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Interaction entre filières domestiques et filières d’exportation Dans cette section, nous allons d’une part, étudier le comportement stratégique des

européennes et accès aux marchés pour les PED : l’enjeu des systèmes de contrôle aux frontières.

Etape 2 : formation du prix sur le marché local selon la loi de l’offre et de la

2. Interaction entre filières domestiques et filières d’exportation Dans cette section, nous allons d’une part, étudier le comportement stratégique des

exportateurs et d’autre part, déterminer l’impact que peut avoir le passage d’une structure de filière exclusivement domestique à une structure de filière mixte sur les différents indicateurs économiques du pays : participation des producteurs, sécurité alimentaire sur un plan quantitatif et sécurité sanitaire des aliments.

Proposition 2 : la part d’exploitation en culture locale qui assure la

maximisation du profit de chaque exportateur est donnée par :

*( , , , , ) 0 , ( ) ( ) ( (1 ) ) (1 )(2 ) e n n e n e e e a qN p q FK c K q N q K m Max qN m q α α δ α α  + − + + + +  = + +   *( , , , , ) e n e N q K m

δ α est croissant en α et décroissant enN si et seulement e si α α> ( , )q Kn .

La proposition 2 montre comment répond l’exportateur en termes de participation au marché domestique en fonction du potentiel cultivable du pays domestique et du nombre d’exportateurs présents dans le pays.

On peut vérifier que *( , , , , )

e n e

N q K m

δ α croit à mesure que le potentiel cultivable est faible (croissance de α ). En effet, une faible disponibilité en terres cultivable implique un coût d’accès à l’activité agricole assez important limitant ainsi le nombre des producteurs exclusivement locaux et impliquant une offre issue de ces producteurs assez faible (proposition 1). Face à cette faible offre des producteurs exclusivement locaux, les exportateurs ont tendance à augmenter la part d’exploitation individuelle consacrée à la culture vivrière dans une configuration d’un faible potentiel agricole initial (∂δα* >0

∂ ).

Par ailleurs, l’augmentation du nombre d’exportateurs incite à une augmentation de la part d’exploitation individuelle dans la culture locale uniquement en présence d’un faible potentiel cultivable (α α> ( , )q Kn ).

En effet, en présence d’un faible potentiel en terres agricoles (α α> ( , )q Kn ), la part

faible présence de producteurs locaux (dû à un coût d’entrée élevé). Tout accroissement du nombre des exportateurs diminue alors la part de l’offre individuelle qu’ils consacrent au marché local ( * 0

e

N δ ∂ <

∂ ).

En revanche, en présence d’un potentiel cultivable relativement important (α α< ( , )q Kn ), le coût d’accès au marché est faible. La participation de chaque

exportateurs à la culture locale est donc faible (on a ∂δα* >0

∂ ). Toutefois, tout accroissement du nombre d’exportateurs va faire augmenter le coût foncier freinant l’entrée des producteurs exclusivement locaux. Comme conséquence les exportateurs vont augmenter leur part d’exploitation en culture locale ( * 0

e N δ ∂ > ∂ ).

Par ailleurs, on peux montrer facilement qu’il existe α( , )q Kn , Ne( , , )α q Kn et

( , , ) e n e K q K m tels que : *( , , , , ) 0 e n e N q K m δ α > si et seulement siKe <K q K me( , , )n e et ( , )q Kn α α> ou Ke<K q K me( , , )n e et Ne >Ne( , ,α q Kn).

En effet, les exportateurs ont intérêt à adopter une stratégie polyvalente en produisant pour les deux marchés ( *( , , , , ) 0

e n e

N q K m

δ α > ) uniquement en présence d’une norme à l’exportation pas trop stricte (Ke <K q K me( , , )n e ) et d’une pression assez importante sur les ressources foncières (α α> ( , )q Kn ouNe >Ne( , ,α q Kn)).

