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Chapitre 3 Résultats

3.4 Influence des variables sociodémographiques et contextuelles sur les variables d’intérêt

Des tests t et des analyses de variance ont été effectués dans le but d’étudier l’influence de diverses variables sociodémographiques et contextuelles sur les perceptions des enseignants à l’égard de l’éducation inclusive, sur la fréquence d’utilisation des pratiques d’adaptation de l’enseignement ainsi que sur le SEP des enseignants. Il s’avère qu’aucune différence significative n’a été observée en ce qui concerne le sexe, la scolarité, les conditions salariales, l’expérience en enseignement ou dans le contexte de l’éducation inclusive de même que la taille des groupes d’élèves. Des différences significatives ont toutefois été observées en ce qui concerne le niveau socioéconomique de l’école, le nombre d’élèves ayant des besoins particuliers dans la classe et la diversité de leurs besoins. Le texte qui suit les décrit plus particulièrement.

a) Niveau socioéconomique de l’école (NSE) : Afin d’évaluer si les enseignants œuvrant dans une école issue d’un milieu socioéconomiquement faible se distinguent de ceux qui travaillent dans une école en milieu socioéconomiquement élevé, deux groupes d’enseignants ont été créés en fonction du quartier dans lequel leur école se situe. Ainsi, deux groupes socioéconomiques ont été créés et incluent un nombre comparable d’enseignants, le tableau 7 contient les moyennes et les écarts-types des participants œuvrant dans les écoles ayant des statuts socioéconomiques faibles ou élevés pour ce qui est de leur utilisation des pratiques d’adaptation, de leur SEP ainsi que de leurs perceptions à l’égard du programme d’éducation inclusive et de son application. On y retrouve aussi les statistiques liées aux tests de comparaison réalisés (test t) afin de déterminer si les groupes se distinguent en ce qui a trait à ces variables.

Tableau 7 Moyennes et écarts-types d’utilisation des pratiques d’adaptation, de SEP et de perceptions à l’égard de l’éducation inclusive en fonction du niveau socioéconomique des écoles (NSE) ainsi que tests de comparaison NSE faible (n=65) NSE élevé (n=59) M É-T M É-T t p* D Fréquence d'utilisation 3,89 0,42 3,70 0,41 2,57 0,01 0,45 SEP 4,08 0,59 4,06 0,41 0,22 0,82 0,03 Perceptions à l’égard de l’éducation inclusive 4,75 0,63 4,12 0,59 5,67 0,00 1,03

Les résultats des tests de comparaison effectués montrent que les groupes se distinguent en ce qui a trait à leur fréquence d'utilisation des pratiques d’adaptation de l’enseignement et à leurs perceptions à l’égard de l’éducation inclusive. Les enseignants qui travaillent dans les écoles de niveau socioéconomique faible ont

des perceptions plus positives à l’égard de l’éducation inclusive et utilisent davantage les pratiques d’adaptation que ceux d’écoles de niveau socioéconomique élevé, la différence entre les groupes étant considérée comme élevée selon les critères de (Cohen, 2013). Les deux groupes ne diffèrent toutefois pas en ce qui concerne leur SEP.

b) Nombre d’élèves ayant des besoins particuliers les participants ont été regroupés en fonction du nombre d’élèves ayant des besoins pédagogiques particuliers dans leur classe. En vue d’évaluer si le nombre d’élèves ayant des besoins particuliers a une influence sur les variables d’intérêt, deux groupes incluant un nombre comparable d’enseignants ont été créés, 54 enseignants avaient au moins cinq élèves ayant des besoins pédagogiques particuliers dans leur classe, alors que 61 en avaient quatre et moins. Le tableau 8 contient les moyennes et les écarts-types de ces groupes en ce qui a trait à leur utilisation des pratiques d’adaptation, à leur SEP ainsi qu’à leurs perceptions à l’égard du programme d’éducation inclusive en ce qui concerne le nombre d’élèves ayant des besoins pédagogiques particuliers dans leur groupe-classe. Il comprend aussi les statistiques des tests de comparaison effectués.

