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1 C INETIQUE D ’ ABSORPTION DE LA VAPEUR D ’ EAU TRITIEE DANS LES PLANTS DE LAITUE ET DANS LEUR SOL DE CULTURE

et 24 h d’exposition à une atmosphère tritiée ; activités HTO mesurées dans la vapeur d’eau de l’air entre deux prélèvements (C HTO air instantanée ) et entre le début de l’exposition et

1.3 L IMITES ET PERSPECTIVES

Les expériences d’exposition menées sur des plants de maturité différentes, en conditions d’éclairement ou d’obscurité, ont permis d’établir les cinétiques de transfert du tritium vers l’eau tissulaire du végétal cible en réponse à une exposition de courte durée, en conditions contrôlées. Néanmoins, certaines limites existent quant à l’interprétation de ces résultats.

En premier lieu, les conditions expérimentales imposées ne correspondent pas aux conditions environnementales naturelles. En effet, les conditions expérimentales ont été axées sur l’étude de l’influence du stade de développement et des conditions d’éclairement sur l’absorption du tritium dans l’eau des plantes et de leur sol de culture. A l’exception des conditions d’éclairement, les conditions climatiques imposées étaient les mêmes pour toutes les expériences. Ceci n’est pas représentatif des différences observées naturellement entre le jour et la nuit, pour lesquelles la température et l’hygrométrie de l’air varient de façon importante. De ce fait, les résultats obtenus en conditions d’éclairement ou d’obscurité ne permettent pas de faire apparaître des différences d’absorption du tritium statistiquement significatives pour tous les stades de développement. En particulier, il n’a pas été possible de distinguer les résultats obtenus pour les deux modalités d’éclairement sur de jeunes plants. De plus, le décalage des heures d’éclairement ou d’obscurité par rapport au cycle circadien naturel a pu perturber le fonctionnement physiologique normal des plants et conduire à l’absorption de quantités de tritium plus ou moins importantes par rapport aux conditions naturelles. Ce phénomène a pu être renforcé par des conditions d’hygrométrie relativement sèches au sein du bâtiment de travail comparativement aux niveaux naturels. Compte tenu de l’humidité importante du sol, le transfert de l’eau du sol vers la plante a probablement été favorisé par rapport à la voie foliaire. De nouvelles expériences développant de façon plus réaliste les différences climatiques entre les conditions « diurnes » et « nocturnes » permettraient probablement d’obtenir des résultats plus différenciés.

Outre les conditions expérimentales, il est possible que l’influence du stade de développement et des conditions d’éclairement ait parfois été masquée par la variabilité biologique des plants en réponse à des conditions de culture en extérieur différentes selon les lots. À ce stade de l’étude, nous ne disposons pas des informations biologiques nécessaires à la quantification de cette variabilité. Il serait intéressant à l’avenir de réaliser des répétitions de ces expériences en développant les mesures biologiques. Des paramètres non mesurés dans ces expériences, tels que la concentration en dioxyde de carbone de l’air, la profondeur d’enracinement des plants ou leur activité photosynthétique, apporteraient sans doute des éléments d’appréciation du stade de développement et de l’activité métabolique des plants complémentaires des indicateurs utilisés dans nos expériences. Ces données pourraient permettre d’évaluer l’écart de certains lots de plants par rapport à la croissance et au développement « moyens » attendus au regard de l’âge, de la masse et de la surface foliaire. Un développement ou une activité métabolique ralentis pourraient en effet expliquer certains phénomènes tels que l’absorption de tritium plus faible observée pour les plants matures et leur sol de culture par rapport aux autres stades de développement.

La comparaison des résultats obtenus pour nos conditions expérimentales à ceux de la littérature confirment que l’absorption du tritium au sein de l’eau tissulaire des végétaux dépend fortement de l’espèce végétale, et des conditions expérimentales imposées. L’extrapolation des résultats obtenus dans le cadre de ces études cinétiques sur la laitue à d’autres espèces végétales demeure donc délicate. Dans le futur, des expériences d’exposition simultanée de différents végétaux, en conditions contrôlées, pourraient permettre d’apprécier la variabilité biologique entre espèces et, le cas échéant, les possibilités d’extrapolation de résultats.

Les cinétiques d’absorption du tritium dans l’eau du sol font apparaître des temps théoriques de mise à l’équilibre largement supérieurs à 24 heures dans la plupart des cas. Les

expériences réalisées dans le cadre de cette étude n’ont donc pas été menées sur des temps suffisamment longs pour atteindre l’état stationnaire. Les valeurs du rapport CHTO sol/CHTO air à

l’équilibre, du taux d’absorption et du temps de demi-équilibre sont de ce fait des valeurs extrapolées qu’ils convient de considérer avec prudence. Afin d’affiner ces paramètres, de nouvelles études cinétiques devront être menées pour des temps d’exposition plus longs, permettant d’observer l’absorption du tritium dans le sol depuis le début de l’exposition et jusqu’à la mise en place de l’équilibre.

Enfin, des critiques concernant le modèle mathématique utilisé pour l’exploitation des résultats peuvent également être formulées. Ce type de modèle est applicable à un grand nombre de distribution de données, mais d’autres fonctions mathématiques pourraient également être appliquées, notamment pour les mesures effectuées dans l’eau tissulaire des plants jeunes ou dans l’eau du sol. Une régression linéaire des résultats obtenus sur les plants jeunes donne par exemple de très bons résultats (r2 = 0,93 et 0,95 en conditions d’éclairement et

d’obscurité respectivement). De plus, les coefficients de régression obtenus avec le modèle cinétique du premier ordre employé ne permettent pas de conclure d’un point de vue statistique pour toutes les séries d’expérience.

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ACTIVITE DU TRITIUM DANS LEAU TISSULAIRE DES PLANTS