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1. La dégradation des ressources naturelles : “ perceptual and socially defined ”

1.4. De la question de recherche au modèle d’analyse

1.4.3. La méthode 1. Les étapes

1.4.3.2. Les instruments mobilisés

Les entretiens

Les entretiens ont constitué notre principal outil d’investigation. On trouvera en annexe I la liste des personnes rencontrées.

• les entretiens avec les chercheurs et les experts

Une série d’entretiens à été menée avec des chercheurs de l'EMBRAPA-Cerrados, spécialistes des pâturages (six au total), un ancien directeur de ce centre de recherche, des responsables d’associations liées à la protection de l’environnement ou d’associations de défense de droits sociaux (Fundação Pro-Natureza, World Wildlife Fund, Instituto Sociedade População Natureza, Movimento dos Sem-Terra) et l'ex-Président du réseau des ONG travaillant sur les Cerrados (réseau Cerrados).

Les entretiens, de type semi-directif, ont porté sur l’évaluation que les enquêtés faisaient de la situation des ressources naturelles, ou des pâturages en particulier selon les cas, sur les instruments mis en œuvre pour évaluer une éventuelle dégradation et sur les causes qu’ils lui attribuaient.

• Les entretiens avec les techniciens de Silvânia

Des entretiens ont été menés avec sept techniciens en charge de l’encadrement agricole auprès des agriculteurs de type familial à Silvânia : les techniciens de l’EMATER, le service public de vulgarisation agricole, de la Centrale des Associations des Petits et Moyens Producteurs de Silvânia, du BENAF (Banco nacional de Appoio a Agricultura Familial, Banque nationale d'appui à l'agriculture familiale) et des industries laitières privées Parmalat et Itambé.

Ces entretiens ont porté sur le contenu du message technique adressé aux producteurs, sur les causes attribuées à l’écart entre les pratiques des agriculteurs et leurs recommandations, sur leur jugement des pâturages, leurs critères de jugement et leur évaluation globale de l’évolution de la situation.

• Les entretiens avec les agriculteurs de type familial Ces entretiens ont été de quatre types.

les entretiens de l’enquête exploratoire

Cette enquête, menée auprès d’une quinzaine d’exploitants choisis au hasard, sous la forme d’entretiens non directifs, a visé à :

• nous familiariser avec le terrain, son vocabulaire en particulier,

• appréhender la diversité des différents systèmes fourragers et des pratiques de gestion des pâturages.

Cette phase nous a permis de construire le questionnaire de l’enquête qui a suivi, l’enquête “ pâturages ”.

L’entretien “ pâturages ”

Cet entretien avait pour objectif d’identifier et de caractériser • les différents systèmes fourragers,

• les modes de gestion des pâturages.

Ceci a été fait à l’aide d’un questionnaire fermé appliqué à 43 éleveurs entre juillet et août 1997 (le nombre d'agriculteurs de type familial est estimé à environ 800 dans la commune étudiée. 93 % d'entre eux ont une activité d'élevage). Cette enquête nous a permis de recenser 161 pâturages. On trouvera le questionnaire en annexe II.

Les éleveurs interrogés ont été pris au hasard mais à l’intérieur de zones de la commune sélectionnées avec l’aide des techniciens et chercheurs du projet Silvânia.

Ces zones ont été choisies afin de recouvrir la diversité des situations présentes à l’intérieur de la commune du point de vue de l’enclavement et des conditions naturelles (en particulier le type de sol dominant)7.

L’entretien “ pratiques ”

Si l’enquête “ pâturage ” nous a permis d’identifier ce que font les agriculteurs (le comment), l’enquête “ pratiques ” visaient à leur donner la parole pour justifier leurs pratiques (le pourquoi). Elle a été menée par des entretiens semi-directifs auprès de 20 éleveurs parmi ceux rencontrés dans l’enquête “ pâturages ”. Ces éleveurs ont été choisis avec l’aide des techniciens, dans le but de recouvrir la diversité des systèmes fourragers identifiés.