Tableau 8 Moyennes et écarts-types d’utilisation des pratiques d’adaptation, du SEP et des perceptions à l’égard de l’éducation inclusive selon le nombre d’élèves ayant des besoins particuliers dans la classe ainsi que tests de comparaison.

1-4 (n=61) 5 ou plus (n=54) M É-T M É-T t p* D Fréquence d'utilisation 3,67 0,38 3,93 0,41 -3,43 0,00 0,65 SEP 4,06 0,40 4,15 0,55 -1,00 0,31 0,18 Perceptions à l’égard de l’éducation inclusive 4,05 0,53 4,84 0,60 -7,48 0,00 1,38

Les résultats des tests de comparaison effectués montrent que les enseignants qui ont un grand nombre d’élèves ayant des besoins particuliers ont des perceptions plus positives à l’égard de l’éducation inclusive et utilisent davantage les pratiques d’adaptation de l’enseignement que ceux qui en ont une perception moins positive. Les différences observées sont considérées élevées dans le cas des perceptions, et modérées dans le cas de la fréquence d’utilisation des pratiques d’adaptation selon les critères de (Cohen, 1988). Aucune différence n’a été observée entre les groupes pour ce qui est du SEP.

c) Diversité des besoins pédagogiques particuliers des élèves de la classe: pour étudier l’effet de la diversité des besoins pédagogiques particuliers des élèves de la classe sur les variables d’intérêt, les participants ont été regroupés en deux groupes : ceux qui n’avaient que des élèves avec des handicaps intellectuels (n=58)

et ceux qui avaient des élèves avec une variété de handicaps (n=66). Le tableau 9 contient les moyennes et les écarts-types de ces groupes pour ce qui est de leur utilisation des pratiques d’adaptation, de leur SEP ainsi que de leurs perceptions à l’égard du programme d’éducation inclusive en fonction du nombre d’élèves ayant des besoins particuliers dans leur groupe classe. Les tests de comparaison effectués y sont aussi résumés.

Tableau 9 Moyennes et écarts-types d’utilisation des pratiques d’adaptation, du SEP et des perceptions à l’égard de l’éducation inclusive selon la diversité des besoins particuliers ainsi que tests de comparaison

Handicap intellectuel seulement (n=58) Handicaps variés (n=66) M É-T M É-T t p* D Fréquence d'utilisation 3,69 0,38 3,90 0,43 -2,81 0,00 0,51 SEP 4,05 0,39 4,09 0,61 -0,48 0,63 0,07 Perceptions à l’égard de l’éducation inclusive 4,35 0,68 4,54 0,68 -1,52 1,29 0,27

Les résultats de ces analyses indiquent que la fréquence d'utilisation d’adaptation de l’enseignement est plus élevée chez les enseignants qui ont des élèves ayant une variété de handicaps et que la différence entre les groupes est modérée selon les critères de (Cohen, 2013). Cependant, les deux groupes ne diffèrent pas en ce qui a trait à leurs perceptions à l’égard de l’éducation inclusive et de leur SEP.

Somme toute, les résultats qui émergent de ces analyses montrent que, de façon générale, les perceptions à l’égard de l’éducation inclusive, l’utilisation des pratiques d’adaptation de l’enseignement et le SEP ne diffèrent pas en fonction des caractéristiques personnelles des enseignants à l’exception de certaines variables contextuelles causent des différences sur les variables d’intérêt, soient le niveau socio-économique de l’école, le nombre d’élèves avec des besoins pédagogiques particuliers dans la classe ainsi que la diversité des handicaps de ces élèves, qui sont associées à des différences de niveau d’utilisation de pratiques d’inclusion et de perception à l’égard des l’éducation inclusive. Aucune des variables contextuelles n’est liée à une différence de niveau de SEP des enseignants.

3.5 Variables pouvant prédire la fréquence d'utilisation des