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1. Quel(s) services(s) vidéoludiques proposez-vous à vos usagers (prêt, jeu sur place, animations) ? Pourquoi avoir choisi l’un ou l’autre de ces aspects ?

Nous faisons de la médiation culturelle.

Pas de prêt, le jeu est toujours dans le cadre d’animations ou d'exposition.

2. Si vous organisez des animations, de quels types d'animations s'agit-il (initiation, heure du conte, conférence, atelier créatif ...) ?

Nous avons créé des ateliers "Livre joystick" : le projet consiste en des ateliers créatifs de jeux vidéo (trois groupes de douze jeunes ont créé chacun un jeu vidéo en s’inspirant d’un livre. Les jeux sont ensuite présentés en exposition modulable au Numeric Games et à la bibliothèque pendant plusieurs mois). L’exposition est empruntable pour les autres bibliothèques, et déclinée sous forme virtuelle. On peut la voir sur le site de la bibliothèque sous « cliquer > exposition virtuelle ». Nous avons fait peu de pub (un message swisslib) trois bibliothèques sont intéressées pour la reprendre.

3. Quelle expérience de jeu unique peut apporter la bibliothèque par rapport au jeu chez soi, selon vous ?

Le jeu vidéo est un support de fiction. Là où le style porte le texte dans un livre, le gameplay porte le jeu.

Il y a un positionnement politique : le jeu vidéo rentre dans le domaine culturel politique suisse, et la bibliothèque est un lieu culturel officiel.

4. Avez-vous recours à des animateurs externes spécifiques au domaine du jeu vidéo ? Si oui, lesquels ?

Pour faire les ateliers jeux vidéo, des moteurs existent pour certains jeux mais pour faire des jeux plus complexes il faut fait venir professionnels externes.

La curation a été faite en collaboration avec la Maison d’Ailleurs – notamment la rédaction des textes de l'exposition.

Nous avons également eu un partenariat avec le Semestre de motivation (une structure pour la réinsertion de chômeurs) : ils ont créé les meubles des bornes d’arcade.

Pendant l'exposition, nous avons organisé des activités en parallèle, dans notre programme de médiation, pour le vernissage : nous avons invité les participants des ateliers à se rencontrer pour essayer les jeux et à discuter avec les écrivains qui ont inspiré les jeux.

Nous avons organisé une visite guidée pour les collègues de la Ville, où nous avions prévu des jeux multijoueur, ainsi que des sorties pour aller voir des créateurs de jeux vidéo au Flon à Lausanne (la compagnie Sunny Side Games de l'école Ceruleum). Ce lien entre le monde des arts visuels et du jeu vidéo montre un lien de plus avec les bibliothèques à travers l'illustration. Nous avons organisé également un après-midi de jeux vidéo intergénérationnels : les jeunes se sont entrainés à présenter des jeux à des personnes plus âgées. Pro Senectute était là pour motiver le public plus âgé. Malheureusement, l'animation n'a pas très bien marché de ce côté-ci. Par contre, elle a bien fonctionné pour le public habituel.

Tout le programme a été conçu autour de la collaboration.

5. Avez-vous des partenariats spécifiques dans le domaine du jeu vidéo ?

Pour les animations, voir les réponses précédentes.

Sinon côté matériel, pas vraiment. Nous avons organisé "à l'arrache" cette médiation ; pour rester dans notre budget, une partie du matériel a été acheté via Interdiscount (nous avons acheté local, à Yverdon), Digitec et Cash'n'go (pour les jeux d'occasions).

6. Avez-vous considéré les formes récentes d’expériences sociales autour du jeu vidéo, comme le streaming, pour des animations en bibliothèque ?

Non. Il est difficile d’avoir ces compétences. Les compétences de ce type (médiamaticien) peuvent manquer dans le monde des bibliothèques.

Nous avons fait de la pub autour des jeux sur internet où ils sont visibles et téléchargeables. Les jeux sont postés sur ichio.com.

7. Êtes-vous intéressés par les collaborations et évènements

interbibliothèques (comme le tournoi interbibliothèque de League of Legends « LoL en BiB » par exemple) ?

Nous n'avons pas de collection, ni le souhait d'en développer une.

8. Quels publics servez-vous avec votre service (jeunes, adolescents, adultes, seniors, étudiant, famille, intergénérationnel etc.) ?

L'animation visait tous les âges.

L'évènement était accessible à partir de quatre ans (un seul module à cet âge), sinon le public consistait de personnes intéressées par le jeu et de personnes néophytes. Cela a permis de faire découvrir la bibliothèque aux amateurs de jeux et le jeu aux habitués de la bibliothèque. Le public senior n’a pas trop été emballé : ils n’ont pas vu l’intérêt. Mais certaines expériences ont mieux marché ailleurs.

Ce qui marcherait mieux dans la même optique : que des jeunes montrent à des personnes âgées comment fonctionnent des tablettes etc. S’ils n’ont pas de plaisir avec les jeux vidéo, les seniors ne viennent pas car ils ne voient pas l’utilité.

9. Quels moyens de communication / marketing utilisez-vous pour promouvoir votre service de jeu vidéo ? Comment arrivez-vous à toucher les publics cités au point précédents ?

