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Influence des systèmes de production

dans moins de 10 % des parcelles dans 1 0 à 30 % des parcelles dans 30 à 50 % des parcelles dans plus de 50 % des parcelles

Figure 3. Présence de Striga sur sorgho en zone Mali-Sud. dans une bande comprenant la région de San, les secteurs de Zébala, Mpessoba et Bla dans la région de Koutiala et le nord du secteur de Konobougou.

Influence des systèmes

de production

Le premier constat est qu'aucune différence significative n'est observée entre le rendement des parcel les où le Striga est présent et celui de celles dont il est absent (tableau 1). Cela ne veut toutefois pas forcément dire que le Striga n'a aucune influence sur le rendement, comme on le verra par la suite.

De même, nous avons cherché à détecter des rela­ tions entre diverses pratiques et la présence ou l'ab­ sence de Striga. En fait, aucune des explications clas­ siques sur les facteurs i nfluant la présence de Striga sur les parcel les n'a réellement pu être observée sur le dispositif d'enquête.

Cependant, en classant les villages selon le degré de présence de Striga sur le terroir en trois groupes (faible, moyen, fort), il apparaît une légère influence de l'âge de la parcelle et de l'apport de fumure orga­ nique, comme le montre la figure S . L' influence paraît plus nette dans le groupe moyen (avec tout de même un point aberrant en ce qui concerne l'âge de la parcelle).

Les conclusions de cette étude sur les conséquences de la présence de Striga sur les rendements doivent toutefois être examinées avec circonspection. En effet, i l ne s'agit aucunement d'un dispositif de recherche, dans lequel il est possible de faire varier 1 32 SEGOU

BURKINA-FASO D Koutiala Région CMDT • Kolondiéba Secteur CMDT

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Village échantillon du suivi-évaluation

Tableau 1. Influence apparente de la densité de Striga sur les rendements céréaliers.

Mil Sorgho Maïs

Pas de Striga 763 802 1 400

Faible 894 897 1 523

Fort 542 949 1 521

Faible : 1 à 10 plants par m2• Fort : plus de 1 0 plants par m2•

un facteur indépendamment de tous les autres. I l s'agit ici, d'un dispositif d'observation des pratiques paysannes, aussi les facteurs ne sont-ils pas indépen­ dants et la présence de Striga peut-elle être aussi l'indicateur d'un autre facteur (techn ique culturale, meilleure gestion du calendrier) qui i nfl uencerait favorablement le rendement.

Le meil leur exemple de ces biais i ntroduits sur Ifs conclusions dans les dispositifs d'observation est l'effet de la fumure organique sur le rendement : itest connu que l'apport de fumure organique a un effet bénéfique sur la production. Or, sur le dispositif d'en­ quête de la Cmdt, les parcelles ayant bénéficié de l'apport de fumure organique ont un rendement infé­ rieur à celles qui n'en ont pas reçu. Cela ne signifie en auçun cas que la fumure organique a un effet dépresseur sur le rendement. En fait, les paysans met­ tent généralement la fumure organique sur leurs terres qui commencent à s'épuiser. I l est donc logique de trouver des rendements inférieurs.

Dans le cas du Striga, il est fort probable que des facteurs non encore identifiés viennent perturber

Dans les villages suivi-évaluation présente de Striga sur mil

0

0

0

dans moins de 1 O % des parcelles dans 10 à 30 % des parcelles dans 30 à 50 % des parcelles dans plus de 50 % des parcelles BAMAKO

Figure 4. Présence de Striga sur mil en zone Mali-Sud.

