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intéressés au développement de cette industrie

Dans le document ,SON TÉLÉVISION RADIO ÉLECTRONIQUE (Page 148-151)

nouvelle (cas de « Radio-Paris )) appartenant à Radiola avant d'être cédé à l'Etat), soit par ,des conseils généraux (cas de Radio-Agen) soit par des pionniers courageux et clairvoyants ayant su deviner l'avenir prodigieux de cette

radio qui n'en était qu'à ses premiers balbu-tiements.

Radio-Toulouse a été lancé par deux hom-mes de cette trempe: Léon Kierskowski et Jacques Trémoulet. Le premier assumait les responsabilités financières et administrati-ves, le second la technique, l'animation et le commercial. Le journal (( La Dépêche» dis-posait d'une autorisation d'émission que les frères Sarraut, leurs propriétaires, ne jugeaient pas digne d'intérêt et qu'ils transmi-rent au jeune et 'dynamique J. Trémoulet, alors simple rédacteur à un autre journal tou-lousain: « Le Télégramme ».

Le premier studio

. - « Allo ... allo ... Ici Radio-Toulouse ... » Cet indicatif lancé par une chaude voix bien timbrée est certainement présent dans la:

mémoire des « sans filistes ». des années vingt et trente.

La voix était celle de Jean Roy célèbre

« speaker» de la station méridionale. Au même titre que ses non moins fameux confrè-res Gaudelette, Marcel Laporte, Jean Toscane ou Fernand Namur, elle évoque les jeunes années de la « téhésef» dont la croissance ver-tigineuse n'ajamais plus été stoppée, pas même par l'avénement de la Télévision.

Jean Roy: la légende voulait qu'il soit un gros bonhomme amateur de vins généreux. En fait, il devait .mesurer près d'un mètre quatre vingts, ignorait aussi bien l'embonpoint que la dive bouteille: comme quoi l'oreille peut évo-quer des images trompeuses.

Il avait quitté la scène pour le micro. Durant des années, il assura, seul, la présentation de la totalité des émissions (au minimum 12/14 heu-res et 17 h/minuit trente) y compris les informa-tions qu'il lisait sur les feuillets des agences radio, Fournier et Havas jusqu'en 1933, date à

Le premier émetteur

laquelle apparut un journaliste spécialisé. Pour Jean Roy, ni dimanches, ni fêtes, ni vacances pendant je ne sais combien d'années. Sa vie était concentrée sur le petit sutdio tapissé de velours. Sa véritable famille, c'était les « chers zauditeurs ».

Ils lui rendaient bien son affection comme le prouvaient des milliers et des milliers de lettres simples, émouvantes qu'il recevait de tous les coins de France, d'Europe et d'Afrique.

Le «Radio-Toulouse» du début dressait ses pylones sur une colline de la banlieue toulou-saine, à 8alma et émettait avec une puissance de 1 200

W

en 1925, puis de 8 kW en 1927. Ces chiffres font sourire en 1974. Mais alors, l'éther ne connaissait pas l'embouteillage actuel et les auditeurs aimaient se donner du mal pour cap-ter une station lointaine. L'audience effective des 8 kW toulousains s'étendait de Stockholm à Dakar comme en témoignait un courrier régu-lier et massif qui aurait fait le bonheur d'un phi-latéliste.

Que les temps ont changé ... Et ce ne sont pas les techniciens d'Europe l, RTL, RMC ou de la Radio nationale qui me contrediront, alors

Qu'ils opèrent de nos jours 'par centaines et mil-liers de kilowatts.

En 1934, la"situation évoluait déjà: les émet-teurs se multipliaient, les auditeurs également.

La vulgarisation des « postes-secteur» succé-dant aux récepteurs à piles ou accus commen-çait à nécessiter un confort d'écoute ignoré jus-que là.

Comme son confrère « le Poste Parisien»,

« Radio-Toulouse» mit en service un nouvel émetteur de 60 kW conçu par les techniciens de la S.F.R. et installé à une trentaine de kilomè-tres de la ville dans le domaine de Saint-Aignan afin de ne pas perturber la réception des autres . stations dans la ville rose.

Ses programmes populaires et bon enfant étaient généralement découpés en Quart d'heure successivement consacrés à tous les genres aimés du public: chansons, opérettes, accordéon, danse, musique de genre, etc. Les artistes, orchestres, chorales locales avaient leur place au cours des horaires de pointe (alors situés de 19 à 21 heures).

Les reportages sportifs et folkloriques élar-gissaient leur place. D'abord enregistrés sur

·1934: Le château St-Agnan abrite les nouvelles installations techniques. 1934: Nouvel émetteur S.F.R. de 60 kW.

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disques souples « Pyral » à l'aide d'un matériel mobile particulièrement lourd, ils furent les premiers à faire appel à l'enregistrement sur film, selon le système « Sélénophon» fonction-nant sur le même principe que la bande sonore des films parlants.

Remarquons qu'à cette époque, reportages et informations d'une station privée comme Radio-Toulouse se bornaient à l'énoncé objec-tifs des faits. Jamais n'intervenait une opinion ou un commentaire qui aurait pu indisposer un auditoire composé de gens de gauche, de droite ... ou du milieu. Cette objectivité, cette impersonnalité que l'on retrouve de nos jours à la B.S.e. tranche sur la formule que nous connaissons actuellement sur toutes les anten-nes ou abondent éditoriaux, tribuanten-nes libres, dia-logues ou interventions politiques plus ou moins accusés.

