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Impact des mesures sur la résilience de notre société :

GLOBALE ANALYSE VAN DE SOCIOLOGISCHE DIMENSIE VAN DE COVID-19 CRISIS EN DE GETROFFEN MAATREGELEN OP FEDERAAL NIVEAU IN HET LICHT VAN DE DUURZAME ONTWIKKELING

3. Impact des mesures sur la résilience de notre société :

3.A. Les mesures prises en Belgique (voir T2) contribuent-elles suffisamment à accroître la résilience de l’économie belge et de ses acteurs face à d’éventuelles crises analogues à venir ?

Beaucoup de mesures sont « court-termistes », avec peu de réflexion ni d’analyse en amont sur les impacts, synergies et trade-offs potentiels comme également évoqué dans la note « développement durable »67. Il ne semble pas y a avoir non plus de stratégie nationale en accord avec les différents

niveaux de pouvoir et de stratégie avec d’autres pays (UE notamment). Nous reprenons ci-dessous plusieurs exemples de la contribution (ou non) des mesures à la résilience de l’économie belge et de ses acteurs.

65 Si un gel des expulsions administratives et judiciaires a été instauré à Bruxelles et en Wallonie notamment, aucune suspension de l’indexation des loyers n’a été mis en place pour les locataires.

66https://plus.lesoir.be/320996/article/2020-08-25/la-production-de-masques-en-tissu-quasi-larret-chez-nous, consulté 1 septembre 2020.

Etude IFDD pour une Belgique plus durable, plus inclusive et résiliente à construire après la crise de la covid-19. 71 ● Il n’y a pas eu assez de soutiens à certains groupes d’individus (évènementiels, culturel, etc.).

Le fait que ces groupes soient souvent dépendants des communautés et régions a fait que le pouvoir fédéral n’a pas traité leurs problèmes en priorité. Les mesures fédérales de soutien concernant ce groupe ont été prises plus tard que les autres mesures ;

● Un soutien au télétravail et à l’enseignement en ligne n’a pas été mis en place. Une aide directe, des achats groupés ou une coordination voire un soutien (logistique) aux actions citoyennes auraient pu être mises en place, notamment en matière d’énergie, d’équipements ou encore d’accès à internet, lors de la recommandation du gouvernement de travailler en télétravail. Ces mesures de soutien auraient été garantes de la cohésion sociale en évitant de creuser les inégalités ;

« Le télétravail est peu défiscalisé alors qu’il est largement répandu. Cela a été difficile pour certains qui sont restés à temps plein pendant le télétravail. Il va falloir réfléchir à mieux défiscaliser le

télétravail. » (Stephan, Gérant d’entreprises, Confluences, 2020)

● La vulnérabilité de la chaîne d’approvisionnement actuelle des entreprises belges a été démontrée lors de la crise sanitaire. Implémenter un mécanisme de relocalisation ou de réflexion autour des systèmes de production locaux serait à envisager afin de protéger les entreprises d’éventuelles crises analogues, principalement en ce qui concerne les secteurs d’importance majeure (équipements médicaux, alimentation, énergie, etc.). Pour ce faire, une approche de relocalisation décentralisée et coordonnée des unités de production, notamment citoyennes (makers, FabLab, citoyens, etc.), est à envisager. De plus, il serait opportun d’en assurer une gouvernance agile en intégrant un comité d'acteurs de terrain et/ou de spécialistes de l'urgence (MSF, autres). Cette problématique peut également être atténuée en considérant les principes liés au « Design for scarcity/criticality » et « Design for recycling » qui prônent une utilisation efficiente des ressources. Le sujet de la relocalisation des activités est aussi notamment discuté dans la note « développement durable »68 ;

● Un élargissement des secteurs « essentiels » pourrait être envisageable. Notamment pour soutenir l’implémentation du télétravail et l’enseignement en ligne. Lors de la crise sanitaire, un grand nombre de pénuries ont eu lieu dans les secteurs informatiques (imprimante, cartouche) parce qu’ils n’étaient pas considérés comme des secteurs essentiels ou car trop dépendants du commerce extérieur. La nature de la crise traversée doit également pouvoir influencer la définition de secteur essentiel. Cet élément fait directement référence à la nécessité de planification et de définition d’une stratégie de gestion des risques comme évoqué dans la question 1.C.I. ;

● La différence de traitement existant entre les personnes bénéficiant du chômage ou du chômage temporaire soulignée par Philippe Defeyt (voir question 2.C) illustre les inégalités entre des personnes dont l’activité professionnelle s’est arrêtée définitivement (ex : perte d’emploi, faillite suite à la crise) vs. temporairement/partiellement69. Cet exemple illustre

l’impossibilité pour l’ensemble des individus concernés d’être tous résilients de la même manière. Il s’agirait d’harmoniser ces mécanismes pour établir une égalité de traitement peu importe le mécanisme de chômage activé.

