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V. DISTRIBUTION ET FREQUENCE D’OCCURRENCE DES PLANTES

V.5. Résultats et discussion

V.5.4. Implications pour la conservation

Le critère abondance éclaire sur la biologie et l’écologie de la flore (Damerdji et al., 2005). C’est ainsi que les trois espèces constantes (Parinari curatellifolia, Hymenocardia acida et

Annona senegalensis)rencontrées dans les savanes du PNR peuvent être considérées comme

abondante comparativement aux autres plantes sauvages fruitières comestibles du PNR. Et parmi les espèces accidentelles, deux sont reprises à la fois dans les listes de plantes menacées du Burundi dressées par Lewalle (1972), Nzigidahera (2000) et Habonimana et al. (2004):

Cordia africana et Newtonia buchananii. La liste complète des espèces communes aux trois listes a été dégagée par Sibomana et al. (2008).

Dans le cadre de la préservation du patrimoine naturel végétal, un effort spécial de conservation est à garantir à dix espèces du PNR figurant sur la liste des plantes menacées prioritaires pour la conservation relevés par Nzigidahera (2000) pour le Burundi dans le cadre de l’analyse de la diversité biologique végétale nationale et de l’identification des priorités pour sa conservation: Albizia gummifera (Leguminosae), Cordia africana (Boraginaceae),

Cyperus latifolius (Cyperaceae), Cyperus papyrus (Cyperaceae), Kigelia africana

(Bignoniaceae), Newtonia buchananii (Leguminosae), Phoenix reclinata (Arecaceae),

Pycnanthus angolensis (Myristicaceae), Spathodea campanulata (Bignoniaceae), Syzygium cordatum (Myrtaceae). Ces espèces ne sont pas cependant répertoriées dans la base des données de la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN, 2011), sauf le Cyperus papyrus. Il s’agit d’une espèce largement distribuée (Benin, Botswana, Burundi; Cameroun; Congo; Egypte; Ethiopie; Gabon; Inde; Indonésie; Israël; Madagascar; Malawi; Nigéria; Rwanda; Sri Lanka; Syrie; Taiwan; Tanzanie; Ouganda; Zambie) de préoccupation mineure (Least concern: LC) selon les catégories et critères de la liste rouge (Kumar, 2010; UICN, 2011). Au Burundi, son habitat est menacé d’autant plus que déjà en 2000, selon le Ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Environnement et du Tourisme (MINATET, 2000), 69% de la superficie totale des marais du pays étaient exploités à des fins agricoles. Ces espèces signalées par Nzigidahera (2000) dans la catégorie d’espèces menacées prioritaires pour la conservation au Burundi se trouvent donc justifiées dans la mesure où il est observable localement la perte de leurs habitats de prédilection ou encore la pression dont elles font objet de la part de la population. Il est vrai que la classification des espèces menacées de l’UICN (2001) se base sur différents facteurs biologiques associés au risque d’extinction (taux de déclin, population totale, zone d’occurrence, zone d’occupation, degré de peuplement et fragmentation de la répartition), mais dans le cadre des monographies nationales sur la diversité biologique, il importe selon le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE, 1993), de choisir des critères tout en examinant minutieusement la question de la biodiversité et de sa conservation en tenant compte des réalités socio-économiques et politiques du pays. Par ailleurs, l’UICN (2001) souligne qu’un taxon peut

avoir besoin de mesures de conservation même s’il n’entre pas dans une catégorie du groupe «Menacé». Dès lors, ranger les espèces en suivant les priorités de conservation exige des décisions parfois subjectives, en particulier quand les données sont incomplètes (Plumptre et al., 2007). Pour le Burundi par exemple, il n’existe pas de système de surveillance continue de la dynamique de la végétation (Nzigidahera, 2000). Cela constitue un handicap majeur pour l’établissement des statuts des espèces végétales selon le modèle de la liste rouge de l’UICN. Comparées aux autres taxa (mammifères, oiseaux, amphibiens), pour le Rift Albertin, les plantes ont été moins évaluées au sujet des espèces menacées (Plumptre et al., 2007). L’absence de données de haute qualité ne devrait toutefois pas décourager les tentatives d’application des critères du moment que les méthodes qui font appel aux estimations, déductions et projections sont acceptables. Les déductions et projections peuvent s’appuyer sur l’extrapolation vers l’avenir de menaces actuelles ou potentielles, ou de facteurs relatifs à l’abondance ou à la distribution des espèces (UICN, 2001). Ainsi, bien qu’il soit difficile de connaître les statuts de toutes les espèces végétales, surtout les herbacées, la diminution ou la menace de disparition de certaines espèces est facile à observer, surtout si elles concernent des arbres emblématiques, des espèces herbacées dominantes des formations végétales monospécifiques, des espèces dont leurs écosystèmes naturels de prédilection ont disparu ou font objet d’une dégradation accrue, ou encore des espèces recherchées par la population pour des usages particuliers (Nzigidahera, 2000). A cet effet, l’application des critères et catégories de la liste rouge de l’UICN ainsi que la mise en place d’un système de monitoring continu pourraient faciliter la gestion de l’information tout en contribuant dans l’attribution des statuts aux espèces végétales ainsi que dans l’évaluation de la dynamique spatio-temporelle de leur abondance. En somme, quoique les composants temporels d’abondances spécifiques aient des implications importantes pour la planification de la conservation (Magurran & Henderson, 2003), une analyse spatiale de la distribution potentielle des espèces menacées devrait être envisagée au PNR et au Burundi afin de suivre la dégradation des espèces et la dynamique spatio-temporelle des écosystèmes qui les abritent, un sujet clé des travaux de recherche en Ecologie du paysage; cette dernière tirant sa force de son étude des relations entre les structures spatiales et les processus écologiques (Bogaert et al., 2008).

V.6. Remerciements

Les auteurs adressent leurs remerciements au Gouvernement du Burundi pour la bourse de formation de T. Masharabu.

CHAPITRE VI

EFFECTS OF FABACEAE COVER ON SOIL PARAMETERS

AND ANALYSIS OF ENVIRONMENTAL DETERMINANTS

OF FLORISTIC VARIABILITY IN NORTH-EASTERN

RUVUBU, BURUNDI

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Le présent chapitre s’inscrit dans la continuité de nos précédentes études déjà réalisées dans le PNR et vise à contribuer à une meilleure appréhension des paramètres qui expliquent l’abondance des Fabaceae (ou Leguminosae) et la variabilité floristique dans l’aire protégée ainsi que leurs conséquences possibles. L’hypothèse 6 selon laquelle la variation de la composition floristique du PNR est due à l’existence de gradients environnementaux qui contrôlent ses patrons de végétation a été testée.

Masharabu T., Noret N., Bigendako M.J., Godart M.-F., Lejoly J. & Bogaert J. , 2011. Effects of Fabaceae cover on soil parameters and analysis of environmental determinants of floristic variability in North-Eastern Ruvubu, Burundi. International Journal of Current Trends in Science and Technology 2(2): 113-124.

VI. EFFECTS OF FABACEAE COVER ON SOIL PARAMETERS AND