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Quelques illustrations de la comparaison des programmes de formation

Chapitre 2 : État de la question et cadre théorique

2.6. L’éducation comparée et la formation des enseignants en Finlande et au Québec

2.6.2. Quelques illustrations de la comparaison des programmes de formation

À ce jour, il n’existe pas d’études comparatives Québec – Finlande impliquant la formation des enseignants. Bien que Pelletier (2007) ait réalisé une étude comparative des systèmes éducatifs dans ces deux contextes : Finlande – Québec : Regards comparatifs de

deux systèmes éducatifs en évolution, il n’aborde que très brièvement le système de

formation des enseignants. L’étude de Pelletier peut être pertinente pour notre recherche dans le sens où l’auteur fait une remarque concernant les limites des comparaisons, comme

58 des terminologies différentes désignant des réalités similaires, ou au contraire : des terminologies similaires désignant des réalités différentes ; ou même : des caractéristiques propres et particulières des systèmes éducatifs dans un contexte donné.

En ce qui a trait aux comparaisons réalisées des programmes de formation des enseignants au Québec, nous avons retenus quatre études qui s’avèrent intéressantes et pertinentes pour notre recherche : 1) la comparaison réalisée par Tardif et Borges (2009) des programmes de formation des enseignants de l’école secondaire au Québec et en Suisse romande ; 2) la comparaison réalisée par Crocker et Dibbon (2008), des programmes de formation des enseignants au niveau des provinces canadiennes, dont le Québec. Du côté des ouvrages collectifs, deux d'entre eux se révèlent intéressants à titre de référence pour notre recherche, soit 3) l’ouvrage dirigé par Tardif, et al. (1998), Formation des maîtres et

contextes sociaux et 4) l'ouvrage dirigé par Gauthier et Mellouki (2006), La formation des enseignants au Québec à la croisée des chemins. Il faut prendre en considération que nous

nous sommes limitée à l’observation des comparaisons des programmes de formation

d’enseignants seulement, les comparaisons d’autres phénomènes éducatifs n’ayant pas été

prises en compte dans cette recherche de maîtrise.

La première étude, Internationalisation de la professionnalisation de la formation à

l’enseignement secondaire et retraductions dans des formes sociales nationales : poids et sens du « savoir professionnel » dans les programmes du Québec et de la Suisse romande,

de Tardif et Borges (2009), analyse la manière dont la professionnalisation de la formation à l’enseignement a été retraduite dans les programmes des enseignants du secondaire au Québec et en Suisse romande à la suite de la mise en place de réformes au Québec, les réformes datent de 1994 et de 2001, et, en Suisse romande, les réformes, au début des années 2000, ont conduit à la création des HEP (Hautes Écoles Pédagogiques).

L’intérêt de cette étude est plutôt l’analyse des conceptions et contenus du « savoir professionnel » qui ont été mis en œuvre par ces réformes dans chaque contexte, dans le cadre des programmes de formation des enseignants du secondaire. Avant de réaliser la comparaison, les auteurs contextualisent les tensions, les enjeux et les hiérarchisations du savoir professionnel dans lesdits programmes de formation, dans lesquels ils identifiaient cinq grands domaines : 1) le domaine des disciplines de référence ; 2) le domaine des

59 didactiques ; 3) le domaine des sciences de l’éducation ; 4) le domaine de la formation psychopédagogique ; 5) la formation pratique et les stages.

Par la suite, les auteurs ont comparé les systèmes de formation des enseignants du secondaire au Québec et en Suisse romande, en prenant comme base d’analyse les programmes de l’Université de Montréal et l’HEP Bejune. Ils ont observé plusieurs facteurs présents dans les programmes tels que le parcours des enseignants, les modèles de formation, la hiérarchisation des domaines du savoir professionnel dans chaque institution, l’autorité sur la formation, l’articulation des domaines (théorie/pratique, recherche/enseignement, cours/stages), et l’identité et le travail des formateurs.

Bien que l’étude de Tardif et Borges (2009) analyse les programmes de formation des enseignants du secondaire, et que nous voulons analyser la formation des enseignants de l’école primaire, cette étude est d’un intérêt particulier pour notre recherche. Cette étude, en fait, nous montre des aspects intéressants à comparer dans les programmes de formation et comment les aborder sous l'angle du mouvement international de la professionnalisation, mais en prenant en compte seulement les aspects faisant partie des programmes de

formation (puisque le concept de professionnalisation comprend d’autres aspects liés à la

profession que nous ne comparerons pas dans notre étude). Cette étude nous a influencé lors de la construction de notre grille d’analyse, laquelle est présentée dans le troisième chapitre.

