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D'une rnaniere generale, les deficits budgetaires des pays de la sous-region pour la periode biennale 1998-1999 se sont aggraves Iargement par rapport

a

la periode 1996-1997, moos attestent cependant d'une situation budgetaire relativement saine par rapport

a

d'autres regions du continent.

L' Algerie, dont Ie budget de I'etat avait degage en 1997 un surplus de pres de 75 milliards DA equivalent

a

3% du PIB, a

connu en 1998un deficit budgetaire de pres de 5% du PIB, environ2,4 milliards de$en raison de l'effet combine de I'augmentation des depenses publiques et de la diminution des recettes publiques suite

a

la baisse des prix du petrole.

Pour limiter Ie deficit budgetaire, Ie Gouvemement algerien envisage de reduire les depenses publiques pour l'annee1999de 30

a

40% par rapport

a

leur niveau en1998, et 1'0n estime qu'avec la remontee du prix du baril, le deficit budgetaire s'est stabilise vers la fin de l'annee 1999

a

1.3%du PIB.

Depuis Ie lancement de son programme de reformes econorniques et de stabilisation, l'Egypte s'etait fixee comme priorite de realiser son equilibre

budgetaire,

En 1998,Ie deficit budgetaire a ete rarnene

a

1% du PIB, soit une amelioration de 50%

par rapport au niveau de 1997 et ce, rnalgre I'augmentation des depenses publiques en education, sante, services sociaux et en infrastructures, particulierement Ie projet

Toshka qui continue

a

mobiliser I' essentiel des ressources du Tresor public. Cependant, Ie Gouvemement escompte compenser cet effort budgetaire par des coupures au niveau des depenses militaires et dans d' autres secteurs non-prioritaires.

La Mauritanie, qui aurait enregistre de bonnes performances budgetaires depuis Ia seconde moitie des annees 1990, a enregistre cependant une baisse tendancielle de son surplus budgetaire de 2.2% du PIB en 1999 contre 4% en 1998 et 5.3% en 1996. Selon les observateurs, la deterioration du solde budgetaire dans ce pays serait due

a

la poursuite du plan de reforme qui est entre dans une nouvelle phase (1999-2002), visant la liberalisation du systerne de taux de change, la restructuration du secteur public et Ie changement du systerne de taxes. Par ailleurs, des ressources supplementaires devraient etre mobilisees et dirigees vers des secteurs sociaux, tels que l'education, la sante et lequipement des regions rurales en eau et electricite, ce qui aura des effets directs sur I'augmentation des depenses publiques et la limitation du surplus budgetaire.

Au Maroc, Ie budget

gouvememental pour I'annee fiscale 199912000 (ler juillet - juin) est base sur une croissance du PIB de 3%, une inflation de moins de 3% et un deficit des comptes courants de moins de 1% du PIB. Selon cette hypothese, Ie deficit budgetaire devrait s'etablir

a

15.6 milliards de DH soit 3% du PIB. Cependant en raison d'une campagne agricole mediocre, ces estimations ont ete revisees

a

Ia baisse avec une recession du PIB de 1.5par rapport

a

1998.Selon EIU, Ie

Etude des conditionsecoriomiaues et sociafes en Afrique du Nord J998-/999

deficit budgetaire setablirait cette annee

a

environ 16.2 milliards DH soit 4.1 % du PIB, resultant d'une reduction des recettes fiscales et de I'augmentation des

depenses

gouvemementales pour maintenir la demande interne.

Sur Ie plan des charges, la situation generale des finances publiques pour la

periode

juillet 99-juin 2000 peut

se

traduire par une augmentation des depenses de fonctionnement, de personnel et d'investissement de 3.5%, 4% et 2.7%

respectivement. Au chapitre des

recettes

publiques, Ie montant des privatisations passerait de 2 milliards DH

a

3.5 milliards, soit une augmentation de 75%, sans compter l'excedent de pres d'un milliard de $EU realise par Ie Tresor public, suite

a

la concession d'une seconde ligne de telephone GSM2 au secteur prive dans Ie secteur des telecommunications, operation qui devrait

entrainer

une revision complete des previsions des finances publiques marocaines pour l'annee 1999.

