Impact de MtSNF4b sur la croissance de
Xanthomonas dans les graines de
Chapitre 3 : Impact de MtSNF4b sur la croissance de Xanthomonas
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Figure 3.1 : Schéma de classification des transcrits liés aux stress biotiques. La classification est effectuée à
l’aide du logiciel MAPMAN à partir des données des analyses transcriptomiques comparant le type sauvage aux lignées RNAi MtSNF4b imbibées après deux à trois semaines de PMS (ImageAnnotator 2.0.0). L’intensité relative des gènes provient de l’analyse des données transcriptomiques par le logiciel Genespring 7.0 (Agilent). Les cases de couleur rouge indiquent un gène dont l’expression est accrue dans le type sauvage.
Dans le chapitre 2, les résultats d’analyse transcriptomique des graines de mutants RNAi
MtSNF4b par rapport aux graines de type sauvage montrent que la plupart des gènes réprimés
sont liés à la défense biotique. Effectivement, une analyse des données transcriptomiques par
le logiciel MAPMAN confirme que de nombreux gènes réprimés dans les mutants RNAi
MtSNF4b se trouvent potentiellement dans la catégorie fonctionnelle des stress biotiques (Fig.
3.1). Dans les graines de type sauvage, l’expression de ces gènes est activée pendant la phase
d’imbibition des graines dormantes. Ceci laisse supposer que MtSNF4b peut jouer un rôle
dans la défense contre une attaque pathogène, maintenant une qualité et une vigueur optimales
des graines en attente de la germination. Dans ce chapitre, nous avons voulu étudier cette
hypothèse en nous appuyant sur l’expertise de l’équipe Ecologie, Diversité, Taxonomie des
bactéries phytopathogènes de l’UMR Pavé. Cette équipe travaille sur les mécanismes de la
transmission des bactéries appartenant au genre Xanthomonas ssp sur la légumineuse
Phaseolus vulgaris (Darsonval et al., 2008 ; 2009). X. axonopodis pv. phaseoli et X. fuscans
subsp. fuscans sont des organismes de quarantaine responsables de la graisse commune du
haricot et sont transmis par les semences de leur plante-hôte (Darrasse et al., 2007). La
transmission des pathogènes est une problématique importante pour les semenciers. Les
champignons, bactéries et virus peuvent en effet être transmis passivement par les semences
aux plantes adultes et, parmi les pathogènes transportés par les semences, les bactéries sont
particulièrement problématiques étant donné le nombre limité de stratégies de contrôle de ces
pathogènes (Darsonval et al., 2009).
L'interaction entre plantes et pathogènes peut mener soit à la réussite de l'infection
(interaction compatible), soit à une résistance (interaction incompatible). Dans le cadre d'une
interaction incompatible, l'infection par un virus, une bactérie ou un champignon élicite des
réponses localisées dans et autour des cellules infectées de l'hôte. Ces réponses incluent un
choc oxydatif pouvant mener à la mort de la cellule, le pathogène est ainsi confiné dans une
zone de cellules mortes, limitant ainsi sa diffusion depuis le site d'infection initial (Lamb et
Dixon, 1997; Kombrink et Schmelzer, 2001). Les réponses locales incluent des changements
dans la composition des parois pouvant inhiber la pénétration des pathogènes, et la
néo-synthèse de composés antimicrobiens tels que des phytoalexines ou des protéines associées
aux pathogènes (PR) (Heil et Bostock, 2002). En plus de cette réponse locale, un signal se
diffuse dans la plante et induit des changements d'expression de gènes dans des parties non
infectées des plantes. Cette réponse systémique inclut, dans de nombreux cas, la production
de phytoalexines et de protéines PR (van Loon et al., 1997; van Loon et van Strein, 1999). Les
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Figure 3.2 : Alignement protéique des protéines annotées PR10 dans l’analyse transcriptomique.
L’alignement est réalisé au moyen du logiciel Multalin (http://bioinfo.genotoul.fr/multalin/multalin.html). Les acides aminés représentés par des lettres rouges sont conservées. Les acides aminés codés par des lettres bleues ou noires représentent une différence d’une protéine à l’autre.