• Aucun résultat trouvé

2 ANS CELLE DE

R

INSART LESPACE DE 10 ANNEE ET CELLES DE

G

OMMEGNIES

ET

F

RASNOI PENDANT 34 EST DECEDE DANS LA 85ME DE

SON AGE LE 25

J

UILLET 1784

Recuiescat in Pace

45 Ces sources, fort diverses, nous permettent d’établir partiellement la liste des curés qui se sont succédé à Gommegnies de 1710 à 1774 :

Bon ROBIN jusqu’en 1710 environ,

Jean Baptiste LEFEBVRE à partir de 1710, François DUBOIS décédé le 08.11.1721, Claude Joseph DEROPSIE de 1722 à 1730, Adrien LESCUIER de 1730 à 1740,

Joseph DELEAU de 1740 à 1774 (enterré à Gommegnies en 1784). 325 La guerre :

Les registres de catholicité témoignent aussi du passage des armées et de l’occupation par la troupe des villages des environs de la place forte du Quesnoy pendant la guerre de Succession d’Espagne. Ainsi, quarante jours après qu'ait eu lieu la bataille de Malplaquet (11.09.1709), le village de Preux-au-Sart, voisin de Gommegnies, n'avait plus de curé. C'est ce qu'on découvre, dans le registre des baptêmes de cette paroisse à la date du 21.10.1709 où on lit : « fut baptisé dans l’église paroissiale de Gomegnies, du consentement de Sr Lefebvre curé de Preux au Sart absent de sa paroisse pour la faute de guerre Estienne François Grenez fils de Jean François et de Marie Louise Bernier ».

Par ailleurs, on constate que, de juin à novembre 1710, comme de juin à octobre 1713, il n’y eut qu’un seul baptême. En ces années 1710 et 1713, le nombre des naissances déclarées s’est élevé respectivement à 15 et 16 alors qu’en 1711 et 1712, elles furent de 47 et de 45 (Cf. Annexe 14). Ces baisses importantes de baptêmes peuvent être le signe de crises de subsistances (en 1709 et en 1712) liées partiellement à la destruction des récoltes par les armées. En effet, trois années après Malplaquet, de juin à octobre 1712, les troupes alliées puis françaises occupèrent Gommegnies et Frasnoy pendant les deux sièges du Quesnoy.

Une autre conséquence de la guerre fut la naissance d’enfants de militaires. Ainsi, du 11 septembre au 12 octobre 1712, neuf enfants dont les pères servaient dans les armées de Louis XIV naquirent à Gommegnies. Le registre des baptêmes nous révèle ainsi que Jean François SAVON était « soldat aux gardes suisses de sa majesté très chrétienne », que Jean CLAIR, Georges DUVISSAU (« tambour de la colonelle ») et Sébastien LOISEAU (« tambour ») servaient « dans le regiment roïal comtois », que Claude LARCHEZ était « soldat dans le regiment de grade allemant » et que Jean MARTIN était « soldat au regiment du Poitou ». Il y eut aussi à Gommegnies durant la guerre de Succession d’Espagne, des réfugiés des villages environnants. On note ainsi que fut baptisé, le 12.09.1712, « Jean Nicolas Quinchon fils de Jean et Honoré Margueritte Lelievre tous deux de Wargnies le Petit, présentement refugies à Gomegnies à cause de la guerre ».

Nombreuses étaient également les familles qui quittaient leur paroisse quand s’approchait l’ennemi°; c’est la raison pour laquelle des enfants de Gommegnies naquirent loin de chez eux. C’est aussi pour cela que le curé, en 1719, se rendit dans les villages voisins. A son retour, il mentionna dans le registre des baptêmes :

« Liste de ceux et celles qui ont ete baptisés hors de la paroisse pendant les temps des guerres ou autrement et dont j’ai vu les extraits des registres du lieu ou ils ont ete baptisés »

Les treize enfants dont il nota l’identité avaient été baptisés hors de Gommegnies entre le 11.12.1693 et le 26.04.1712. Quatre le furent entre le 4 et le 15 septembre 1711.

