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La comparaison des programmes de formation d’enseignants en Finlande

Chapitre 2 : État de la question et cadre théorique

2.6. L’éducation comparée et la formation des enseignants en Finlande et au Québec

2.6.3. La comparaison des programmes de formation d’enseignants en Finlande

En ce qui a trait aux comparaisons réalisées des programmes de formation des enseignants en Finlande, nous avons retenus deux études, soit 1) la comparaison réalisée par Ostinelli (2009) des programmes de formation d’enseignants en Italie, Allemagne, Angleterre, Suède et Finlande ; et 2) la comparaison faite par Rasmussen et Dorf (2010) des programmes de formation d’enseignants des pays nordiques.

Ostinelli (2009), dans son étude Teacher Education in Italy, Germany, England,

Sweden and Finland, compare la formation des enseignants dans ces cinq pays. En réalisant

une recherche documentaire, il analyse les modèles de formation et la structure des programmes, en même temps qu’il jette un regard historique sur le développement du modèle actuel et des politiques de la formation des enseignants dans ces contextes. Bien que la partie consacrée à la Finlande soit brève, l’étude, publiée en tant qu’article, permet de comprendre, de manière générale, les différences les plus remarquables de la formation des enseignants dans ces pays. De plus, l’auteur explique les enjeux de la formation des

62 enseignants en Europe, les différences dans la conception de la professionnalisation et le modèle de formation qui, selon lui, pourrait être le plus efficace en ce qui concerne la comparaison réalisée.

D’autre part, Rasmussen et Dorf (2010), dans Challenges to Nordic Teacher

Education Programmes, réalisent une comparaison des programmes de formation des

enseignants dans cinq pays nordiques, soit le Danemark, la Finlande, l’Islande, la Norvège et la Suède. Le but de l’étude, réalisée sous forme de recherche documentaire, fut de tenter de trouver des explications au fait que, de ces cinq pays, seule la Finlande ne présentait aucun problème en ce qui a trait à : 1) une chute dans le nombre de candidats à la formation d’enseignant ; 2) des taux élevés d’abandon de la formation ; 3) de faibles taux de rétention des candidats.

Rasmussen et Dorf (2010) expliquent que bien que les pays nordiques se ressemblent sous plusieurs aspects, leurs systèmes de formation d’enseignants sont très différents, en ce qui a trait à la durée, la spécialisation, la localisation, les sujets et aspects académiques, ainsi que leur régulation. Néanmoins, les programmes de formation d’enseignants dans les pays nordiques feraient face aux mêmes problèmes, la Finlande se distinguerait comme une exception dans presque tous les cas. Les chercheurs ont examiné et comparé alors des sujets faisant partie des programmes de formation, spécifiquement ceux liés à la profession en enseignement, comme par exemple : les sciences de l’éducation (les études pédagogiques), les didactiques de matières d’enseignement, la pratique de l’enseignement, et la juxtaposition théorie/pratique. Ils (2010) apportent des clarifications quant aux limites de l’étude (l’analyse de la structure et de l’organisation de la formation des enseignants dans ces pays) et qu’elle diffère en ce sens de l’étude de l’OCDE (2005) Teachers Matter, laquelle se concentre davantage sur la profession des enseignants que sur leur formation.

L’analyse présentée par Rasmussen et Dorf (2010) s’avère alors d’importance pour notre recherche. Elle explore plusieurs aspects des programmes de formation d’enseignants en Finlande qui nous intéressent et qui peuvent enrichir notre recherche et contribuer à notre analyse des programmes. L’étude tente d’expliquer le succès du système de formation finlandais comparativement aux autres pays nordiques, explication qui nous permet déjà

63 d’avoir un bon point de départ pour réaliser la comparaison avec le Québec et de jeter aussi un regard sur les aspects que Rasmussen et Dorf ont jugé pertinents.

Rasmussen et Dorf concluent notamment que :

When focusing on the structure and organisation of the programmes, three major factors are found that distinguish Finnish teacher education from the teacher education programmes in the other Nordic countries:

− Pedagogical studies (educational science) play a larger and more important role in Finnish teacher education. This applies to the scope of the subject as well as to its relevance in the programme as such.

− The proportion of practice teaching in Finland is less than in the rest of the Nordic teacher education programmes, but the quality of practice teaching seems too high due to (better) educated mentors and the use of specialised practice schools.

− Finnish teacher education has since the end of the 1970s been a research-based programme within the university structure. (…) These factors indicate that the strong emphasis on professional specific elements and subjects in the Finnish teacher education programme plays an important role with respect to recruitment. In particular, it seems as if Finnish teacher education focuses strongly on training future teachers for the teaching profession and a professional community. (Rasmussen & Dorf, 2010, p.65).

D’après les conclusions de Rasmussen et Dorf (2010) nous trouvons alors pertinent d’examiner et de comparer des aspects tels que les études pédagogiques présents dans les programmes finlandais et québécois, la proportion et la profondeur des activités pratiques en enseignement et, plus généralement, l’approche basée sur la recherche, adoptée en Finlande, en comparaison avec l’approche par compétences adoptée au Québec.

Dans cette dernière partie, nous avons examiné les études comparées réalisées sur la formation des enseignants au Québec et en Finlande, et de quelle manière celles-ci se sont avérées intéressantes pour notre recherche. Ces études nous permettent alors d’avoir une idée de ce qui serait pertinent à analyser lors d’une comparaison des systèmes de formation des enseignants. Cela dit, aucune étude empirique n’a été réalisée pour comparer les systèmes de formation des enseignants en Finlande et au Québec. Or, il existerait un intérêt pour les études comparées comme manière d’analyser des systèmes de formation des

64 enseignants, dans le cadre de la professionnalisation des enseignants et de la quête d’une éducation de qualité dans les différents contextes.

Nous avions également constaté que le Québec et la Finlande adhèrent tous deux au mouvement de la professionnalisation de l’enseignement, bien que de manière différenciée. Les systèmes de formation des enseignants, tous deux cherchant d'une certaine façon le développement des enseignants en tant que professionnels réfléchis, nous font postuler qu'une étude comparée entre ceux-ci serait pertinente. Nous formulerons ensuite nos questions spécifiques de recherche.