D’autre part, l’étude Teacher Education in Canada. A Baseline Study, réalisée par Crocker et Dibbon (2008), présente une comparaison des programmes de formation des enseignants dans les différentes provinces canadiennes. Les auteurs expliquent que, bien que le Canada produise à peu près 18000 nouveaux enseignants chaque année, il existe peu d’études systématiques par rapport à leur formation. Cette étude présente donc une vue d’ensemble des programmes de formation d’enseignants dans 56 institutions canadiennes, et des données de sondages réalisées auprès de diplômés, de directeurs d’école et de membres des facultés de l’éducation.

Crocker et Dibbon (2008) examinent, dans leur étude, les structures des programmes de formation initiale, ainsi que l’accent et les utilités des contenus des programmes, et cela

60 à travers une recherche faite dans les sites Internet de facultés d’éducation. Des statistiques supplémentaires furent collectées dans ce but auprès de Statistiques Canada. Les chercheurs examinent également, par le biais de sondages, les perceptions des étudiants diplômés par rapport aux connaissances et compétences acquises, les expériences pratiques et la transition à la profession d’enseignant. De plus, ceci étant aussi le cas de notre objectif de recherche, l’étude de Crocker et Dibbon (2008) est limitée aux programmes de formation initiale. Les programmes de 2e cycle en ont été exclus à l’exception des cas où le diplôme de formation initiale requis était le diplôme de maîtrise.

L’étude de Crocker et Dibbon (2008) s’avère significative pour notre recherche, car elle présente des aspects liés aux programmes de formation initiale intéressants à comparer. De plus, l’étude explique quelques aspects du contexte de la formation des enseignants au niveau général, et une recension des écrits à ce sujet qui peut contribuer significativement à notre recherche. Ces auteurs ont également analysé la mission et vision des institutions de formation, et cela en lien à des concepts comme « competent professionals » ou « reflective teachers », importants pour notre perspective d’analyse à partir du concept de la « professionnalisation ». Néanmoins, étant donné qu’il s’agit d’une étude pancanadienne, les auteurs n'élaborent pas sur les caractéristiques des programmes relativement à chaque province, mais présentent une vision générale de la situation à l'échelle du Canada. Les programmes de formation des enseignants au Québec n'y sont pas alors présentés en profondeur, cela n’étant pas leur objectif.

L’ouvrage collectif dirigé par Tardif, et al. (1998), Formation des maîtres et contextes

sociaux, tente de décrire, analyser et comparer les réformes de la formation des enseignants

et leur relation avec la professionnalisation dans sept contextes différents, soit l’Angleterre, le Brésil, le Canada (sans le Québec), le Québec, les États-Unis, la France et la Suisse francophone. Le chapitre consacré à chaque contexte fut rédigé par des formateurs et des chercheurs en éducation locaux. Bien que cet ouvrage compare plutôt les réformes de la formation des enseignants entreprises, elle nous permet de comprendre la place des discours de la professionnalisation dans la formation des enseignants et de quelle façon ces discours ont influencé les changements dans les programmes de formation à l’enseignement. De plus, nous trouvons la description du modèle actuel de formation

61 professionnelle des enseignants dans son introduction, lequel nous permet de trouver les enjeux et les aspects pouvant être pris en compte au moment de réaliser la comparaison.

Finalement, nous considérons l’ouvrage La formation des enseignants au Québec à la

croisée des chemins, dirigé par Gauthier et Mellouki (2006), comme étant essentiel pour

notre recherche. Cet ouvrage nous présente une analyse et une comparaison des programmes de formation à l’éducation préscolaire et à l’enseignement primaire, ainsi que ceux pour l’enseignement secondaire, dans les universités québécoises, à partir du point de vue des concepteurs des nouveaux programmes dans ces universités. Ils expliquent la façon dont les nouvelles orientations concernant la professionnalisation et l’approche par compétences du MEQ ont été retraduites dans les programmes de formation à l’enseignement, et les principaux changements induits par l’implantation de ces nouveaux programmes. Cet ouvrage, dès lors, s’avère essentiel pour notre comparaison, à partir du moment où il explique en détails l’organisation, la structure et la nature des programmes de formation d’enseignants au Québec.

2.6.3. La comparaison des programmes de formation d’enseignants en