possible afin de complexifier à terme la segmentation proposée à la section 3.3.3.

A.1.2 Description de la base d’étude de la RN4

A l’échelle de la RN4 dans le département de la Marne, une sélection des variables descriptives et un processus de fusion de données furent mis en place afin de créer la base d’étude de la RN4 la plus complète possible.

Bases ministérielle

La démarche Open Data propose une quinzaine de bases. Restreinte au département de la Marne, six d’entre elles sont retenues dans cette étude. Les bases restantes n’apportent pas plus de renseignements1 ou sont redondantes2.

"Liaisons du Réseau routier national" localise (en coordonnée Lambert) les bornes kilométriques de la RN4 et les distances entre deux bornes. Le rétro-réflectomètre utilisé par le CEREMA Est (Ecodyn) ayant un pas d’inspection de 100 m (raccordé au PR), une interpolation linéaire entre deux PR fut déployée afin de localiser les mesures d’inspection.

La base "Largeur des routes sur le Réseau routier national" complète la précédente base en indiquant la largeur de la voie de circulation entre deux PR.

"Nature des routes du Réseau routier national" renseigne le type de voie de circulation entre deux PR. La figure A.1 présente les cinq situations trouvées : (a) les chaussées uniques à 2 voies, (b) les chaussées uniques à 3 voies, (c) les chaussées uniques à 4 voies, (d) les chaussées séparées 2 × 2 voies et (e) les chaussées séparées 2 × 1 voies.

(a)

(d)

(b) (c)

(e)

Figure A.1 – Types de voie de circulation sur la RN4 : (a) chaussée unique 2 voies, (b) chaussée unique 3 voies, (c) chaussée unique 4 voies, (d) chaussée séparée 2 × 2 voies, (e) chaussée séparée 2 × 1 voies (Google Maps)

"Classes d’état des chaussées du Réseau routier national non concédé" renseigne le ni-veau de dégradation de la chaussée entre deux bornes en fonction de la méthode IQRN (Images Qualité du Réseau routier National). Cette méthode est basée sur l’état visuel

1. "Gestionnaire du Réseau routier national" confirme que la RN4 est gérée par la DIR Est. 2. "Nombre de voies par chaussée" est équivalente à "Nature des routes du Réseau routier national".

A.1. INTRODUCTION 131 (complété par des mesures physiques) et une évaluation du coût de réparation des chaus-sées. Une note d’état du patrimoine s’échelonne de 0 (infrastructure à remplacer intégra-lement) à 20 (chaussée neuve ou parfaite).

"Carrefours du Réseau routier national" localise à une borne près les carrefours et plus généralement les infrastructures inhabituelles. Sur la RN4, cinq situations sont observées : absence de croisement et route plane (simplifié par Rien A Signaler ou RAS), les croise-ments avec un plan (routes nationales/départementales), des échangeurs et des zones de dénivelés (contournement de Sézanne essentiellement).

"Trafic moyen journalier annuel sur le Réseau routier national" renseigne le trafic moyen journalier annuel sur une zone définie par deux bornes kilométriques. Le trafic est établi soit par un comptage manuel soit par une boucle électromagnétique. Une mise à jour est réalisée chaque année.

Les bases ministérielles renseignent la RN4 depuis 2014. Or les campagnes d’inspection de la signalisation horizontale sont réalisées depuis 2007. Dans la mesure où l’infrastructure est largement stable depuis 2014, chaque base retenue a été agrégée sous forme d’une variable descriptive contextualisant les inspections des marquages.

Données d’inspection du CEREMA et la DIR Est

Les sections 3.1.3, 3.3, 4.4 et 5.5 se concentrent exclusivement sur la ligne axiale dans la direction de Strasbourg de la RN4. Le CEREMA Est inspecte également la BAU et la TPC sous les mêmes conditions depuis 2007. Les trois lignes de marquages sont à présent prises en compte. Pour rappel, la BAU est destinée à permettre aux véhicules en difficulté de s’arrêter sur le bord droit des voies en attendant les secours et délimite également une voie de circulation réservée aux services de secours. Le TPC est le séparateur central entre deux chaussées séparées et peut être complété par des glissières de sécurité, un mur en béton ou une terre végétale.

La DIR Est réalise un suivi de la couche de roulement de la RN4, en particulier le type de bitume posé et son âge. Le bitume est généralement un mélange d’hydrocarbures à l’état liquide ou solide et a une couleur brunâtre à noirâtre. Un état de l’art plus général est proposé par Tristan Lorinio. Les types de bitume rencontrés sur la Route Nationale 4 sont les bitumes minces purs (BBmp), les bitumes très minces purs (BBtmp), les bitumes très minces modifiés (BBtmm), les bitumes semi grenus purs (BBsgp), les bitumes semi grenus modifiés (BBsgm) et les bitumes à module élevé (BBame). La DIR Est donne une précision par zone délimitée par deux bornes kilométriques.

Synthèse

Ce présent rapport de thèse présente la RN4 dans le département de la Marne sous l’angle des inspections de la ligne axiale dans la direction de Strasbourg et réalisées annuel-lement en Septembre entre 2007 et 2016. En complétant par les campagnes d’inspection de la BAU et la TPC, les principales lignes de la signalisation horizontale de la RN4 en direction de Strasbourg sont prises en compte. Les bases ministérielles décrivent

l’in-frastructure routière à la borne kilométrique près. Enfin, les données d’inspection de la chaussée réalisées par la DIR Est décrivent la couche de roulement.

Cette nouvelle base d’étude de la RN4 est la plus complète à ce jour. Dans l’immédiat, le principal intérêt de cette base est la contextualisation des données d’inspection de la signalisation horizontale. Les variables descriptives sont à la fois qualitatives et quantita-tives et sont de différentes natures entre elles. L’identification des zones stratégiques de maintenance directement par une CAH (section 3.2.2) est de fait inadaptée.

Une approche basée sur l’analyse factorielle a l’avantage de proposer une discrimination des marquages en fonction de l’infrastructure et de la couche de roulement. Les axes factoriels permettent également de distinguer ce qui caractérise les marquages tout en indiquant les principales différences dans la structure des données. Finalement, la carte des individus permet un regroupement des marquages, définissant ainsi les zones stratégiques de maintenance.

A.2 Analyse factorielle de données mixtes de la Route