Dans le registre des sépultures, la guerre est également présente en 1712. Ainsi, on peut lire : « La nuit du 29 au 30 septembre est decédé à Franoy Monsieur de Saint Hilaire capitaine aux gardes françaises de la blessure qu’il reçut à la hanche devant Le Quesnoy ». De même, le

46 01.10.1712, fut enterré « Monsieur Cuncicq capitaine du regiment des gardes allemans ». Enfin, on apprend à l’occasion de l’enterrement le 13.09.1712 de « Joseph Auge de six semaines » qu’il est le « fils d’un grenadier du regiment du Perche” qui est “campé sur les terroires de Gomegnies ».

4 Actes notariés et scabinaux :

« Les archives notariales contiennent la vie, la vie dans tous ses états, dans toute la puissance de vie quotidienne et son lot de petites et grandes morts… Autrefois, on allait « au notaire » comme on allait chez le curé… Au-delà de ce que nous imaginons être une étude notariale et un notaire, au-delà des liasses poussiéreuses des archives notariales, il y a la vie, celle de tous les jours et de toutes les heures et puis celle des grands jours, celle de l’union et celle de la mort… Receleuses de mort, les archives notariales poussent la vie au dehors de leurs minutes, de leurs grosses, des inventaires après décès, des contrats de mariage… Elles sont pour l’historien des lieux de rencontre que l’on oublie rarement... » Voici ce qu’écrivait l’historienne Jacqueline BAYON, dans la préface d’un livre.100

Depuis l’édit de 1693, tous les actes notariés durent être apportés par les notaires au bureau de contrôle auquel ils étaient rattachés ; c’était l’occasion pour la monarchie de percevoir une taxe proportionnelle à la valeur de la somme évoquée dans l’acte. Un acte notarié ou conclu sous seing privé n’était opposable en justice que s’il avait été contrôlé.

Nous avons ouvert divers actes notariés et nous avons découvert combien leur exploitation s’avérait riche en informations concernant les us et coutumes des villageois, leurs stratégies patrimoniales, la nature de leur foi, leurs conflits. La variété de ces sources va nous permettre également, de reconstruire des fratries, de découvrir entre autres le prix des chênes, le montant de la rente que recevaient ceux qui se destinaient à la dignité sacerdotale, l’inventaire d’une ferme…

Nous avons consulté ces documents aux Archives départementales du Nord. Beaucoup ont subi les injures du temps ; l’humidité a rendu certains documents partiellement illisibles ; parfois, les parties supérieures ou inférieures n’existent plus. De plus, dans ces sources, la ponctuation est clairsemée et aléatoire. Aucun paragraphe ou titre ne vient aérer le texte. Les ligatures sont nombreuses, l’apostrophe peu présente. La lettre r ressemble à notre lettre v ; la lettre s en finale et la lettre r au milieu d’un mot sont identiques. Fréquentes sont les abréviations par contraction.

Dans un premier temps, nous nous sommes limités au créneau 1724-1737 qui couvrait la période concernée par le dénombrement commencé par Claude Joseph Deropsie en 1724. Ces 430 actes ont été choisis en fonction de deux critères :

a) Il y était question de biens existant sur le territoire de la paroisse de Gommegnies et Frasnoy.

b) Des habitants de ces villages les avaient signés.

Ensuite, nous avons sélectionné les minutes rédigées entre 1692 (année de la source la plus ancienne) et 1723 en nous limitant aux contrats prénuptiaux, aux testaments, aux successions et aux ventes aux enchères. Nous avons choisi ainsi 147 autres pièces.

En ajoutant 8 sources rédigées en 1738, nous parvenons à un total de 585 actes photographiés et c’est 2.231 photos que nous avons stockées dans notre ordinateur.

Cette numérisation des documents présente bien des avantages. Tout d’abord, elle réduit le temps de consultation des sources et, de ce fait, elle évite de les dégrader. Ensuite, il est

100

BAYON (J.), DONTWILL (S.), Minutes notariales ou instantanés de la vie ?, Publications de l’Université de Saint-Etienne, 2002, 133 p.

47 possible d’agrandir les parties les moins lisibles et de les rendre plus facilement exploitables. Enfin, il est plus aisé d’accéder aux informations que nous recherchons, et, ainsi, nous pouvons faire plus rapidement la synthèse d’un grand nombre d’actes notariés.

