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Conclusion générale et perspectives

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Conclusion Générale et Perspectives

I. Conclusion générale

La présente étude, qui a porté sur l’aquifère superficielle du Mio-Plio-Quaternaire de la plaine de Zana, située au Nord-Est de l’Algérie, a abouti aux conclusions suivantes :

La région de Zana est relativement plane, caractérisée par un relief modéré (pente douce à très faible pente) avec une altitude moyenne de 935 m, appartenant au bassin versant des hautes plaines constantinoises et plus précisément au sous bassin versant Merdja Zana (07.02), elle est soumise à un climat semi-aride. Cette semi aridité favorise une agressivité climatique qui se traduit par une insuffisance en eau due essentiellement à l'irrégularité des précipitations et provoque une absence de couverture végétale, ce qui expose la région à une augmentation des températures, de l'évaporation et à une érosion plus ou moins intense. Le réseau hydrographique est peut développer et de type endoréique avec un écoulement temporaire.

L’étude géologique en corrélation avec les données de la prospection géophysique met en évidence l’existence de deux formations. La première de surface d’âge Mio-Plio-Quaternaire est formée par des niveaux sableux, de graviers, de calcaire lacustre et des intercalations argileuses. La deuxième formation est carbonatée et formée essentiellement par des calcaires du Crétacé inférieur et du Jurassique supérieur de l’ensemble sud setifien et du parautochtone aurésien. Le recouvrement de surface atteint dans certains endroits les 200 m d’épaisseur notamment au milieu de la plaine et une faible épaisseur en bordure de la plaine et au voisinage des massifs.

L’étude climatologique a abouti à la confirmation de l’appartenance de la région au climat semi-aride influencé par les courants humides de la méditerrané en hiver et chauds du Sahara en été. Quant au bilan hydrologique ; on constate qu’il est déficitaire pour les deux stations étudiées et enregistre un déficit de plus de 500 mm. L’infiltration directe à partir du sol est pratiquement nulle, ce qui pose le problème de l’infiltration directe au niveau de la plaine (nappe du Mio-Plio-Quaternaire).

L’aperçu hydrogéologique de la plaine montre que les formations du Crétacé inférieur et du Jurassique supérieur peuvent offrir des possibilités aquifères très intéressantes de même que la formation superficielle, elle présente des potentialités aquifères non négligeables. Les deux aquifères sont superposés et en communication par endroits. L’aquifère superficiel contenu dans le remplissage du Mio-Plio-Quaternaire d’une épaisseur pouvant atteindre les 200 m d’épaisseur est alimentée par les massifs carbonatés qui l’entoure et son exutoire principal est le Chott Saboun et la Merdja de Zana et Taga. L’aquifère profond karstique contenu dans

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les massifs calcaires et dolomitiques du Crétacé inférieur et du Jurassique supérieur dont l’exutoire naturel est l’ensemble de sources qui émergent en surface est alimentée à partir des précipitations efficaces sur leur affleurement. Les eaux pénètrent dans les fissures et les pores communicants pour aboutir à un véritable réseau souterrain pouvant acheminer de grands volumes d’eau. Ce réseau se manifeste en profondeur par une perte totale ou partielle lors du fonçage de forages.

La surface piézométrique garde la même morphologie suivant la topographie et montre une convergence vers les dépressions de Merdja de Zana et le Chott Saboun, qui représentent des exutoires naturels de la nappe. La fluctuation piézométrique enregistrée est en liaison directe avec la pluviométrie

L’étude hydro-chimique a permis d’attribuer l’origine évaporitique aux éléments Na+, Mg2+, K+, Cl-, SO42-, quant à l’élément HCO3-,il est issu des formations carbonatées et l’élément Ca2+ provient à la fois des formations carbonatés et évaporitique. La comparaison des concentrations des éléments chimiques qui caractérisent les formations géologiques principales de la plaine de Zana, a mis en relief la dominance des ions gypsifères et salifères par rapport à ceux carbonatés dans l’acquisition de la salinité. Les différentes campagnes d’analyses effectuées montrent que les eaux ont le même faciès hydro-chimique qui est du type sulfaté et chloruré magnésien ou on a une dominance de l’anion SO42- sur Cl- et HCO3-et du cation Mg 2+

et Ca + sur Na+ est K+.Le calcul de l’indice de saturation des minéraux carbonatés et gypsifères a montré que les premiers ont tendance à s’équilibrer avant les seconds, ce qui explique les teneurs importantes des éléments chimiques provenant de la dissolution des gypses. Les eaux de la plaine sont plus sulfatées que chlorurés à cause du lessivage des terrains riches en sulfates et au engrais à base de sulfates utilisés pour l’agriculture. Les classifications de Richards et celle de Wilcox ont montré que la majorité des points d’eau de la plaine de Zana sont acceptables et peuvent être exploitées pour l’irrigation.

Quant à l’aspect environnemental, En se référant aux résultats d’analyses chimiques, la pollution azotée des eaux souterraines de la plaine de Zana commence à se ressentir et dépasse dans plusieurs points la teneur maximale recommandée. Les investigations sur les sources de pollution de la nappe superficielle de la plaine de Zana, ont fait apparaître une moyenne contamination de celle-ci par des nutriments agricoles, qui sont utilisés sans aucune maîtrise préalable, ce qui contribue à la dégradation de la qualité des eaux. L’interprétation de l’évolution des nitrates en fonction de la lithologie et de l’hydrodynamique des eaux souterraines a montré que la contamination de la nappe est très accentuée au centre de la plaine. Le sens d’écoulement des eaux de ruissellement, la nature lithologique de la couche vadose et

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celle de la couche aquifère ont favorisé la contamination de cette dernière et ont joué un rôle sur la répartition des nitrates dans la plaine. L’examen de la carte de vulnérabilité de l’aquifère de plaine de Zana nous a permis d’identifier un indice DRASTIC qui met en évidence une nappe à vulnérabilité faible à la pollution sur les reliefs et les piedmonts surplombants la plaine et un indice moyen à très fort au centre de la plaine.

II. Perspectives

Et en raison de l’intensification de l’exploitation agricole, de la densité croissante de la population et des unités d’élevage, un programme de contrôle et de recherche devra être élaboré pour les prochaines saisons pour un suivi rigoureux. La meilleure façon de se protéger des nitrates est d'abord d'en moins utiliser en agriculture, éventuellement d'en moduler les apports en fonction des propriétés locales des sols. Donc une optimisation de l’usage des engrais suivant le type de culture, la nature du sol, sa capacité d’échange cationique et sa richesse en argiles, le type de semoir, la période de fertilisation et le type d’engrais. Des doses précises d’engrais devront être recherchées par un autre travail plus précis et les résultats utiles doivent être communiqués aux collectivités locales et aux agriculteurs.

Références