Au Soudan, les finances publiques sont particulierement tributaires de I'effort de guerre civile, dont les

depenses

militaires sont

estimees

accaparer plus d'un million de

$EU quotidiennement, soit pres de lamoitie des depenses gouvemementales. De 18 milliards de SD en 1997/1998, Ie deficit budgetaire aurait atteint 32 milliards en 1998/1999, soit une deterioration de I'ordre de 78%, equivalent

a

10% environ du PIB

contre 5.6% une

annee

auparavant.

L'on

escompte une legere amelioration de la situation fiscale I'

annee

prochaine suite

a

Iexploitation petroliere, bien qu'une part non negligeable de ces recettes petrolieres serait utilisee

a

l'effort de guerre civile, ce qui pourrait

etablir

le deficit

budgetaire

aux a1entours de 6% du PIB, taux qui demeure relativernent eleve. Quant

a

la structure des recettes gouvemementales, elle reste toujours predominee par lcs taxes indirectes qui totalisent plus de 75% des recettes en 1997/1998, contre 18% pour les taxes directes.

La Tunisie aurait elle aussi,

a

l'instar de I'Egypte et du Maroc, reussi

a

contenir son deficit

budgetaire a

moins de 3% du PIB en 1999 contre 4% en 1998 et en 1997 et ce, grace

a

l'application des plans de reformes econorniques qui, seion certains observateurs tels que Ia Banque mondiale devraient

etre

poursuivis et

consolides

davantage pour mettre I'accent sur l'investissement

etranger

qui

beneficie

dans Ie paysd'un bon climat de confiance, et sur Ie programme de privatisation pour

generer

au

Tresor

public des recettes supplementaires afm de stimuler la croissance et retablir l'equilibre des finances publiques.

Le tableau suivant donne une indication sur

r

evolution des so Ides

budgetaires

pour quelques pays de la sous-region.

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Elude des conditionseconomiqueset sccioies en Afrique du Nord /998-1999

Tableau 10: Soldes budgetaires (en % du PIB)

/IL2. Tendances monetaires

L'Inflation

Les pays de la sons-region ont reussi ces dernieres annees a stabiliser l' inflation en raison de la poursuite des politiques rnonetaires rigoureuses. En effet, les equilibres macro-economiques enregistres durant la periode biennale 1997-1998, dans la plupart des pays de I'Afrique du Nord, ont eu des effets benefiques sur les niveaux des prix et de l'inflation. A l' exception de la Libye et du Soudan, les autres pays sont arrives aujourd'hui a contenir le taux d'inflation a un chiffre. Meme Ie Soudan,

qui enregistrait jusqu'en 1996 une inflation a trois chiffres, a pu maitriser la flambee des prix pour la ramener a un taux de pres de 17% en 1998, niveau qui demeure cependant relativement eleve et qui aurait rneme atteint 24% en 1999 selon les estimations disponibles.

Cette orientation favorable du taux d'inflation dans les pays de la sons-region est a attribuer egalement a la liberalisation progressive des prix, a la stabilisation du taux de change et ala rigueur de la politique financiere gouvemementale.

Les deux graphiques ci-apres montrent l'evolution positive de l'inflation dans les pays de la sous-region.