Nombre d’actes notariés rédigés de 1698 à 1723 et photographiés

Années Nombre d’actes notariés

Mariages Testaments Successions Enchères Autres (Dont fourmotures) 1692 1 1 1693 2 1 1 1694 1 1 1695 2 1 1 1696 1 1 1697 2 2 1698 3 2 1 1699 6 2 4 1700 4 2 1 1 1701 8 1 2 5 1702 4 2 2 1703 5 1 2 2 (1) 1704 6 4 1 1 1705 5 3 1 1 1706 5 1 4 1707 2 1 1 1708 10 5 2 1 1 1 1709 8 3 2 3 1710 8 5 2 1 1711 3 1 1 1

1712 0 Dossier non consultable aux A.D.N.

1713 3 2 1 1714 4 2 1 1 1715 6 4 1 1 1716 1 1 1717 6 5 1 1718 6 4 2 1719 12 5 1 6 1720 5 1 2 2 1721 8 6 1 1 (1) 1722 4 2 1 1 1723 6 3 1 1 1 Total 147 68 28 41 3 7 (2)

48 Nombre d’actes notariés rédigés de 1724 à 1738

et photographiés Années Nombre

d’actes notariés

Mariages Testaments Successions Enchères Autres (Dont fourmotures) 1724 19 1 3 3 12 1725 17 1 1 6 1 8 1726 6 2 1 3 1727 21 3 4 3 11 1728 28 1 3 5 19 (1) 1729 38 3 4 4 27 1730 41 2 3 7 5 24 (3) 1731 51 4 6 6 2 33 (3) 1732 51 6 2 6 3 34 (4) 1733 28 4 5 2 17 (3) 1734 35 1 3 8 1 22 1735 41 1 1 9 2 28 (1) 1736 30 1 1 1 2 25 (1) 1737 24 2 2 3 17 1738 8 2 1 5 ? Total 438 26 35 73 24 280 (16) Total de 1692 à 1738 585 94 63 114 27 287 (18)

Parmi ces 585 actes rédigés sur une période de près d’un demi-siècle, les successions, au nombre de 114, sont les sources les plus nombreuses. Puis, viennent les « traités et alliances » de mariage et « contrats anténuptiaux » (94), les testaments (63) et les ventes aux enchères (27). La colonne « autres » regroupe des actes de nature très disparate tels que des « vendages », des « louages », des constitutions de rente, des arrentements perpétuels, des baux emphytéotiques, des cessions de biens, des donations, des dons à l’église et entre vifs et, des cautions, des partages, des renouvellements de baux, des inventaires de meubles, des « fourmotures », des « frais de couche », des promesses d’attribuer une rente à des fils qui se destinent à la prêtrise, des listes (en 1701) de miliciens en puissance (de 18 à 42 ans), la vente de la terre et seigneurie d’Amfroipret…

Nous avons sélectionné dans cette thèse une panoplie de sources suffisamment vaste pour faire prendre conscience au lecteur de la richesse en informations de ces documents qui concernent la vie des villageois de Gommegnies et de Frasnoy : 46 traités et alliances de mariage, 39 successions, 17 testaments, 24 ventes et locations aux enchères et aussi 16 minutes qui portent sur divers sujets aussi variés que la « fourniture » de miliciens, l’accession à la dignité sacerdotale, l’inventaire d’une ferme et les relations extraconjugales d’un censier de Frasnoy.

41 Les traités et alliances de mariage :

Si dans les milieux les plus pauvres, le rôle des parents était généralement peu contraignant et la liberté des jeunes gens assez grande quant au choix du conjoint, il n’en était pas de même dans les milieux plus aisés. Chez ceux-ci, compte tenu de son impact sur le patrimoine

49 familial, le contrat de mariage était avant tout un engagement qui se nouait entre les familles. Peu nombreux étaient cependant alors les jeunes mariés qui passaient chez le notaire avant de se marier.

Nous avons, dans le tableau ci-après, mis en parallèle le nombre d’unions qui ont été célébrées dans la paroisse de Gommegnies et Frasnoy de 1710 à 1737 et le nombre de traités et alliances de mariage rédigés chez Maîtres François et Evrard.

