• Aucun résultat trouvé

II.2 Propagation d’ondes en milieux poreux

III.1.1 Interférométrie laser

Projets de recherche financés :

✓ 2013 : ProjetVILA«VIbrométrieLAser pour la caractérisation multi-échelle

expé-141

III.1. Mise en place d’un laboratoire expérimental multi-physique

haute-résolution 142/173

rimentale d’un réservoir géologique », appel d’offre « Appel d’offre Défi Instrumentation

aux limites CNRS ».

✓ 2014 : VILA « VIbrométrie LAser pour la caractérisation multi-échelle

expéri-mentale d’un réservoir géologique », appel d’offreISIFoR(Institute for the Sustainable

engineering of fossil resources, Institut Carnot).

Article en préparation :

✓ Brito, D. et coll.. High resolution spatial and temporal seismic laboratory data sets.

Les expériences en laboratoire dans lesquelles se propagent des ondes mécaniques hautes fréquences

se déroulent la plupart du temps avec des transducteurs piezoélectriques : ceux-ci sont en général

« collés » aux milieux étudiés et sont aussi bien utilisés comme source que récepteur sismique.

Ce-pendant, plusieurs difficultés se posent lorsqu’on veut aller vers des expériences « haute-résolution »

parfaitement reproductibles :

✓ les transducteurs, lorsqu’ils jouent le rôle de récepteur, ont une taille finie (typiquement de

quelques mm à quelques cm de diamètres selon la fréquence utilisée) et il est par

consé-quent délicat d’échantillonner dans l’espace avec une maille spatiale inférieure à la taille du

transducteur ;

✓ il est difficile de reproduire très précisément les mêmes expériences en utilisant des

transduc-teurs car la manière dont ils reçoivent (réceptransduc-teurs) ou émettent (sources) les ondes dépend

fortement de comment ils sont couplés au milieu (pression, portion de la surface du

trans-ducteur en contact avec le milieu, . . .)

✓ chaque transducteur possède son propre diagramme de rayonnement (en terme de

propa-gation d’ondes mécaniques) et il est par conséquent extrêmement difficile d’avoir un réseau

de capteurs homogènes ; on peut alors s’en sortir en caractérisant chaque capteur mais cela

devient rapidement lourd. C’est donc très difficile de réaliser des comparaisons quantitatives

(en amplitude) de capteur à capteur lorsqu’on veut analyser le champ d’onde complet.

Ces limitations inhérentes à la technologie des transducteurs piezoélectriques nous ont poussé vers

la technologie laser, plus précisément l’interférométrie laser (Scruby & Drain, 1990).

L’interféro-mètre laser dont nous nous sommes équipés dans le cadre du projet VILA auprès de la société

Polytec (laser hélium-néon, λ = 633 nm, composé d’un contrôleur OFV-5000, d’une tête laser

OFV-505 et d’un décodeur de déplacement DD-300), permet de mesurer en un point d’une surface

vibrante la composante du déplacement ou de la vitesse dans la direction du rayon laser (Nishizawa

et coll.,1998;Bodet et coll.,2005;Bretaudeau et coll.,2011;Lebedev et coll.,2011;De Cacqueray

et coll., 2011; Grzeszkowski & Prager, 2012; Shragge et coll., 2015; Adam et coll., 2015). Pour

cela il faut respecter la distance laser-objet prescrit par Polytec (une dizaine de centimètres ou des

multiples de cette distance) et surtout, il est nécessaire que la surface vers lequel pointe le laser soit

suffisamment réfléchissante pour renvoyer vers l’interféromètre une part substantielle du faisceau

laser incident. Pour cette raison, nous collons dans la plupart de nos applications un « papier

réflé-chissant » (composé de microbilles micrométriques) sur l’objet à étudier afin d’améliorer la qualité

de la mesure (voir FigureIII.1).

Les caractéristiques techniques du vibromètre sont les suivantes :

✓ Les mesures de vitesse (avec le décodeur de vitesse) se font sur une bande de fréquence allant

jusqu’à 2.5 MHz. La vitesse mesurable maximale est de 10 m/s.

III.1. Mise en place d’un laboratoire expérimental multi-physique

haute-résolution 143/173

Figure III.1 : Vibromètre laser mesurant la composante radiale du déplacement à la périphérie

d’une carotte carbonatée. Du papier réfléchissant collé à la surface de la carotte augmente la

réflexion du rayon laser. Sur la droite de la carotte, un transducteur piézoélectrique excite les

ondes mécaniques se propageant dans le volume de la carotte.

✓ Les mesures de déplacement (avec le décodeur de déplacement) se font sur une bande de

fréquence de 33 kHz à 24 MHz et la sensibilité est de 25 nm/V. C’est en déplacement que

nous faisons la plupart de nos mesures et nous mesurons donc des déplacements aussi faibles

que l’angstrom Å.