Etude des conditions economiques et sociales en Afrique du Nord /998-1999

1998 EISoudan CLibye

1997

ElAlgerie

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1996 1999'

Graphique 8:Taux d'inflation en Afrique du Nord (Paysithaut niveau)

100 200

Quant aux raisons sous-jacentes it l'evolution positive de I'inflation dans les differents pays de la sous-region, elles sont diverses et peuvent etre resurnees comme suit:

En Algerie, le taux d'inflation s'est legerement accru s' etablissantit5% en 1998 contre 3.8% en 1997 en raison d'une faible depreciation du taux de change du Dinar, de l'ordre de 4%. Les estimations tableraient

cependant sur une amelioration moderee de l' inflation en 1999, suite it la stabilisation des prix it l'importation et des diminutions des prix des produits alimentaires qui beneficient d'une bonne campagne agrico1e pour cette

annee-Ia,

En Egypte, Ie recul constant de I'inflation depuis 1996 a ete facilite par la poursuite des politiques fiscales et monetaires plus rigoureuses visantit rendre

Etude des conditions economiaaes etsocratesen Afrique du Nord 1998-1999

Ie marche plus competitif, grace

a

un

systerne de taux de change stable, aux privatisations et

a

La liberahsation progressive du Commerce exterieur, Apres avoir enregistre un taux rnodere de 4.2% en 1998, lesautoritestablent en 1999 pour une inflation de l'ordre de 3.8% et ce, en depit des rumeurs speculatives sur uneeventuelle devaluation de la livre. Par ailleurs, les sources proches du MinisteredeI' economie auraient attribue Ie recul de I'inflation en 1998 it la baisse generalisee dans les prix des importations,

comoinee a

une augmentation des investissements.

En Libye et au Soudan, bien que I'inflation ait sensiblement recule ces demiers temps, la situation reste cependant

precaire

dans ces deux pays. Les observateurs s'attendent

a

ce que la suspension des sanctions onusiennes sur la Libye ait un impact positif sur les pressions inflationnistes, grace

a

Ia liberalisation des importations et

a

la diminution descoutsdes transactions.

Au Soudan, Ie taux de I'inflation demeure

eleve

et aurait

rneme

atteint, selon les estimations officielles 24% en 1999, en raison de la depreciation du Dinar et de la grande dependance de ce pays en produits importes, Le fort recul de I'inflation au Soudan, durant la periode 1997-1998, est

a

mettre au credit de la politique

macro-economique

adoptee par Ie Gouvemement pour limiter la masse rnonetaire, reduire les depensespubliques (en depit de l'effort de guerre) pourretablirlesequilibresfiscaux et monetairesdu pays.

En Mauritanie, linflation demeure relativement limitee, mais son taux s' est legerement apprecie en 1998, en raison de la depreciation de l'Ouguiya et de l'augmentation des prix des logements.

Selon Ie FMI qui vient d ' approuver Ie financement d'un programme triennal (1999-2002)d'ajustement structurel pour la Mauritanie, d'un montant de 57 millions de

$EU, I'inflation devrait etre rameneede 4%

en fin 1999

a

2.5% en 2002.

Pour Ie Maroc, la faible inflation enregistreeentre 1996 et 1998 resultetout d'abord de la stabilitedu Dirham face aux monnaies etrangereset aussi et surtout aux

tres

bonnes performances du secteur agricole, qui avait eprouve les efforts dune longue secheresse auparavant. Malgre les premieres pluies prometteuses de la campagne agricole 1998/1999, les effets de la secheresse se sont faits ressentir vers la seconde moitiede 1999 ou l'inflationaurait atteint 4.7% contre un peu moins de 3% en 1998.

En Tunisie, Ie taux d'inflation a reculede pres d'un demi-pointen 1998 par rapport it 1997. Selon les estimations officielles, cette tendance s' est poursuivie en 1999 en raison de la bonne campagne agricole qui a eu pour effets de reduire les prix des produits a1imentaires, qui constituent 41%

a

peu-pres de I'indice des prix

a

la consomrnation (CPI basket). Par ailleurs, la baisse de l'inflation en Tunisie est Ie fruit d'une politique fiscale et

monetaire

rigoureuse entreprise ces demiers temps, qui devrait etre renforcee

a

I'avenir par Ie maintien des prix des produits manufactures nationaux pour etre plus cornpetitifssur les marches extemes.