L’impossibilité d’accéder, aux Archives départementales du Nord, au dossier des actes notariés de 1712 nous a contraints à ne pas prendre en compte les trois mariages célébrés cette année-là.

Nous notons que, de 1710 (année du plus ancien registre des mariages qui ait été conservé) à 1737, seule une union sur cinq a été précédée de la signature d’un contrat au sein de l’étude notariale de Gommegnies.

Comme on peut le constater dans la colonne de droite, les années où le pourcentage a été le plus élevé sont 1710 et 1721 (55%) ; puis viennent 1732 (46%), 1731 (40%) et 1717 (38%). Les cinq dernières années de la période étudiée (1733 à 1737) révèlent une certaine désaffection pour le passage chez le notaire avant de se rendre à l’église.

Une étude approfondie permettrait de définir quels étaient les facteurs qui poussaient alors à aller à l’étude notariale avant le mariage. Le critère du montant de la fortune des futurs époux était-il le seul qui soit déterminant ? Est-il vrai qu’on se mariait « par intérest plutot que par inclination »101 ?

Evolution du nombre des mariages et des contrats « anténuptiaux » de 1710 à 1737 ANNEES Nombre de mariages Nombre de contrats

de mariage Pourcentage des contrats 1710 9 5 55% 1711 13 1 8% 1712 (3 pour mémoire) ? ? 1713 14 2 14% 1714 10 2 20% 1715 16 4 25% 1716 12 1 8% 1717 13 5 38% 1718 12 4 33% 1719 21 5 24% 1720 6 1 17% 1721 11 6 55% 1722 11 2 18% 1723 16 3 19% 1724 5 0 0% 1725 9 1 11% 1726 15 2 13% 1727 10 0 0%

50 1728 15 1 7% 1729 12 3 25% 1730 21 2 10% 1731 10 4 40% 1732 13 6 46% 1733 7 0 0% 1734 19 1 5% 1735 6 1 17% 1736 6 1 17% 1737 9 2 22% Total 321 65 20% 42 Les testaments :

Les notaires, se déplaçaient alors très souvent pour traiter des affaires hors de leur domicile ; leur tâche était facilitée par le fait qu’ils utilisaient ces véritables « moules » d’actes qu’étaient les formulaires. Parmi les documents qu’ils rédigeaient, il en était certains dans lesquels une grande part était laissée aux propos même des impétrants, ce sont les testaments. Nous avons pu consulter 63 de ceux-ci ; ils furent rédigés entre 1693 et 1738. La période au cours de laquelle les paroissiens ont eu le plus recours à ces documents pour exprimer leur volonté dernière s’étend de 1727 à 1734. De ces huit années, 28 testaments nous sont parvenus.

15 testaments ont été reproduits intégralement dans cette thèse. Quatre l’ont été dans l’annexe Actes notariés. Ce sont TT 2687 / 06.10.1693, TT 2581 / 10.01.1708, TT 2578 / 31.03.1708 et TT 714 / 07.04.1734. L’acte TT 562 / 03.07.1733 l’a été au chapitre IV.

Dix actes ont été transcrits aussi au chapitre V : TT 2262 / 06.1723 et 246 / 13.06.1731 en 1 ROUSSEAU ANNE, TT 1348 / 26.11.1725 en 3 DRUEZ SAINTE, TT 1499 / 18.08.1728 en 4 DEBURGUES NOELLE, TT 1912 / 01.03.1727 en 8 CARPENTIER MARIE, TT 320 / 23.04.1731 en 9 DEGAYE MARIE CATHERINE, TT 7 / 14.07.1729 en 10 PASQUET MARGUERITTE, TT 2238 / 15.01.1730 et 572 / 27.05.1733 en 22 BOUEZ BONNE FRANCOISE, TT 694 / 05.06.1734 en 23 MARTO MARIE CATHERINE.

43 Les successions :

Les successions sont, d’abord, d’une aide précieuse pour les généalogistes. Dans ce pays de droit coutumier, le plus souvent, tous les enfants encore en vie héritaient en effet de parts de valeur souvent égale, et, de ce fait, l’ensemble de leurs noms figuraient sur l’acte notarié. Quand les registres de baptême n’existent plus - comme c’est le cas, avant 1705, pour la paroisse de Gommegnies et Frasnoy - ces sources restent les seuls documents qui donnent encore la possibilité de reconstituer les fratries. Ces actes notariés nous ont ainsi permis de créer (en annexe 24) 82 fiches familiales qui se sont ajoutées aux 229 qui ont été réalisées à partir des registres ecclésiastiques. Le nombre de celles-ci a de ce fait été porté à 311.