La radio française était, jusqu'à la guerre, composée de deux séries d'émetteurs:

D~autre part, les postes privés. Ces postes indépendants du pouvoir vivaient exclusivé-ment de ressources publicitaires, payaient les mêmes impôts que n'importe quel commer-çant... plus une taxe spéciale de 25 % sur le montant de leurs recettes.

Par contre, l'auditeur n'était soumis à aucune taxe.

Au nombre de ces postes privés, outre Radio-Toulouse, citons le Poste Parisien,

Détail de l'émetteur.

Un studio

Radio~Lyon, Bordeaux 5.0., Radio-Agen, Radio-Montpellier, Radio-Béziers (devenu Radio 37 à Paris), Radio-Côte d'Azur (devenu Radio-Monté-Carlo pendant l'occupa-tion), Radio-Fécamp, Radio-Vitus (devenu Poste de l'iie-de-France), Radio-L.L. (devenu Radio-Cité).

Entre les programmes des stations d'Etat et ceux des postes privés, l'auditeur d'avant 1940 avait le choix. Une constante émulation agitait les divers ~esponsables et assurait, il faut le dire, une diversité qui nous étonnerait aujourd'hui.

Il n'est pas contestable que la concurrence entre les diverses stations privées d'une part, entre les « privés» et le réseau d'état d'autre part, a provoqùé le formidable essor de la radio d'avant-guerre: ce rut la grande époque des

« Crochet Radiophonique», « Sur le Banc» (J.

Sourza et Souplex), de « l'heure de Ray Ven-tura », « des Frères Jacasse », (Jaboune et e.

Dauphin), de « En correctionnelle», de Dia-mant-Berger, des « Simone» de Louis Merlin, des' grandes émissions des chansonniers. des jeux de J.-J. Vital etfen oublie ... Beaucoup de noms qui, après guerre, ont reparu sur les antennes pour assurer à la radio un nouveau départ après les sombres heures de l'occupa-tion.

Jarnais les programmes de radio n'ont cepen-dant retrouvé leur faste, leur diversité, leur prestige de l'avant-guerre. Car, au temps de Radio-Toulouse et du Poste Parisien, la publi-cité ne se limitait pas à une succession de « mes-sages» mais elle assurait le mécénat de pro-grammes prestigieux de

15,30

ou

60

mn grou-pant à jours et heures fixes les plus grands noms du Music-Hall de la chanson et du Bel-Canto.

Le temps a passé. La guerre, la Libération, ont changé tout cela. La télévision a fait son apparition pour occuper une place jadis occupée par la radio. Celle-ci a effectué une reconver-sion naturelle et conserve dans notre vie une place différente, mais au moins aussi impor-tante.

Inutile d'allonger encore cette chromque.

L'histoire de la Radio reste encore à écrire. Je laisse ce sOIn à plus qualifié que moi.

Le Haut-Parleur passe le cap du demi siècle.

Peut-être lui reviendra-l-il de retracer cette merveilleuse aventure des ondes qui,' depuis Branly, Marconi, Ferrier a changé la face du monde, dans d'innombrables domaines.

J.H.A.

L

E téléviseur est devenu un meuble nor-mal du foyer; nous sommes habitués à ses formes et ses aspects plus ou moins uniformisés pour les différents modèles. Nous connaissons, par contre, généralement fort mal les caractéristiques des appareils d'autrefois, et nous concevons difficilement les transforma-tions qu'ils subiront dans l'avenir. L'histoire de la radio et ses progrès sont, en général, beau-coup mieux connus.

La télévision apparaît, en effet, comme une invention plus récente que la radiodiffusion; il est vrai qu'elle n'a été réalisée pratiquement

qu'après la guerre de 1939-45. Son histoire n'en

est pas moins très ancienne, et les premiers es-sais de transmission des images ont été bien an-térieurs à l'avènement même de la T.S.F., ou

« télégraphie sans fil ».

Le mot « télévision» semble avoir été em-ployé en français dès 1900; on en a attribué quelquefois la paternité au physicien allemand Ruhmer, célèbre par ses recherches en photo-électricité, et aux Etats-Unis, le journaliste technique Hugo\Gernsback l'a revendiqué en 1909.

Il y a eu pendant longtemps des recherches ingénieuses, mais purement chimériques, parce que ceux qui les effectuaient ne disposaient pas des moyens nécessaires pour de véritables réa-lisations. Pourtant, certains ne perdaient pas l'espoir. « Si l'homme a réussi, pensaient-ils, il transmettre la parole, un jour doit venir où il

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pourra transmettre les images. »

Comme beaucoup d'autres inventions, ce-pendant, celle de la télévision n'a guère suscité au début l'enthousiasme général; il en.a été de même pour le phonographe d'Edison; le Ciné-ma de Louis Lumière, et même de la T.S.F. Les savants, eux-mêmes, n'avaient guère la foi;

lorsque Graham Bell, l'inventeur du téléphone, faisait part à l'Académie des Sciences de ses premières recherchers il reçut cette réponse historique: « Le problème de la transmission électrique des images est une utopie irréalisa-ble H.

Aujourd'hui, par contre, il ne s'agit plus seu-lement d'un moyen de diffusion audiovisuelle

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