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Intégration par les standards

Deuxième partie : Analyse de méthodologies d’intégration

Chapitre 4: Méthodologies d’intégration d’applications dans une perspective PLM

4.2. Intégration par les standards

Dans cette première approche, nous montrons comment une intégration des données dans une vision PLM est faite en utilisant principalement une description standardisée des données produit.

Les standards utilisés à cet effet sont très nombreux : STEP, PLCS, XML et ses standards dérivés tels que PLM XML …

Afin de pouvoir mieux les distinguer, nous donnerons une définition du concept même de standard puis nous dresserons une typologie des standards PLM pour les catégoriser.

4.2.1. Qu’est-ce qu’un standard ?

Un standard est une norme (un ensemble d’engagements consentis par un groupe de personnes) qu'il faut respecter soit parce qu'un organisme en a décidé ainsi autoritairement

(standard de jure), soit parce que tout le monde fait comme ça et que si on ne suit pas, on n'aura pas de clients (standard de fait)3.

Il existe des standards pour tout en informatique, que ce soit pour les formats de documents, les langages, les connecteurs, les protocoles etc.

4.2.2. Classification des standards

D’un manière générale, il existe différents types de standards, la différence entre un type et un autre tient essentiellement à deux paramètres : la communauté à laquelle il est destiné (publique ou privée) et les organismes impliqués dans son développement (industriels, académiques, etc.)

Une classification des différents types de standards est nécessaire vu le progrès fulgurant de la technologie de l’information qui a remis en question les règles même de développement de standards et du fait que la composante TIC est l’une des plus dominantes dans le PLM. Il existe au moins 3 types de standards [Pea 04] :

- Les standards ouverts - Les standards industriels - Les standards de fait

4.2.2.1. Les standards ouverts

Les standards ouverts sont des standards établis par des organismes publics et qui sont librement accessibles à tous. Ils sont développés par des consensus dans un groupe d’intérêt. Les conditions d’adhésion et les règles d’organisation et de conformité varient énormément au sein de ces groupes. Ils peuvent être des organismes officiels internationaux tels que l’ISO ou des petits groupes industriels. Les Standards de l’ISO et l’OMG en sont des exemples. Dans le cas du PLM, STEP (STandard for the Exchange of Product model data) est un exemple de standard ouvert développé par l’ISO avec l’aide de consortiums industriels tels que PDES, Inc4 et ProSTEP5. XML (eXtensible Markup Language) [XML 02] et UML (Unified Modeling Language) [Boo 00] sont aussi des exemples de standards ouverts. XML est développé par le World Wide Web Consortium (W3C) et UML est développé par l’OMG (Object Management Group) [OMG 03].

4.2.2.2. Les standards industriels

Les standards industriels sont des technologies communément utilisées mais qui ne sont pas ouvertes ou démocratiquement gérées par un groupe d’utilisateurs. Le langage Java est un exemple d’un tel standard. Beaucoup d’organismes sont impliqués dans le développement du langage Java mais une seule compagnie détient le monopole du processus de standardisation (SUN microsystems). Par conséquent, il est considéré comme un standard industriel.

4.2.2.3. Les standards de fait

Sont des standards qui le sont devenus parce qu’ils sont très largement utilisés du fait qu’ils sont associés à d’autres technologies très répandues, ils s’imposent donc de fait et ne sont pas développés par un organisme de standardisation. Un logiciel peut devenir un standard de fait à

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http://www.tout-savoir.net/lexique.php?rub=definition&code=7102

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PDES, Inc. est un consortium global d'industries, de gouvernements, et de membres académiques travaillant ensemble pour avancer le développement et la mise en oeuvre de la technologie STEP, USA.

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cause d’une large adoption. Des exemples de tels standards sont : le système d’exploitation Misrosoft Windows et le protocole SOAP (Simple Object Access Protocol).

Actuellement, les fournisseurs de logiciels et de systèmes PLM ont tendance à proposer des standards de fait afin de garder un monopole sur le contenu et le prix de leurs produits. En contrepartie, les clients optent pour des standards ouverts dans le but de garder le maximum de liberté et de flexibilité dans le choix de leurs outils de gestion et de développement produit. Ce conflit (fournisseurs / client) est omniprésent et a tendance à s’intensifier à l’avenir, conditionnant le processus même de standardisation dans l’industrie.

4.2.3. Rôle des standards comme supports du PLM

La demande vers des standards ouverts est croissante dans le domaine du PLM pour faciliter l’échange et la circulation correcte de l’information entre les différentes applications. Les échanges étaient d’abord restreints aux informations géométriques puis ils se sont généralisés aux différents aspects du produit à travers son cycle de vie.

Le Tableau 5 ci-dessous [Sri 05] donne un aperçu sur les standards ouverts utilisés dans le PLM en détaillant le cycle de vie phase par phase. La durée de vie du produit varie sensiblement en fonction de son type, allant de moins d’une année pour les biens de consommation à plus de 60 ans pour des avions par exemple.

Tableau 5 - Aperçu sur les standards ouverts utilisés dans le PLM [Sri 05]

L’axe qui est dans la partie supérieure montre dans un ordre chronologique, les différentes phases du cycle de vie produit. La circulation de l’information ne respecte pas l’ordre préétabli des phases, en fait, elle peut emprunter toutes les directions à travers les différentes phases du développement produit. De plus, cette information en général n’est pas la propriété d’une organisation unique mais d’un ensemble de services et de partenaires répartis à travers

tous le cycle de vie, donc les formats en sont très variés, ce qui rend le PLM une des alternatives les plus complexes en industrie.

L’étendue et la complexité des domaines montrés sur ce tableau expliquent et justifient le développement de plusieurs de ces standards en parallèle et de façon parfois indépendante et asynchrone. Par la suite et après un recul suffisant rendant les informations plus explicites et disponibles, les standards développés ont subi des essais d’harmonisation. Quelques uns ont été développés dans les années 1930, d’autres sont plus récents et datent de l’an 2000, d’où la nécessité de passer en revue l’évolution historique des standards PLM.

4.2.3.1. Evolution historique des standards PLM

Le développement des standards dans le domaine du PLM a commencé avec les outils CAO qui utilisaient beaucoup de logiciel de graphisme et de géométrie 2D. Les standards apparus dans ce domaine sont : GIF (Graphic Interchange Format), PS (PostScript) et son successeur PDF (Portable Document Format) qui couvrent des domaines plus vastes que ceux de l’ingénierie. Ce sont des standards de fait [Sri 05].

La recherche d'un format commun pour les données issues de la XAO est un souci récurrent des industriels dans le monde entier depuis les années 70. La mise en œuvre d'échange et de partage des données a amené les industriels, surtout ceux qui utilisent beaucoup la sous-traitance (l'industrie automobile, aérospatiale), à créer des standards. Ces standards ont beaucoup servi aux différents partenaires pour mener à bien leurs projets. La plupart d'entre eux sont des standards nationaux; on peut citer la norme SET (Standard d'Echange et de Transfert), IGES (Initial graphical Exchange System), la norme allemande VDA-FS, etc.[EHM 04].