68 Voir section « Building Back Better: A Sustainable, Resilient Recovery after COVID-19 (5 juni 2020) »

69https://trends.levif.be/economie/politique-economique/coronavirus-et-re-distribution-des-revenus-l-urgence-ne-peut-

Etude IFDD pour une Belgique plus durable, plus inclusive et résiliente à construire après la crise de la covid-19. 72 ● L’utilité des aides apportées par le gouvernement n’est pleinement efficace que lorsque

l’ensemble des personnes visées sont conscientes des possibilités d’aide. Or les personnes les plus fragilisées témoignent d’une méconnaissance des mécanismes d’aides (phénomène du non-recours aux droits), renforçant leur condition.

« Il y a encore des gens qui demandent des infos sur une mesure après que la mesure ait pris fin (ex. 30 juin date limite). Ils n’ont pas eu les infos au bon moment et ne peuvent plus en bénéficier : cela génère d’énormes frustrations ! » (Violaine, Conseillère dans un service public d’aide aux entreprises,

Confluences, 2020)

● Les acteurs de l’économie sociale sont également des « oubliés » de la crise sanitaire, et particulièrement ceux qui d’ordinaire sont qualifiés d’ « entreprenants et résilients » (c’est-à- dire les moins dépendants de subsides). Leur (relative) indépendance aux subsides se retourne contre eux étant donné le ralentissement généralisé de l’économie.

● L’impact réel sur la consommation ou l’épargne du chèque consommation de 300 EUR déductible à 100%, défiscalisé et qui pourra être octroyé par l'employeur sera à analyser. Cette mesure soulève de nombreuses interrogations, notamment de la part d’économistes. Etienne de Callataÿ estime d’ailleurs que cette mesure sera coûteuse pour peu d’impact. Selon lui, « il

aurait fallu mieux cibler cette mesure car c’est finalement donner un chèque par les entreprises qui vont bien aux employés qui ont la chance de ne pas avoir perdu leur emploi. Il aurait mieux valu soutenir le pouvoir d’achat en augmentant temporairement les allocations de chômage pour ceux qui ont eu réellement à souffrir du coronavirus »70.

A l’inverse, il est probable que certaines mesures ont contribué à rendre la Belgique plus résiliente : ● La transition technologique des activités dans la tenue des Assemblées Générales et dans les

audiences judiciaires a contribué à créer une Belgique plus résiliente. Dans une éventuelle nouvelle crise, les dispositifs de travail à distance déjà mis en place pourront être plus facilement réutilisés, même s’ils doivent sans doute encore être renforcés ;

● Dans l’analyse des mesures (voir T2), la vie décente et notamment la lutte contre la pauvreté sont des ODD fréquemment impactées. En réagissant rapidement pour sauvegarder l’activité économique, le gouvernement a tenté de lutter contre la pauvreté mais souvent en n’abordant que la dimension pouvoir d’achat (à court terme) et en oubliant diverses catégories de citoyens. La pauvreté est pourtant multidimensionnelle, et nécessite une approche beaucoup plus diversifiée.

● Les politiques de report d’échéance de crédit (mesure 64 et 103) ont eu un impact positif sur les agents dans le court terme afin d’éviter des défauts de trésorerie. Si cette mesure n’est pas viable à long terme, elle a eu le mérite d’offrir une bouffée d’oxygène aux acteurs les plus impactés par la crise. La question se pose toutefois sur l’impact de l’arrêt brutal de telles mesures au niveau d’un éventuel effet boule-de-neige juste différé dans le temps.

● Une aide aux travailleurs indépendants (mesure 4 et 74) a contribué à la résilience de ce public sur le court terme. Davantage de soutien à la réorientation et à la transition professionnelle pourrait aider à rendre ce groupe plus résilient en cas de nouveau confinement (partiel ou total).

70https://www.dhnet.be/actu/belgique/ce-n-est-pas-avec-un-cheque-de-300-euros-que-l-on-va-relancer-la-

Etude IFDD pour une Belgique plus durable, plus inclusive et résiliente à construire après la crise de la covid-19. 73 ● La mesure 20 (assouplissement des conditions de travail pour les travailleurs occasionnels

pour les secteurs agricoles et de l’horticulture) de l’analyse T2 a été un appui utile pour ces secteurs qui ont pu compenser le manque de main d’œuvre consécutif à la fermeture des frontières.

Par ailleurs, certaines mesures citoyennes ont montré une réactivité et un à propos d’avantage en phase avec les besoins que les mesures fédérales ou d’un autre niveau de pouvoir (ex : plateformes de mise à disposition de matériel informatique, d’aide, de soutiens aux entreprises pour s’adapter à la situation ou trouver du personnel). Il serait utile de s’en inspirer et/ou de voir comment les associer utilement dans la définition d’une stratégie plus globale de gestion des risques et de plans d’actions (cf. question 1.C.I).

« Les initiatives locales et associatives étaient beaucoup plus rapidement mises en place que celles des communes » (Sonia, Chargée de projets dans l’association Maison Biloba, Confluences,

2020)

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