On peut montrer facilement de la proposition 2 qu’une norme à l’exportation assez stricte (Ke>K q K me( , , )n e ) ou une pression sur les ressources foncières assez modérée (α α≤ ( , )q Kn etNeNe( , ,α q Kn)), n’incite pas les exportateurs à produire pour le

marché local ( *( , , , , ) 0

e n e

N q K m

δ α = ). En effet avec une exigence à l’exportation stricte, le coût de production est assez élevé pour les exportateurs. Un coût de production élevé n’incite pas les exportateurs à adopter une stratégie polyvalente et les amène à produire uniquement pour le marché d’exportation pour compenser le coût et assurer un revenu assez important. Il n’est pas dans l’intérêt des exportateurs de produire pour le marché local à des coûts élevés et faire face à la concurrence de producteurs locaux qui produisent selon une faible norme. En conséquence, les deux cultures sont séparées en présence d’une exigence à l’exportation assez stricte.

En revanche, dans le cas d’une norme à l’exportation pas trop stricte (Ke <K q K me( , , )n e ), le choix stratégique de l’exportateur dépend de la taille de la culture d’exportation, représentée par le nombre d’exportateurs N et de l’importance e

du potentiel en terres agricoles, représenté parα .

Dans le cadre d’une norme à l’exportation pas trop stricte, les exportateurs n’ont intérêt à produire pour le marché local qu’en présence d’un faible potentiel en terres agricoles (α α> ( , )q Kn ) ou quand le nombre d’exportateurs est assez élevé dans le

pays (Ne >Ne( , ,α q Kn)). Ainsi, la contribution des exportateurs à l’offre domestique sera faible, voire nulle dans les pays à fort potentiel agricole.

En effet, en présence d’un potentiel cultivable important (α α> ( , )q Kn ) ou un nombre

des exportateurs assez élevé (Ne >Ne( , ,α q Kn)), il existe une pression assez importante sur les ressources foncières. Par conséquent, l’accès au marché est coûteux pour les producteurs exclusivement locaux qui, par opposition aux exportateurs, n’ont pas des ressources autres que celles qu’ils peuvent obtenir du marché local. Le nombre des producteurs exclusivement locaux va être ainsi faible. Dans ces conditions, il est intéressant pour les exportateurs de produire également pour le marché local.

Il y a donc, dans ce cas de figure, rivalité entre les deux cultures à cause de l’exclusion de producteurs locaux. En revanche, cette situation peut être profitable sur le plan de la sécurité alimentaire si les exportateurs compensant la perte d’offre due à l’exclusion.

En présence d’un faible potentiel en terres agricoles (α α> ( , )q Kn ), l’accès des

producteurs au marché local est restreint par le coût d’entrée élevé quelque soit le nombre des exportateurs. Cependant, un accroissement du nombre des exportateurs surenchérit encore plus le coût d’entrée. Les deux cultures peuvent être alors complémentaires quand les exportateurs compensent le manque d’offre sur le marché local.

En revanche en présence d’un nombre des exportateurs assez élevé

(Ne >Ne( , ,α q Kn)), un accès au marché est limité suite à une augmentation du coût

foncier. Dans ce cas la culture d’exportation peut être considérée comme en rivalité avec la culture locale. Cette rivalité, si elle existe, peut être profitable en terme de la

sécurité alimentaire si l’offre des exportateurs consacrée au marché local est plus importante que la perte d’offre due à l’exclusion des producteurs exclusivement locaux. On étudiera ces questions dans la proposition 4.

Au contraire, en présence d’un potentiel cultivable important (α α≤ ( , )q Kn ) et d’un

nombre d’exportateurs pas trop élevé (NeNe( , ,α q Kn)), l’accès au marché reste facile pour les producteurs exclusivement locaux qui vont contrôler le marché. L’offre sur le marché local est donc élevée et les exportateurs ne sont pas attirés par le marché local et vont se spécialisé dans la filière d’exportation. Toutefois, toute augmentation du nombre des exportateurs, pour toutNeNe( , ,α q Kn), aura comme effet l’augmentation du coût foncier et donc l’exclusion de certains producteurs exclusivement locaux et la diminution de l’offre sur le marché local. En effet, les deux cultures se trouver à ce niveau en rivalité en créant des tensions sur le foncier. Cette rivalité peut être très marginale en présence d’un coût unitaire et un nombre des exportateurs très faibles. L’impact négatif de la culture d’exportation sur la culture locale est dans ce cas très faible affectant légèrement l’offre et la participation par rapport au gain de revenu que la filière d’exportation peut générer.

Figure 10 : Conditions d’émergence de filières polyvalentes