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Impact du vieillissement des taillis de taillis- taillis-sous-futaie sur la biodiversité saproxylique

I. Définition d'un taillis et d’un taillis-sous-futaie

Le taillis correspond à un peuplement issu de la multiplication végétative par rejets de souche et drageons. Il est composé en majorité de cépées, avec possibilité, d'une part, d’avoir des tiges isolées sur souches, et d'autre part, d’obtenir des brins de franc-pied, ces derniers appelés baliveaux. L'ensemble de ces éléments ayant le même âge. Ce régime ne concerne que les peuplements feuillus car les résineux ne rejettent pas à partir des souches. On distingue le taillis simple (TS) et le taillis-sous-futaie (TSF). Le taillis simple peut comporter quelques réserves, c'est-à-dire des arbres dominant le taillis, donc supposés plus vieux, tant que le couvert de ces réserves reste inférieur à 1/10.

A l’inverse le taillis-sous-futaie, correspond à une juxtaposition de 2 régimes : le taillis et la futaie, qui se caractérisent alors par 2 niveaux de végétation, un étage inférieur avec le taillis simple constitué de baliveaux, et un étage supérieur de futaie.

II. Le taillis à travers l'histoire

Autrefois le taillis, de par la grande quantité de petit bois produit dans un laps de temps relativement court, a été très largement développé et utilisé pour produire du bois de chauffage domestique et industriel. Néanmoins, au cours du dernier siècle, ce mode de traitement a été progressivement abandonné pour se diriger vers une conversion en futaie, productrice d’une plus forte proportion de gros bois. En effet, l’avènement du charbon, puis du pétrole, a réduit considérablement leur importance. Actuellement, les taillis subsistent encore pour une utilisation traditionnelle au sein du monde rural comme bois de chauffage, ou encore de façon ponctuelle comme zone de "coupe vent". L'avènement de l'augmentation des récoltes de biomasse ligneuse comme bois énergie dans les années à venir tend à voir réapparaître l'utilisation des taillis pour la production de biomasse.

III. Les taillis-sous-futaie à taillis sur-âgés

Dans un taillis de taillis-sous-futaie, le bois est géré par des coupes d’éclaircies à courtes rotations (20-40 ans pour des taillis composés de charme et de chêne) puis se régénère à partir des souches et des racines. En France de nombreuses zones de peuplements issus de ces traitements subsistent encore sur près de 28% de la surface totale boisée, soit environs 4,3 millions d’hectares (Inventaire Forestier National (IFN) 2010). Les taillis de charme représentent entre 30 000 et 50 000 hectares. D’après Spitzer et al. (2008), un taillis est considéré comme vieilli quand le cycle de coupe est supérieur à 80 ans. Pour notre étude, nous avons considéré un taillis comme âgé pour des cycles de rotation dépassant 60 ans.

Comparativement aux taillis dits jeunes, ces peuplements forestiers présentent des changements au niveau de la surface terrière, de la densité de tiges mortes mais également de l’ambiance lumineuse. La prolongation de l’âge de rotation favorisant la création de bois mort (Koskela et al. 2007).

Il existe en France différents types de taillis, répartis selon les régions. On peut trouver des taillis de chêne rouvre et pédonculés, de châtaigniers, de frêne ou encore de charme (Inventaire Forestier National (IFN) 2010). Nous avons choisi d’étudier ces derniers, présents principalement dans le Centre et le Nord-Est de la France (Tableau 1) car il fait un excellent bois de chauffage, et risque par conséquent d’être soumis aux futures pressions de récoltes.

IV. Objectif

Au sein de ce chapitre, l'objectif a été de comparer les taillis-sous-futaie avec un taillis mature ou avec un taillis sur-âgé en termes de caractéristiques du peuplement, et de la biodiversité associée.

En d'autres termes, nous nous sommes efforcés de répondre aux questions suivantes : - Est-ce que le vieillissement du taillis induit des changements de structure au sein du peuplement, en particulier pour ce qui est du volume et de la diversité en bois mort ?

- Est–ce que la diversité des coléoptères saproxyliques est plus originale et plus riche dans les taillis sur-âgés ? et si oui, ces éventuels changements de biodiversité saproxylique peuvent-ils être reliés aux changements de structure du peuplement ?

V. Echantillonnage

La comparaison entre taillis jeunes et vieillis a été réalisée dans différents départements : Yonne, Nièvre, Haut Rhin, Yvelines, Côtes d’Or.

Pour chaque massif forestier, les 2 types de taillis (mature et sur-âgé) ont été choisis de telle sorte que les peuplements soient relativement équivalents et proches dans l’espace afin de minimiser un biais géographique. Les critères de sélections, autre que l’âge, des taillis comprenaient :

- évitement des zones de coupes de cloisonnements récentes - une densité de réserves de chêne ni trop forte ni trop faible

- une composition en essences similaires : taillis dominé par du charme et la présence de tremble/bouleau comme essence pionnière au sein des taillis sur-âgés et jeunes.

- évitement des fortes densités de chablis, de la proximité de la lisière et des surfaces de taillis trop petites (< quelques hectares)

Au final, 29 parcelles correspondant à nos critères ont été sélectionnées (Tableau 15)

Tableau 15 : Nombre de parcelles pour chaque catégorie de taillis.

Nombre de Taillis

Département Massif forestier

Taillis entre 20 et 40 ans

Taillis de plus de 60 ans

Yonne Frétoy (Domaniale) 1 2

Saint-Moré (Communale) 1 1

Nièvre Brignon (Privée) 1 1

Chabet (Chabet) 1 1

Prémery (Communale) 2 2

Reux (privée) 0 1

Dompierre-sur-Nièvre (privée) 1 1

Haut Rhin Kastenwald (Domaniale) 1 1

Sainte-Croix-en-Plaine

(Communale) 1 1

Hardt (Domaniale) 1 1

Yvelines Rambouillet (Domaniale) 2 1

Côte-d'Or Etangs (Domaniale) 2 2

VI. Article dans Forest Ecology and Management

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