Cependant, le principal apport des successions est la description des terres. Dans ces actes, l’emplacement de celles-ci est toujours décrit avec précision. En premier lieu, le notaire citait le hameau ou le lieu-dit où elles se trouvaient ; puis il énumérait les rues, les ruisseaux, les maisons qui les jouxtaient ; il mentionnait également l’identité des exploitants des propriétés contiguës. Aussi, nous pourrions être tentés en explorant la totalité des actes notariés de reconstituer le finage des deux villages. Il n’est pas certain que nous y parvenions. En effet, nous ne pouvons pas avoir la certitude que toutes les ventes et l’ensemble des baux concernant des terres de cette paroisse nous soient parvenus ou aient été conclus dans l’étude notariale de Gommegnies. Par ailleurs, l’humidité du grenier du château dans lequel de

51 nombreux actes ont été longtemps conservés a rendu nombre de minutes en partie indéchiffrables.

Les successions présentent d’autres intérêts ; ainsi, la nature du bien transmis est toujours mentionnée. La lecture de ces actes nous apprend s’il s’agit d’une terre labourable, d’un jardin ou d’une pâture. La présence de haies vives est également notée et, souvent, la fréquence de leur taille est indiquée, de même que le bénéficiaire du bois qui est coupé ou le destinataire des fruits portés par les arbres. De plus, quand la parcelle n’est pas contiguë à un chemin ou à une rue, il est fréquemment fait mention du droit de passage. On trouve également dans ces documents la description des bâtiments, des maisons, des granges (parfois démontables et déplacées), des écuries, des étables… La nature des travaux à effectuer (fumures, marnages…) et les loyers qui sont attachés aux différents biens figurent aussi dans les actes de succession. Ce que nous montrent enfin ces actes notariés, c'est la grande diversité des propriétaires et des locataires qui exploitaient alors des terres dans les villages de Gommegnies et de Frasnoy.

La succession que nous avons étudiée ci-après l’a été parce que nous nous y référons dans le cinquième chapitre (11 DURIN MARGUERITTE).

Succession TR 772 / 06.02.1734 de Marguerite DURIN

Marguerite DURIN née vers 1660 était l’épouse de Pierre ROUSSEAU (vers 1648-10.05.1734) quand elle s’éteignit le 06.12.1724. Son mari était censier, il était mayeur de Gommegnies en 1719. Il paya 30 livres de capitation en 1726, ce qui le plaça au quatrième rang des contribuables les plus imposés du village. Ils habitaient tous deux la maison 68 à la rue de grand prez.

L’acte établissant la succession de Marguerite DURIN est reproduit en annexe Actes notariés.

Il est daté « Du 6 fever 1734 ».

Ce jour-là, « Pardevant les Notaire Royal au bailliage du quesnoÿ et hommes de fiefs d’haÿnaut de la résidence de gommegnies », étaient présents trois fils et trois gendres de Pierre ROUSSEAU et de feue Marguerite DURIN :

« Charles Rousseau » (m 5, Grande rue, vers 1684-1752) « laboureur dememe résidence » qui paya 18 livres de capitation en 1726,

« gilles francois Rousseau » (m 64, laboureur à la Croisette, vers 1681-1775) qui acquitta 15 livres et 10 sols de capitation en 1726,

« Jean Baptiste Rousseau » (m 68, à la rue de grand prez, décédé en 1734102), marchand de bois et charretier en 1726, laboureur en 1734,

« charles Brasseur » (m 57, à la rue neuve, 15 livres et 10 sols de capitation en 1726), marchand négociant « de meme résidence au titre de Marguerite francoise Rousseau (vers 1690-1765) son épouse »,

« adam Carlier meunier demeurant à Saint vaast (né vers 1690) au titre de Marie anne Rousseau (née vers1691) aussi son épouse »,

« Jean Baptiste prevot (m 53, au Heaume, puis, m 56, à la rue neuve, dans la maison de monsieur Delegove, vers 1694-1775, 12 livres de capitation en 1726) aussi laboureur demeurant audit gomegnies au titre de Jenne catherine Rousseau (vers 1695-1757) aussÿ sa femme ».

