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Evaluation de l’ontologie

orientée PLM

Exemple 1 : la pompe double à cylindrée variable

5.3.6. Evaluation de l’ontologie

Pour évaluer notre ontologie, nous nous sommes penchés sur deux critères importants :

- Le critère de la validité de l’ontologie : afin de savoir si elle a été bien construite et si elle ne comporte pas d’erreurs ou d’anomalies dans sa structure. La validation de l’ontologie en amont de son opérationnalisation est souhaitable. Elle évite de propager des erreurs qui sont difficilement repérables, si les réponses auxquelles elle est sensée répondre se révèlent fausses. La validité des hiérarchies doit donc être testée dès la phase d’ontologisation, aussi bien du point de vue formel que du point de vue sémantique. La validation formelle consiste à vérifier s’il n’y a pas de cycle, c’est-à-dire de définition en boucle, s’il n’y a pas redondance de concepts ou de relations, si chaque hiérarchie est bien connexe, c’est-à-dire s’il n’y a pas de concept ou de relation isolés des autres et donc sans aucun sens [Gom 96]. Des vérifications liées aux choix de modélisation sont également à effectuer, par exemple la détection de l’héritage

multiple. La validation sémantique permet de contrôler que la structure des hiérarchies est correcte vis-à-vis des principes différentiels utilisés. Pour notre part, nous avons pu bénéficier d’un vérificateur de validité intégré dans l’environnement Protégé2000 : le reasoner qui peut faire certaines vérifications de façon automatique. En particulier, celles de la validation formelle. Nous avons soumis notre ontologie au reasoner de protégé2000 qui n’y a détecté aucune faille. Pour ce qui est de la validation sémantique, nous n’avons pas pu la vérifier.

- Le critère de l’utilisation concrète et l’exploitation de l’ontologie : répond-elle aux besoins pour lesquels elle a été conçue ? D’une manière générale, l’évaluation d’une ontologie se fait a priori par des tests correspondant à son objectif opérationnel. Cette méthode est en particulier préconisée par M. Gruninger et M.S. Fox qui proposent d’utiliser des questions de compétences permettant de tester l’ontologie. Si cette dernière répond aux attentes, un système qui l’implémente doit donner les réponses prévues aux questions de compétences [Gru 95]. Il est cependant difficile de traduire le but d’une application en quelques questions dont on sera certain qu’elles couvrent l’ensemble du contexte d’usage. Cette question est encore plus délicate dans l’univers hétéroclite du PLM. Par souci d’une utilisation plus efficace de notre ontologie, en particulier dans le milieu industriel pour lequel elle a été conçue, et afin d’en assurer la pérennité, nous souhaiterions l’affiner et mieux l’adapter aux besoins de ses utilisateurs potentiels en travaillant avec des experts industriels. Ceci permettra de mieux cerner leurs besoins spécifiques et le cas échéant d’adapter l’ontologie à ces besoins. Nous envisageons cela comme perspective à ce travail.

5.4. Conclusion

Ce chapitre présente comment l’approche d’intégration par ontologie dans le contexte du PLM est utilisée. Ce problème a été abordé de deux façons différentes.

La première était basée sur l’étude de plusieurs ontologies qui existent et qui sont concrètement exploitées dans des domaines divers. Quelques projets d’ontologies bien connus ont fait l’objet de cette étude afin d’évaluer leur adaptabilité pour une utilisation dans un contexte PLM. Ainsi les aspects positifs et les contributions de ces projets par rapport à plusieurs critères sont regroupés pour conclure quelles sont les ontologies les plus proches du domaine du PLM et comment peut-on les exploiter. Il en découle que certaines d’entre-elles présentent un réel potentiel dans ce contexte, à savoir les ontologies : SUMO, Enterptise et

TOVE. Toutefois aucune d’entre elle ne peut représenter la complexité du PLM dans son

intégralité. Chacune ne prend en charge qu’un aspect particulier. Par conséquent, concevoir une ontologie représentative du PLM ne peut se faire que de façon holistique et fusionnelle. La plus grande difficulté dans la conception d’une ontologie PLM résulte de la complexité même du PLM en terme de contenu informationnel qui est énorme et très diversifié. Il est pratiquement impossible de décrire le phénomène complexe du PLM par une ontologie unique, mais plutôt par une synergie d’ontologies de domaines. Se pose alors le problème majeur de l’intégration/fusion de plusieurs ontologies qui constitue un axe de recherche à part entière dans la communauté d’ingénierie ontologique. L’utilisation de plusieurs ontologies reste donc un problème ouvert. Nous considérons toutefois que l’étude de ces projets d’ontologies nous permettra de gagner de l’expérience dans la méthode de construction de l’ontologie et l’enrichissement de son contenu. Nous considérons que cette étude est une étape importante dans le processus de développement d’une ontologie orientée PLM car avant

d’entreprendre la conception de l’ontologie, nous avons besoins de comprendre et d’apprendre à partir des alternatives qui existent déjà et qui ont fait leurs preuves.

La seconde alternative que nous avons présentée est basée sur la construction d’une ontologie de produit la plus générique possible qui représentera un noyau d’ontologie qui peut être enrichi et contextualisé par les domaines du PLM. L’utilisation de cette ontologie a pour point de départ et pré requis indispensable l’existence d’une sémantique commune partagée par plusieurs points de vues dans le cycle de vie produit. La proposition d’une ontologie de produit partagée par les différentes vues est de permettre l’interprétation et la compréhension commune entre les ingénieurs et les techniciens de CAO/CFAO… par exemple, chacun avec son expérience propre et sa vision propre du produit. Si toutes ces personnes acceptent de partager une même ontologie du produit, ils contribueraient alors à la proposition d’un modèle de produit unifié pour tous, ce qui en faciliterait la compréhension mutuelle et le partage. Le succès et l’adoption à grande échelle de l’ontologie proposée sont tributaires de ce consensus qui demeure un préalable nécessaire. Pour promouvoir une acceptation plus large d’un modèle de produit unifié, les chercheurs s’orientent vers des solutions de normalisation. Des perspectives intéressantes sont étudiées par le NIST [ Sud 03], [Sud 04], [Sub 05]. L’adoption du modèle de produit de base CPM proposé par le NIST [Fen 04] pour la construction de notre ontologie nous a permis de bénéficier de nombreux avantages : modèle de produit ouvert, non propriétaire, générique et capable de réunir le contexte d’ingénierie complet qui est communément utilisé et partagé dans les environnements de développement de produit.

Nous terminons par une évaluation de notre ontologie selon deux dimensions différentes : celle de la validité sémantique et formelle et celle de la validité de contenu. Cette évaluation nous a permis de déduire des perspectives importantes qui seront évoquées dans la conclusion générale.