% de champs avec présence de Striga 80 70 60 50 30 20 10

A

o +----+----+--- -+----+- - --+--- --, de O à 2 ons de 3 à 5 ans de 6 à 10 plus de 10

lnS ans

Nombre d'a� de a,hu,e continue sur la po,cdJe

a.vec fumure uns fwnure orsanique orpniqwc

Groupes de villages selon la présence de Striga -+- Faible -0- Moyen _._. Fort

Figure 5. Influence de l'âge des champs et de l'apport

de fumure organique sur la présence de Striga.

l'influence apparente des plantes parasites sur la production. SEGOU

BURKINA-FASO a Koutiala Région CMDT • Kolondiéba Secteur CMDT

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Village échantillon du suivi-évaluation

1 Conclusions

Bien qu'assez fréquent, le Striga ne semble pas être un facteur extrêmement important dans les sys­ tèmes de production de la zone. S'il est possible de le rencontrer un peu partout, rares sont les villages de l'échantillon où il a une grande importance. Il est néanmoins plus fréquent dans la partie nord (systèmes plus céréaliers et moins intensifs), notamment sur le mil.

Le dispositif de suivi mis en place ne permet pas, dans un premier temps, de conclure quant à son influence sur la production de céréales. En effet, peu de différences notables ont été observées sur les rendements en céréales selon que la parcelle a été infestée ou non et selon la densité de cette infes­ tation. De même, peu de différences ont été obser­ vées pour les différents itinéraires techniques suivis. Cependant, le dispositif d'observation n'a pas été créé dans ce but et ne permet pas de conclure. Il devrait néanmoins pouvoir nous renseigner sur son évolution dans le temps. L'échantillon de villages du suivi-évaluation a été changé en 1995-1 996. Il est donc difficile de mesurer l'évolution dans le temps entre les deux campagnes de suivi (ce dernier a commencé depuis la campagne 1994-1995, mais sur un autre échantillon de villages. Cependant, au fil du -temps, cet observatoire que constitue le dispositif d'enquête de la Cmdt devrait permettre de renseigner sur les évolutions des infestations en fonction des campagnes (y a-t-il réellement des « années à Striga » et si oui, quels en sont les facteurs déclencheurs -cycle, climat... ?).

RATNADASS A., CHANTEREAU J. , GIGOU J. (éditeurs), 1998.

Amélioration du sorgho et de sa culture en Afrique de l'Ouest et du Centre.

Actes de l'atelier de restitution du programme conjoint sur le sorgho lcrisat-Cirad,

17-20 mars 1997, Bamako, Mali.

Collection Colloques, Montpellier, Cirad-ca, 315 p.

Î e�ts d'utilisation d'herbicides pour la lutte

contre Striga hermonthica*

• Cette communication a donné lieu à un article paru dans la revue Agriculture et développement. G. Hoffmann, P. Marnotte, D. Dembélé, 1 997. Emploi d'herbicides pour lutter contre Striga hermonthica. Agriculture et développement 1 3 : 58-62.

G. HOFFMAN N

1, 2,

P. MARNOTTE

3

, P. GRARD

1

, D. DEMBELE

1

1. lcrisat-Cirad, BP 320, Bamako, Mali

2. Nouvelle adresse : 22 rue de Lamballe, 45400 Fleury-les-Aubrais, France 3. Cirad-ca, Amatrop, BP 5035, 34032 Montpellier Cedex 1, France

Résumé - La lutte contre le Striga explore trois voies complé­ mentaires : la sélection de variétés tolérantes, les méthodes agronomiques de gestion de la culture, et enfin la destruction des parties aériennes du parasite, par sarclage-arrachage ou à l'aide d'herbicides chimiques. Les travaux présentés concer­ nent les tests de lutte chimique contre le Striga, effectués en milieu paysan au Mali, de 1 989 à 1 993, dans le cadre du programme conjoint sur le sorgho lcrisat-Cirad. Ils n'ont, dans un premier temps, concerné que le 2,4,5-T, seul herbicide de post-levée anti-dicotylédones. Par la suite, les traitements ont été réalisés avec la forme amine du 2,4-D, efficace sur les dicotylédones et certaines cypéracées, et moins volatile que la forme ester. La nuisibilité du Striga se manifestant dès la fixa­ tion de la plantule sur la plante-hôte, des tests d'application précoce d'herbicide en prélevée du Striga ont été effectués. Il ont montré que la pulvérisation de 2,4-D 30 jours après semis, directement sur la culture (sorgho et maïs) retardait l'apparition du Striga et en diminuait la densité. Des tests ont montré qu'une double application d'herbicide sur les cultures de sorgho, en pré et post-levée du Striga, permettait d'éliminer presque complètement le parasite et d'augmenter le rendement de plus de 200 %. La nécessité d'élargir la gamme des herbi­ cides nous a par ailleurs amenés à tester d'autres molécules.