102 Nous n’avons pas trouvé l’acte de sépulture de Jean Baptiste ROUSSEAU à Gommegnies ; nous savons cependant que sa fille, Marie Marguerite, est née orpheline le 02.12.1734. Peut-être, Jean Baptiste ROUSSEAU fut-t-il enterré dans l’église ou au cimetière d’Amfroipret, village qui se trouvait à moins d’un kilomètre de sa ferme.

52 Les six héritiers annoncent que suite au « trépas de Marguerite Durin leur mère et belle mère », ils souhaitaient partager ses biens « aprés la mort dudit pierre Rousseau leur père, qui s’en est reservé la jouissance pendant sa vie ». Puis, sont détaillés les six lots.

Charles ROUSSEAU (m 5) reçoit 10,75 mencaudées de terre et une rente de 15 livres et 10 sols. Gilles François ROUSSEAU (m 64) se voit attribuer 9,5 mencaudées. Marguerite Françoise ROUSSEAU (m 57) acquiert 8,75 mencaudées, une maison et 13 livres et 15 sols (« sept patar* et demi ») de rente. Marie Anne ROUSSEAU obtient 10,5 mencaudées et une rente de 8 livres et 5 liards. Jean Baptiste ROUSSEAU (m 68) hérite de la ferme de ses parents et de 7,75 mencaudées. Enfin, à Jeanne Catherine ROUSSEAU (m 53, puis m 56) qui ne reçoit pas de maison, échoient 11,75 mencaudées et « Neuf livres trois patars et trois Liards de rente ».

Il apparaît donc que Pierre ROUSSEAU s’est efforcé de partager équitablement ses biens entre ses six enfants.

Les contrats de mariage des six enfants :

Seul Gilles François (m 64) semble un peu moins bien loti que ses frères et sœurs. L’examen de son contrat de mariage (référencé 1970) signé le 16.11.1720 nous révèle que son père lui avait alors attribué 5,5 mencaudées de terre, une grange, six chevaux et un chariot. Quant à la dot de son épouse native de Preux-au-Sart, elle s’était élevée à 30 mencaudées et 2.000 livres. Ce don important explique peut-être pourquoi l’héritage de Gilles François ROUSSEAU fut moindre que celui de ses frères et sœurs.

Le traité et alliance de mariage de Charles ROUSSEAU (m 5) et Alexandrine LETHOR (référencé J 2547 / 19.01.1709) est reproduit au chapitre V en 11 DURIN MARGUERITTE. Le contrat qui précéda sa seconde union (référencé J 1502 / 03.08.1728) peut être lu au chapitre V en 20 LETHOR ALEXANDRINE.

Celui de Jean Baptiste ROUSSEAU (m 68) et de Marie Antoinette COUPLEZ a été signé le 19.07.1726 (référencé 1391) ; il est reproduit au chapitre V en 11 DURIN MARGUERITTE. Il nous est parvenu dans sa quasi-totalité. Jean Baptiste s’y voyait céder par son père « la jouissance pendant SaVie de tous Ses immeubles à Condition de rester avec eux d’ÿ estre nouris et entretenu Suivant Son estat et arrivant qu’ils ne pouroient S’accommoder ensemble il sera Libre aud pierre Rousseau de reprendre La Moitié de tous Lesd effets meubilliairs et immeubilliairs et de Se retirer dans une place de La Maison ou il fait Sa résidence, et Le Surplus en Commun ;

Deplus (Pierre ROUSSEAU) leurs cède pour en jouir prestement et en tant moins en Leur part en Sa Succession d’une maison jardin et héritage Les bastiments comme ils Se contiennent contenants trois Mencaudées en deux pieces tenantes ensemble à L’endroit que L’on dit Le grand préz (…) qu’au cas que Led pierre rousseau (…) vienderoit à Se retirer Le tout Se payera Lors par Moitié

Leurs cède encore Tous les baux et Leurs parfaits, à charge d’acquiter Les rendages