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Impact de l’activité agricole dans la région de Zana

Chapitre VII : Pollution des eaux Introduction

VII.2 Impact de l’activité agricole dans la région de Zana

VII.2 Impact de l’activité agricole dans la région de Zana

La plaine de Zana est à vocation agricole, la superficie agricole totale est estimée à 13537 ha, Tableau 7.5. La superficie agricole utile (SAU) est de 12 137 ha, dont 6660 ha sont irrigués, représentant 54.87% du SAU (Direction des services agricoles de la wilaya de Batna). L’activité agricole est pratiquée en extension dans la région soit en regroupement soit individuellement. Sept exploitations agricoles collectives (EAC) occupent une surface de 1500 hectares et 331exploitations agricole individuelle (EAI) occupent 2744 hectares et 319 fellahs exploitent 8293 hectares. Seul la taille des exploitations est dominées par de petites superficies de un à deux hectares. Cette évolution de l’activité agricole se fait de nos jours dans le cadre d’un double processus de diminution du nombre des exploitants et augmentation de la superficie par exploitation, photos N° 05 et 06.

La rotation biennale céréales-jachère, production des légumes et élevage de bovins, ovins, caprins et volailles la sont les pratiques culturelles dominantes dans la région. La prédominance des cultures céréalières est clairement visible, Tableau 7.6, pratiquée largement au niveau de la plaine et occupe 5700 hectares irriguées par des forages captant la nappe superficielle.

Tableau 7.4: Répartition générale des terres de la commune de Zana

Désignation

Superficie agricole totale

Forêts SAU Parcours Terres incultes Irriguées Non irriguées Superficie en hectares 6660 5477 400 1000 6307

Les cultures fourragère se classe en deuxième et occupe 3100 hectares. Le secteur du maraîchage couvre une superficie de 840 hectares et les vergers ont commencé à se développer. 461 hectares ont été utilisés pour ce type de culture sur tout le territoire de la plaine, Tableau 7.5.

Tableau 7.5 : Occupation des sols pour l’année 2015-2016

Cultures Céréalicultures Fourrages Maraîchages arboriculture Parcours Sperficie au repos Superficie

(Ha) 5700 3100 840 461 400 2036

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La production ovine, bovine, caprine et avicole bien pratiquée et bien développée dans cette région est un soutien à l'agriculture et un revenu moyen pour les résidents, Tableau 7.6. On dénombre 09 batteries pour la volaille avec une capacité totale de 46500 unités, 42 batteries de poules d'une capacité totale de 210400 unités, 02 hangars pour l'élevage total de dindes 7000 unités, 3600 vaches, 32000 moutons et 11500 chèvres. Ces activités agricoles sont rendue possible grâce à au potentiels du sous-sol qui offrent des possibilités aquifères intéressantes. Nous avons identifié dans la plaine une trentaine de forages qui captent l’aquifères jurassique et crétacé profonds (étatique et privé) et une centaine de forages qui captent l'aquifère superficiel, dont une partie peu profond (puits traditionnels) sont aujourd'hui à secs en raison de la sécheresse sévère de ces dernières années et au sur pompage.

Tableau 7.6 : Répartition de l’élevage année 2015-2016

Elevage Bovins Ovins Caprins Avicole Apiculture

Viande Lait Viandes Oeufs Dindes

Têtes 3600 1433 32000 11500 46500 210400 7000 100 ruches

En général, les gains céréaliers moyens dans la région de Zana, en agriculture irriguée, tournaient autour de 6 à 10 q / ha (DSA, Batna). Les besoins d'intensification de la production conduisent à rechercher des moyens d'augmenter ces gains. Ainsi, l’introduction des entrants (engrais minéraux, produits chimiques et pesticides) et mécanisation de la culture apparaissent. L'observation sur le terrain révèle que la voie technique de la culture céréalière pratiquée n'est pas du tout maîtrisée. Afin d'avoir un lit de la meilleure graine possible, les sols sont intensivement travaillé à une humidité inappropriée (trop sec) qui augmente la fragmentation et l'érosion du sol qui sera soumis à l'érosion hydrique (sillons parallèles à la pente) avec les premières pluies, d'où la naissance d'une migration des entrants ajoutés à l'exutoire (Chott et Merdja) et lixiviation par percolation au sous-sol.

VII.2.1 Production des nutriments

L’azote est l’élément nutritif le plus déficient dans les systèmes de production agricole. La croissance de la plupart des cultures exige l’apport d’azote, particulièrement les variétés modernes à haut rendement (Gouaidia, 2008). Une large part de l’azote apporté est rejetée dans l’environnement et s’accumule dans l’air, dans l’eau et dans les sols. Les pertes azotées sont aujourd’hui devenues une des menaces environnementales les plus préoccupantes à l’échelle planétaire (Godinot, 2014). Les principales sources d’azote sont : Les amendements organiques comme le fumier, lisier et purin, soit les engrais azotés. Ces derniers donnent

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naissance aux nitrates par les processus de nitrification qui correspondent à l’oxydation biologique de l’azote ammoniacal en azote nitrique NO3-. Les étapes successives de la nitrification se font par l'intermédiaire de deux familles de bactéries principalement présentes dans les sols : Nitrosomonas pour la nitritation (transformation de NH4+en NO2-) et Nitrobacter pour la nitratation (transformation de NO2- en NO3-).