Réseaux sociaux, imprimés, communiqués de presse : les voies classiques.

Nous aurions pu mieux toucher le public des amateurs de jeux vidéo. C'est toujours compliqué parce que nous n'avons pas de chargé de communication dans la bibliothèque. Cela demande du temps et de la préparation. C'est difficile de prévoir de la communication au-delà de sa forme basique, sans poste dédié à ça. Il faudrait trouver les magasins spécialisés et les associations de joueurs, mais ça représente un vrai travail.

10. L’ajout du service vidéoludique vous a-t-il permis de faire venir de nouveaux usagers en plus de vos lecteurs habituels ?

Oui quand même. Il y a ceux qui viennent pour les animations, cela fait venir nouveau public. Parfois nous avons aussi des habitués de la bibliothèque qui voit l’animation et en parle à un ami joueur. Cela permet de changer l’image du lieu.

11. Lors de la mise en place du service, avez-vous réalisé de la communication ou de l’événementiel pour accompagner son introduction ?

Les voies classiques (cf. ci-dessus).

12. Avez-vous rencontré de l’hostilité par rapport à la place du jeu vidéo en bibliothèque de la part de certains usagers ? Si oui, comment avez-vous réglé le problème ? Avez-vous pensé à une solution proactive possible ?

Mettre cette exposition dans la bibliothèque a fait se poser des questions, a provoqué des discussions entre lecteurs et bibliothécaires. Le papier contre les écrans, sont-ils ennemis etc. Nous avons mis en avant les côtés engagés de notre médiation : favoriser la création locale, le jeu indépendant, etc.

13. Avez-vous développé des outils spécifiques pour gérer vos jeux vidéo (ex : catalogue et notices spécifiques, outils d’acquisition, de diffusion, fiches techniques sur le matériel etc.) ? Seriez-vous prêt à partager vos outils et méthodes et nous fournir quelques exemples ?

Nous avons utilisé le site itch.io pour mettre en ligne les jeux créés. Une version virtuelle de l’exposition a été mise sur le site de la bibliothèque.

Nous avons créé une procédure écrite pour allumer et éteindre l’exposition, à destination des bibliothèques empruntant l’exposition.

14. Pensez-vous qu’il soit nécessaire d’être un joueur / passionné de jeu vidéo pour maintenir un service vidéoludique en bibliothèque ? Quels outils ou méthodes peuvent aider les bibliothécaires novices ?

Pas spécialement mais il faut avoir une certaine curiosité. L’idéal est d’avoir des compétences représentées dans l’équipe, de pouvoir orienter.

15. Avez-vous fait suivre une formation dans le domaine du jeu vidéo à vos bibliothécaires ? Si oui laquelle ?

Pas de formation spéciale. Nous avons formé les collègues avec une visite guidée de

l’exposition et montré les procédures d’utilisation. Sinon, nous avons fait des moments de jeux à midi avec les bibliothécaires et les collègues de l’administration. Cela a amené de la

discussion et des moments partagés.

16. Combien coûte votre service vidéoludique annuellement ? Avez-vous une idée également des coûts de mise en place / de lancement d’un tel service (achat de matériel notamment) ?

En temps : beaucoup, mais c’est faisable.

Côté financier, nous avons utilisé beaucoup de trucs pour économiser. Les bornes d’arcade ont été construites lors d’ateliers. Le matériel n’a coûté que 500 francs pièce.

Nous avons payé 3000 francs pour les ateliers (avec trois intervenants durant deux jours), 1200 pour les bornes de présentation, 4000 francs pour construire les bornes d’arcade, plus la communication

Il y a eu de l’aide financière de Bibliomedia et Numeric Games. Indirectement la Maison d’Ailleurs (texte et expertise), et le Semestre de motivation (des rabais sur la construction). L’exposition est prêtée gratuitement (à l’emporter).

17. Cet investissement s’est-il révélé bénéfique pour votre bibliothèque depuis l’introduction du service ?

Oui, clairement. Ça montre la bibliothèque comme un lieu qui réfléchit à se renouveler sans oublier ce qu’elle est. Elle fait cohabiter les médias et les publics.

18. Avez-vous considéré des solutions pour le prêt des jeux dématérialisés (préinstaller le jeu sur disque externe (USB, CD…) par exemple) ?

Prêter les consoles ?

On peut avoir peur de prêter une console à la vue du prix, mais il ne faut pas oublier que ce support n’est pas forcément plus cher que 16 livres empruntés, par exemple.

Que faire contre la dématérialisation ? Pas seulement pour que les bibliothèques continuent d’exister, mais pour tous les acteurs publics qui peuvent développer un travail de mise en avant de la diversité de la production, que ce soit dans domaine du livre, du jeu, et dans le domaine de ce qui est édité.

Les centres d’art mettent en avant des œuvres d’art qui sont uniques. Les salles de concert ou de théâtre présentent des œuvres vivantes non éditées. Comment la bibliothèque pourrait rester un acteur public dans le domaine de l’édité ?

Annexe 7 : Interview - Bibliothèque de la Ville de La