Abstract - Application of herbicides to control Striga

hermonthica. Three complementary approaches are explored simultaneously in view of controlling Striga: screening-bree­ ding tolerant crop varieties, agronomie crop management methods, and destruction of the aerial portion of the parasite by weeding-handpulling or by using chemical herbicides. Results presented relate ta chemical tests for Striga control, car­ ried out on-farm in Mali from 1989-1993, as part of the lcrisat­ Cirad Joint Sorghum Program. At first, 2,4,5-T alone was involved, as the only post-emergence anti-dicotyledon herbi­ cide. Later tests were conducted using the amine form of 2,4-D, effective on dicotyledons and some Cypreraceae, and less volatile than the ester form. Since Striga damages its host as

soon as parasite seedling attach to the hast root, tests were car­ ried out on early herbicidal application (before Striga emer­ gence). They showed that spraying 2,4-D directly on the crop (sorghum and maize) 30 days after sowing, delayed the emer­ gence and reduced the density of Striga plants. Further tests showed that a double herbicidal application on the sorghum crop, namely both prior to, and after Striga emergence, resulted in a virtual eradication of the parasite, and in a yield gain of more than 200%. On the other hand, in view of broadening the range of herbicides, tests were also conducted on other molecules.

Les Striga, de la famille des Scrofulariaceae, sont des plantes parasites épirhizes, qui constituent un genre essentiellement africain, avec cependant une exten­ sion en Asie ; de plus, 5. lutea et S. gesnerioides ont été introduits en Amérique du Nord (Musselmann, 1994).

Quatre espèces présentent une importance pour les,. cultures en Afrique de l'Ouest : 5. gesnerioides -(Willd.) Vatke, 5. lutea Laur. (syn. 5. asiatica (0 Kuntze var. lutea Kuntze), 5. aspera (Willd.) Benth. et S. hermonthica (Del.) Benth.

S. hermonthica, S. aspera, et S. lutea sont des hémi­ parasites sur les cultures de céréales (sorgho, maïs, mil), alor� que 5. gesnerioides est un holoparasite sur niébé.

Le cycle de 5. hermonthica s'articule sur deux stades : d'une part, vers 35 - 45 Jas (jours après semis) l'apparition des premières plantules après la phase souterraine, et d'autre part, le début de la floraison qui commence vers 65 - 75 Jas.

La mise au point des techniques de lutte contre les Striga explore trois voies complémentaires (figure 1) - la plante cultivée par la sélection de variétés tolé­ rantes ;

- le milieu cultivé par des méthodes de luttes agrono­ miques (cultures associées et rotation de culture piège, date de semis, fertilisation et fumure, travail du sol et paillage) : les Striga se développent d'autant

plus que les conditions de culture sont défavorables ;

il est donc très important d'améliorer la fertilité du sol

(niveau global de fertilisation, correction de l'aci­

dité ... ), plus particulièrement en augmentant l'apport

d'azote ;

- les Striga, eux-mêmes, par destruction des parties aériennes : arrachage, sarclage, désherbage chimique : bien que la nuisibilité des Striga se mani­ feste dès la fixation de la plantule sur la plante-hôte au cours de la phase souterraine de développement, il est important de détruire les parties aériennes, afin de limiter cette période de concurrence et surtout d'empêcher la production de semences du parasite. L'arrachage ou le sarclage, qui permet d'éliminer les parties aériennes des Striga, doit être réalisé entre 50 et 70 Jas : plus précoce, l'intervention favorise de nouvel les levées de la population de Striga et plus tardive, elle n'empêche pas la production de graines du parasite. Les applications d'herbicides de post­ levée peuvent être effectuées dans les mêmes condi­ tions que les sarclages.

Application d'herbicides