Dans la plaine de Zana, les teneurs en nitrates au niveau de la nappe superficielle du Mio-Plio-Quaternaire sont moyennement élevées et dépassent les normes de l’OMS dans plusieurs points d’eaux, Tableau 7.8. De même pour les nitrites et l’ammonium, certains points d’eaux dépassent largement les valeurs guides émises par l’OMS de l’ordre respectivement 0.3 mg/l et 0.41 mg/l.

Tableau 7.7 : Teneurs en composés azotés dans les eaux souterraines de Zana

Variable Unité Minimum Maximum Moyenne Ecart-type C.V

NO3 mg/l 0.2 108 21.64 26.25 1.21 NH4 0 5.16 0.461 1.217 2.64 NO2 0 0.275 0.0072 0.025 3.47 VII.2.1.1 Elevage

L’élevage des animaux (ovins, bovins et volailles) produit environ 9075 kgN/an d’azote, d’après une estimation utilisant un Coefficient d’azote, Tableau 7.9. A l’exception des produits d’élevage avicole, la majeur partie des déjections animales est utilisée après compostage (fumiers) comme fertilisants.

Tableau 7.8 : Estimation de l’apport annuel en azote à partir de l’élevage.

Cheptel Effectif Coef. azote

Kg/an Azote produit q/an Vaches laitières 3600 85 3060 Bovins viandes 1433 72 1031.76 Ovins 32000 10 3200 Caprins 11500 10 1150 Volailles 263900 0.24 633.36 Total d’azote 9075.12

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VII.2.1.2 Activité agricole

En raison de l’insuffisance de la fixation biologique de l’azote, l’agriculteur doit suppléer la fourniture du sol par des apports de fertilisants minéraux ou organiques. Le recours à des engrais azotés est actuellement une pratique courante. Les doses recommandées d’utilisation de ces engrais azotés et de fumiers vont dépondre de la pluviométrie, de la nature du sol et du type de culture. Le potentiel irrigable global de la région de Zana est de 6660 hectares.

VII.2.1.3 Engrais azotés

Pour améliorer et intensifier quantitativement et qualitativement les cultures, les agriculteurs font recours à l’enrichissement de leurs sols aléatoirement, notamment en engrais azotés de synthèse sans aucune étude, ni contrôle des services concernés par ce volet. Les doses d’engrais recommandées dépendent de la pluviosité, du type de culture et de la nature pédologique du sol. L’utilisation de ces composés chimiques n’est pas sans conséquences sur l’environnement. Depuis les années 60, la pollution par les nitrates est presque exclusivement imputée à l’activité agricole. L’épandage des cultures fournit des doses massives d’engrais azotés. Les nitrates étant très solubles dans l’eau, s’ils ne sont pas consommés par les plantes, s’infiltrent facilement dans le sol et atteignent progressivement les eaux souterraines, Hallouche B. (2017). Dans la région de Zana, les minéraux entrants couramment utilisés pour les grains sont en moyenne 33 unités d'azote (01 q/ha de nitrate d'ammonium 33,5%). En moyenne les doses en engrais azotés appliquées varient de 100 à 300 kg/ha, et ce selon la culture utilisée et la nature du sol. Les engrais les plus utilisés sont : l’ammonitrate (à 33,5% d’azote) et sulfate d’ammoniaque (à 21% d’azote) et parfois : TSP 15/16%, PK 0.20.25, NPK 15.15.15 (N 15%, P2O5 15%, K2O5 15%)et DAP (phosphate d’amoniaque). Lors de l’irrigation, ces engrais se décomposent pour fournir aux plantes les nutriments nécessaires pour le développement des cultures, suivant les réactions suivantes :

Ammonitrate (teneur en azote est 33.5%) :NH4NO3→ NH4+ + NO3-

Sulfates d’ammoniaque (teneur en azote est 21%): (NH4)2SO4→2NH4+ + SO4

2-VII.2.1.4 Fumier

Les fumiers sont utilisés comme amendements par épandage sur le sol pour améliorer sa structure et composition. Ils augmentent l’activité biologique et contribuent à maintenir l’humus du sol. Dans les cultures maraîchères, le fumier est souvent utilisé comme fertilisant. L’élevage dans la région de Zana est précaire, ce qui ne permet pas souvent une

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la nuit dans des enclos temporaires (zriba), où la récupération du fumier est très rare, voire parfois impossible. Cet état de fait laisse le fumier sur place et à chaque phénomène pluvieux le fumier est transporté avec les eaux de ruissellement, ce qui explique certaines teneurs élevées en nitrates dans les puits près des enclos. Compte tenu du manque de données se référant à la fertilisation par l’utilisation des engrais organiques dans la région de Zana. On s’est adressé aux agriculteurs pratiquant les différentes cultures (céréalières et maraîchères) pour estimer la quantité de fumier utilisée. La quantité de fumiers utilisés serait de l’ordre de 250 kg/ha.