L’entretien “ discours ”

Si dans les enquêtes “ pâturages ” et “ pratiques ” nous nous sommes intéressés au contenu des réponses des enquêtés, l’enquête “ discours” s’est intéressée quant à elle à la forme, à la façon de dire les choses. Ces entretiens ont fait l’objet d’un traitement relativement lourd détaillé dans la cinquième partie, ceci selon la méthode proposée par Darré (1985).

Ils ont été menés de façon très peu directive auprès de cinq éleveurs choisis parmi les vingt de l’enquête précédente. Ils ont été enregistrés et intégralement retranscrits.

On trouvera des précisions sur les protocoles de ces entretiens, tout au long de la présentation des résultats des différentes phases de recherche. Ceci est justifié dans la mesure où les choix n’ont pas été faits a priori mais au fur et à mesure de l’avancée des recherches, car déterminés par les résultats de la phase de recherche précédente.

• Les entretiens annexes

Quelques enquêtes (sept au total) auprès de grands éleveurs de type extensif réparties sur la période de recherche de terrain nous ont permis de garder une distance par rapport à notre objet d’étude. Elles nous ont aidé à mieux repérer l’originalité des pratiques et des discours étudiés chez les petits producteurs.

7 Les enquêtes ont ainsi été menées dans les communautés de Variado, Engenho Velho, Bom Jardim, Limeira, João de Deus, Rio dos Bois, Santa Rita, Barrinha, Madeira, Kilombo. J'ai bénéficié pour leur réalisation de l’appui d’un ancien technicien.

Les recherches bibliographiques

Pour étudier l’histoire de la région, celle de la commune de Silvânia et les connaissances produites sur la dégradation, nous avons effectué des recherches bibliographiques8. Les publications des chercheurs, les communications à des séminaires ou congrès, les documents communs produits par les ONG à l’occasion de forum (notamment l’Agenda XXI) ont été des sources privilégiées.

L’exploitation de bases de données existantes

L’obtention de données statistiques a été possible à travers l’utilisation des données des recensements réalisés par l’IBGE (Instituto brasileiro de Geografia e Estatistica, Institut brésilien de géographie et de statistiques) : le recensement de 1985 et celui de 1995-96. Il n'est malheureusement pas possible d'isoler dans ces recensements les données relatives aux exploitations de type familial.

Pour cette raison, les données du Cadastre des Associés collectées par la Centrale des Associations des Petits et Moyens Producteurs de Silvânia en 1996, auprès de 447 agriculteurs, nous ont été utiles.

Enfin, les évolutions des systèmes de production familiaux ont pu être mises en évidence grâce à l’exploitation de la banque de données constituée par le suivi socio-économique de 1992 à 1996 des fermes du réseau de fermes de références (25 à 10 fermes selon les années) organisé par le projet “ Silvânia ” (EMBRAPA/Centrale des Associations des Petits et moyens producteurs de Silvânia/CIRAD).

On peut à ce propos noter que l’importance des évolutions constatées entre 1992 et 1996, grâce à ces données, laisse à penser que la situation a probablement encore fortement évolué. Ainsi ce que nous pouvons produire comme éléments de description du contexte actuel est probablement déjà en décalage avec la réalité d’aujourd’hui.

En outre, nous avons assisté à des réunions de producteurs, et à des sessions de formation organisées par les techniciens sur l’alimentation du troupeau.

Par ailleurs, des observations directes ont été réalisées sur une quarantaine de pâturages (recouvrement, propreté, présence de refus,...) afin de dresser une photographie en quelque sorte de l’état des surfaces pâturées dans les exploitations étudiées.

Deux restitutions de l’avancée de nos travaux ont été faites, à mi-parcours de la thèse, aux présidents des associations de petits et moyens producteurs de Silvânia d’une part, aux chercheurs de l'EMBRAPA-Cerrados d’autre part.

2. Les lieux officiels de production de savoirs sur la