Taux de Change

L'analyse de l'evolution des taux de change dans les pays de la sous-region pour la periode 1998-1999 montre une relative stabilite des monnaies nationales face aux devises etrangeres.

Etude des conditions economiques et sociales en Afriquedu Nord 1998-1999

Meme en Algerie, en Libye et au Soudan

ou

persistent toujours des marches paralleles au taux de change officiel, des progres sensibles ont ete enregistres grace aux efforts entrepris dans Ie retablissernent des equilibresfiscaux et monetaires,

En Algerie, Ie taux de change du Dinar algerien (DA) s'est nettement stabilise en 1998, enregistrant une faible depreciation par rapport au dollar, passant de 57.71 DA pour 1 dollar en 1997 it5874 it la fmde 1998. Par contre, 1a depreciation du DA a

ete

plus forte en 1999, de I'ordre de 10% ou plus.

Grace it une politique monetaire saine, l'Egypte a reussi it stabiliser Ie taux de change de Ia Livre egyptienne(LE). En effet, Ie taux de change de la LE par rapport au dollar est reste pratiquement inchange depuis 1996, et les autorites ecartent toute possibilite d' une devaluation prochaine de cette monnaie, qui estpercue surevaluee par Ie marche, Selon Ies autorites, une devaluation de fa LE n'est pas necessaire et pourrait rneme generer une inflation, en raison de I'accroissement des recettes touristiques et petrolieres, de la baisse de la facture des importations, sans compter I'augmentation des recettes des privatisations, qui viendront a1imenter les liquiditesdu rnarche,

Malgre la stabilite du taux de change officiel du Dinar libyen (DL), il existe cependant dans le pays un marche parallele des devises, qui effectue pres de 20% des transactions comrnerciales exterieures. Pour mettre fin it cette situation, les autorites

envisagent de rapprocher Ies taux de change de ces deux marches en procedant a une devaluation du taux officiel et en diminuant de rnoitie celuidu rnarchenoir de 3.2 DL a 1.5 DL pour chaque dollar, niveau qui demeure toutefois pres de 3 fois superieur au taux de change officiel du dinar en 1999.

Au Maroc et en Tunisie, les monnaies nationales sont restees relativement stables durant laperiode 1997-1998, suite a la consolidation de leurs politiques de liberalisation des marches de change dans la perspective d'une convertibilitetotale du Dirham et du Dinar.

Cependant, les estimations pour 1999 font etat de legeres depreciations du Dirham marocain et du Dinar tunisien face au dollar US de l' ordre de 3% et 5% respectivement.

Suite a la creation au Soudan d'un Comite interbancaire, ayant pour tache de determiner un taux de change hebdomadaire unifie du Dinar soudanais (OS) sur la base de I'offre et de

Ia

demande en devises etrangeres disponibles dans les differentes banques commerciales, ce systemea reussi a harrnoniser Ie taux de change officiel avec celui du marche parallele avec un ecartqui est passe, selon les sources officielles, de 7.4 OS pour un dollar en janvier 1998 ala merne parite en decembre 1998. Malgre cette unification des taux de change, la monnaie soudanaise se serait depreciee en 1999 de plus de 25% face au dollar ED.

Les tableaux suivants donnent l' evolution des taux de change des monnaies des pays de la sous-region face au dollar EU.

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Etude des conditions economiques et sociotes en Afrique du Nord 1998-1999

Tableau 11: Evolution des Taux de Change (Monnaies NationaleslDollar EU)

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Estimations Sources: Donnees nationales. FMI, EIU, CDSR.

Tableau 12: Evolution des Taux de Change (Indice: 1996=100)

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Estimations

Sources: Donnees nationales, BM, FMI, EIU, CDSR.

Etude des conditions economiques ef sociales en Afrique du Nord /998-1999

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