✓ La taille du faisceau laser est infra-millimétrique ce qui permet d’échantillonner très

ponc-tuellement en terme de résolution spatiale.

✓ Les mesures du vibromètre donnent directement des valeurs en unités physiques (déplacement

en nm et vitesse en m/s) ce qui permet des comparaisons quantitatives entre expériences et

simulations.

Afin de tirer pleinement parti de ce vibromètre et de sa capacité à imager les champ d’ondes vibrant

en périphérie des échantillons, nous avons construit deux bâtis mécaniques. L’un des bâtis (Figure

III.2a) est destiné à étudier des objets de type cubique ou parallélépipédique ; l’autre bâti est lui

destiné à étudier des objets cylindriques type carottes prélevées sur le terrain.

Dans le cadre de la thèse en cours de C. Shen (2016-2019), nous avons validé ces deux dispositifs

expérimentaux en utilisant un cube et un cylindre d’aluminium, respectivement, dans les dispositifs

des FiguresIII.2a) et b). L’expérience de validation du dispositif cubique est détaillée sur la Figure

III.3 : un transducteur piézoélectrique de fréquence nominale 1 MHz émet au centre d’un cube

d’aluminium de 28 cm de côté. Nous déplaçons alors le vibromètre autour du cube à l’aide des

moteurs pas-à-pas, sur chaque face, en mesurant la composante normale du déplacement selon un

maillage en grille carré de côté δd = 2.5 mm ≤ λ/2 où λ (≃ 6 mm) est la longueur d’onde des

ondes P à la fréquence nominale du transducteur.

Sur les FiguresIII.3a),b),c) sont indiquées les positions du transducteur source (point jaune) ainsi

que les points (noirs) mesurées par le vibromètre sur chaque face. Sur les Figures III.3 d),e),f), on

voit des instantanées au temps t = 50 µs (t = 0 correspond à l’émission du capteur piézoélectrique)

du champ d’ondes se propageant à la surface du cube reconstitué à partir de la combinaison des

mesures ponctuelles. En visionnant le film complet de la propagation d’ondes, on identifie très bien

III.1. Mise en place d’un laboratoire expérimental multi-physique

haute-résolution 144/173

a) b)

Figure III.2 : a) Bâti expérimental destiné à déplacer un vibromètre laser autour d’objets type

type cubique ou parallélépipédique. Les déplacements du vibromètre se font avec des moteurs

pas-à-pas selon trois axes orthogonaux x, y et z. Sur l’illustration, un transducteur émet une onde sur la

face arrière d’un cube d’aluminium et le vibromètre mesure la composante verticale du déplacement

sur la face supérieure. b) Bâti expérimental destiné à déplacer le vibromètre laser autour d’objets

cylindriques. Le déplacement du vibromètre se fait le long d’un bras articulé à rayon constant

autour de la carotte. Sur l’illustration, un transducteur émet une onde à mi-hauteur d’une carotte

et le vibromètre mesure la composante radiale du déplacement à la périphérie de la carotte.

les ondes P, S, ondes de surfaces ainsi que les converties aux interfaces aluminium-air (voir Partie

III.2).

La validation du dispositif cylindrique a été réalisée selon le même principe avec un cylindre

d’alu-minium de hauteur 20 cm et de rayon 8 cm. La source piézoélectrique est de fréquence nominale

500 kHz, les mesures interférométriques sont réalisées sur 10 cm de hauteur avec des mailles entre

points de mesure δθ = 1 degré × δz = 1 mm. Comme pour le cas du cube, on retrouve sur la

Figure III.4 a)b)c) les 3 familles d’ondes principales : les P, les S et les ondes de surface à trois

temps différents de la propagation à la surface du cylindre.

III.1. Mise en place d’un laboratoire expérimental multi-physique

haute-résolution 145/173

a)

side face a = 28 cm front face upper face

d)

b)

e)

c)

f)

Figure III.3 : a) Cube d’aluminium de 28 cm de côté avec un transducteur piézoélectrique jouant

le rôle de source sismique au centre de la face avant (ou face 1). Densité de points mesurés (points

noirs) sur la face avant, sur une face latérale et sur la face opposée à la source. e), d), f) : Prises

de vue instantanées à t = 50 µs de la propagation d’ondes à la surface du cube réalisées par

interférométrie laser en reconstituant le champ d’onde à partir de mesures ponctuelles indiquées

en a), b) et c).

c) b) a)

Figure III.4 : Mesures du déplacement radial à la périphérie d’un cylindre d’aluminium où la

source sismique (transducteur de fréquence nominale 500 kHz) est placé à mi-hauteur du cylindre

(pastille rouge sur a), b) et c). a), b) et c) sont des prises de vues instantanées à trois temps successifs

du champ de déplacement reconstitué à partir de mesures ponctuelles réalisées par interférométrie

laser.

III.1. Mise en place d’un laboratoire expérimental multi-physique

haute-résolution 146/173