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Interroger le public de demain

C) Percevoir le Mur de l’Atlantique au travers de ces vestiges

I) Interroger le public de demain

Les éléments qui légitiment la mise en place d’un projet de valorisation constituent la ligne de conduite qui encourage le lancement du projet. Ces éléments ne reflètent pas en revanche la perception des futurs publics de ces vestiges à l’heure actuelle. Dans le cadre de la mise en place d’un projet de valorisation, il est important de connaître le point de vue du public sur la question. Sonder l’opinion a un double objectif. D’une part, les informations recueillies vont permettre d’évaluer l’ensemble des connaissances des publics sur le sujet. Si tout le monde connaît le Mur de l’Atlantique et sa vocation, les éléments explicatifs présents sur les sites valorisés (panneaux, cartels, etc.) seront réalisés de manière à approfondir les connaissances sur le sujet au niveau local. Si en revanche, et c’est plutôt le cas en pays basque, cet ensemble de fortifications est très méconnu, les explications accompagnant la valorisation devront être adaptées pour présenter le Mur de l’Atlantique à un public qui le découvre complètement. Interroger les publics permet également d’évaluer leur perception de ces vestiges. Si ceux-ci semblent véhiculer un image douloureuse et négative des événements de la Seconde Guerre mondiale, ce constat aura pour conséquence de mettre en place un projet de valorisation dont le premier objectif sera d’inciter le public à changer l’image qu’ils se fait des vestiges du Mur de l’Atlantique, puis de l’amener à fréquenter les sites valorisés.

Pour obtenir tous ces renseignements, la réalisation d’un questionnaire (ANNEXE 11) s’est avérée être la méthode la plus simple à mettre en œuvre pour obtenir des résultats probants. Le questionnaire fut réalisé en ayant toujours la préoccupation de faire parler au maximum les personnes interrogées. Composé d’une dizaine de questions simples, il se présente sous deux formes : une version papier, et une version web. Le questionnaire fut réalisé dans l’objectif d’avoir un échantillon le plus large possible des populations fréquentant le littoral, que ce soit les populations locales, les populations vivant dans des territoires limitrophes du pays basque (Landes, Béarn, Bigorre), et enfin la population que l’on peut

qualifier de « touristes ». Dans cet esprit d’élargissement du champ de l’enquête, il a fallu d’abord mettre en ligne le questionnaire sur le Web. Envoyé à environ 200 personnes vivant dans toute le France, il a permis d’obtenir des réponses assez rapidement dans un territoire d’étude large. Le questionnaire imprimé sur papier fut utilisé lors des différents déplacements effectués sur la côte basque. Les personnes furent soient interrogées sur les plages, soit à proximité des vestiges du Mur de l’Atlantique ou encore dans des lieux de sociabilité tels que des bars. 103 questionnaires ont ainsi été remplis. Ces données constituent la matière première de l’étude de la perception des vestiges du Mur de l’Atlantique. Cette étude est cependant constituée d’un autre questionnaire réalisé en Partenariat avec l’ONAC des Pyrénées-Atlantiques130.

Ce second questionnaire fut réalisé dans l’objectif d’obtenir le point de vue de personnes liées plus intimement à l’histoire militaire française sur le territoire du pays basque. Il existe en effet plus de trente associations d’anciens combattants réparties dans plusieurs villes basques131. La majorité d’entre elles est composée de vétérans de la guerre d’Indochine,

et d’Algérie mais il demeure encore quelques anciens soldats ayant combattu pendant la Seconde Guerre mondiale. La démarche de les contacter au sujet de la valorisation des vestiges du Mur de l’Atlantique résulte de leur place et de leur relation plus que particulière au souvenir local et à la mémoire de la guerre. Le leitmotiv de ce type d’associations est d’entretenir avec passion la flamme du souvenir de ceux qui donnèrent leur vie, leur courage et leur entier dévouement à la patrie. Les thématiques de l’Occupation et de la Collaboration sont sensibles et surtout auprès des membres de ces associations.

Encourager la mise en place d’un projet de valorisation de vestiges allemands peut créer un malaise ou un malentendu entre les associations d’anciens combattants et les personnes ou collectivités désirant mener ce type de projet. Pour éviter cela, le questionnaire fut l’occasion d’une part de leur présenter l’idée de valorisation mais aussi d’être sensibilisé aux connaissances et à la perception qu’ils ont de ces vestiges. Une trentaine de réponses au total (soit individuelles soit au nom des membres d’une association) fut enregistrée. Dans le cadre de nos déplacements sur la côte, nous avons également pu discuter avec des personnes au sujet du Mur de l’Atlantique. N’ayant pas les questionnaires en main à ce moment la, leurs réponses ne purent êtres retranscrites sur papier, mais nous avons pu noter cependant quelques éléments de réflexion intéressants et utiles pour la réalisation de cet état des lieux.

130 Informations recueillies auprès de l’ONAC : www.onac-vg.fr/fr/carte/dep/id:64/ 131 Ibid.

L’analyse ce corpus de réponse permet de constater que dans l’ensemble, les personnes interrogées semblent prêtes à voir s’engager un processus de valorisation des vestiges su Mur sur la côte basque, mais sous conditions. De nombreux commentaires permettent également de voir comment les vestiges sont perçus aujourd’hui. Il est possible de classer les éléments trouvés dans les réponses aux questionnaires en deux domaines de réflexion, dont le premier s’attache à faire un état des lieux de la perception de ces vestiges sur un plan historique, et tournant autour de concepts de mémoire et de commémoration.